L'oeuvre de Donald Davidson se situe au croisement des secteurs les plus actifs de la philosophie contemporaine : la philosophie du langage, la philosophie de l'esprit et la philosophie de l'action. Elle est à la fois l'héritière de la tradition de Frege, Russell, Carnap et Quine, et la pierre de touche de la plupart des débats contemporains au sein de cette tradition. Dans ces essais, ce sont les thèmes de l'interprétation du langage, du statut des normes de rationalité et du holisme de la signification et des croyances qui sont particulièrement interrogés et confrontés aux travaux les plus récents de la philosophie analytique.

Lire Davidson - Interprétation et holisme

Enquêtes sur la vérité et l'interprétation

Cet ouvrage du philosophe américain est reconnu unanimement comme une contribution majeure à la philosophie analytique contemporaine. Davidson y discute les questions principales dez la philosophie de l'action à partir de thèmes empruntés à Aristote, à Hume et à Wittgenstein. Il développe une théorie causale de l'action humaine qui échappe à la fois aux écueils du positivisme et à ceux d'une conception purement herméneutique. La catégorie ontologique fondamentale qui sert de clef de voûte à sa théorie de la causalité, de l'action et de l'esprit est celle d'événement. Elle lui permet de développer une analyse originale de la sémantique de l'action et de proposer une conception du mental qui cherche à concilier le fait que les agents appartiennent au monde de la nature et le fait qu'ils soient soumis à des règles de rationalité normatives.
Table des matières Présentation par Pascal Engel -- Origine des essais -- Introduction Première partie - Intention et action -- Essai 1 : Actions, raisons et causes (1963) -- Essai 2 : Comment la faiblesse de la volonté est-elle possible ? (1970) -- Essai 3 : L'agir (1971) -- Essai 4 : Liberté d'action (1973) -- Essai 5 : Avoir une intention (1978) Deuxième partie - Événement et cause -- Essai 6 : La forme logique des phrases d'action (1967). Critique, commentaire et défense -- Essai 7 : Les relations causales (1967) -- Essai 8 : L'individuation des événements (1969) -- Essai 9 : Les événements comme particuliers (1970) -- Essai 10 : Événements éternels et événements éphémères (1971) Troisième partie - Philosophie de la psychologie -- Essai 11 : Les événements mentaux (1970). Appendice : Les émeroses autrement nommées (1966) -- Essai 12 : La psychologie comme philosophie (1974). Commentaires et réponses -- Essai 13 : L'esprit matériel -- Essai 14 : L'explication de l'action selon Hempel (1976) -- Essai 15 : La théorie cognitive de l'orgueil de Hume (1976) Bibliographie - Index

Les actions et évènements

Ces essais de Donald Davidson analysent les conditions sous lesquelles le comportement d'un agent peut être considéré comme rationnel et les sources possibles de certains comportements irrationnels. L'un des " paradoxes " de l'irrationalité est qu'on ne peut juger un être comme irrationnel qu'à condition de lui attribuer la rationalité dans une large mesure. Davidson discute ainsi de l'attribution de croyances aux animaux, et des situations de " self deception " ou d'incohérence cognitive, en tentant de renouveler l'analyse philosophique de certains problèmes que l'on a souvent tendance à considérer comme du seul ressort de la psychopathologie et de la psychanalyse.

Paradoxes de l'irrationalité

Le relativisme conceptuel est une doctrine grisante et exotique, ou serait si nous pouvions en avoir un bon sens. Le problème est que, comme si souvent en philosophie, il est difficile d'améliorer l'intelligibilité tout en conservant l'excitation.

Si nous ne pouvons pas trouver un moyen d'interpréter les énoncés et autres comportements d'une créature comme révélant un ensemble de croyances largement cohérentes et vraies selon nos normes, nous n'avons aucune raison de compter cette créature comme rationnelle, comme ayant des croyances ou en disant quoi que ce soit.

Même si quelqu'un connaissait toute l'histoire physique du monde, et que chaque événement mental était identique à un physique, il ne doit pas avoir besoin qu'il pourrait prédire ou expliquer un seul événement mental (ainsi décrit, bien sûr).

Les infélicités terminologiques ont un moyen de reproduire la confusion conceptuelle.

Il y a trois problèmes fondamentaux: comment un esprit peut connaître le monde de la nature, comment il est possible pour un esprit d'en connaître un autre, et comment il est possible de connaître le contenu de notre propre esprit sans recourir à l'observation ni aux preuves. C'est une erreur, je vais exhorter, à supposer que ces questions peuvent être effondrées en deux ou prises en isolement.

Il n'y a pas de langue, pas si une langue ressemble à ce que de nombreux philosophes et linguistes ont supposé. Il n'y a donc rien de tel à apprendre, maîtriser ou né avec. Nous devons renoncer à l'idée d'une structure partagée clairement définie que les utilisateurs de langues acquièrent, puis s'appliquent aux cas.

Rien au monde, aucun objet ou événement, ne serait vrai ou faux s'il n'y avait pas de créatures pensées.

Des événements mentaux tels que les perceptions, les souvenirs, les décisions et les actions résistent à la capture du filet de la théorie physique.

La métaphore dominante du relativisme conceptuel, celle de différents points de vue, semble trahir un paradoxe sous-jacent. Différents points de vue ont un sens, mais seulement s'il existe un système de coordonnées commun sur lequel les tracer; Pourtant, l'existence d'un système commun dément la revendication d'une incomparabilité spectaculaire.

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