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Déduits d'oiseaux au Moyen Age | Chantal Connochie-Bourgne
Déduits d'oiseaux au Moyen Age | Chantal Connochie-Bourgne

Déduits d'oiseaux au Moyen Age

Publié par CLEO, le 28 octobre 2014

314 pages

Résumé

Dans les tableaux des peintres la présence d'oiseaux est instructive pour l'esprit mais, plus que leur aspect, c'est la place qu'ils occupent dans la composition qui est signifiante (Jean Arrouye). La représentation d'oiseaux aussi étranges que la sirène, le griffon ou la serre, échappés de la tradition des bestiaires, est analysée dans le but de comprendre le conflit entre approche rationalisante et goût du merveilleux (Jacqueline Leclercq-Marx). L'étude du rapport entre un texte et ses illustrations permet de montrer la polyvalence de la fonction illustrative, de l'ornementation à l'enrichissement sémantique (Valérie Gontero). Ces créatures ailées évoquent les temps paradisiaques et convient à une lecture symbolique du monde et de l'expression artistique ; leur envol figure le libre voyage de l'âme vers les régions spirituelles (Xénia Muratova). Cette valeur spirituelle est portée par l'oiseau dans des textes aussi différents que les Confessions d'Augustin (Jean Lacroix) et ceux qui célèbrent les amours tristaniennes (Jean-Marc Pastré). Une réflexion philosophique et morale est proposée à travers diverses figures aviaires mises en place dans des textes didactiques (Olivier Linder), ou à portée didactique comme l'Ovide moralisé (Marylène Possamai-Pérez, Stefania Cerrito), mais aussi dans des textes plus narrativisés comme Kalila et Dimna (Nadia Iskandarani) ou comme les sagas islandaises (Daniel Vassaux), où l'oiseau se fait messager d'un savoir caché dans les rêves. Plus emblématique est la fonction de certains oiseaux dans des textes épiques dans lesquels ils représentent les valeurs guerrières ou montrent le pouvoir à venir de celui qui les abat (Armelle Leclercq) ; ou bien encore, sous la forme d'un tendre poussin goulûment dévoré par une femme, l'oiseau dénote des puissances charnelles (Valérie Naudet). De par sa capacité (exemplaire) à se mouvoir dans l'espace aérien invisible, l'oiseau est porteur d'un sens métapoétique : l'usage varié de ce motif permet de rendre sensibles par sa présence récurrente la structure d'une ouvre (Valérie Fasseur), la mise en place d'une esthétique nouvelle à travers une mise en prose (Mathieu Marchal), de dessiner le rôle des personnages (Vanessa Obry), de mettre au jour par le biais de l'humanisation une « stylistique de genre » dans les Isopets (Séverine Abiker), de manifester une matière courtoise (Anne-Marie Begou-Ball) ou une critique de la tradition courtoise (Margarida Madureira), de révéler la beauté au-delà de l'apparence (Marie-Pascale Halary). L'invention du serpolion dans l'Estoire del Saint Graal conforte la cohérence symbolique du texte (Sophie Albert), tout comme le vol des grues dans la Divine Comédie fait accéder au sens du poème dantesque (Sylvie Coche). Le chant de l'oiseau se propage de pièce lyrique en pièce lyrique mettant à l'unisson amour et poésie (Helena Kogen, Sophie O. Poitral), dans une même nostalgie (Hélène Basso). Un motif n'est pas figé. L'attention que les participants ont choisi de porter sur celui de l'oiseau en a fait apparaître les variations les plus subtiles. Qu'elle soit définie par sa couleur, sa forme, son vol ou son chant, la créature ailée anime les inventions artistiques qu'elle habite et y dessine des lignes et des courbes à suivre.

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