Maurice Schumann

Faisant de la paix une vertu évangélique, le christianisme a cependant aussi entretenu au cours de son histoire des rapports ambivalents avec la guerre, un phénomène de violence et d'affrontement, réglé ou non, commun à toutes les sociétés : des chrétiens se sont battus au nom de Dieu ; des clercs ont béni et accompagné les armées ; des papes ont appelé à la croisade ; des théologiens ont défini ce que devait être la guerre juste, le jus ad bellum. En même temps, les Églises ont cherché à imposer des règles aux guerriers pour contenir leur violence, depuis la Paix de Dieu jusqu'au respect du droit, le jus in bello. Elles ont aussi proposé leurs arbitrages aux belligérants et souvent prôné la paix - en affirmant ainsi aujourd'hui la nécessité du dialogue inter-religieux, ce que traduit l'esprit de la rencontre d'Assise (1986). Il convient alors d'explorer, dans une perspective historique, sur la longue durée, ces liens complexes, diversifiés et évolutifs que le christianisme a noués avec la guerre et avec la paix et qu'une typologie sommaire peut éclairer. L'étude de la religion du temps de guerre, des justifications religieuses des conflits et des évolutions vers le pacifisme chrétien révèle des figures, des discours et des images. Les premières, depuis les moines-soldats jusqu'aux papes, illustrent les différents types de confrontation vécus par des hommes d'Église ou des fidèles, pris entre leur foi et leurs intérêts. À travers les discours apparaissent les argumentaires théologiques ou plus temporels des chrétiens pour soutenir, condamner ou déplorer les guerres. Les images, enfin, sont porteuses des systèmes de représentations qui fondent ou légitiment des engagements en faveur de la guerre ou de la paix. Ce sont autant d'études de cas qui expriment cette ambivalence fondamentale du christianisme vis-à-vis des réalités humaines, et ses tentatives pour la dépasser.

Les chrétiens, la guerre et la paix - De la paix de Dieu à l'esprit d'Assise

Prestations familiales : une histoire française

Quentovic - Environnement, archéologie, histoire

Joseph Sauty a connu son heure de gloire durant les mois de mars-avril 1963. Tous les médias de l'époque, RTL, Europe 1, France Inter, mais aussi Libération, Le Monde, Le Figaro et naturellement La Voix du Nord ou Nord Éclair... Joseph Sauty est devenu tout simplement une vedette médiatique pour avoir osé conduire une grève des mineurs faisant fi de la menace de réquisition du général de Gaulle alors président de la République. Ce haut fait d'armes syndical l'amène, l'année suivante, à être sollicité pour prendre la direction d'une fronde au sein de la confédération syndicale à laquelle il appartient : il décide de maintenir face à une CFDT naissante, une CFTC fidèle à la doctrine sociale de l'Église.

La mine et la foi ; Joseph Sauty, syndicaliste des Gueules noires

« Je suis quadruple citoyen : roubaisien, français, européen, du monde » : telle est la profession de foi d'André Diligent, né en 1919 à deux pas de la mairie de Roubaix, ville dont il est le premier magistrat de 1983 à 1994. Cette biographie vise d'abord à rappeler ce qu'il doit à son père, le démocrate-chrétien Victor Diligent, avocat des riches et des pauvres, puis à présenter son investissement au sein du Mouvement républicain populaire issu de la Résistance attaché à la famille, l'autorité tout autant qu'au souci social et à l'esprit de justice. Qualifié par les médias de M. Propre ou de Candide du Sénat pour avoir dénoncé la publicité clandestine à la télévision, André Diligent lutte durant 25 ans pour faire droit aux résistants de La Voix du Nord, est lucide sur l'Algérie et sur l'environnement. Ce catholique roubaisien, « capable de tout » pour sa ville, s'engage dans la résistance, suit Pierre Pflimlin pour une Europe proche de ses concitoyens. Orateur percutant et chaleureux, André Diligent a dû affronter des épreuves familiales sans jamais oublier de « jouer collectif ».

André Diligent (1919-2002) - Itinéraire d'un chrétien démocrate du Nord

Depuis plus de 1 000 ans, le culte marial se maintient dans l'Europe du Nord-Ouest comme dans d'autres régions du monde. Ce constat sur la longue durée ne peut pas s'expliquer uniquement par des effets de mode, des circonstances favorables : il s'agit d'une réalité objective qui s'est construite sur des bases religieuses, politiques, culturelles en constante évolution et qu'une démarche scientifique et laïque peut tenter d'éclairer. Loin d'être une simple " superstructure " au regard des éléments fondamentaux que seraient la vie économique et les évolutions politiques, la croyance a été et demeure un paramètre personnel et collectif pour une grande partie de la population mondiale. Dans cette prise de conscience de l'importance du fait religieux, le culte rendu à la Vierge tient une place particulière qui demeure d'actualité : Lourdes. Fatima, Czestochowa vivent au rythme marial. Entre les hypothèses faisant état d'un déclin de la foi et celles qui, au contraire, remarquent, au travers du maintien de ce culte ancestral. une permanence du sentiment religieux, il y a incontestablement place pour construire un espace de recherche. Cet ouvrage tente de saisir ce phénomène de manière résolument plurielle et multidimensionnelle en évaluant les grandes périodes d'apogée et de crises dans l'histoire de cette dévotion mais aussi en s'attardant sur des pratiques particulières relevant de la micro-histoire. La pérennité d'un tel culte au long des générations traduit la solidité des fondements tout autant émotifs. affectifs que théologiques. Cependant. au fil du temps se manifestent des périodes de reflux où s'expriment des contestations, des dénégations quelquefois engendrées par les excès d'une telle ferveur. Nés de manière quelquefois spontanée ou portés par des légendes, des traditions qui demandent à être revisitées, les cultes mariaux continuent d'intriguer les chercheurs tant par la vitalité et la variété de leurs manifestations que par le paradoxe du mélange de tradition et de modernité.

La dévotion mariale de l'an mil à nos jours

Faisant de la paix une vertu évangélique, le christianisme a 
cependant aussi entretenu au cours de son histoire des rapports 
ambivalents avec la guerre, un phénomène de violence et 
d'affrontement, réglé ou non, commun à toutes les sociétés: 
des chrétiens se sont battus au nom de Dieu; des clercs ont 
béni et accompagné les armées; des papes ont appelé à la 
croisade; des théologiens ont défini ce que devait être la 
guerre juste, le jus ad bellum. En même temps, les Eglises ont 
cherché à imposer des règles aux guerriers pour contenir leur 
violence, depuis la Paix de Dieu jusqu'au respect du droit, le 
jus in bello. Elles ont aussi proposé leurs arbitrages aux 
belligérants et souvent prôné la paix – en affirmant ainsi 
aujourd'hui la nécessité du dialogue inter-religieux, ce que 
traduit l'esprit de la rencontre d'Assise (1986). Il convient alors 
d'explorer, dans une perspective historique, sur la longue 
durée, ces liens complexes, diversifiés et évolutifs que le 
christianisme a noués avec la guerre et avec la paix et qu'une 
typologie sommaire peut éclairer. L'étude de la religion du 
temps de guerre, des justifications religieuses des conflits et 
des évolutions vers le pacifisme chrétien révèle des figures, 
des discours et des images. Les premières, depuis les moines-
soldats jusqu'aux papes, illustrent les différents types de 
confrontation vécus par des hommes d'Eglise ou des fidèles, 
pris entre leur foi et leurs intérêts. A travers les discours 
apparaissent les argumentaires théologiques ou plus temporels 
des chrétiens pour soutenir, condamner ou déplorer les 
guerres. Les images, enfin, sont porteuses des systèmes de 
représentations qui fondent ou légitiment des engagements en 
faveur de la guerre ou de la paix. Ce sont autant d'études de 
cas qui expriment cette ambivalence fondamentale du 
christianisme vis-à-vis des réalités humaines, et ses tentatives 
pour la dépasser.

Maurice Schumann

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