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Didier Venturini

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Poésies

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    Didier Venturini

    @didierVenturini

    Catrina La robe fendue sur une cuisse mince la jambe tendue pour quelque prince mais souviens toi que tu mourras quand dans mes bras tu renaitras regarde beau gosse ce cheval sombre ce ciel de noce au d’ssus des tombes dia de los muertos viens dans ma danse joyeux mortel suis la cadence du grand sommeil sur cet autel où tu m’honores soyons fidèles même dans la mort je suis défunte déjà squelette pour quelques feintes rire des défaites un beau chapeau venu de France couvre mes os de sa clémence buvons encore à nos santés le pain des morts est bien doré

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    Chairs de pierre Nous sommes les maillons de la chaîne Rangées de dents allures de crocs Sortant des flancs de cette gaine Comme une lame de son fourreau Nous sommes les têtes les échancrures Aux chairs de pierre pointant la voûte Un sang d’eau coule de nos fissures Milliers de veines qui s’arc-boutent Nous sommes la faille et le vertige Et sur nos corps pour une étreinte Combien de désirs qui s’érigent Combien de mains pour cette atteinte Nous sommes la force et la mémoire Le chant de toute humanité Plus qu’un royaume plus qu’une gloire Plus encore que l’éternité Nous sommes l’écorce trempée d’orages Que le vent brûle comme un soleil Quand vient la neige ce blanc nuage Nous sommes silences nous sommes sommeils Quand vient la neige ce blanc nuage Nous sommes silences nous sommes sommeils

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    Dernière fable Une dernière fable De Venise Rêves de sable Qui s’enlisent Cité mystère Palais des doges Les sanctuaires La grande loge Les amulettes Les talismans Les cours secrètes Leur goût d’orient Éclats de lune Sur les canaux Que disent les runes Baron Corvo Pont des merveilles Pour une émeraude Que les lions veillent Dans la nuit chaude La clavicule De Salomon Lire les formules Les allusions Rencontres nocturnes Une poétesse Parmi les brumes Beaucoup d’ivresse La rue de l’amour Des amis Plus loin toujours D’autres pays Didier Venturini, 2009

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    Femmes musiciennes Rives du lac Sebu des femmes musiciennes le chant de leurs luths une musique ancienne un imaginaire d’arbres et d’oiseaux de fées forestières sur Mindanao elles forgent le bronze inventent des colliers des brac’lets qui comblent leurs bras leurs poignets les journées d’averses en après midi leurs chansons s’adressent à l’esprit des pluies récolte du riz une célébration rythmes, mélodies aux coups des pilons s’agitent les parures le souffle des tambours tournent les ceintures les grelots autour Didier Venturini, Memento mori, 2017

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    Jardins d’ouvriers Près de l’ancienne usine Sur un petit îlot Des jardins de terre fine Respirent au fil des eaux Des hommes les ont tissés Dans l’oubli du ciment Sur les bords rapiécés De ces morceaux de temps Sous les couleurs des fruits Dans l’odeur des étés Ils renonçaient au bruit Des gros marteaux d’acier Et le bonheur poussait De semis en récoltes Toute cette vie chahutait A deux pas de nos portes Les jours s’enracinaient Dans ce sol retrouvé Sous l’herbe qui accueillait La lente fécondité Au langage des lunes Ils parlaient d’infini De silence dans les brumes Et de vent dans la nuit Sous ces cieux infusés De tremblantes illusions Ils venaient ramasser Leurs airs de floraisons Quand la pensée des pierres Sous leur blason de sel Mûrissait hors de terre Une envie de soleil Et les songes de calcaire Dans l’aube des mémoires Interrogaient l’espoir Des croissances millénaires Didier Venturini, 1999

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    Jour de marché Tous ces râclements de voix Huilent l’air dès les premières lueurs Les trétaux éventrent le froid De leurs pieds d’acier sans douceur Des confins du lourd sommeil Se déplient les jambes engourdies Qui s’agitent entre les corbeilles De légumes replets et de fruits Des regards soupèsent le temps Les premiers mots tanguent en surface La gueule des camions géants S’étire renifle à même l’espace De larges mains gomment la nuit De leurs gestes sûrs et rapides Les couleurs se multiplient Sur ce fond gris et insipide Ah ! Que la vie est belle Là sur son coin de mousse Dans son rêve d’eau douce Sur son bout de pouce Comme dans un aéroport Les halles se sont soudain gonflées De ces balancements de corps Cadencés au rythme des paniers Les cris lézardent le soleil S’habillent de rouge de jaune de vert Roulent sous ces langues de miel En notes chaudes libres de l’hiver Les parfums rallongent les nez les entraînent dans une course folle Flirtant du sucré au salé Comme un principe de farandole C’en est ainsi juqu’à midi Cet instant où la place se donne Au silence des pavés meurtris Par cette vie qui encore résonne Ah ! Que la vie est belle Là sur son coin de mousse Dans son rêve d’eau douce Sur son bout de pouce

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    La lettre A la lueur d’une bougie Je t’écris ces quelques mots Ces quelques mots pour dire qu’ici On monte au front c’est pour bientôt Mais ne t’inquiètes pas pour moi J’ai la santé juste de l’ennui Courage, confiance, priez pour moi Nous serons bientôt réunis C’est de la tranchée que j’écris Je n’ai pas une minute à moi Alors comment vont les petits Toujours sans nouvelles de toi Surtout écris moi tous les jours J’ai des heures de nostalgie Le danger m’effraye à mon tour Y’a t’il encore des jours des nuits Je joins quelques photographies Celle du soldat sous le pommier Pourrait faire oublier qu’ici Nos joies de gosse sont envolées J’espère quand même que mon étoile Me fera revenir au monde Que tout ne finira pas mal Dans cette boue, cette guerre immonde

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    La maison des ombres Il est des ronces et du silence Où se fatiguent moellons et tuiles De cette maison qui prend patience Sur son lopin comme en exil Elle s’abandonne sans aucun cri A cette lente progression du temps Et seul le vent peut suivre ici Ses lézardes et rides de ciment Elle se repose sur cette colline Où l’air vient lui brunir les flancs Dans ses mousses passent encore des rythmes Des soupirs des frisson’ments Elle se laisse porter immobile Par la voix lugubre des orages Et les chênes lui font comme une île Sur les traits sombres de son visage Il est dans les oracles du soir Sous la multitude des jours Dans ces douloureuses langueurs noires Un long rappel des doux séjours Le chant de sa jeunesse passée Quand l’homme frôlait le grain des murs S’ajoute aux cimes des peupliers Dans le solitude de l’azur La vie s’est chargée de désert Puis entraînée loin des paroles Elle s’est défaite de ses repères Comme d’une peau morte qui se désole Alors qu’a-t-elle donc d’éternel Peut-être ces pierres mêlées au lierre Ou ces cailloux cornés de gel Ou bien le spectre de ces lisières.

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    La vie en noire Diables bleus pour idées noires dans leur jeu le cafard douze mesures pour l’hypnotisme l’écriture exorcisme le goulot d’une bouteille glissando sur les cordes sans sommeil du dobro blues singers du ghetto broient des vers pleins d’argot les voix rauques dans les bastringues bien plus glauques celles des flingues le désir sous les humeurs adoucir les aigreurs sur leurs manches électrifiés la revanche sur les nuits blanches qui se balancent au bout des branches quelques kings pour les grands soirs foule anonyme pleine d’espoirs sous mes doigts le souvenir maladroit du plaisir de gratter quelques accords pour sonner moins blanc encore Si mon âme un peu trop claire sur leur gamme ne jouait ni bleu, ni noir c’est ainsi mais je vois dans mes histoires quelques fois leur cafard

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    Le phare Il a toujours été là Comme érigé par les vents Pour qu’il puisse être ce mât Enchassé dans l’océan Et même si des carcasses gisent Comme des monstres de fer crevés Au pied de ces tempes grises Faites de sel sur les rochers Il a l’oeil sur les ressacs Colosse au squelette de pierre Combien d’Ulysse loin d’Ithaque Lui doivent leur retour à terre Dans les abimes de la nuit Sur l’incertitude des heures Quand le soir se sait promis Aux égarements des douleurs Quand la colère des flots fume Et qu’elle déchire les récifs Que des écharpes de brumes S’enroulent à son corps massif Il tend son flanc souverain Aux torpeurs enivrantes Affilé par les embruns Et leurs étreintes conquérantes Sur l’autel de ses écumes Dans l’orgie de ses reflux Quand sous ses quartiers de lune La peur déroule ses affûts Il émerge de cette attente Epuisé par les aguets Et les craintes de ces tourmentes Qui menacent de leurs ivraies Ce n’est que dans les aurores Qu’il détend son col de nuit Puis renaît de ses efforts Et de ces scènes d’agonies

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    Les rails rouillés Les rails sont rouillés mais gardent la mémoire de ces trains déportés les yeux fermés des gares une foule et des bagages des enfants dans les bras la nuit est du voyage elle est d’un noir de croix s’éteignent les étoiles dans cette nuit ferroviaire sur elle tombera le voile d’un oubli ordinaire dans ces wagons bestiaux s’est perdue l’innocence d’un dieu et son troupeau ses hommes de complaisance ils furent Charon, cerbères des passeurs incessants les valets d’un enfer mais pour quel châtiment? les rails sont rouillés mais gardent la mémoire de ces trains déportés sous les yeux clos des gares

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    Minuscules Y’a t’il un big Y’a t’il un bang Un bout d’intrigue Dessous la gangue Un point d’départ Avant la chute Ou qu’du hasard Qui s’répercute Tout en mini En minuscules Tout en parties En particules Y’a t’il quelqu’un Y’a t’il quelqu’une Lointains voisins Derrière la lune Ou est ce pour rien Qu’on gesticule Juste comme des points Des points virgules Tout en mini En minuscules Tout en parties En particules Y’a t’il du vide Y’a t’il du plein Sommes nous liquides Sommes nous des grains Y’a t’il une suite A cette affaire Ou rien qu’un pschitt Dans l’univers Que du mini Du minuscule Que des parties Des particules Toi ma partie Ma particule Ma belle de vie Ma molécule En attendant Un nouveau bang On s’prend du temps Dessus la gangue Tout au maxi Au maximum Tout en opti en optimum

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    Montée haute bise Montée haute bise Il me souvient d’une table mise Un soir de vin couleurs de terre sur lie de toiles fonds de nos verres qui s’entre-toilent pinceaux traçant l’objet du bois d’un bois dormant dessous tes doigts montée haute bise boucles d’argent crinière de mise avec le vent ton rire s’entête par ce chemin ta silhouette comme au fusain dessine aux murs ombre tatouage sa signature reflet passage montée haute bise il me souvient d’une vie prise à pleines mains de mots croqués au fil des pages paroles feuillets vagabondages glissent leurs murmures entre les failles rien n’est moins sûr que nos murailles à Pierre Leloup

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    Pour l’exemple Pas de clairon ni de couronne juste une chanson celle de Craonne pour les mutins d’la der des ders pour le trop-plein de leurs colères chemins des drames bout du rouleau poser les armes l’assaut de trop jours sans soleils il fait si froid même nos sommeils portent leurs croix tombe la sentence du déshonneur morts pour l’offense au champ d’horreur alors adieux frères de combat quel douloureux jour ce trépas c’est en soldats que nous mourons ne laissez pas salir nos noms même sans clairon même sans couronne reste une chanson celle de Craonne

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    Une barque Une barque, une coquille Dans la gueule de l’enfer L’océan l’écarquille La prend dans ses revers Une barque à la dérive Qui fuit d’là où çà flotte L’espoir d’une autre rive L’espoir d’un antidote Une barque sans matelot Sans boussole, sans compas Qui ronge un dernier flot L’Europe est ce bien par là ? Une barque pleine de galères Qui rame comme un forçat Pour un morceau de terre Une manche avec son bras Une barque, une brindille Une bouteille à la mer Du fil pour un exil Qu’il reprise la misère Une barque qui s’fait la baille Qu’a peur d’être un cercueil Ou rien qu’un feu de paille Sur une terre d’écueil Une barque, une coquille Dans la gueule de l’enfer

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