Rideau de fer à Berlin, barbelés électrifiés un peu partout, etc., mais à l'autre bout de l'Europe, bien au-delà du Cercle polaire, un petit pont, un pont minuscule par lequel, jadis, les Gitans norvégiens fuyaient la Gestapo. De part et d'autre de ce pont, et à la bonne franquette, on trinque à la vodka, d'un monde à l'autre. Parfois aussi, il prend la fantaisie à un groupe d'étudiants à peine gauchissants de franchir en force la frontière à bord d'un minibus. Et lorsqu'on « choisit la liberté » en sens inverse, il faut s'attendre à des complications. D'autant plus si dans ce groupe d'étudiants d'Oslo (garçons et filles joyeux et libres comme on l'est sous ces latitudes) se trouvent le fils d'un attaché militaire français qui a participé à d'extraordinaires manouvres, et celui aussi d'un économiste qui, récemment encore, a dîné avec son rejeton chez Giscard d'Estaing.

Pont de la Gitane noire

Que feriez-vous si, petit professeur en chaire à Oxford, vous laissiez s'enfuir des rats auxquels vous auriez inoculé une très mortelle maladie tropicale ? Peut-être vous dépêcheriez-vous d'incendier votre laboratoire pour avoir la paix ? Mais si, hormis les rats fuyards, vous êtes affligé d'un chenapan de fils de dix-huit ans et d'une sour déjà mûre à l'exigeante sensualité... Le Dr Arnold, « Doc » piégé par le War Office avec l'aide d'une très incendiaire Suédoise, son fils dès le lendemain mystérieusement en route pour Oslo à bord d'un ferry, la poursuite s'annonce mouvementée ! De Stockholm à Istanbul, en passant par Prague et les mosquées roumaines, les... espions d'Europe accepteront-ils de se donner la main ? « Doc » et sa blonde compagne Ava vont de toute façon vivre un fichu été.

Le grand rush

Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.

Mirages pour une victoire

Les « soldats perdus » n'ont plus 20 ans, et d'ailleurs, les grands duels à la mort qui furent leur vie n'ont pas tous eu lieu en Algérie. Calcutta du désespoir, de la misère et de la haine, et une troupe de vagabonds vieillissant qui qui se demandent avec frayeur si un sort funeste va les obliger à mourir dans leur lit, près du fleuve Hooghly. Et puis des « clients » arrivent... Un homme et une femme. De drôles de clients, comme il y a de drôles de paroissiens. Des chargés de mission « tchékistes » qui veulent un peu s'amuser au Bengale. Qu'à cela ne tienne : on leur fournira cela à « l'Hôtel des Vieux Aigles ». Mais c'est le grain de sable, et la mobilisation subite, de l'état-major de l'Armée de terre à Paris, jusqu'à Moscou et Delhi et surtout à la super-base navale soviétique de Vizag. Sacrée « partouze » cette fois, dont va avoir à s'occuper la Force M.

Hôtel des Vieux Aigles

Qui ignore que, derrière un départ de "Navette", d'Atlas, d'Ariane, un malveillant bien outillé peut connaître en quelques fractions de seconde les fréquences commandant les servomoteurs ? Qu'y a-t-il derrière les derniers désastres de Canaveral et Kourou, c'est ce que la Force M. va aller chercher en Guyane même.

Les amours d'Ariane

Qui se souvient encore des peuples de la Baltique et de leurs capitales occupées depuis un tiers de siècle, Riga, Memel, Tallinn ? « L'Europe nous a trahis, oubliés », s'indignent les Baltes. Pourtant, ce qui était impensable en U. R. S. S. comme ailleurs il y a encore cinq ans devient possible. Un baril de poudre qui n'attend que l'étincelle, disent certains... Pour l'Estonie, ce nouveau soleil qui se lève à l'Est aura la couleur du sang et du pétrole. La colossale poche de gaz naturel découverte par l'ingénieur Värdi peut conditionner l'économie balte pour le siècle à venir. Trois hommes et une femme pris dans les mâchoires d'un piège à l'échelle d'un continent vont se déchirer, se détruire, la haine croissant à mesure que les analyses démontrent la présence du gaz toute proche. Au fond d'un petit baraquement perdu au bord des marécages, le drame trouvera son apothéose ; une apothéose digne du temps de l'Atome qui nivellera les collines, creusera le lac, mêlant dans un même bain de sang hommes, femmes et enfants, traîtres et héros de la Résistance estonienne.

Le comité de Tallinn

Milliards de dollars jetés en plein ciel à la recherche de planètes inconnues à des années lumière de nous et un tiers du globe encore « terra incognita » ou presque, comme au XVIe siècle, qui le croirait ? La Colombie est l'une de ces taches insolites, où l'équivoque le dispute à la violence bestiale, où la guerre civile est monnaie courante sur les cordillères dès que la lutte urbaine cesse, royaume, ce qui plus est, depuis 5 ans du trafic mondial de la Maria-marimba, sinon de la cocaïne. Et au fond d'un « anus équatorial » : Tumaco, engoncée dans la boue et les marécages, enchâssée de brume chaude, paradis des putains-enfants de 10 ans, nouveau débouché vers la Californie de la marijuana, et chasse gardée, pour le moment, de la Mafia californienne... Jusqu'au jour où la Force M. a de bonnes raisons de s'opposer aux guérilleros des sierras.

Tumaco-du-massacre

La fille pouvait avoir 19 ans, les cheveux caramel blanchis çà et là par les embruns. L'excitation de la course vers le poste de police de la plage avait fait glisser son short extra-court, découvrant ce que l'on voulait et les deux C. R. S. ne s'en privaient pas. Excitée, elle leur présentait une sorte de demi-sphère en plastique gaufré vert, criant presque. Un copain et elle avaient trouvé ça au large "au bout d'un long machin" en fibre de verre. Pour lui faire plaisir, ils téléphonèrent. Comment pouvaient-ils se douter que la jolie petite inconnue tenait d'une certaine façon entre ses mains le sort de plusieurs centaines de milliers de gens, bel et bien, hors roman, l'enfer pour demain ? Quoi qu'il en soit, elle leur apportait, sans le savoir, sa propre mort. Plus tard, un médecin légiste pourtant fut le seul à vraiment la plaindre quand, en découpant certains tissus, au ciseau, il constata qu'elle avait été violée. "Mal violée", précisa-t-il, et c'était là propos bien surprenant.

L'enfer pour demain

Contre 10 000 chiens crevés (mais aussi l'approvisionnement de plusieurs holdings européens en matières premières essentielles...) la Force M. engage sauvagement le fer avec les services spéciaux australiens. Les armes une fois réunies, il reste 7 jours aux hauts fonctionnaires pour faire signer les accords. Aucun agent des Brigades spéciales de Canberra ne doit entrer dans « la plus petite mais la plus riche Nation du monde » pendant cette semaine-là, et le duel sera implacable.

Pour 10 000 chiens crevés

Aux Antilles plus qu'ailleurs le cancer rouge gagne, et de mystérieux « chalutiers » comme partout, vont, viennent. Au hasard ou presque l'un d'eux est contrôlé : loto de mort pour cinq matelots et officiers de la Marine française. Alerte générale de la Martinique - secouée par les émeutes - à la Guadeloupe, et à une très étrange île franco-hollandaise, paradis fiscal en même temps que refuge des « mafiosi » retraités. Premier corps retrouvé, non loin justement d'une dame qui mouille le sable. Quoi de plus naturel qu'une dame-qui-fait-pipi sous les cocotiers entre France et Pays-Bas ? De plus inoffensif. (Même si elle se trouve près de 20 tonnes d'armes immergées, et si elle appartient à la terrible « Unité 14 » du G. R. U. « guébiste » ?) Un « Combat des Chefs » à l'ukrainienne débute, qui finira par le piqué apocalyptique de quatre Jaguar crachant de tous leurs canons-barillets de 30 mm.

Discours du sang

Pont-aux-drames

En Thaïlande, son pays natal, on appelait Sunnath « la Maréchale ». Ou bien encore « la Louve peinte ». Parfois aussi l'on ironisait sur « la Grande Videuse ». A Hanoï, d'où elle dépendait politiquement, on parlait d'elle en revanche avec respect. A Hanoï, elle était « la Purificatrice ». Nous connaissions bien la carrière de Sunnath, et lorsqu'elle retourna à Bangkok à la fin avril 75 ce fut très mauvais signe. Tant qu'elle s'était contentée, comme partout elle l'avait fait, de Saigon à Battembang, de recenser bordels, boîtes à strip-tease et salons de massage, en vue du jour J rouge, avec, à la clef, noyautage du personnel, rackets, etc... et punition à la grenade pour les têtus, tout le monde laissa faire. Début juin pourtant, la belle Sunnath - 1 mètre 59 de viande de panthère - se mit à s'intéresser de trop près aux réfugiés politiques. C'était une curiosité difficilement supportable pour les services spéciaux, étonnamment conjoints, soviéto-américano-français. La Grande Videuse fut, à l'unanimité, condamnée à mort. Restait à exécuter la sentence.

La maréchale

Les charognards

Dès le décollage, les 318 passagers du vol SW 170 Zurich-Montréal surent que l'avion était gravement accidenté, fragments du train d'atterrissage brisé, rendant problématique, terriblement dangereuse, toute tentative de retour au terrain. La première précaution à prendre, était de se débarrasser des dizaines de tonnes de kérosène ; au-dessus de la Suisse, pas question de se servir du "vide-vite". Il fallait consommer le carburant, et à basse altitude. Quatre heures terribles de vol, pendant lesquelles Philippe Devergues allait découvrir qui avait été, pendant la guerre, ce père aujourd'hui si détesté. Une vie explosive, en 240 minutes, dans un avion en perdition, que Satan secouait déjà par un éperon d'acier de moins de 50 centimètres de haut.

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