splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi
C

Charles Vildrac

Auteurplume

En savoir plus sur l'auteur

...plus

Compte non officiel

Poésies

3

    C

    Charles Vildrac

    @charlesVildrac

    La pomme et l’escargot Il y avait une pomme A la cime d’un pommier; Un grand coup de vent d’automne La fit tomber sur le pré ! Pomme, pomme, T’es-tu fait mal ? J’ai le menton en marmelade Le nez fendu Et l’oeil poché ! Elle tomba, quel dommage, Sur un petit escargot Qui s’en allait au village Sa demeure sur le dos Ah ! stupide créature Gémit l’animal cornu T’as défoncé ma toiture Et me voici faible et nu. Dans la pomme à demi blette L’escargot, comme un gros ver Rongea, creusa sa chambrette Afin d’y passer l’hiver. Ah ! mange-moi, dit la pomme, puisque c’est là mon destin; par testament je te nomme héritier de mes pépins. Tu les mettras dans la terre Vers le mois de février, Il en sortira, j’espère, De jolis petits pommiers.

    en cours de vérification

    C

    Charles Vildrac

    @charlesVildrac

    Chant du désespéré Au long des jours et des ans, Je chante, je chante. La chanson que je me chante Elle est triste et gaie : La vieille peine y sourit Et la joie y pleure. C’est la joie ivre et navrée Des rameaux coupés, Des rameaux en feuilles neuves Qui ont chu dans l’eau ; C’est la danse du flocon Qui tournoie et tombe, Remonte, rêve et s’abîme Au désert de neige ; C’est, dans un jardin d’été, Le rire en pleurs d’un aveugle Qui titube dans les fleurs ; C’est une rumeur de fête Ou des jeux d’enfants Qu’on entend du cimetière. C’est la chanson pour toujours, Poignante et légère, Qu’étreint mais n’étrangle pas L’âpre loi du monde ; C’est la détresse éternelle, C’est la volupté D’aller comme un pèlerin Plein de mort et plein d’amour ! Plein de mort et plein d’amour, Je chante, je chante ! C’est ma chance et ma richesse D’avoir dans mon cœur Toujours brûlant et fidèle Et prêt à jaillir, Ce blanc rayon qui poudroie Sur toute souffrance ; Ce cri de miséricorde Sur chaque bonheur.

    en cours de vérification

    C

    Charles Vildrac

    @charlesVildrac

    Élégie à Henri Doucet Tué le 11 mars 1915 (extrait) Pendant trente ans ton père a fabriqué Des fusils Lebel, à la Manufacture; Et maintenant qu’elle est finie, la guerre, Le voici retraité. Il trouve encore à s’employer aux champs, Mais il est triste ; il pense à son fils mort; Il pense au temps où il t’aidait le soir A broyer tes couleurs, à tendre tes toiles; Au temps où le dimanche, au petit jour, Vous partiez à la pêche ensemble. Et son métier aussi, lui manque: Le voici dévêtu de la vieille habitude; Il n’aima pas en vain sa tâche tant d’années. Mais comme il ne sait pas démêler ses regrets Ni penser au delà de ses mains travailleuses, Cœur trop simple, il confond dans la même tendresse Son temps de père heureux et les jours sans reproche Où ses doigts ajustaient d’innombrables fusils Semblables au fusil qui tua son enfant.

    en cours de vérification

  • 1