Metiers choisis - les secrets du savoir-faire - - comite colbert

Paris, célèbre et célébrée, reste une ville secrète qui vit au rythme de ses quartiers. En sillonnant les rues de Paris, le promeneur préoccupé de décoration rêve de savoir ce qui se passe derrière les façades. Depuis sa création en 1988, le magazine Elle Décoration n'a cessé d'explorer les trésors d'ingéniosité, le luxe, l'art de vivre cachés derrière les murs de la capitale française. Seules ses équipes de rédactrices et de photographes ont la possibilité de pénétrer et de photographier les plus beaux lieux dans leur intimité. Des appartements de personnalités, des lieux privés, des artisans, des jardins cachés ou oubliés, des brasseries anciennes, des boutiques à l'architecture remarquable... Quartier par quartier, Le Paris de Elle Déco nous invite à une promenade éclairée, d'une rive à l'autre, au cœur des endroits secrets de la plus belle ville du monde.

Le Paris de Elle Deco - Visites privées d'une rive à l'autre

Le Paris de Elle de déco - Visites privées d'une rive à l'autre

Remarquable technicien de la coupe et chercheur de nouvelles matières, profondément marginal, souvent plus proche du sculpteur de la robe que du styliste de prêt-à-porter, Azzedine Alaïa influence discrètement la mode depuis plus de vingt ans. Apparu sur le devant de la scène au début des années quatre-vingt, reconnu depuis par l'ensemble de la profession et par une clientèle fanatique qui compte bien des célébrités, ce petit Tunisien qui refuse de grandir est l'une des personnalités les plus marquantes du monde de l'élégance de cette fin de siècle. A son propos, impossible de parler de carrière. Pour Alaïa la mode est un destin.

Alaïa

S'agit-il d'un roman très autobiographique ? De Mémoires piégés par l'imagination ? D'une fresque drolatique et tendue entre les derniers feux d'un monde proustien et les ambiances métalliques du Palace ou de la Factory ? En vérité, il y a un peu de tout cela dans cet étrange Art d'être pauvre (titre emprunté au dandy Boni de Castellane), où François Baudot revisite, retouche et augmente sa Grande Vie parmi les esthètes du baby-boom. On y rencontre Iggy Pop, Andy Warhol et le Pop Art, le Velvet Underground, des Argentins excentriques aussi bien qu'une foule anonyme de tapins, de travestis ou de voyous. On y prend le thé avec des baronnes avant de traîner dans les mauvais lieux avec des créatures noctambules et transgressives. Dans cette sarabande bientôt dévastée par les années-sida, snobs, milliardaires, artistes ou gigolos se relaient au fil d'un sabbat qui explore une joie de vivre, à en mourir. Difficulté d'être d'enfants trop gâtés, jeunesses désordonnées, on croise là les gauchistes, la révolution gay, l'explosion du disco, la cocaïne, le Saint-Germain existentialiste, les derniers bals du XXe siècle, la jet-set et, surtout, le désespoir joyeux d'une génération qui aura préféré gâcher sa jeunesse plutôt que de n'en rien faire.

L'art d'être pauvre

Benjamin des grands couturiers, héros malgré lui du petit monde étincelant de la mode, Christian Lacroix reste surtout, pour les années quatre-vingt, celui qu'on n'attendait plus. Le prince charmant qui, d'un souffle, a réveillé l'art et les belles manières de la couture. En créant sa propre maison, en proposant des collections déconcertantes de luxe, de fantaisie, d'insolence, Lacroix prenait le monde et la logique à contrepied. Le temps semble avoir donné raison à ce timide épris de théâtre, de littérature et de traditions. Un créateur à la nature profondément artiste qui nourrit son œuvre de culture et de cette recherche du temps perdu qui faufile la moindre de ses robes.

Christian Lacroix

Par-delà ce qui passe, Chanel, au long du XXe siècle, aura su exprimer ce qui dure. Paradoxe, pour un nom si étroitement lié à la mode, naturellement versatile et changeante. Gabrielle Chanel était la détermination même. Une véritable aventurière du monde moderne, dont les choix et les dégoûts très sûrs ont engendré un style.
C'est ce style indissociable d'une vie et de l'histoire d'une maison que s'efforce de décrypter cet ouvrage. Chanel aujourd'hui perdure. Mieux, quelque quatre-vingts ans après sa création, la griffe demeure dans le peloton de tête de la création de mode sous la férule du médiatique Karl Lagerfeld. Lequel atteint son but : "Faire un meilleur avenir avec les éléments élargis du passé" (Goethe).

Chanel

Elle était belle, intelligente, spirituelle et exceptionnellement douée. Gabrielle Réju, surnommée Réjane, fut avec Sarah Bernhardt l'actrice la plus célèbre de la fin du dix-neuvième et du début du vingtième siècles, une véritable reine du boulevard. Elle connut ses plus grands succès dans des pièces de il époque composées par des auteurs tels Meilhac, Sardou, Bernstein et Bataille. Son interprétation moderne, caractérisée par les contemporains d'"art nerveux", coupait le souffle à la critique. Réjane alla en tournée jusqu'à Londres et New York. Elle était l'objet de l'admiration et du désir de nombreux hommes célèbres. Marcel Proust était lié d'amitié avec elle et fut longtemps son invité. Pourtant, au contraire de son amie et rivale Sarah Bernhardt, Réjane, qui avait également dirigé son propre théâtre à Paris, est aujourd'hui tombée dans l'oubli. Il est temps de lui dédier un album. Ce livre est accompagné d'un essai érudit de l'écrivain français François Baudot. Il rassemble des photos de scène et des portraits de studio réalisés par des contemporains aussi célèbres que Paul Nadar et Charles Reutlinger. Le livre ravive le souvenir d'une femme qui incarna mieux qu'aucune autre "La Parisienne" et les années de la Belle Epoque. Les images, témoignages de l'ancienne photographie de théâtre et de studio, ressemblent aux photos de mode de temps plus récents. Elles montrent l'art de la métamorphose, la joie de vivre et l'attrait de cette comédienne hors du commun. Réjane s'amuse avec l'objectif. Quelles que soient les poses qu'elle prend ou les robes précieuses qu'elle porte, son regard moqueur, le léger sourire jouant sur le contour de ses lèvres semblent à chaque instant rendre l'observateur complice d'une mise en scène. Réjane reste toujours elle-même, moderne, sûre d'elle, séduisante et en même temps inaccessible. L'actrice française Gabrielle Réju, surnommée Réjane, est née à Paris en 1856. Elle célébra son premier succès en 1883 dans Ma Camarade, de Meilhac. Ce triomphe fut suivi de tournées à Londres et New York. Elle joua son rôle le plus célèbre en incarnant Catherine dans Madame Sans-Gêne, de Sardou. En 1905, elle ouvrit le Théâtre Réjane à Paris. Elle se retira en 1915 de l'art dramatique. Réjane mourut en 1920 à Paris.

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