Les essais

Qu'est-ce que l'homme ? Qu'est-ce que l'autre ? Comment être sage ? Comment vivre heureux ? Le XVIe siècle ne parvient plus à répondre à ces questions avec assurance. Le traumatisme des guerres de Religion et, avant lui, la découverte du Nouveau Monde ont ébranlé les certitudes. C'est dans ce contexte que Michel de Montaigne s'attelle à un projet singulier : dessiner son propre portrait pour mieux « peindre l'humaine condition ».

Jour après jour, pendant vingt ans, il note ses réflexions dans ses Essais, une ouvre aux frontières de l'autoportrait, du recueil de morceaux choisis et du traité de morale.

Ce volume rassemble les passages des Essais les plus représentatifs de la pensée de l'auteur sur l'être humain, le monde et la société.

Essais

Extrait:La haine implacable contre les tyrans dans les deux Bruntus l'inﬂexibilité de Manlius, la simplicité, le gout des travaux champêtres dans Cincinnatus le mépris des richesses dans Fabricius l'austérité stoicienne de Caton, et dans tous les Romains l'horreur pour la monarchie; l'amour de la liberté et de la patrie, la grandeur d'âme l'esprit public, la modération et la sagesse dans les succès la fermeté la constance dans les revers; la crainte des dieux la foi des sermens, le respect pour les loix et les magistrats formoient les moeurs to maines des beaux jours de la Republique et doivent devenir les notrasfsi nous voulons conserver la liberté.

Appel a Michel Montagne suivi de Voltaire aux Champs Elisées, poëme, et précédé d'une Adresse en vers aux français républicains

" Je suis convaincu qu'il m'arrive souvent de parler de choses mieux traitées  par les gens du métier et plus véritablement. C'est là seulement la mise à l'épreuve des mes facultés naturelles et non de celles que j'ai acquises. Et celui qui prendra en défaut mon ignorance ne m'offensera en aucune façon car j'oserais à peine répondre de mes affirmations devant quiconque, moi qui n'en réponds pas même devant quiconque, moi qui n'en réponds pas même devant moi et qui n'en suis pas non plus satisfait. Qui cherchera la connaissance n'a qu'à la pêcher là où elle se loge : personne ne se pique moins que moi d'en faire profession. On trouvera ici mes fantaisies : j'y tente de me faire connaître, moi,( ...)et si je suis assez un homme de lecture, je ne suis pas du tout un homme de mémoire. "

Des Livres. Fragment Des Essais

Essais t.1

Le chapitre "De la force de l'imagination" manifeste l'étendue des pouvoirs que les Essais attribuent à l'imagination dans le domaine cognitif et moral. Montaigne réélabore les concepts hérités de l'Antiquité et de la Renaissance pour conclure sur une éthique de l'espace et du temps imaginatif.

De la force de l'imagination - Essais, Tome 1, 21

« Ce ne sont mes gestes que j'escris ; c'est moy, c'est mon essence. Je tien qu'il faut estre prudent à estimer de soy, et pareillement conscientieux à en tesmoigner : soit bas, soit haut, indifferemment. Si je me sembloy bon et sage tout à fait, je l'entonneroy à pleine teste. De dire moins de soy, qu'il n'y en a, c'est sottise, non modestie : se payer de moins, qu'on ne vaut, c'est lascheté et pusillanimité selon Aristote. Nulle vertu ne s'ayde de la fausseté : et la verité n'est jamais matiere d'erreur. De dire de soy plus qu'il n'en y a, ce n'est pas tousjours presomption, c'est encore souvent sottise. Se complaire outre mesure de ce qu'on est, en tomber en amour de soy indiscrete, est à mon advis la substance de ce vice. Le supreme remede à le guarir, c'est faire tout le rebours de ce que ceux icy ordonnent, qui en defendant le parler de soy, defendent par consequent encore plus de penser à soy. L'orgueil gist en la pensée : la langue n'y peut avoir qu'une bien legere part. » Livre II, chapitre VI. 

Bibebook (Lien -> http://www.bibebook.com)

Les Essais - Livre I

Le Journal du voyage de Montaigne représente l'autre livre majeur de l'auteur (et de son secrétaire). Son intérêt est moins littéraire que sociologique. Tantôt riche en jugements politiques, tantôt prolixe en observations plus personnelles, il ressemble à un patchwork où se mélangent différents genres.

Journal du voyage en Italie (1774)

C'est une absolue perfection, et comme divine, de savoir jouir loyalement de son être. Nous cherchons d'autres conditions, pour n'entendre l'usage des nôtres, et sortons hors de nous, pour ne savoir quel il y fait. Si, avons-nous beau monter sur des échasses, car sur des échasses encore faut-il marcher de nos jambes. Et au plus élevé trône du monde, si ne sommes assis que sus notre cul.

Les essais

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