Le Docteur Thorne, qui a valu à Anthony Trollope son plus grand succès, constitue (en 1858) l'une des premières apparitions dans le roman anglais du personnage du médecin, appelé à un bel avenir littéraire. Les rapports entre le mariage et l'argent, dans une société inégalitaire mais mobile, sont au cour d'une intrigue attachante. Le docteur Thorne, célibataire endurci, a recueilli chez lui sa nièce Mary, orpheline, qui est devenue une belle jeune fille. Il souffre de la voir mise à l'écart par la bonne société du village, du fait qu'elle est de naissance obscure et sans fortune. Elle ne saurait épouser celui qu'elle aime, Frank Gresham, un jeune héritier désargenté qui l'aime également, mais dont le devoir est d'épouser « une fortune » pour sauver le domaine familial hypothéqué. Trollope nous offre ici un magnifique roman d'amour, qui se distingue, comme toujours, par la richesse psychologique de ses personnages, l'intérêt de son étude de mours et son inspiration aimablement satirique. Traduit de l'anglais, préfacé et annoté par Alain Jumeau

Le docteur Thorne

Indefer Jones se trouve mal-en-point au debut du roman. Il s'inquiete alors de son heritage et il hesite longuement avant d'etablir son testament. Il aimerait tant pouvoir laisser ses terres de Llanfeare a sa niece Isabel. Celle-ci vit avec lui depuis des annees et est appreciee de tous les fermiers et villageois. Mais Indefer Jones veut respecter la tradition et se decide en faveur de son neveu Henry qu'il connait a peine et qu'il ne porte pas dans son estime. Indefer Jones a neanmoins une idee pour regler son cas de conscience: et si Isabel epousait son cousin Henry ?"

Le Cousin Henry

M. Lacordaire était mis mieux que pour un dimanche. Il avait aux mains des gants en chevreau glacé beurre frais. Son habit, s'il n'était pas neuf, paraissait plus neuf que tous ceux que Mrs Thompson avait remarqués jusqu'à présent et il était entièrement doublé de soie. Ses bottines en cuir verni luisaient de façon beaucoup trop voyante, estima-t-elle. Quant à son couvre-chef, il était évident qu'il avait quitté le matin même la forme du chapelier [...]. Cela n'eût pas prêté à conséquence si le propriétaire et sa femme ne s'étaient pas trouvés là, eux aussi, ainsi que le cuisinier, les quatre serveurs et la femme de chambre. [...] Et puis soudain Mimmy traversa la cour, vêtue de sa plus jolie robe, arborant un air de fête que sa mère aurait aimé lui faire passer à coups de martinet. Mais quelle importance, après tout ? [...] Qu'ils en fassent donc des gorges chaudes ; s'il était possible d'acquérir un bon mari pour si peu, ce ne serait vraiment pas cher payé. Ils se mirent en route, avec presque autant de cérémonie que pour un mariage.

Le château du prince Polignac

In the latter days of July in the year 185-, a most important question was for ten days hourly asked in the cathedral city of Barchester, and answered every hour in various ways-Who was to be the new bishop?

The death of old Dr. Grantly, who had for many years filled that chair with meek authority, took place exactly as the ministry of Lord --- was going to give place to that of Lord ---. The illness of the good old man was long and lingering, and it became at last a matter of intense interest to those concerned whether the new appointment should be made by a conservative or liberal government.

It was pretty well understood that the outgoing premier had made his selection and that if the question rested with him, the mitre would descend on the head of Archdeacon Grantly, the old bishop's son. The archdeacon had long managed the affairs of the diocese, and for some months previous to the demise of his father rumour had confidently assigned to him the reversion of his father's honours.

Barchester Towers

The site of the present city of Washington was chosen with three special views; firstly, that being on the Potomac it might have the full advantage of water-carriage and a sea-port; secondly, that it might be so far removed from the seaboard as to be safe from invasion; and, thirdly, that it might be central alike to all the States. It was presumed when Washington was founded that these three advantages would be secured by the selected position. As regards the first, the Potomac affords to the city but few of the advantages of a sea-port. Ships can come up, but not ships of large burthen. The river seems to have dwindled since the site was chosen; and at present it is, I think, evident that Washington can never be great in its shipping. Statio benefida carinis can never be its motto. As regards the second point, singularly enough Washington is the only city of the Union that has been in an enemy's possession since the United States became a nation. In the war of 1812 it fell into our hands, and we burnt it. As regards the third point, Washington, from the lie of the land, can hardly have been said to be centrical at any time. Owing to the irregularities of the coast it is not easy of access by railways from different sides. Baltimore would have been far better. But as far as we can now see, and as well as we can now judge, Washington will soon be on the borders of the nation to which it belongs, instead of at its centre. I fear, therefore, that we must acknowledge that the site chosen for his country's capital by George Washington has not been fortunate.
I have a strong idea, which I expressed before in speaking of the capital of the Canadas, that no man can ordain that on such a spot shall be built a great and thriving city. No man can so ordain even though he leave behind him, as was the case with Washington, a prestige sufficient to bind his successors to his wishes. The political leaders of the country have done what they could for Washington. The pride of the nation has endeavoured to sustain the character of its chosen metropolis. There has been no rival, soliciting favour on the strength of other charms. The country has all been agreed on the point since the father of the country first commenced the work.

North America

Dr. Finn, of Killaloe, in county Clare, was as well known in those parts, -the confines, that is, of the counties Clare, Limerick, Tipperary, and Galway, -as was the bishop himself who lived in the same town, and was as much respected. Many said that the doctor was the richer man of the two, and the practice of his profession was extended over almost as wide a district. Indeed the bishop whom he was privileged to attend, although a Roman Catholic, always spoke of their dioceses being conterminate. It will therefore be understood that Dr. Finn, -Malachi Finn was his full name, -had obtained a wide reputation as a country practitioner in the west of Ireland. And he was a man sufficiently well to do, though that boast made by his friends, that he was as warm a man as the bishop, had but little truth to support it.

Phineas Finn

Dans l'Angleterre victorienne, Margaret Mackenzie, vieille fille de 35 ans, reçoit tout à coup un bel héritage. Bientôt, les prétendants se pressent... Désemparée, elle hésite entre son cousin John Ball, veuf et père d'une nombreuse famille; Samuel Rubb, l'associé de son frère, quelque peu filou; et le révérend Maguire, qui aurait été si beau sans son oeil défectueux. Mais la situation se complique lorsque l'héritage est remis en cause...Il va falloir à Miss Mackenzie beaucoup de sang-froid pour entendre son coeur et éviter les pièges qu'on lui tend.Satire discrètement féministe d'une société victorienne étriquée et obnubilée par l'argent, Miss Mackenzie est un régal d'humour, de méchanceté, où les hommes de la bonne société ne sont pas tous des gentlemen et où les femmes sont moins dociles qu'il n'y paraît. Un roman délicieusement British.

Miss Mackenzie

Dans cet ample roman victorien aux ramifications multiples, le centre de gravité est occupé par Augustus Melmotte, un financier véreux qui lance une vaste opération spéculative en Angleterre et en Amérique pour prendre au piège les investisseurs naïfs. Le procédé qu'il met en ouvre à Londres dans les années 1870 préfigure curieusement certaines affaires du vingt et unième siècle. Melmotte n'est pas le seul à tricher. Les jeunes gens de bonne famille désargentés n'hésitent pas à payer leurs dettes de jeu en monnaie de singe et à faire la cour à de riches héritières dans le seul but de reconstituer leur fortune. On triche aussi dans le monde littéraire, où une romancière sans talent veut s'assurer les bonnes grâces des critiques pour faire vendre ses livres. On triche enfin dans le monde du journalisme et de la politique. Quelle époque! Anthony Trollope nous en brosse un portrait sans concession dans ce roman satirique que connaisseurs et spécialistes saluent comme son chef-d'ouvre. Roman traduit de l'anglais, préfacé et annoté par : Alain Jumeau. Anthony Trollope est né à Londres en 1815 et mort en 1882. Fils d'un avocat raté et d'une femme de lettres qui eut une certaine notoriété, il fit carrière comme inspecteur des postes jusqu'en 1867. Entre 1847, date de parution de son premier livre, et sa mort, il publia près de cinquante romans ainsi que des nouvelles et connut une grande célébrité. DU MÊME AUTEURaux éditions Fayard:Les Tours de Barchesterchez d'autres éditeurs:Le DirecteurLes Diamants EustacePhinéas FinnAutobiographieLes Antichambres de WestminsterLe Premier MinistreVendéePeut-on lui pardonner?Oil pour oilMiss Mackenzie

Quelle époque !

Clara Amedroz, toujours celibataire a 25 ans, est la seule fille du vieux chatelain de Belton Castle (Somersetshire). Ce dernier a dilapide sa fortune pour assouvir les extravagances de son fils, qui vient de se suicider, de sorte que le domaine doit revenir a son cousin par alliance Will Belton.Aimable et genereux, quoique rustaud, celui-ci offre d'epouser Clara. Sensible a ses qualites, elle ne s'en croit pas moins eprise du tres courtois mais fuyant capitaine Frederic Aylmer, membre du Parlement, aupres duquel Will fait pale figure.Aussi, lorsque Aylmer se decide enfin a demander sa main, Clara s'empresse-t-elle d'accepter ce prestigieux parti. Son bonheur sera de courte duree: Aylmer se revele un homme froid et snob, qui ne songe qu'a son confort et soumet sa fiancee a la ferule de sa mere..."

Le docteur Thorne

Résumé

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