Deux frères se retrouvent en Inde après une longue séparation. Oliver, le plus jeune, un idéaliste, s’apprête à renoncer à tout désir humain et à prononcer ses vœux de moine hindou. Patrick, un brillant éditeur londonien, avec femme et enfants à Londres et amant en Californie, feint d’admirer les convictions d’Oliver tout en critiquant ses choix en privé.Avec force et subtilité, Christopher Isherwood raconte ici le tragique affrontement de deux êtres complexes, liés par le sang mais que tout oppose : chacun est pris dans la lutte éternelle entre le plaisir et le devoir, l’égoïsme et Dieu, et se trouve déchiré par des tourments secrets qu’il doit mettre à nu pour trouver sa voie.

Rencontre au bord du fleuve

Les quatre épisodes qui composent l’Ami de passage jalonnent le cours d’une vie, depuis la jeunesse jusqu’à la maturité. Ils sont liés par un narrateur, Christopher, qui n’est jamais le même, selon le contexte dans lequel s’inscrit chaque partie : le Berlin de 1928, où le narrateur rencontre l’antipathique et solitaire M. Lancaster ; les îles grecques de 1933, où il côtoie une bande d’homosexuels qui gravitent autour d’Ambrose, un Anglais riche et dépravé ; le Londres de 1938, où il retrouve un ami, Waldemar, devenu l’amant d’une jeune Anglaise ; la Californie de 1940, où il travaille pour le cinéma, à Hollywood, et partage la vie d’un voyou, Paul.Avec l’humour et la sensibilité qui lui sont propres, Christopher Isherwood dresse le portrait déroutant et parfois acide de personnages pris dans l’enfer sexuel qu’ils ont eux-mêmes créé. On retrouve dans ces récits nostalgiques le charme qui avait fait le succès d’Adieu à Berlin. Grande figure littéraire du vingtième siècle, Christopher Isherwood (1904-1986) quitta l’Angleterre en 1929 pour séjourner à Berlin et dans plusieurs pays d’Europe, avant de parcourir la Chine en compagnie de W.H. Auden. Tous deux s’installèrent ensuite aux États-Unis où Isherwood devint, en 1946, citoyen américain. Son œuvre abondante est nourrie des voyages et des rencontres qui ont jalonné sa vie.

L'Ami de passage

Le narrateur, William Bradshaw, rencontre dans le train qui l'emmène en Allemagne un homme dont l'accoutrement, la volubilité et la nervosité piquent sa curiosité. Tous deux se lient d'amitié. À Berlin, Bradshaw découvre les multiples facettes de son compagnon de voyage : homme d'affaires harcelé par ses créanciers, il fréquente les milieux de la bohème et milite activement dans une cellule communiste, tandis que des bruits courent sur ses liens avec les nazis. Qui est réellement Mr. Norris ? Bradshaw l'apprendra en se prêtant à l'ultime tentative de manipulation que va mener cet étrange personnage. À travers le regard du narrateur se dessine le portrait d'un homme trouble dans un environnement trouble : Berlin, en proie aux violences qui scandent la montée du nazisme. Une atmosphère que Christopher Isherwood perçoit et évoque avec une grande acuité.

Mr Norris change de train

Roman traduit de l'anglais par Léo Dilé Après avoir réédité, en 2010, Un homme au singulier à l'occasion de la sortie du film de Tom Ford, les éditions Fayard ont entrepris de rééditer les dix romans les plus importants du grand écrivain anglais naturalisé américain Christopher Isherwood, dont les traductions françaises étaient épuisées. Ces parutions auront lieu de janvier 2012 à fin 2014, à raison de trois ou quatre ouvrages par an. Tous les conspirateurs est le premier roman d'Isherwood, écrit en 1926 et publié en Angleterre 1928, alors que l'écrivain n'avait que vingt et un ans. Dans son introduction à la première édition américaine (1958), l'auteur expliquait : "Tous les conspirateurs est le récit d'un engagement mineur dans ce que Shelley appelait "la grande guerre entre les vieux et les jeunes"." Le thème en est la tragédie intérieure d'un fils unique trop choyé par sa mère restée veuve. Stylistiquement, il s'apparente au découpage d'un film. Sont déjà présents dans ce premier roman l'aller et retour, très significatifs de toute son oeuvre, entre ses expériences de la vie et le parti de romancier-metteur en scène qu'il en tire.

Tous les conspirateurs

Adieu a berlin

Dans ce récit autobiographique basé sur le journal qu'il a tenu dès son arrivée aux États-Unis en 1939, Christopher Isherwood évoque la personnalité hors du commun du Swami Prabhavananda, qui dirigeait à Hollywood un centre consacré à l'étude et à la pratique de la philosophie hindoue. Il suit le cours de leurs relations jusqu'à la mort de son maître spirituel en 1976. Isherwood envisagea un temps de se faire moine, mais finit par renoncer et poursuivit sa vie sensuelle, tout en menant cette quête religieuse dont son voyage en Inde constitue le sommet. Ce livre témoigne une fois de plus du talent d'Isherwood à évoquer le passé avec une fraîcheur, un humour, une magie extraordinaires.

Mon gourou et disciple

Le Condor est un journal de voyage en Amérique du Sud, publié par Isherwood en 1949, soit cinq ans après La Violette du Prater. Parti de New York en septembre 1947, Isherwood découvre autant avec son œil photographique qu'avec sa propre subjectivité plusieurs pays d'Amérique latine : la Colombie, l'Equateur, le Pérou, la Bolivie, l'Argentine. Véritable galerie de portraits d'une époque, ce journal -" l'un de mes meilleurs livres ", confiait Isherwood en 1960 - utilise l'Amérique du Sud comme un arrière-plan pour les méditations et les réflexions de l'auteur.

Le Condor - Journal de voyage

Christopher Isherwood est un écrivain britannique, naturalisé américain en 1946, né le 26 août 1904 à Disley (comté de Cheshire) et mort le 4 janvier 1986 à Santa Monica (Californie).

Nous vivons dans des temps d'agitation - les temps d'épriété de thé.

Berlin est un squelette qui me fait mal dans le froid: c'est mon propre squelette. Je sens dans mes os la douleur aiguë du gel dans les poutres du chemin de fer au-dessus, dans le travail de fer des balcons, dans les ponts, les lignes de tramway, les marques de lampes, les latrines. Le fer palpite et rétrécit, la pierre et les briques me font mal, le plâtre est engourdi.

Mais sérieusement, je crois que je suis une sorte de femme idéale, si vous savez ce que je veux dire. Je suis le genre de femme qui peut éloigner les hommes de leurs femmes, mais je ne pourrais jamais garder personne pendant longtemps. Et c'est parce que je suis le type que chaque homme imagine qu'il veut, jusqu'à ce qu'il m'attire; Et puis il trouve qu'il ne fait pas vraiment, après tout.

Je dois honorer ceux qui se battent de leur propre libre arbitre, se dit-il. Et je dois essayer d'imiter leur courage en suivant mon chemin en tant que pacifiste, partout où cela me prend.

J'essaie rarement de sonder le mystère de mon paresseux. J'ai gaspillé une gigantesque fortune d'heures de travail ... semble probable que je vais gaspiller jusqu'à la fin.

Pensez-vous que cela rend les gens méchants d'être aimés? Vous savez que non! Alors pourquoi cela devrait-il les rendre gentils pour être détestés? Pendant que vous êtes persécuté, vous détestez ce qui vous arrive, vous détestez les gens qui y arrivent; Vous êtes dans un monde de haine. Pourquoi, vous ne reconnaîtrez pas l'amour si vous le rencontriez! Vous soupçonnez l'amour! Vous penseriez qu'il y avait quelque chose derrière - certains motifs - quelque chose.

La vie n'est pas si mauvaise si vous avez beaucoup de chance, un bon physique et pas trop d'imagination.

Le paysage, comme Los Angeles lui-même, est transitionnel. L'impermanence hante la ville, avec ses industries de champignons - l'avion devenant perpétuellement obsolète, l'huile qui doit un jour être épuisée, les films qui remplissent les théâtres américains pendant six mois et sont oubliés. Beaucoup de ses maisons - en particulier les plus grandes - ont une atmosphère curieusement dérangeante, une sorte de basseté psychologique qui sent l'anxiété, les découverts, la luxure inquiet, le whisky, le divorce et les mensonges.

Je parie que Shakespeare s'est beaucoup compromis; Quiconque est dans l'industrie du divertissement le fait dans une certaine mesure.

Les deux types polaires d'Hollywood sont l'écrivain cyniquement ivre qui allaitait agressivement une réputation de dix ans et l'ermite théâtralement consciente de soi qui parcourt le boulevard en sandales, des shorts faits maison et une barbe prophétique, murmurant contre l'âge des machines.

Une mauvaise écriture est mauvaise non seulement parce que la langue est l'hymouth, mais la qualité de l'observation est si mauvaise.

En dix minutes, ils seront arrivés sur le campus. George devra être George; Le George qu'ils ont nommé et reconnaîtra. Alors maintenant, il s'applique consciemment à penser à leurs pensées, à entrer dans leur humeur. Avec l'habileté d'un vétéran, il met rapidement le maquillage psychologique pour ce rôle qu'il doit jouer.

Si ça va être un monde sans temps pour le sentiment, ce n'est pas un monde dans lequel je veux vivre.

Vous voyez, Kenny, il y a des choses que vous ne savez même pas que vous savez, jusqu'à ce que l'on vous demande.

Afin d'obtenir la pire première impression possible de Los Angeles, il faut y arriver en bus, de préférence en été et un samedi soir.

Chaque écrivain a certains sujets sur lesquels ils écrivent encore et encore, et. . . La plupart des livres des gens ne sont que des variations sur certains thèmes.

Sa vie a été vécue jusqu'à présent dans des limites étroites et il est assez naïf sur la plupart des types d'expérience; Il le craint et pourtant en est extrêmement impatient. Pour se rassurer, il le convertit en mythe épique aussi vite que possible. Il est à jamais joué au jeu.

Pour les autres, je ne peux pas parler - mais, personnellement, je ne suis devenu sage sur rien. Certes, j'ai vécu cela et cela; Et quand cela se reproduit, je me dis, ici à nouveau. Mais cela ne semble pas m'aider. À mon avis, moi, personnellement, je suis devenu régulièrement plus idiot et plus idiot - et c'est un fait.

Mais maintenant, ce n'est pas simplement maintenant. Est maintenant aussi un rappel à froid: une journée entière plus tard qu'hier, un an plus tard que l'an dernier. Chaque présent est étiqueté avec sa date, rendant tous les passés obsolètes, jusqu'à ce que - plus tôt - peut-être - non - non, pas peut-être - très certainement: cela viendra.

La Californie est un pays tragique - comme la Palestine, comme toutes les terres promises.

Pendant quelques minutes, peut-être, la vie persiste dans les tissus de certaines régions périphériques du corps. Ensuite, une par une, les lumières s'éteignent et il y a une noirceur totale. Et si une partie de la non-entité que nous appelions George a en effet été absente à ce moment de choc terminal, loin sur les eaux profondes, puis il reviendra pour se retrouver sans abri.

Je suis très militant, vous savez, d'une manière tout à fait.

Alors qu'ils s'embrassent, elle l'embrasse plein sur la bouche. Et cogne soudainement sa langue. Elle a déjà fait cela auparavant. C’est l’un de ces tirs longs ivres qui pourraient, au moins théoriquement, une fois en dix mille essais, jeter une relation de son orbite et l’envoyer en sifflant sur un autre. Les femmes cessent-elles d'essayer? Non. Mais, parce qu'ils ne s'arrêtent jamais, ils apprennent à être de bons perdants.

Le réveil commence par dire am et maintenant. Ce qui s'est réveillé se trouve alors pendant un certain temps en regardant le plafond et en lui-même jusqu'à ce qu'il ait reconnu I, et de même que je suis, je le suis maintenant. Voici ensuite, et est au moins négativement rassurant; Parce qu'ici, ce matin, c'est là qu'il s'attendait à se trouver: ce qu'on appelle à la maison.

Dans un campus où je donnais des conférences, j'ai demandé à un ami: "Combien de mes collègues savent que je suis gay?" Il a répondu: "Tous." Je n'ai pas été surpris. Mais, tout de même, c'était un peu effrayant, car aucun d'entre eux ne m'avait jamais donné le moindre signe qu'il connaissait. Si j'en avais en parlé moi-même, la plupart d'entre eux auraient senti que c'était de mauvais goût.

Je suis horrifié de trouver, car je regarde ces journaux intimes il y a vingt-cinq ans ou plus, que je ne me souviens pas qui étaient les gens. "Bill et Tony étaient constamment à l'intérieur et à l'extérieur. Nous sommes allés à La Jolla" - ou quelque chose comme ça. Je n'ai pas l'idée la plus bleue qui ils étaient!

En vous aidant, vous aidez l'humanité. En aidant l'humanité, vous vous aidez. C'est la loi de tous les progrès spirituels.

La Californie est un pays tragique - comme la Palestine, comme toutes les terres promises. Sa courte histoire est une fièvre des migrations - la ruée vers la terre, la ruée vers l'or, la ruée vers l'huile, la ruée vers le film, la ruée vers les fruits d'Okie, la ruée vers les usines d'avion - suivis, dans chaque cas, par compteur -Migrations des déçus et infructueux, déplaçant tristement chez lui.

Il me semble que le véritable indice de votre orientation sexuelle réside dans vos sentiments romantiques plutôt que sur vos sentiments sexuels. Si vous êtes vraiment gay, vous pouvez tomber amoureux d'un homme, pas seulement profiter du sexe avec lui.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Christopher_Isherwood

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