Le casse-pipe intérieur

Pour quitter la rive droite, la Rive noire, il faut passer la Seine. On ne s'approche pas d'un sud plus chaud ou coloré, on ne pénètre pas le ghetto politique, on n'entre pas dans le territoire de l'intelligentsia. On arrive sur la Rive Glauque.
Ces six récits, issus du cerveau vaguement désespéré d'auteurs de romans noirs et de " polars ", dressent un tableau plus angoissé qu'angoissant d'une métropole à l'aube du passage dans un autre millénaire. Les lumières de la Ville brûlent de la lueur grise des lendemains qui ne chantent pas. Déambulations qui ressemblent à du sur-place, regards cyniques qui n'oublient pas la politesse de l'humour, ces histoires nous ramènent du côté obscur du parisianisme et noircissent à l'envie une carte postale où ce qui est central n'est plus ce qui est capital.

Paris, rive glauque

Recueil de nouvelles fondé sur le principe suivant : utiliser la fin d'une histoire pour écrire la suivante ce qui permet de tisser une grande toile dans laquelle ce qui est détail pour l'un des personnages devient vital pour le suivant. Chaque héros (malfrats, paumés, laissés pour compte, suicidaires) apparaît comme le maillon d'une longue chaîne où des bribes de vie se répondent.

Ping-Pong (Rivages Noir, #572)

L'Homme à l'oreille croquée

Un parisien prend le même bus chaque jour à la même heure, et à chaque fois un homme-héron l'épie, jusqu'au jour ou il n'en peut plus... Un flic résout une enquête grâce au meilleur sandwich jambon rôti de l'Est parisien ; un espion se mêle à une troupe violente de cathos intégristes prêts à faire la guerre pour rétablir la parole de Dieu sur terre ; un homme étrange et ensanglanté s'enferme dans une chambre avec un enfant et lui parle de monstres qui auraient pénétré sa maison...

La crème du polar français s'est décarcassée (encore !) pour composer ce recueil en hommage au festival d'Annecy « Les Pontons flingueurs » et à son instigateur, René Vuillermoz.

Huit nouvelles noires, grinçantes, violentes, drôles par Jean-Paul Carminati, Pascal Fioretto, André Fortin, Gilbert Gallerne, Simonetta Greggio, Laurent Guillaume, Elsa Marpeau et Jean-Bernard Pouy.

Les Pontons flingueurs #2

«- Enfin le foot... Ce que tricotent les vingt-deux débiles sur le gazon n'intéresse que peu de monde. Et toujours les mêmes. Ceux qui délèguent, parabolisent. Qui gagnent, perdent, ou statuquotent par crétins emmaillotés interposés. Les Kops sont dehors. Partout. À tout moment. Sur la route. Autour des stades. L'extérieur devient problématique. Ce ne sont que défis, bastons et cadavres. Il n'y a plus de drapeaux, mais des écharpes. Il n'y a plus de manifs, mais des matches, il n'y a plus de votes mais des résultats sportifs.- Et Hegel là-dedans ?»

A sec ! - (spinoza encule hegel. le retour)

Quand quatre rockers punk affrontent les toros et des paras dans les rues de Mont-de-Marsan.

Il y a chez Pouy cette fantaisie foutraque avec souvent une mini pointe désenchantée qui, comme le sel dans les mets, rehausse le goût de ses nouvelles. Ska est heureux d'accueillir à son catalogue l'un des auteurs le plus talentueux de la « polardie » et un ami à qui l'on doit les encouragements permanents à éditer dans la bonne humeur. 

Une nouvelle noire dans la tradition du genre pour le plus grand plaisir des lecteurs

EXTRAIT

En plus, rien ne leur fait peur. La preuve, hier soir, dans les arènes. Ils ont joué juste derrière une bande d'angliches à crêtes et épingles à nourrice qui avait déjà foutu un beau bordel. Et comme ils sont, eux, vêtus plutôt classe, dès le premier morceau, ils ont, comme on dit, ouvert un bar. Les canettes de Kro ont atterri sur scène, accompagnées de divers objets de provenance plutôt douteuse.

A PROPOS DE L'AUTEUR 

Auteur incontournable du roman noir français, inventif et prolifique, Jean-Bernard Pouy a reçu, en 2008, le Grand Prix de l'Humour Noir pour l'ensemble de son ouvre. Défenseur acharné du roman populaire (Prix Paul Féval 1996), il est à l'origine de la création, en 1995, de la série consacrée au personnage Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe, aux éditions Baleine dont il est l'un des fondateurs. 
Adepte de l'Oulipo, il pratique assidûment l'écriture à contraintes; il participe notamment à l'émission "Des Papous dans la tête" sur France Culture. 
Depuis 2006, il est directeur de collection de Suite noire aux Éditions La Branche, qui se veut la digne héritière de la prestigieuse "Série noire" de Gallimard.

Too much...

Tout va bien, par rapport au Kosovo. Délicat euphémisme. Nicolas se demande si le Destin ne l'a pas pris pour cible : une jambe en moins remplacée par une prothèse, un boulot perdu, une bagnole volée, une épouse partie au Canada pour étudier le sommeil des Inuits et un fils à la sensibilité d'enclume... L'avenir est à la gueule de bois et aux mauvais souvenirs.Alors, quand l'un de ses amis d'enfance meurt bizarrement après l'avoir appelé à l'aide et que la veuve crie au meurtre, Nicolas se décide à bouger. Résultat garanti ! Le monde crève mais les hommes, dans l'arène, s'agitent comme des fous. Mis en sommeil par l'âge adulte, Nicolas, révceillé, a gardé de beaux restes...

Le casse-pipe intérieur

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