splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi
E

Esther Granek

Auteurplume

En savoir plus sur l'auteur

...plus

Compte non officiel

Poésies

82

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Le maladroit Ne sait que faire de ses mains et sa langue n’obéit point. Voudrait pourtant un peu paraître alors que chacun l’envoie paître. Le maladroit !… le maladroit !… Quand et comment… il ne sait pas. Rougit de se sentir rougir. Et rerougit du ridicule. Et quand il s’apprête à sortir, croit que tous les regards l’annulent. Se prépare des boniments. Se les répète incessamment. Les sortira mal à propos. Se sentira encore plus sot Le maladroit !… le maladroit !… Quand et comment… il ne sait pas. Dans sa peau il se rétrécit. Se voudrait grand comme une souris quand sur lui tombe le silence qui fait une croix sur sa présence. Se prend le pied dans le tapis quand il fait la cour à une fille. Et s’allonge de tout son être, maudissant l’heure qui l’a vu naître. Le maladroit !… le maladroit !… Quand et comment… il ne sait pas. Tant de corniauds pleins d’assurance trouvent en lui un exutoire et en feront la belle poire qu’on écrase de sa prestance. Faut si peu pour sembler malin. Parfois encore moins qu’on ne pense Tu apprendras, va, c’est certain, mais paieras cher ton expérience ! Le maladroit… le maladroit… en attendant… il ne sait pas !

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Bruyants silences C’est le grand silence de la vie qui me tinte aux oreilles. C’est vilain silence qui glapit rien qu’à lui-même pareil. C’est bruyant silence de la foule caquetant tout son saoul. C’est parfait silence de parlotes où chacun radote. Et dans ce guignol qui ricane qui rigole qui me suit me poursuit et encore mieux m’isole, c’est le dur silence de la vie qui me tinte aux oreilles.

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Abri Dans les lignes de ta main Pour me plaire j’y veux voir Que rien ne nous sépare Et qu’avons même destin. Dans les lignes de ta main Je découvre en cherchant Les signes bienfaisants De ce qui me convient. Dans le creux de ta paume Où ma main se blottit Je retrouve mon abri Doux et calme. Comme un baume.

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Absences Tout proche de l’interlocuteur et pourtant loin, l’esprit ailleurs, comme en un voyage m’évadant, je suis là, présent et absent, hochant la tête de temps en temps. Tout proche de l’interlocuteur et pourtant loin, l’esprit ailleurs, combien de fois ai-je trahi quand je semblais, yeux et ouïe, attentif à mon vis-à-vis ?

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    C’est entre septante et nonante C’est entre septante et nonante Qu’on voudrait prendre la tangente Refaire des galipettes encore Et tourner le dos à son sort. C’est entre septante et nonante Qu’on aime écouter les histoires Tout en sachant qu’on est la poire Des jolis rêves qui vous hantent. C’est entre septante et nonante Qu’on s’accroche d’une griffe affaiblie Aux années qui n’ont plus de prix Quand on voit le bas de la pente. C’est entre septante et nonante Qu’on tient le plus à ses pénates. De l’asile pourvu qu’on vous exempte Avant la dernière mise en boîte. Allez les septante les nonante ! Cessez donc de broyer du noir Car aujourd’hui l’âge vient tard Vous êtes jeunets et les ans mentent. Allez les septante les nonante ! Gaiement faites faire la culbute L’amour ne vous a pas dit zut Et soyez de ceux qui enchantent. Allez les septante les nonante ! Faites honneur aux cochonnailles Et empiffrez-vous aux ripailles Et reprenez de ce qui tente. Allez les septante les nonante ! N’avez point dit le dernier mot Et si l’on vous prend pour des sots Vous leur ferez voir qu’à nonante… Allez les septante les nonante ! Allez les septante les… ! Allez les sep… ! Allez… ! Ahhh… Fin.

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Après l’Homme Après l’Homme, après l’Homme, Qui dira aux fleurs comment elles se nomment ? Après l’Homme, après l’Homme, quand aura passé l’heure de vie du dernier Homme. Qui dira aux fleurs combien elles sont belles ? N’y aura de coeur à battre pour elles. Après l’Homme, après l’Homme, que sera encore le mot « merveilleux » ? Après l’Homme, après l’Homme, quand le dernier des hommes aura vidé les lieux. Qui dira de la Terre Qu’elle est sans pareille et que dans l’Univers elle est fleur de Soleil ? Après l’Homme, après l’Homme… Viens-t’en donc pour lors, viens-t’en donc l’ami, et chantons encore le jour d’aujourd’hui.

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Attente Cette graine que je tiens dans le creux de ma main, qu’en naîtra-t-il demain ? Un roseau ou un chêne ? Quelque plante de jardin ? J’ignore et ne m’en plains. Mais le coeur me palpite, sachant qu’en elle habite une vie qui attend mon plaisir du moment et qui dira : présent pourvu que je lui trouve bonne terre qui la couve. Ainsi, bonne graine attend. Cet amour que tu tiens dans le creux de ta main, qu’en naîtra-t-il demain ? Mon bonheur, ou ma peine ? Ou mes regrets sans fin ? Je l’ignore, ô combien. Mais là, mon coeur se glace de ne savoir ma place au destin qui attend ton plaisir du moment. Car c’est toi qui choisis, et c’est moi qui subis. Bonne chienne qui attend. Et bon chien s’y entend.

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Au féminin Vais-je traîner toute ma vie en moi cette sorte de litanie qui ne me laisse point de repos et met ma conscience en morceaux ? Car voyez-vous, quoi que je fasse, toujours quelque chose me tracasse et mes actes les plus louables au fond de moi me crient : coupable ! Coupable je suis, sachez-le. Comment, pourquoi importent peu car mes réponses mille fois reprises sans fin en moi se contredisent. Coupable je suis de telle sorte qu’à y penser toute chose me porte et mes regrets sempiternels me sont punition éternelle. Ainsi donc, n’ayant nulle paix, de moi-même faisant le portrait, je rumine l’énumération de mes actions et inactions… J’adore me prélasser au lit, lisant, me cultivant l’esprit. Mais le remords, comme un démon, sitôt m’insuffle son poison. Alors je m’attèle à la tâche et comme une brute, fais le ménage, mais en même temps je me répète : ma fille, tu seras toujours bête ! Je veux, ai-je raison ou tort ? aussi m’occuper de mon corps pour être épouse désirable d’un effet quelque peu durable. Mais dès qu’à mes soins je m’adonne, une voix perfide me chantonne : tu as raison, ne pense qu’à toi, ils attendront pour le repas ! Alors, retrouvant mes casseroles, échevelée et l’air d’une folle, je me redis dans un sermon : toujours seras-tu une souillon ? Parfois, avide de détente, je me complais à ce qui tente, croyant voler quelques bonnes heures au temps à consacrer ailleurs. Mais au lieu de me réjouir, je ne cherche qu’à troubler ma fête car de mes cent tâches non faites, je me punis comme à plaisir ! Ainsi donc, n’ayant nulle paix… De moi-même faisant le procès…

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Ballade pour un pitre Oyez la triste histoire d’un pitre. Pleurez, pleurez en écoutant. Une vie durant porta ce titre. Puis tout cessa. Soudainement. Heureux comme un poisson dans l’eau quand il grimaçait sur les planches, il avait cent tours dans sa manche. On se tordait. Criant : bravo ! Bienfaiteur de l’humanité qu’il distrayait de ses misères, il faisait rire à s’étouffer mettant en joie des salles entières. Pourtant à chaque apparition, un trac affreux, puissant, félon, le harcelait de ses morsures. Ce n’était guère une sinécure. Mais il adorait ses angoisses. Jamais n’aurait cédé sa place et sombrement appréhendait de ne plus être qu’un passé. Eh bien voilà, c’est arrivé.. Il est fini son temps de gloire. Pleurez, pleurez, vous, l’auditoire ! Quoi ? Nulle larme ne versez ? Ah ! Quelle affreuse ingratitude ! Rien ne justifie l’attitude d’un public qui, sans un regret, vers d’autres pitres s’est tourné. Pourtant qu’y faire ? Soudainement il ennuya, rien ne créant et se bornant à rabâcher vieux trucs et machins éculés. Tout se mettait de la partie comme une grande trahison. Sa mémoire, ses jointures, son ton. Il restait seul , tel un oubli Avec les ans qu’il encaissait et comme plus rien ne l’attendait, parfois il s’offrait des grimaces. Pour se distraire. Devant la glace.

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Bien dans sa peau Paraît que pour être au plus haut faut se sentir bien dans sa peau. Si donc nous nous y sentons mal ça peut nous bouffer le moral et c’est porte ouverte aux dégâts… Aussi soyons de notre temps car qui voudrait tels embarras ? Solutionnons en nous soignant Ché pas si j’ai bien expliqué. P’têt’ qu’un ajout peut y aider… * Paraît que pour s’épanouir avant tout faut se définir. S’adore-t-on ? Quand ? Et comment ? Se déteste-t-on mêmement ? Si c’était les deux à la fois (car connaît-on ce qu’on engrange ?) faut en situer les pourquoi et clarifier un tel mélange. Ché pas si j’ai bien expliqué. P’têt’ qu’un ajout peut y aider… * Paraît que pour être serein faut pas jouer au p’tit malin. N’hésitons pas à exposer ce qui en nous fut enterré dans les entrailles du non-dit depuis peu, ou des décennies, et qui pourtant respire encore causant en nous le plus grand tort. Ché pas si j’ai bien expliqué. P’têt’ qu’un ajout peut y aider… * Paraît que pour tourner le dos aux dépressions et autres maux, faut réparer là où ça craque. Si vous pensez : « J’en ai ma claque. Je me croyais hier un génie et moins qu’une merde aujourd’hui », pour vous sortir de ce micmac au plus tôt videz votre sac. Ché pas si j’ai bien expliqué. P’têt’ qu’un ajout peut y aider… * Paraît que pour s’équilibrer, en soi autant qu’en société, les procédés courent les rues. Y’a qu’à mettre son âme à nu et décortiquer sa substance. L’implication de mille traits s’entremêlant en permanence ne devrait pas vous affoler… Ché pas si j’ai bien expliqué. P’têt’ qu’un ajout… ?

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Chanson triste L’œil égrillard Et le sang fou Et du poil gris un peu partout Et trop de lard (mais le niant) Sera-ce donc là mon portrait quand viendront me tournebouler les derniers feux de mon couchant ? *** Le glandulaire Et l’hormonal En moi débridant l’animal Dont je suis fier (suprêmement) Sera-ce donc là mon portrait quand viendront me tournebouler les derniers feux de mon couchant ? *** Ardeurs. Chaleurs. Moult canicules. Sans souci d’aucun ridicule : Brusques verdeurs ! Déferlements ! Sera-ce donc là mon portrait quand viendront me tournebouler les derniers feux de mon couchant ? *** Et ce barbon En devenir Rêvant de pucelles à s’offrir D’âge mignon Cela s’entend Sera-ce donc là mon portrait quand viendront me tournebouler les derniers feux de mon couchant ? *** Puis cet effroi Qui vous tenaille Devinant qu’en ce feu de paille S’éteint déjà La fin d’un temps Sera-ce donc là mon portrait quand viendront me tournebouler…

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Chant Avec des fils de soie J’avais tissé un chant sauvage Sauvage était ma voix Et tendre fut mon chant

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Circuit fermé Avec ardeur je me fuyais. Pourtant ailleurs je m’inventais Mais au retour de mes voyages quand je me sortais des nuages où trop de fois je m’évadais… tel qu’en moi et faisant le guet, j’étais là… et me regardais. * Me dénigrais avec entrain. Or, me cherchant d’autres chemins… Mais émergeant de ces forêts où mes souvenirs je semais et jusqu’à mon nom oubliais… tel qu’en moi, la dent dure, mauvais, j’étais là… et me regardais. * Alors, me niant avec rage et me toquant d’autres rivages… Mais à la fin de ces kermesses tout en plaisirs, tout en liesse où dans le bruit je me grisais… tel qu’en moi et pris de pitié, j’étais là… et me regardais * Et quand affamé de sérieux et me vouant à d’autres lieux… Mais à la fin de ces soirées où j’étais brillant, admiré, lorsqu’enfin chacun s’en allait… tel qu’en moi et plus que jamais, j’étais là ! Et me regardais !

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Cogitations Et s’usera le temps au rythme des saisons. S’useront mes printemps. Et moi… je reste… Je me voudrais marée au rythme imperturbable. Je me voudrais jetée. Ou je me voudrais sable. Et s’useront mes rêves. Et s’usera ma joie. S’useront mes combats. Et s’usera ma sève. Je me voudrais étang à surface de moire où les aubes et les soirs se mirent infiniment.. S’usera ma gaieté. S’useront mes attentes. S’useront mes projets. S’useront mes tourmentes. Je me voudrais le vent. Je me voudrais la mer. Je me voudrais le temps au rythme de la terre. S’useront les images qu’on garde au fond de soi. Et s’useront les pages qu’on se fit pas à pas. Alors tel un vieux loup au bout de son chemin, je me voudrai caillou au rythme de plus rien !

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Coloris En teintes folles, en demi-tons, dans la lumière qui resplendit, tes cheveux sont couleur de miel et tes yeux sont couleur de ciel tes lèvres sont couleur de vie et sur ta peau d’un blond roussi le soleil a fait un semis de mille jolies taches de son.

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Dans le vent De le nier, on aurait tort. De l’ignorer, pareillement. Tant il est vrai qu’en plein essor, et de nos jours, superbement, le cul est roi. Et dans le vent. C’est vérité fondamentale. Pour l’ériger en idéal, au bond il faut saisir la balle. Tout malin y sera gagnant. Le cul est roi. Et dans le vent. Soudainement c’est frénésie. Deviser cul crée bons profits ! Déjà maints champs sont investis. Et tous les styles y sont présents. Le cul est roi. Et dans le vent. Pour se laver de tout vulgaire et pour ne point nuire aux affaires et pour en user librement, aux mots latins on se réfère. Le cul est roi. Et dans le vent. Ecrivains et écrivassiers qui tant de pages noircissez, et dans la douleur enfantez, dissertez cul, abondamment. Le cul est roi. Et dans le vent. Du cul, ne soyez point avares Indispensable au rendement, vous y gagnerez belles parts. Et grand succès. Conséquemment. Le cul est roi. Et dans le vent. Quant à l’écran et à l’image, envahissant, il y fait rage. Mal acceptées, les oeuvres sans. Que d’obstructions et de barrages ! Le cul est roi ! Et dans le vent !

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Complainte pour une Dame-pipi De l’avenir, rien n’est promis. Mais entre-temps, chantez, fillettes ! Nombreux éviers. Miroirs. Tout brille. Portes cachant sièges-cuvettes. Bruits d’eau. Tintement de piécettes. Et puis ce mot sans fin redit : « Merci ». Dans ce salon de lieux d’aisance où les odeurs et les essences se combattent en catimini, vers quels ailleurs vont vos errances ? Vous fûtes belle, Dame-pipi ! Qui vous mit en ce paysage ? Quel tour du sort ? Quelle ironie ? De quel airain est le rivage où vous prenez refuge, appui ? Sous le blanc soleil des néons illuminant murs et plafonds,, ressassez-vous mortes-saisons entre serpillières et torchons ? Vous fûtes belle, Dame-pipi ! Et craignez-vous (constante angoisse !) de voir paraître en cet espace quelque témoin d’un temps fini, là, tout soudain, figé sur place ? Redoutez-vous qu’ouvrant la porte par où tous ces gens entrent et sortent surgisse un jour l’ancienne amie ? Le hasard a des coups qui portent ! Vous fûtes belle, Dame-pipi ! C’est fait !… Ce fut !… C’est arrivé !… La mer a de sournoises lames. Nul n’aurait deviné le drame Si peu serait à raconter… De part et d’autre une émotion doublée d’un embarras sans nom. La vie parfois a des façons ! Indélébile, l’instant qui fuit… Vous fûtes belle, Dame-pipi ! Pourtant, penchée sur la lunette, le front brûlant, tempes en tempête, vous offrîtes la place nette comme en un jour cent fois vous faites… Dès lors les mois vous font plus grise. Faciès où tout trait se durcit. Lèvres nouées. Trois poils qui frisent au creux de joues jadis exquises… Vous fûtes belle, Dame-pipi ! Vous fûtes belle ? Songes bannis ! Et de l’emploi enfin la tête ! La hargne prête ! L’oeil aux piécettes ! Jurons rentrés à chaque oubli ! Mercis sifflants !… Étrange fête…

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Constat T’aurais mieux fait d’rester amibe, l’Homo Sapiens ! T’aurais mieux fait d’rester amibe et de la vie n’avoir que bribes. Que n’en surgît un beau matin l’Abominable ! Et que scribes, de ton Histoire, il n’y eût point. T’aurais mieux fait d’rester amibe… * * T’aurais bien pu rester poisson, l’Homo Sapiens ! T’aurais bien pu rester poisson, lequel, de cette condition jamais n’entreverrait la fin. Ne sortirait de l’aquatique ! De pôle à pôle, destin unique ! T’aurais bien pu rester poisson… * * Que n’es-tu donc resté crapaud, l’Homo Sapiens ! Que n’es-tu donc resté crapaud ! Plus laid dedans, tu n’es moins sot. Du genre, le lumineux destin où de tout temps tu plastronnas ! Te sanctifiant ! Ivre de toi ! Que n’es-tu donc resté crapaud… * * Mais que n’es-tu resté macaque jusqu’à jamais ! Narcisse à relents de cloaque, par ton nombril, hypnotisé, mais que n’es-tu resté macaque ! Ou bien crapaud ! Poisson ! Amibe ! Qu’ainsi n’y eût ni faits ni scribes et nulle Histoire à raconter !

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Constatation Je n’ai que moi En chaque jour Pour accueillir l’aube nouvelle Mais dès qu’au songe je m’attèle Je n’ai que toi Je n’ai que moi Pour encaisser De toute la vie les escarres Mais dès qu’en rêve je m’égare Je n’ai que toi Je n’ai que moi Lorsque j’épie De l’avenir l’heure qui chante Mais dans mes prières ardentes Je n’ai que toi Je n’ai que toi Pour m’éblouir Et pour embellir les images Mais dès que j’ai tourné les pages Je n’ai que moi

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Contemplation Attendrissant, ce blond, lumineuse auréole de mèches douces et folles te caressant le front. Si émouvant, ce bleu où baigne ton regard. Ne te ferai d’aveu. Car me taire est ma part. Et troublant, cet ourlet au contour de tes lèvres où mon regard en fièvre s’attarde, triste et muet. Meurtrissants, tes silences. Sortes d’affreux départs où je n’ai nulle part ni aucune présence. Et torturant, ton rire. Tu me blesses en ta joie. Encor je reste coi, ne sachant que te dire. Combien narguant, ce châle entourant tes épaules !… Je lui envie son rôle et n’en ai que plus mal. Mais apaisant, ce gris où tu aimes t’asseoir à l’approche du soir. Chien fidèle, je t’y suis. N’est-il plaisant mon lot ? Ta vue m’est un cadeau dont je me sens empli. Mon bonheur n’a de prix. Attendrissant, ce blond… Lumineuse auréole…

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Contradictions Ils cohabitent en moi. Se battent sans qu’on le voie : Le passé le présent Le futur et maintenant L’illusion et le vrai Le maussade et le gai La bêtise la raison Et les oui et les non L’amour de ma personne Les dégoûts qu’elle me donne Les façades qu’on se fait Et ce qui derrière est Et les peurs qu’on avale Les courages qu’on étale Les envies de dire zut Et les besoins de lutte Et l’humain et la bête Et le ventre et la tête Les sens et la vertu Le caché et le nu L’aimable et le sévère Le prude et le vulgaire Le parleur le taiseux Le brave et le peureux Et le fier et le veule… Pour tout ça je suis seul.

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Distance A peine assis d’un quart de fesse au strapontin de la kermesse qu’on appelle le quotidien moi le badaud, le baladin… D’aucun ailleurs, non plus d’ici… Tout juste une ombre qu’on oublie… Témoin qui rit en contrepoint ! Me soit destin sans lien ni fil ! Sitôt craignant, déjà je file sans au revoir ni à demain, moi le badaud, le baladin… Et maudissant ma solitude, mais chérissant ces vastitudes où je me perds tel un zéro, j’irai m’asseoir d’un quart de fesse au strapontin de la promesse qu’on appelle le quotidien, moi le badaud, le baladin… Et déjà plus ailleurs qu’ici, semant mes regrets en chemins, resterai ombre qu’on oublie…

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Désarroi De gaieté en gaieté J’ai contrefait ma joie De tristesse en tristesse J’ai camouflé ma peine De saison en saison J’ai galvaudé le temps De raison en raison J’ai nié l’évident De silence en silence J’ai parlé sans rien dire De méfiance en méfiance J’ai douté sans finir De rancoeur en rancoeur J’ai brisé l’essentiel De pensée en pensée J’ai flétri sans appel De reproche en reproche J’ai pétrifié les jours Et puis de proche en proche J’ai détruit tout amour… De pleurs en espérances J’ai conjuré le sort De regrets en souffrances J’ai torturé mon corps Las… De nuage en nuage J’ai construit ma maison Et d’un seul coup d’orage…

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    D’un enseignement Bien peu vous m’enseignâtes, Gide, et m’emmerdâtes infiniment. Que votre ouvrage a pris de rides ! De nos jours, il ferait un bide. Vaut-il qu’on s’y arrête un temps ? Pourtant vous eûtes la part belle et renommée universelle. « Nathanaël, Nathanaël, je t’enseignerai la ferveur » bêlâtes-vous, toujours rebelle. Fourvoyant vos admirateurs, vous fûtes à côté de la plaque, chaque époque éveillant ses leurres. Mais toute vague a son ressac. Pour oser ternir votre image, doit-on se cacher le visage ? Au fond, qui m’en tiendra rigueur ? Mais revenons à nos moutons. Du sujet, ne nous écartons… Au premier jour de sa naissance, lorsque la vie lui est donnée, de ferveur tout être est doté, immensément, sans réticences. Dès lors, prétendre l’enseigner est, à vrai dire, un contresens… Or, qu’en est-il d’un tel cadeau ? Il ira, étalant son drame sur le parcours d’une existence. Ce sera par petits morceaux et comme arrachés à notre âme que la ferveur, ce pur joyau, s’émiettera, trahie, gâchée, plus que souvent dégueulassée. Ça fait très mal. Qui ne le sait ?

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    En gris L’homme est né de la terre, à la terre s’en retourne et redevient poussière. Ainsi les choses tournent. * Or, pour son plus grand bien, la nature a prévu qu’avant de n’être plus, gris-poussière l’homme devint. * Car si l’heureux destin lui prête longue vie, tout en l’homme devient gris, cheveu, poil, oeil et teint. * Ainsi, du grand passage s’amoindrit le dommage. C’est douce préparation, qu’on la camoufle ou non. * Et grisâtres mouvements et grisâtres pensées et grisâtres vêtements déjà l’ont imprégné. * Dans cette brume uniforme tous les vieux ont même forme comme antiques tapisseries tournant toutes au même gris. * Ainsi, du grand passage s’amoindrit le dommage…

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Éphémérides Le temps d’un cri C’est le temps qui commence Le temps d’un rire Et se passe l’enfance Le temps d’aimer Ce que dure l’été Le temps d’après Déjà time is money Le temps trop plein Et plus le temps de rien Le temps d’automne Il est là. Long d’une aune Le temps en gris Tout de regrets bâti Le temps d’hiver Faut le temps de s’y faire Et trois p’tits tours C’est le compte à rebours

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Évasion Et je serai face à la mer qui viendra baigner les galets. Caresses d’eau, de vent et d’air. Et de lumière. D’immensité. Et en moi sera le désert. N’y entrera que ciel léger. Et je serai face à la mer qui viendra battre les rochers. Giflant. Cinglant. Usant la pierre. Frappant. S’infiltrant. Déchaînée. Et en moi sera le désert. N’y entrera ciel tourmenté. Et je serai face à la mer, statue de chair et coeur de bois. Et me ferai désert en moi. Qu’importera l’heure. Sombre ou claire…

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Enceinte Je suis enceinte de prés verts… Je porte en moi des pâturages… Que mon humeur soit drôle ou sage, je suis enceinte de prés verts… Belle est l’image ! Doux le langage… « Je porte en moi des pâturages… » Et tout à la fois, mais qu’y faire ? je suis enceinte de déserts. Et de mirages. Et de chimères De grands orages. De regrets à tort à travers. De rires à ne savoir qu’en faire. Et mes grossesses cohabitent. En tout mon être. Sans limite.

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Enquête A portée de main, je te sens si loin. Comme tu parais sage ! (ou n’y vois-je rien ?) Suis-je de ton voyage ? Et dans tes nuages me donnes-tu un coin ?

    en cours de vérification

    E

    Esther Granek

    @estherGranek

    Epilogue Toi qui as rêvé de cimaises et exposes au bord du trottoir, lorsque ton humeur vire au noir, maniant le pinceau ou la glaise, (sont-ce des croûtes ? est-ce de l’art ?) dès lors que les jours te font mal, étant éternel méconnu, pour te remonter le moral tu te rechantes en épilogue comme une indispensable drogue : Vincent n’a jamais rien vendu… Vincent n’a jamais rien vendu… Et toi, accroché à ta plume, rêvant d’un public averti et rabâchant ton amertume puisqu’au tiroir vont tes écrits, et te taraudant de questions, (suis-je auteur ? ou écrivaillon ?) et voyant fuir avec terreur les jours, les mois, les ans… les heures, tu te rechantes en épilogue comme une indispensable drogue : Vincent n’a jamais rien vendu,,, Vincent n’a jamais rien vendu…

    en cours de vérification