Roger vailland - eloge de la singularite

Il a été un espoir, un projet. Puis il est devenu un modèle et a fait des victimes : certains y ont perdu la vie ; d'autres, la parole. Mais c'était l'ouvre d'un falsificateur opérant sous une fausse identité. Le véritable réalisme socialiste reste un bel inconnu à découvrir.

Le réalisme socialiste, ce bel inconnu

Prague 1920. Franz Kafka vient de faire paraître Un médecin de campagne ; Jaroslav Hašek va bientôt jeter dans les tavernes de la ville et des villages un personnage d'une espèce nouvelle et mystérieuse que nous n'avons depuis cessé de hanter. Chvéïk est le héros d'un livre à part, unique, non du compte rendu méticuleux de la déliquescence d'un empire mais, comme le souhaitait Lawrence Durrell, d'un acte de divination. Avec une tranquille assurance, Hašek a su transporter hors de 1914-1918 l'histoire de la guerre, et la faire servir. La vision des êtres et des choses qu'il prête au brave soldat, ce naïf-rusé, ébranle les représentations familières des femmes et des hommes qu'il croise, nous-mêmes, évidemment. N'en doutons pas, Jaroslav est un voyant. Par-delà les apparences, il saisit ce qui naît, se métamorphose, apparaît dans certains mouvements de conscience. Aussi bien son récit n'a-t-il de prix que parce qu'il révèle le sens de nos vies. Animé du souffle de la lucidité, de la pulsion d'un rêve, Jaroslav Hašek est ce devin ironique du monde qu'il nous faut sans cesse relire. Son humour, à chacune de ses pages, éveille notre intelligence. Aux prisonniers volontaires que nous sommes, il désigne les chemins de la liberté.

La fabrique de liberté

Voleurs De Vie

G. Cet homme, qui est il ? F. Il est ce dont il manque. C. D où vient-il ? F. Peut être qu'un train l a jeté un matin sur les rives de la ville. C. Oui,mais encore, d'où vient-il ? F. De la perte, de la douleur, ça fait des années qu il marche... S. Chaque jour ? F. Chaque jour, une heure, avant de s évanouir dans la ville et de revenir le lendemain installer sa statue mouvante le long du caniveau.

Marche : rituel théâtral d'avant le coucher du soleil

Un homme fuit. Il se lance dans une carrière diplomatique en Inde, comme on s'engageait jadis dans la Légion. Il fuit l'homme qu'il aurait pu être, la passion qu'il aurait pu connaître, le crime qu'il aurait pu indirectement commettre.

Reve indien - carnet

Rompant avec la conception commerciale des comptoirs, François Dupleix inventa, au mitan du XVIIIe siècle, l'idée et les voies d'un empire colonial français en Inde. C'était là une anticipation politique que ni la bourgeoisie marchande ni le pouvoir de l'Ancien Régime ne pouvaient comprendre et soutenir. Rappelé en France en 1754, Dupleix mourut pauvre et désenchanté, dix ans après avoir vu l'anéantissement de ses projets.

Les Anglais s'inspireront de sa politique et assiéront en Inde leur hégémonie qui durera deux siècles.

Je suis... : François Dupleix

Saisie au XIXe siècle comme le cadre exotique et fantastique d'une formidable utopie impériale et au XXe siècle comme le lieu extraordinaire d'une solution religieuse à la crise individuelle et sociale que traverse l'Europe, l'Inde n'a cessé de hanter les écrivains. L'essai de Christian Petr nous invite à découvrir ou à redécouvrir les grands romans français qui lui ont été consacrés, ceux entre autres d'Alfred Assolant, de Judith Gautier, d'Octave Mirbeau, de Gustave Le Rouge, de Max Olivier-Lacamp etc.

Roger vailland - eloge de la singularite

Résumé

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