D'un seul tenant

" La photographie pourrait-elle nommer ou montrer une chose et en signifier une autre ? " Dans ce petit livre, l'historien de l'art Jean Arrouye questionne l'art photographique face au double jeu de la métaphore dont l'usage est très répandu en poésie. Cet essai s'appuie de manière concrète sur des photographies de Pierre-Jean Amar, en propose une lecture très originale et invite à une réflexion philosophique sur les rapports entre littérature, photographie et histoire de l'art.

Métaphores photographiques

« Le travail que je mène depuis quelques années substitue des procédés spécifiques à une pratique établie de la peinture.
Sous le titre générique d'ÉCRAN, il présente des aplats sérigraphiques qui délimitent une surface et un espace spécifique, à la fois opaque et réfléchissant, réagissant à la lumière en fonction des déplacements du spectateur.
Sous le titre générique d'ÉCRAN il se divise en deux termes : ÉCRAN et ÉCRAN-MÉDIUM qui recouvrent deux procédures sérielles parallèles. Ces suites se subdivisent elle-même en arborescence. » Yves Schemoul Yves Schemoul nous donne à voir un oeuvre construit, global. Son travail est une approche spécifique de la peinture expérimentale. Mixte et hétérogène, il met en vis-à-vis la peinture et la sérigraphie tout en en prenant le contre-pied. La sérigraphie est affaire d'unité. La peinture ne construit pas une surface homogène mais définit des marges, des lambeaux, des images fantomatiques. Là où il montre, il y a disparition de l'image. La question est autour du tableau.

Le livre est illustré d'une riche iconographie. Dans un texte de Jean Arrouye, il sera question des notions de présence, d'absence et d'abstraction dans la photographie. Dans un entretien que Frédérique Verlinden aura mené avec Franck Bordas sera évoquée une collaboration essentielle à la réalisation de l'oeuvre d'art.

Yves Schemoul ; écrans et vis-à-vis

A Aix, Cézanne rêve de Paris. A Paris, Cézanne rêve d'Aix. Suivant les traces du peintre, Cézanne, Paris-Provence brosse l'atmosphère de ses ports d'attache. D'Aix la belle endormie, au cœur de la rude Provence, à Paris où, entre illusions et désillusions, les provinciaux viennent tenter leur chance. Incompris dans sa ville natale, moqué à Paris, Cézanne participe au bouillonnement impressionniste. Malgré l'appui chaleureux de Zola, son ami d'enfance, il reste solitaire. Dans sa douloureuse quête de la nature, il rencontre la modernité dans une époque qui se jette avec frénésie dans le progrès, sous l'ombre nouvelle de la tour Eiffel. Ecartés par les notables de l'art officiel, Cézanne et ses amis impressionnistes deviennent les plus célèbres refusés. Rebelles malgré eux, ils se vouent à la vie d'artiste et pratiquent un concubinage de longue haleine, à l'heure où la famille devient la vertu cardinale du siècle.

Cézanne, Paris-Provence

Des photographes, des philosophes, des spécialistes de la photographie s'interrogent ici sur la notion controversée de photographiable. S'agit-il d'une limite ou, à l'inverse, d'une liberté indéfinie ? Les prétendues "limites du photographiable" ne sont-elles pas faites pour être reculées et déplacées ? La découverte (immédiatement inventive) d'un nouvel "objet" photographique se base sur des possibilités techniques et sur une plausibilité mentale à un moment donné, mais elle parvient à faire voir quelque chose qui, jusqu'alors n'avait pas droit de cité et n'avait pas de nom. Du coup, le photographiable, ne se ramène pas au constat d'une gamme prévue de moyens. Loin de se borner au prévu, il s'ouvre à l'invu. Le fin mot du photographiable ne serait-il pas que notre perception est toujours prothétique ? L'oeil n'a jamais été nu. On ne perçoit pas le monde, mais un monde. Et ceux qui, de tout temps, se mettent en devoir de le rappeler à tous, ce sont les artistes.

Le photographiable

Il est indéniable que le jardin joue un rôle de premier plan dans la littérature médiévale. Lieu de la rencontre, de l'amour ou de l'aventure, il est aussi un lieu protégé ou les protagonistes aiment à s'ébattre et à se reposer. Lieu fermé, il est le réceptacle de la parole, du signe, du message. Il est dès lors logique que l'aménagement d'un tel espace soit de première importance. Mais cet espace est, en rapport avec la mentalité médiévale, polysémique. À la fois espace végétal, directement lié au monde sublunaire, il est aussi lieu symbolique, en osmose avec les représentations mythiques et les influences cosmiques. En d'autres termes, il est investi, en continu, d'une entité symbolique. La littérature médiévale, et en particulier la littérature courtoise rend compte de cet aspect multiforme et multi-signifiant du verger. À côté de listes de plantes, ornatio du jardin comme de l'écrit, le monde vivant du jardin, véritable microcosme a les yeux tournés vers un ailleurs que la poursuite du récit explicitera sur le plan imaginaire.

Vergers et jardins dans l’univers médiéval

De tous temps, les artistes ont été inspirés par la mer, donnant une représentation poétique, réaliste ou imaginative selon leur tempérament et leur époque. La peinture de Marine embrasse le paysage maritime, les vues de ports, les tempêtes, les naufrages, les embarcations mais aussi les scènes de genre liées à la vie du bord de mer. Au XVIIIe siècle, elle est "support d'émotion et de plaisir" et décrit la mer sous tous ses aspects, des plus sereins aux plus tragiques. Au milieu du XIXe siècle, la peinture de Marine glisse, peu à peu, de la peinture d'histoire ou de reportage dramatique, vers le Paysage naturaliste maritime. Les védutes témoignent de la mer devenue calme et poétique sur les rivages, les critiques et les baies méditerranéennes, elles révèlent la maîtrise de l'artiste sur le motif. Au XXe siècle, la mer n'est qu'une explosion de couleur et de matière. Elle devient la marque d'une expression qui montre la rupture avec la tradition et ouvre les portes de la modernité. La Fondation Regards de Provence - Reflets de Méditerranée - dévoile dans cet ouvrage une partie de sa vaste collection d'œuvres d'art, mettant à l'honneur des "Marines et ports méditerranéens" du XVIIIe au XXe siècle. Au fil des pages, 112 huiles, aquarelles et gouaches de 72 artistes révèlent des marines, des paysages côtiers et des ports du pourtour méditerranéen, de la Provence et de la Côte d'Azur.

Marines et Ports Méditerranéens - Peintures des XVIIIème-XIXème-XXème siècles

L'Orient médiéval est certes une délimitation géographique, mais il est beaucoup plus que cela : il constitue une véritable catégorie encyclopédique sous laquelle se détache un secteur de la réalité et en laquelle vient se ranger un ensemble relativement stable de rubriques. Les merveilles qui s'y détaillent nous inclineraient trop vite à traiter cette région du monde comme le séjour de l'imaginaire et à doter la mentalité médiévale d'une singulière perméabilité à la fiction, ou d'une prédilection remarquable pour le monstrueux. En quoi nous risquons fort de projeter seulement un certain romantisme du dépaysement et de l'exotisme et de manquer le réalisme fondamentalement objectif d'une représentation du xiiie s. L'Orient n'est pas un rêve, c'est un fait. C'est à ce titre qu'il entre dans toute somme du savoir concernant le monde. Et pour se convaincre de l'importance de la place qu'il doit occuper dans le genre encyclopédique dont les dénominations d'Imago ou de Speculum s'assignent l'exacte conformité du reflet, il suffit de rappeler que dans la langue savante et selon la géographie reçue, l'appellation d'Orient ne couvre rien moins que la moitié de la terre habitée.

D'un seul tenant

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