Presque Un Manège

Jean-Pierre Milovanoff

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Résumé

Parvenu à cet âge qu'il pourrait nommer «l'heure du merle», ou l'annonce du crépuscule, Jean-Pierre Milovanoff fait ses poches de vieux gosse un peu triste et en étale le contenu sans forfanterie, avec une tranquille assurance. Ce sont des bribes, des cailloux mats ou brillants dont certains coupant comme des silex, des lambeaux d'étoffe pâlie qui pourrait sécher une larme, car les sentiers anciens ont disparu et «chaque fois qu'un bonheur se perd, nous laissons partir avec lui les raisons de le retenir». Mais «l'ultime tour de manège qui s'appelle littérature» emporte Milovanoff loin des vertiges de l'élégie. Il y a dans ce recueil de réflexions des sautes de rythme et d'humeur, une dureté sur laquelle on peut s'appuyer pour poursuivre sa propre pensée, et un souci du monde et de ses victimes qui montrent l'écrivain dans son temps et l'honnête homme aux prises avec la vie et avec les mots. Fraternel aux bons à rien, aux âmes perdues de chair ou de fiction, aux acteurs et aux fous, Milovanoff compte sur la littérature pour renouveler et prolonger «l'accord passé dans l'enfance avec le monde et avec soi». Car l'esprit d'enfance est une des clés de résistance et de lucidité, une des clés de compréhension qui permettent de vivre pour de bon. En attendant de tirer sa révérence en douceur et en connaissance de cause.