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Charles Cros

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Charles Cros (prononcé /kʁɔs/), né le 1er octobre 1842 à Fabrezan (Aude) et mort le 9 août 1888 dans le 6e arrondissement de Paris, est un poète et inventeur français.

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Poésies

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    Sonnet d'Oaristys Tu me fis d'imprévus et fantasques aveux Un soir que tu t'étais royalement parée, Haut coiffée, et ruban ponceau dans tes cheveux Qui couronnaient ton front de leur flamme dorée. Tu m'avais dit « Je suis à toi si tu me veux » ; Et, frémissante, à mes baisers tu t'es livrée. Sur ta gorge glacée et sur tes flancs nerveux Les frissons de Vénus perlaient ta peau nacrée. L'odeur de tes cheveux, la blancheur de tes dents, Tes souples soubresauts et tes soupirs grondants, Tes baisers inquiets de lionne joueuse M'ont, à la fois, donné la peur et le désir De voir finir, après l'éblouissant plaisir, Par l'éternelle mort, la nuit tumultueuse.

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    Sonnet souvenirs Je voudrais, en groupant des souvenirs divers, Imiter le concert de vos grâces mystiques. J'y vois, par un soir d'or où valsent les moustiques, La libellule bleue effleurant les joncs verts ; J'y vois la brune amie à qui rêvait en vers Celui qui fit le doux cantique des cantiques ; J'y vois ces yeux qui, dans des tableaux encaustiques, Sont, depuis Cléopâtre, encore grands ouverts. Mais, l'opulent contour de l'épaule ivoirine, La courbe des trésors jumeaux de la poitrine, Font contraste à ce frêle aspect aérien ; Et, sur le charme pris aux splendeurs anciennes, La jeunesse vivante a répandu les siennes Auprès de qui cantique ou tableau ne sont rien.

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    Charles Cros

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    Souvenirs d'Avril Le rythme argentin de ta voix Dans mes rêves gazouille et tinte. Chant d'oiseau, bruit de source au bois, Qui réveillent ma joie éteinte. Mais les bois n'ont pas de frissons, Ni les harpes éoliennes. Qui soient si doux que tes chansons, Que tes chansons tyroliennes. * Parfois le vent m'apporte encor L'odeur de ta blonde crinière. Et je revois tout le décor D'une folle nuit, printanière ; D'une des nuits, où tes baisers S'entremêlaient d'historiettes, Pendant que de tes doigts rosés Tu te roulais des cigarettes ; Où ton babil, tes mouvements Prenaient l'étrange caractère D'inquiétants miaulements, De mordillements de panthère. * Puis tu livrais tes trésors blancs Avec des poses languissantes... Le frisson emperlait tes flancs Émus des voluptés récentes. * Ainsi ton image me suit, Réconfort aux heures glacées, Sereine étoile de la nuit Où dorment mes splendeurs passées. Ainsi, dans les pays fictifs Où mon âme erre vagabonde, Les fonds noirs de cyprès et d'ifs, S'égayent de ta beauté blonde. * Et, dans l'écrin du souvenir Précieusement enfermée, Perle que rien ne peut ternir, Tu demeures la plus aimée.

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    Testament Si mon âme claire s’éteint Comme une lampe sans pétrole, Si mon esprit, en haut, déteint Comme une guenille folle, Si je moisis, diamantin, Entier, sans tache, sans vérole, Si le bégaiement bête atteint Ma persuasive parole, Et si je meurs, soûl, dans un coin C’est que ma patrie est bien loin Loin de la France et de la terre. Ne craignez rien, je ne maudis Personne. Car un paradis Matinal, s’ouvre et me fait taire.

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    Un immense désespoir Un immense désespoir Noir M'atteint Désormais, je ne pourrais M'égayer au rose et frais Matin. Et je tombe dans un trou Fou, Pourquoi Tout ce que j'ai fait d'efforts Dans l'Idéal m'a mis hors La Loi ? Satan, lorsque tu tombas Bas, Au moins Tu payais tes voeux cruels, Ton crime avait d'immortels Témoins. Moi, je n'ai jamais troublé, Blé, L'espoir Que tu donnes aux semeurs Cependant, puni, je meurs Ce soir. J'ai fait à quelque animal Mal Avec Une badine en chemin, Il se vengera demain Du bec. Il me crèvera les yeux Mieux Que vous Avec l'épingle à chapeau Femmes, au contact de peau Si doux.

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    Charles Cros

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    Vers amoureux Comme en un préau d'hôpital de fous Le monde anxieux s'empresse et s'agite Autour de mes yeux, poursuivant au gîte Le rêve que j'ai quand je pense à vous. Mais n'en pouvant plus, pourtant, je m'isole En mes souvenirs. Je ferme les yeux ; Je vous vois passer dans les lointains bleus, Et j'entends le son de votre parole. * Pour moi, je m'ennuie en ces temps railleurs. Je sais que la terre aussi vous obsède. Voulez-vous tenter (étant deux on s'aide) Une évasion vers des cieux meilleurs ?

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    Charles Cros

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    Ecole buissonnière Ma pensée est une églantine Eclose trop tôt en avril, Moqueuse au moucheron subtil Ma pensée est une églantine ; Si parfois tremble son pistil Sa corolle s’ouvre mutine. Ma pensée est une églantine Eclose trop tôt en avril. Ma pensée est comme un chardon Piquant sous les fleurs violettes, Un peu rude au doux abandon Ma pensée est comme un chardon ; Tu viens le visiter, bourdon ? Ma fleur plaît à beaucoup de bêtes. Ma pensée est comme un chardon Piquant sous les fleurs violettes. Ma pensée est une insensée Qui s’égare dans les roseaux Aux chants des eaux et des oiseaux, Ma pensée est une insensée. Les roseaux font de verts réseaux, Lotus sans tige sur les eaux Ma pensée est une insensée Qui s’égare dans les roseaux. Ma pensée est l’âcre poison Qu’on boit à la dernière fête Couleur, parfum et trahison, Ma pensée est l’âcre poison, Fleur frêle, pourprée et coquette Qu’on trouve à l’arrière-saison Ma pensée est l’âcre poison Qu’on boit à la dernière fête. Ma pensée est un perce-neige Qui pousse et rit malgré le froid Sans souci d’heure ni d’endroit Ma pensée est un perce-neige. Si son terrain est bien étroit La feuille morte le protège, Ma pensée est un perce-neige Qui pousse et rit malgré le froid.

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    Époque perpétuelle Inscriptions cunéiformes, Vous conteniez la vérité ; On se promenait sous des ormes, En riant aux parfums d'été ; Sardanapale avait d'énormes Richesses, un peuple dompté, Des femmes aux plus belles formes, Et son empire est emporté ! Emporté par le vent vulgaire Qu'amenaient pourvoyeurs, marchands, Pour trouver de l'or à la guerre. La gloire en or ne dure guère ; Le poète sème des chants Qui renaîtront toujours sur terre.

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