David Abram
David Abram, né le 24 juin 1957, est un philosophe et écologiste américain. Dans Nos cabanes, Marielle Macé écrit à propos de David Abram et de son livre publié en français sous le titre Comment la terre s'est tue : « Sans doute même l'appétit avec lequel la pensée contemporaine se tourne vers les ritualités, les chamanismes ou les magies a-t-il avant tout à voir avec ce désir de réentendre parler le monde, d'entendre le monde dire ses idées, et de savoir que ce monde (êtres, choses) est lui aussi à l'écoute de ce que nous faisons. Je pense par exemple à l'animisme tranquille professé par David Abram dans la proposition d'élargissement de la perception que constitue Comment la terre s'est tue. Comment la terre s'est tue : ce ne serait donc pas exactement qu'elle ne parle pas, mais qu'elle s'est tue - soit qu'on ne sache pas l'entendre, soit qu'elle ait décidé de faire silence, en certains points du monde, à certaines oreilles (pas toutes, c'est évident), peut-être à l'occasion de chaque extinction . »
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@davidAbram
Régardé par le pouvoir dénotatif des mots à définir, à commander, à représenter les choses qui nous entourent, nous avons négligé la dimension de la langue silencieuse si évidente pour nos ancêtres buccaux [de narration]. Nous avons perdu notre oreille pour la musique du langage - pour la couche de discours rythmique et mélodique par laquelle les choses terrestres nous entendent.
@davidAbram
En l'absence de tout analogue écrit à la parole, l'environnement naturel et naturel reste le principal contrepartie visuelle de l'énoncé parlé, du site palpable ou de la matrice où le sens se produit et prolifère. En l'absence d'écriture, nous nous retrouvons situés dans le domaine du discours car nous sommes ancrés dans le paysage naturel; En effet, les deux matrices ne sont pas séparables. Nous ne pouvons pas plus stabiliser le langage et rendre ses significations déterminées que nous ne pouvons geler tous les mouvements et la métamorphose dans le pays.
@davidAbram
La perception sensorielle est la toile de soie qui lie nos systèmes nerveux séparés dans l'écosystème englobant.
@davidAbram
Si, d'un autre côté, nous souhaitons décrire un phénomène particulier sans réprimer notre expérience directe, alors nous ne pouvons pas éviter de parler du phénomène comme une entité active et animée avec laquelle nous nous trouvons engagés. Pour le corps de détection, rien ne se présente comme complètement passif ou inerte. Ce n'est qu'en affirmant l'animation des choses perçues que nous permettons à nos paroles d'émerger directement des profondeurs de notre réciprocité continue avec le monde.
@davidAbram
Aucun événement pour le Koyukon - ou pour la plupart des autres peuples autochtones - n'a toujours aucun sens ou accidentel, mais aucun événement n'est entièrement prédéterminé ou destiné. Plutôt comme le filou, Raven, qui lui a d'abord donné sa forme actuelle, le monde sensuel est un mystère spontané, ludique et dangereux dans lequel nous participons, un domaine articulé et improvisé des pouvoirs toujours sensibles aux actions humaines et aux mots parlés.
@davidAbram
Chaque place son propre esprit, sa propre psyché! Oak, Madrone, Douglas Fir, Hawk à queue rouge, serpentin dans le grès, une certaine échelle de la topographie, trempant les pluies dans les hivers, brouillard off-shore dans les étés, le saumon qui monte les ruisseaux - tous ces ensembles composent un État d'esprit particulier, une intelligence spécifique au lieu partagée par tous les humains qui y habitent, mais aussi par les coyotes yappant dans ces vallées, par les lynxis et les fougères et les araignées, par tous les êtres qui vivent et font leur chemin dans ce zone. Chaque place sa propre psyché. Chaque ciel son propre bleu.
@davidAbram
Chaque place son propre esprit, sa propre psyché! Oak, Madrone, Douglas Fir, Hawk à queue rouge, serpentin dans le grès, une certaine échelle de la topographie, trempant les pluies dans les hivers, brouillard off-shore dans les étés, le saumon qui monte les ruisseaux - tous ces ensembles composent un État d'esprit particulier, une intelligence spécifique au lieu partagée par tous les humains qui y habitent, mais aussi par les coyotes yappant dans ces vallées, par les lynxis et les fougères et les araignées, par tous les êtres qui vivent et font leur chemin dans ce zone. Chaque place sa propre psyché. Chaque ciel son propre bleu.
@davidAbram
L'intellect humain, ou «raison», nous fait-il vraiment sortir de notre inhérence dans les profondeurs de cette prolifération sauvage des formes? Ou au contraire, l'intellect humain est-il enraciné dans et secrètement porté par notre contact oublié avec les multiples formes non humaines qui nous entourent de toutes les mains?
@davidAbram
Ce n'est qu'en affirmant l'animation des choses perçues que nous permettons à nos paroles d'émerger directement des profondeurs de notre réciprocité continue avec le monde.
@davidAbram
Il y a cependant ceux qui n'ont pas peur du chagrin: se déplaçant profondément dans la douleur, ils y trouvent un élixir nécessaire à l'engourdissement. Quand ils se rencontrent les uns les autres, lorsqu'ils pressent leur front contre l'écorce d'un arbre vieux de plusieurs siècles ... leurs yeux bien avec des larmes qui tombent facilement au sol. Le sol a besoin de cette eau. Le chagrin n'est qu'une porte, et nos larmes une sorte de clé ouvrant un lieu d'émerveillement qui a été enfermé. Soudain, nous remarquons une résonance soutenue entre le cœur de batterie dans notre poitrine et le pouls s'élevant du sol
@davidAbram
Il y a cependant ceux qui n'ont pas peur du chagrin: se déplaçant profondément dans la douleur, ils y trouvent un élixir nécessaire à l'engourdissement. Quand ils se rencontrent les uns les autres, lorsqu'ils pressent leur front contre l'écorce d'un arbre vieux de plusieurs siècles ... leurs yeux bien avec des larmes qui tombent facilement au sol. Le sol a besoin de cette eau. Le chagrin n'est qu'une porte, et nos larmes une sorte de clé ouvrant un lieu d'émerveillement qui a été enfermé. Soudain, nous remarquons une résonance soutenue entre le cœur de batterie dans notre poitrine et le pouls s'élevant du sol
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Et si les fourmis étaient les «esprits des ménages» à qui les offres étaient faites?
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Ce n'est que lorsque le texte écrit a commencé à parler que les voix de la forêt et de la rivière commenceraient à s'estomper. Et ce n'est qu'alors que la langue desserrait son ancienne association avec le souffle invisible, l'esprit se séparait du vent, la psyché se dissocier de l'air environnemental.
@davidAbram
En l'absence de tout analogue écrit à la parole, l'environnement naturel et naturel reste le principal contrepartie visuelle de l'énoncé parlé, du site palpable ou de la matrice où le sens se produit et prolifère. En l'absence d'écriture, nous nous retrouvons situés dans le domaine du discours car nous sommes ancrés dans le paysage naturel; En effet, les deux matrices ne sont pas séparables. Nous ne pouvons pas plus stabiliser le langage et rendre ses significations déterminées que nous ne pouvons geler tous les mouvements et la métamorphose dans le pays.
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Comme les animaux non humains, les plantes et même les rivières « inanimées » parlaient autrefois à nos ancêtres oraux, les lettres apparemment « inertes » sur la page nous parlent maintenant ! C'est une forme d'animisme que nous tenons pour acquise, mais c'est néanmoins de l'animisme - aussi mystérieux qu'une pierre qui parle.
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Le monde que nous vivons avec nos sens sans aide est fluide et animé, changeant et transformant en réponse à nos propres changements de position et d'humeur.
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La Terre animée - ce terrain de mauvaise humeur que nous ressentons différemment en colère et en joie, en chagrin et en amour - est à la fois le sol dans lequel toutes nos sciences sont enracinées et la riche humus dans laquelle leurs résultats reviennent finalement, que ce soit en tant que nutriments ou comme en tant que Poisons. Notre expérience spontanée du monde, chargée de contenu subjectif, émotionnel et intuitif, reste le terrain vital et sombre de toute notre objectivité
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Ce n'est qu'en affirmant l'animation des choses perçues que nous permettons à nos paroles d'émerger directement des profondeurs de notre réciprocité continue avec le monde.
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La respiration implique une oscillation continue entre l'exhalation et l'inhalation, nous offrant au monde en un moment et attirer le monde dans nous-mêmes au prochain.
@davidAbram
...avec les autres animaux, les pierres, les arbres et les nuages, nous sommes nous-mêmes des personnages d'une immense histoire qui se déroule visiblement tout autour de nous, des participants à la vaste imagination, ou Rêverie, du monde.
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Si, d'un autre côté, nous souhaitons décrire un phénomène particulier sans réprimer notre expérience directe, alors nous ne pouvons pas éviter de parler du phénomène comme une entité active et animée avec laquelle nous nous trouvons engagés. Pour le corps de détection, rien ne se présente comme complètement passif ou inerte. Ce n'est qu'en affirmant l'animation des choses perçues que nous permettons à nos paroles d'émerger directement des profondeurs de notre réciprocité continue avec le monde.
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Ce que nous disons a une influence si profonde sur ce que nous voyons, et entend, et le goût du monde!
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Un lieu particulier du territoire n'est jamais, pour une culture orale, qu'un cadre passif ou inerte des événements humains qui s'y déroulent. Il participe activement à ces événements. En effet, de par sa présence sous-jacente et enveloppante, le lieu peut même être ressenti comme la source, la puissance première qui s'exprime à travers les divers événements qui s'y déroulent.
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Chaque chose organise l'espace qui l'entoure, repoussant ou se détournant contre d'autres choses; Chaque chose appelle, gestes, invite à d'autres êtres ou les combat pour notre attention; Les choses s'exposent au soleil ou se retirent parmi les ombres, criant avec leurs couleurs bruyantes ou chuchotant avec leurs graines; Des rochers accrochent des spores de lichen de l'air et des abris sous leurs flancs; Les nuages conversent avec le bleu impravagé et se métamorphosent les uns des autres; Ils renversent la pluie sur la terre, qui se rassemble en ruisseaux et sculpte les canyons.
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Aucun événement pour le Koyukon - ou pour la plupart des autres peuples autochtones - n'a toujours aucun sens ou accidentel, mais aucun événement n'est entièrement prédéterminé ou destiné. Plutôt comme le filou, Raven, qui lui a d'abord donné sa forme actuelle, le monde sensuel est un mystère spontané, ludique et dangereux dans lequel nous participons, un domaine articulé et improvisé des pouvoirs toujours sensibles aux actions humaines et aux mots parlés.
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Il y a tellement d'héroïnes et de héros méconnus à ce moment brisé de notre histoire collective, tant de personnes courageuses qui, à leur insu, maintiennent le monde par leur amour résolu ou leur joie contagieuse. Bien que je ne connaisse pas vos noms, je peux vous sentir là-bas.
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Chaque place son propre esprit, sa propre psyché! Oak, Madrone, Douglas Fir, Hawk à queue rouge, serpentin dans le grès, une certaine échelle de la topographie, trempant les pluies dans les hivers, brouillard off-shore dans les étés, le saumon qui monte les ruisseaux - tous ces ensembles composent un État d'esprit particulier, une intelligence spécifique au lieu partagée par tous les humains qui y habitent, mais aussi par les coyotes yappant dans ces vallées, par les lynxis et les fougères et les araignées, par tous les êtres qui vivent et font leur chemin dans ce zone. Chaque place sa propre psyché. Chaque ciel son propre bleu.
@davidAbram
En l'absence de tout analogue écrit à la parole, l'environnement naturel et naturel reste le principal contrepartie visuelle de l'énoncé parlé, du site palpable ou de la matrice où le sens se produit et prolifère. En l'absence d'écriture, nous nous retrouvons situés dans le domaine du discours car nous sommes ancrés dans le paysage naturel; En effet, les deux matrices ne sont pas séparables. Nous ne pouvons pas plus stabiliser le langage et rendre ses significations déterminées que nous ne pouvons geler tous les mouvements et la métamorphose dans le pays.
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...avec les autres animaux, les pierres, les arbres et les nuages, nous sommes nous-mêmes des personnages d'une immense histoire qui se déroule visiblement tout autour de nous, des participants à la vaste imagination, ou Rêverie, du monde.
@davidAbram
Qu'est-ce que la magie? Dans le sens le plus profond, la magie est une expérience. C'est l'expérience de se retrouver vivant dans un monde lui-même vivant. C'est l'expérience du contact et de la communication entre soi-même et quelque chose qui est profondément différent de soi: une avalon, une grenouille, une araignée tissant son toile.