Deviens ce que tu es

" Sur l'aventure de l'athéisme dont ce livre retrace quelques péripéties et relève les contradictions, les premiers chapitres de la Genèse projettent une singulière lumière. Nous lisons ainsi que Dieu créa l'homme à son image et ressemblance. La théologie chrétienne n'a cessé de méditer sur cette affirmation fondatrice de l'anthropologie. Dans le mystère trinitaire, le Fils, égal au Père, en est l'image parfaite, tandis que, puisque la créature est infiniment distante du Créateur, en l'homme l'image de Dieu est imparfaite. L'être qui est image tend donc, d'un désir d'ordre ontologique, à rejoindre, dans une union qui soit la plus parfaite possible, sa cause et son origine. Seul le don de la grâce l'introduit dans l'amitié divine et dans la filiation adoptive, comblant, et au-delà, le désir naturel. La prise de conscience de la condition de créature est aussi prise de conscience du rapport au Créateur et du chemin qui conduit à Lui. Elle commande l'attitude d'adoration et d'obéissance. L'être de l'homme a ainsi une relation à Dieu, dont il est l'image. L'intervention du Tentateur porte sur cette relation, suscitant doute et confusion sur sa vraie nature. En accueillant sa voix, l'homme se fait l'égal de Dieu. Il revendique pour lui une totale autonomie, indépendance et souveraineté. Il se fait l'égal de Dieu et devient son rival. Comment, en effet, deux suprêmes souverainetés peuvent-elles coexister ? L'élimination de l'Autre est inscrite dans la logique de la désobéissance. La relation à Dieu elle-même demeure, même quand le vrai Dieu est rejeté. Le besoin religieux d'adoration ne peut être arraché du cœur de l'homme, et on demandera à de faux dieux, à des idoles, de satisfaire ce besoin. Par là, l'homme, s'attribuant une souveraineté absolue, tombe dans la servitude. " Georges Cottier.

Vous serez comme des dieux

Consacrés dans la vérité - Retraite prêchée au Vatican, 4-9 mars 1990

Le témoignage rendu à la vérité constitue le fil directeur de ces méditations sur l'évangile de saint Jean. Jésus, le témoin fidèle, exerce une force d'attraction qui fait converger vers lui - l'annonçant, le préparant, l'authentifiant, le prolongeant - un ensemble de témoignages complémentaires : ceux de l'Ecriture, des prophètes et du Baptiste, ceux du Père et des signes, celui de l'Esprit Saint, ceux des apôtres et des disciples. Ces témoignages ne sont pas disparates, ils sont organiquement liés en une harmonieuse unité. L'évangile lui-même se situe dans cette perspective : Et le Verbe s'est fait chair... Les textes qui suivent sont de libres méditations, dans lesquelles la lecture de l'Écriture appelle d'elle-même des digressions sur certaines questions qui se posent aujourd'hui aux croyants. Méditer c'est avoir une âme assez silencieuse pour être tout écoute de la parole de Dieu. Pour cette écoute, l'évangile de Jean est un guide incomparable. Il contient des récits et des dialogues dont la perfection et la densité de sens vont de pair avec une fraîcheur poétique unique. Il est riche de formules lapidaires, qui sont comme autant de traits de lumière, dont chacun ouvre une percée sur l'abîme infini des mystères de l'agapè divine.

"L'idée d'une demande de pardon, faite par l'Eglise, pour les fautes commises par ses enfants durant le millénaire qui s'achève, rencontre des incompréhensions, des perplexités, voire des réticences. Ce livre du Père Georges Cottier, président de la commission théologico-historique du Grand jubilé de l'An 2000, nous aide à préciser le sens exact d'une démarche ouverte par le Pape lui-même." Il est aussi difficile de demander pardon que de pardonner, mais il est sans doute plus difficile de demander pardon pour le passé que pour le présent. Nous assumons la solidarité dans l'espace qui peut nous conduire jusqu'à une culpabilité collective, mais nous mesurons mal la solidarité dans le temps qui nous lie aux générations d'hier.. et de demain. "Il est bon que l'Eglise enjambe l'entrée dans un nouveau millénaire avec a conscience éclairée de ce qu'elle a vécu au cours du dernier millénaire." Roger Card. Etchegaray.

Memoire Et Repentance. Pourquoi L'Eglise Demande Pardon

L'Église a toujours emprunté à la culture les éléments nécessaires à sa propre vie. Qu'on pense à l'usage liturgique de la langue, de la musique, de l'architecture et des arts plastiques : les réalités culturelles assumées par la foi ont rempli une fonction instrumentale pour la vie ecclésiale elle-même. Mais là ne s'arrête pas l'influence de l'Église et de la foi : elles imprègnent aussi la culture en respectant et en promouvant sa légitime autonomie. Ici l'influence chrétienne sera peut-être moins visible, mais non moins réelle. Elle aidera la culture à se développer dans la ligne qui lui appartient en propre. Usage instrumental ou fécondation de la culture respectée dans son autonomie : l'inculturation du christianisme et son influence sur la culture se sont opérées jadis d'une manière plus ou moins spontanée, avec des heurs variés ; aujourd'hui le problème est d'ampleur mondiale et il est devenu plus conscient. Il est l'objet de vocation explicite pour les chrétiens.

Christianisme et cultures - La culture du point de vue de l'anthropologie philosophique

" Peu de théologiens modernes ont scruté autant que le Père Marie Joseph Le Guillou le mystère de la communion ecclésiale. Les colloques mis sur pied tous les deux ans par l'Association Père Marie joseph Le Guillou O.P. et les Bénédictines du Sacré-Coeur de Montmartre se sont donné pour mission de poursuivre son travail dans le sens des principales intuitions qui ont animé ses recherches et ses méditations. " C'est dans la perspective du Mystère que le sixième colloque envisage l'Eglise, d'abord dans le mystère de sa visibilité et de son invisibilité, puis dans son aspect sacramentel et enfin dans une perception œcuménique de sa dimension salvatrice. " Le septième colloque partage les préoccupations du Père Le Guillou au lendemain du Concile Vatican II devant la crise gnostique qui secouait l'Eglise mais dont les remous ne sont pas apaisés de nos jours : interprétations extérieures incitées par des courants idéologiques et philosophiques, dérives occasionnées par des pseudo-révélations païennes, notamment celles qui, au sein de la nébuleuse du Nouvel Age, se joignent à des utilisations fallacieuses du message chrétien. " Pour le Père Le Guillou, ce qu'il était nécessaire de redécouvrir, c'est " l'unité organique de la Révélation ", dans la confession apostolique qui est, " pour l'Eglise, la norme définitive du témoignage trinitaire ". Cet ouvrage veut être un rappel et un approfondissement de cette conviction. " Guy Boissard.

Un chercheur de Dieu - Le Père Marie-Joseph Le Guillou O.P.

Pour qui arrive la première fois au Vatican, tout peut paraître immuable. Les gardes suisses qui contrôlent l'entrée de la Cité ont conservé le costume jaune et bleu, dessiné par Michel-Ange au XVIe siècle. Mais qui travaille dans les bureaux sait que la modernité y a pris place et qu'Internet transporte les messages du pape dans le monde entier. Une des évolutions majeures de ces dernières années est sans nul doute l'intégration de laïcs et, en conséquence, de femmes dans le gouvernement de l'Église. L'engagement de Lucienne Sallé dans le laïcat l'a conduite à la curie romaine où elle occupe un poste de responsabilité. Son témoignage est un tableau de l'administration vaticane vue de l'intérieur. Elle y relate les multiples relations et contacts qui font la trame de la vie de la curie. Membre de la délégation du Saint-Siège à la Conférence des Nations Unies pour la femme, à Pékin, elle en décrit la vie quotidienne et les décisions prises en faveur des femmes. En guidant le lecteur à l'intérieur des portes du Vatican et auprès du pape, Lucienne Sallé donne son point de vue sur la reconnaissance de la mission des femmes dans le gouvernement de l'Église. Sa vision bouscule les idées reçues sur cet État qui, tout à la fois, reflète le vaste monde extérieur, s'y oppose et le fait évoluer.

Deviens ce que tu es

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