Courant antisémite, néo-nazisme, en Allemagne fédérale ? Nul ne le sait, mais synagogues, cimetières se couvrent d'inscriptions injurieuses, et puis les meurtres commencent, et c'est aussitôt l'alerte générale, de Francfort à Bonn, en passant par le grand Quartier Général Interpol de Wiesbaden. Grenades incendiaires dans des cheminées, engins au propylène, prostituées fuyant de terreur du « Palmengarten », aux rives équivoques du Main, et puis une incroyable information : nouvel assassinat, mais cette fois à St. Jean-d'Acre, en Israël. La victime était, elle aussi, l'un des rares - très rares - rescapés d'un des plus abominables camps d'extermination de jadis. Au 32e étage de la tour Fiat, tous les terminaux grésillent, Rohde, Kolbert et May entament une nouvelle guerre, et de son côté l'ex-état-major de la mort décide une implacable offensive contre : L'AXE.

État-major de la mort contre l'Axe

En Thaïlande, son pays natal, on appelait Sunnath « la Maréchale ». Ou bien encore « la Louve peinte ». Parfois aussi l'on ironisait sur « la Grande Videuse ». A Hanoï, d'où elle dépendait politiquement, on parlait d'elle en revanche avec respect. A Hanoï, elle était « la Purificatrice ». Nous connaissions bien la carrière de Sunnath, et lorsqu'elle retourna à Bangkok à la fin avril 75 ce fut très mauvais signe. Tant qu'elle s'était contentée, comme partout elle l'avait fait, de Saigon à Battembang, de recenser bordels, boîtes à strip-tease et salons de massage, en vue du jour J rouge, avec, à la clef, noyautage du personnel, rackets, etc... et punition à la grenade pour les têtus, tout le monde laissa faire. Début juin pourtant, la belle Sunnath - 1 mètre 59 de viande de panthère - se mit à s'intéresser de trop près aux réfugiés politiques. C'était une curiosité difficilement supportable pour les services spéciaux, étonnamment conjoints, soviéto-américano-français. La Grande Videuse fut, à l'unanimité, condamnée à mort. Restait à exécuter la sentence.

La maréchale

Milliards de dollars jetés en plein ciel à la recherche de planètes inconnues à des années lumière de nous et un tiers du globe encore « terra incognita » ou presque, comme au XVIe siècle, qui le croirait ? La Colombie est l'une de ces taches insolites, où l'équivoque le dispute à la violence bestiale, où la guerre civile est monnaie courante sur les cordillères dès que la lutte urbaine cesse, royaume, ce qui plus est, depuis 5 ans du trafic mondial de la Maria-marimba, sinon de la cocaïne. Et au fond d'un « anus équatorial » : Tumaco, engoncée dans la boue et les marécages, enchâssée de brume chaude, paradis des putains-enfants de 10 ans, nouveau débouché vers la Californie de la marijuana, et chasse gardée, pour le moment, de la Mafia californienne... Jusqu'au jour où la Force M. a de bonnes raisons de s'opposer aux guérilleros des sierras.

Tumaco-du-massacre

Servir ? L'ex-commandant Pacaud, ancien Légionnaire, révolté à Alger, radié, emprisonné, rendu à la vie civile, est-il complètement « rentré dans le rang » ? Voire. Les plaies, à Alger comme à Paris, sont lentes à se cicatriser. Névrosé, déchu, une femme alcoolique, un drame. Pacaud n'a plus rien à perdre, il est prêt à tout après ce drame. Seule, sa fille, quinze ans, le maintient dans un précaire équilibre. Retourner à Alger pour le compte de la Force M. ? Pourquoi pas ? Surtout si l'objectif est un politicien ex-français, devenu député algérien, et qui semble approcher de près les milieux activistes palestiniens. Tuer ? Pacaud n'est pas contre. Même et y compris si sa propre mort est au bout du voyage.

Mort d'un solitaire

Le terrorisme ? Lassant à force d'en parler... Italie, Allemagne, Corse, Irlande, Israël, Pays-Bas, etc. Mais qui a assisté aux sauvages actions terroristes au Japon, atavique férocité asiatique et déformations des règles héroïques des Samouraïs à la clé, se fait vraiment une idée exacte de la violence, imagine sans mal ce qu'ont pu être les assauts de jadis à Iwo Jima, Corregidor et Guadalcanal. En Europe, on reste serein... Jusqu'au jour où, dans le rapide Hiroshima - Kagoshima, un croustillant scandale de mours - viol, drogue, inceste, etc. - intéressant le fils et la fille d'un grand leader britannique, vire au drame international. Des « Casques Noirs » à « l'Armée Rouge », et du Front Palestinien aux représentants de la bande à Baader, attaques, contre-attaques et habituels hurlements : corruption, capitalisme destructeur, décomposition bourgeoise, etc., etc. (Les tireurs des ficelles habituels seront-ils démasqués ?) Sur les scènes du trust des spectacles Takarazuka, où 300 girls lèvent ensemble aussi bien les cuisses qu'elles revêtent le costume kabuki ou l'obi du théâtre Nô, la terreur se mue en panique..

Les canons de Takarazuka

Dans le Berlin de 67 sensibilisé à la guerre, un champignon nucléaire, même faux, même d'exercice, peut faire renaître la peur. D'ailleurs, la menace n'est pas gratuite : au cours des manouvres du camp de Baumholder, trente soldats français sont morts, dirigés par un faux message dans un secteur dangereux. Manouvres criminelles ? Réseau ennemi ? Sabotage ? Impensable. Le temps de la guerre froide est loin. Dans l'ombre, le trop dangereux général Gris menace : trouvez le coupable ou c'est la rupture avec Washington et Paris. Un couple apparaît sous les projecteurs. Lui, un sous-off en garnison à Berlin ; elle, sa maîtresse, responsable d'un service administratif. Dès leur entrée en scène, ils sont condamnés. Car Il faut des coupables. Le Renseignement, le contre-espionnage ? Des métiers de salaud.

Un métier de salaud

De certaines grèves françaises télécommandées par la subversion à celle qui éclate dans la plus grande mine de cuivre du monde, près de Salt Lake City : la distance qui sépare deux opérations « d'agit-prop », dont les responsables sont les mêmes. D.S.T. et F.B.I. alliés, par le biais de la Force M., entrent en guerre : arrêter les coupables, certes, mais si possible, et mieux : les liquider sans bruit. Cependant il y aura du bruit ; beaucoup de bruit. Et un troisième larron inattendu : les nouveaux services « d'Action » créés, depuis la carence de la C.I.A. aux États-Unis, par les Major Companies, encore appelées « Multinationales ». Davantage lorsqu'elles transportent ailleurs, avec leurs investissements en milliards de dollars, leurs équipes de tueurs internationaux spécialisés.

Flammes de cuivre

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Corrida pour un espion

Dans les coulisses de « l'Armée Rouge » japonaise, il se passe de drôles de choses. De Munich à Orly, d'Orly à Stockholm et de Stockholm au tribunal blindé comme un abri antiatomique où l'on juge Baader, la violence brûle même les esprits, se déchaînant partout. Dans la lointaine abbaye d'une île du fond du monde, les Frères prient, tandis que sur les pentes du volcan proche le farouche entraînement des « Casques Noirs » se poursuit et que les grenades éclatent, brisant vitraux et reliques inestimables. Et puis les extrémistes eux-mêmes prennent peur. L'un d'entre eux entraînera, dans sa fuite insensée, un jeune fou, transfuge du monastère, et plus tard une petite barmaid américaine dont les strip-teases finiront dans le sang. Qui pourrait jamais imaginer que la longue poursuite implacable dont ils seront l'objet de la part des « camarades » peut déboucher sur un secret à l'échelle des guerres ?

La gloire de Sapporo

La guerre rôde toujours, n'importe quelle guerre, et pour la faire il faut du pétrole ; et où va-t-on chercher ce pétrole en 67 ? Là où il y a eu la guerre, les ruées victorieuses de Montgomery et la fuite de Rommel, en Tripolitaine, en Cyrénaïque. Mais pendant vingt années, des centaines de milliers de mines, d'obus, d'explosifs de toute sorte sont restés enfouis dans le sable, indifférents au monde entier. Aujourd'hui, il faut déminer pour laisser la place aux derricks, aux dumpers, au pétrole. A Benghazi, au diable, une Légion des Suicidés va tous les jours « entre les cordeaux » et les anciens de Baade échangent leurs cartes des champs de mines avec les anciens de Koenig ou d'Alexander. Tous les jours aussi dans les parkings de Benghazi une voiture de plus reste abandonnée, son propriétaire en morceaux dans son cercueil doublé de soie made in U. S. A. Mais trop de camions sautent mystérieusement dans des champs pourtant déjà déminés. Les pétroliers s'affolent et dans ce Far-West du Nord-Afrique, où les palaces poussent comme des champignons, la guerre continue : celle du pétrole, de l'argent, des femmes.

Benghazi, au diable

Les Mémoires d'« E » ? Le monde entier les convoite ! « E » sans mémoire, et l'Allemagne fédérale peut respirer, les suicides s'y raréfient, le Chancelier retourne en paix pêcher à l'ombre de la Lorelei, les financiers de Bonn peuvent au besoin télécommander dans la coulisse l'avenir de la livre sterling et du franc. Mais une nuit, une nuit tragique, loin de Bonn et de Paris, une voiture en en télescopant une autre sur la route de Haïfa, en Israël, met accidentellement en route une machinerie géante. Sous les feux croisés des projecteurs de la police et des ambulances, Joy, jolie fille un peu folle, blonde, frêle et romantique, émergeant ensanglantée d'amas de ferrailles tordues, va devenir à la minute même et sans l'avoir voulu la cible numéro un des services spéciaux, de Bonn à Washington et de Moscou à Paris. Joy et sa guitare et son obsessionnelle terreur des « flics », Joy raffinée mais plus au moins beatnik, Joy cultivée et humiliée, malheureuse et faible, fuyant sans fin sur les plages entourant Tel-Aviv. La Force « M » va jeter toute sa puissance dans le dangereux duel qui débute. A l'issue de ce duel, au bout de cette clé que détient une petite fille écervelée de 18 ans, il peut y avoir par exemple une dévaluation en France, d'autres suicides en Allemagne fédérale, des liquidations en Ukraine, le limogeage de hauts fonctionnaires au Département d'État de Washington. Les Mémoires d'« E » ? De la dynamite !

E sans mémoires

Une fille violée, traquée dans la jungle de Malaisie et pourchassée par tout un village qui veut la pendre parce qu'elle a eu le tort de vouloir se venger ! Quel rapport, diable, pourrait-il exister entre elle et une liasse épaisse de documents économiques et stratégiques que la France vient de signer ? Aucun, si l'avion qui transporte un homme détenteur d'une copie de ces accords ne s'écrasait dans les montagnes, tout près. La fille qu'on va pendre est seule dans la nuit au milieu de cette horreur, du sang, des agonisants. Elle court, elle va donner l'alerte, elle est certaine qu'on lui en tiendra compte, qu'on ne la pendra pas. Le vacarme des automitrailleuses qui prennent position dans l'île n'est pas fait pour arranger les choses ; la fille pendue n'a fait peut-être que précipiter le drame et, curieusement sans doute, par-delà un putsch qui se prépare, accélérer la naissance d'un nouvel État.

La fille pendue

Entre les deux tours des élections législatives françaises, l'amiral noir connaîtra, devenu conseiller du président Carter, de prodigieux secrets. Oculiste bavard, son ami, qui a le démon du journalisme, sa haine des Démocrates au cour... dans quel bain terrible t'a-t-il plongé ! La longue fuite, la traque jusqu'en France, les journalistes avides - une belle blonde de Time surtout - et puis la fin et le néant en forme de mystère d'où émerge une main baguée accusatrice.

L'amiral noir

Entre le ruban paradisiaque de la zone du canal et la ville de Panama City : 200 mètres en théorie ; en réalité, la distance qui sépare la Terre de la Lune. Sur le seul territoire américain où la propriété privée est aussi inexistante qu'en U.R.S.S., une mèche de bombe allumée par 60 ans d'erreurs fuse... Noyautages castriste et soviétique, certes, mais les États occidentaux ne sont pas absents du duel sans merci qui débute. Dans un collège de filles de Fort Clayton/Canal Zone, Alma, 16 ans et demi, enfourche un soir sa Yamaha 650 pour se rendre dans un dancing louche de la « Ciutad ». A la fin de la danse, le massacre commence et une drôle d'artillerie va se mettre à tonner sur Panama.

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