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Francis Etienne Sicard

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Poésies

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    Francis Etienne Sicard

    @francisEtienneSicard

    A Londres au crépuscule Les rues en diamants et leur soyeux pavage, Comme des serpentins lâchés des toits obscurs, Glissent, de pas en pas, le long de mers de murs, Tapissés du soleil de vitrine en voyage. Un bus à impériale et son rouge ramage Croise une limousine aux fourreaux de noirs purs, L’un éteignant le jour et ses rêves d’azurs, L’autre incendiant la nuit d’une ivresse volage. La Tamise soudain se pare de colliers, Et Big Ben se maquille à l’or de ses aiguilles, Chuchotant des dîners, fards des joailliers. La magicienne alors entre de scène en scène Soulevant les rideaux dont les tons de charmilles Font frissonner la ville aux plaisirs des mécènes.

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    Francis Etienne Sicard

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    Armatures de songes Dans un prisme de sable aux arêtes sans âge Un saphir de soleil serti d’un fil de chair Brise en éclats le ciel d’où s’effrite un éclair Dont la bouche de feu vient mourir sur la plage. La pyramide en grain d’une dune au mouillage Coule le long des mains comme un ruisseau dans l’air Et couvre de sa soie une étoile au teint clair Que l’horizon câlin rouille à son babillage. Sous un tulle de glace un souffle de sel pur Caresse la rondeur d’une larme d’azur Et fuit sous le frisson d’une plume de lune. Un vitrail de silice enflamme le désert Puis l’ombre d’un calice au silence disert Passe comme un instant sous un dais de fortune.

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    Francis Etienne Sicard

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    Baldaquins d’ombres L’ombre d’une glycine au goût de caramel Saupoudre les murets d’une mèche de miel Où baignent des lézards au corps immatériel, Immobiles et froids écuyers du dégel. La dentelle d’un roc à la saveur de sel, Richement découpée au feutre bleu du ciel, Ruisselle en vague d’or sur le feu torrentiel D’une anémone en soie aux robes d’archipel. Passe un souffle de rêve au parfum de lilas, Comme un brin de muguet déguisé en pierrot, Et les myosotis se parent de taffetas. Goutte à goutte le temps distille sa liqueur Dans l’immense alambic où cuit le berlingot D’un jour naissant ainsi dans l’antre du bonheur.

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    Francis Etienne Sicard

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    Bangkok à l’aube L’ivoire du matin comme un voile en satin, Repose sur les toits de la ville endormie Que des oiseaux de jais pillent par colonie, Dans un tiède silence au turgide câlin. Les bouddhas aveuglés par leur riche destin, Patronnent l’horizon de leur lente atrophie, Que l’encens et les gongs couvrent de féérie, Quand le soleil se plie à leur peau de calcin. Le fleuve saigne l’or et les rives l’argent, Comme si le ciel gris avait fondu la nuit Dans un creuset de boue aux couleurs de serpent. Imperceptiblement, les parfums de la mangue, Glissent leur chair de feu et leur saveur de fruit, A la bouche d’un jour fondant crû sous la langue.

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    Francis Etienne Sicard

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    Boniments de poète En flânant dans mon âme à la pointe du jour, J’ai revu mon enfance égrainer la richesse De rêves en papier dont la profonde ivresse A tendu ma raison d’une peau de tambour. Un campanile en bronze et ses belles de jour, Traversant le sommeil de ma prime jeunesse, Réveillent dans mon cœur le gout des vins de messe, Comme un sucre du temps au bout d’un calembour. Je danse la carole au bal des costumiers, Et je creuse les mots dans le bois des plumiers Dont les trésors cachés ont rempli mes besaces. Mais quand hélas je fuis du grenier de mes songes, Mon âme endolorie aux coups de mes grimaces, Verse une larme amère et crie aux grands mensonges.

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    Francis Etienne Sicard

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    Brumes de parcs Pointillé d’or, votre parole trace, à l’envers, le cercle de mes mains, sur le soleil couché à l’ombre de vos doigts. Y-a t’il un rêve dont la suave sève vaille que l’on vieillisse sans valise, ni valse, sans salive ni liasse ? Or, telle la Sybille de Delphes, à foison, vous répandez le verbe obscur qui habite mes caves, puis vous glissez enfin entre mes cils éteints.

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    Francis Etienne Sicard

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    Campanile d’Hiver La vigne endolorie sous le poids des nuages, Pareille au clapotis des barques enchainées, Gémit, pleure et s’éteint comme un brasier mouillé Par la rage du ciel et son gravier d’outrages. Les lavoirs de soleil et leurs lourds sarcophages Ruissellent de tumeurs aux couleurs bigarrées, Comme si leur destin se tissait sous les dès De gouttes détachées d’un suaire sauvage. Seule, morne et feutrée, une cloche d’airain Sonne un glas parfumé d’une douce beauté Dont le silence boit la mélodie sans fin. Or la vigne endurcie, comme un oratorio, Fugue le long de mots brillants de nouveauté, Que ce poème joue sur un pas d’adagio.

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    Francis Etienne Sicard

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    Carnavalesque esquisses Un domino de soie et son masque d’argile Hantent toutes mes nuits de leur peau de fantôme, Et gravent dans mes yeux un verset palindrome, Qu’un miroir d’argent pur lit comme un Evangile. Ganté d’or, l’arlequin, joue à pincée agile, Des mélodies d’amour sur un luth polychrome Qui charment le destin d’un lutin et d’un gnome Dont le visage nu sourit au soir fragile. Le long des quais lapés par la brume du jour, Il glisse à pas feutrés sur le marbre meurtri, Puis se fond dans la nuit comme un fin troubadour. Est-ce un ange du ciel qui s’abreuve de paix, Aux riches abreuvoirs d’un palais assoupi, Ou le diable affublé d’un corps de portefaix ?

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    Cascade Au flanc de la bière, le triple mur de pierre, Sous la chair d’un drapeau enclavé dans le sang, Lance le mikado au-dessus des enfants Comme l’arlequin blanc qu’on voit au cimetière. L’Egypte assoiffée de nourrices et d’ornières, Valse silencieusement au fil du temps, Relevant lentement, sans gant, le pan tranchant De son tulle de gré surpiqué de lumière. Salle vide de bal, le désert qui s’endort, Veille, couché, comme un chacal perlé de feu, Déployant sa poitrine enflée de sable et d’or. Loin des terrasses, le souffle de l’aube perce Enfin, l’anneau de la nuit, du stylet de son jeu, Et dévoilant son corps, se couche sous la herse.

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    Francis Etienne Sicard

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    Caveau d’émail Au cyanure du soir se creuse la marée, Que des draps de satin ourlés d’enluminures, Couvrent de gouffres flous griffés d’éclaboussures, Où la voile arrachée épousera la fée. L’ampélite de l’eau d’une lame effleurée Au souffle vagabond de rêves en boutures, Efface le dessin des profondes voussures Que le marin toisait de son âme apeurée. Le silence invisible aux murmures des vagues, Hisse un velours de brume aux plis d’un catafalque, Dont les ganses de moire affranchissent les dagues. Au premier franc frisson du bois qui se déchire, La nef et le marin, sous un papier de calque, Croquent l’éternité de la mer en délire.

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    Clef de torrents Fugace il vide l’aube enlacée au brouillard, Et lentement dilue au brocard des clairières, Ces pierreries en feu dont les jeunes meunières Tapissent leurs bras nus habillés de blizzard. Lorsqu’une truite agile au regard vétillard Froisse sa peau taillée au cristal des aiguières, Une ride fuyante envahit les verrières D’un ciel bouillant de nuit et souvent égrillard. Il s’enfonce soudain dans un taillis secret, Et seule de sa voix, l’écho résonne encore, Jusqu’au prochain bassin où s’ébroue un sacret. En quittant la montagne il dénude ses eaux De leurs voiles de perle aux si beaux doigts d’aurore, Et se meurt dans le foin de paisibles canaux.

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    Constantinopolis Imaginez le soir en robe de satin Et le ciel, sous un dais broché de perles pâles. Découpez dans vos rêves des bruits de pétales, Et colorez vos yeux d’un lourd parfum de marbre. Attachez-y la soie d’un voile byzantin Dont la Sainte, Sophie, aux langueurs médiévales, Fond la cire de paix sur un miroir de dalles, Et vous verrez l’Orient déguiser son destin. Bosphore et Corne d’or, la mer de Marmara, Etale son tapis de navires marchands Sur le toit des palais, d’un pas fragile et lent. Or, écoutez la voix des minarets béats, Où se froisse le souffle d’un soleil couchant, Sous l’enclume alanguie des fanions de sultans.

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    Couleurs d’imagerie Sur la toile des champs des fleurs de verdelier Balancent leur houssoir comme une gorge d’ange Dont le souffle du soir au parfum de l’orange, Évente la splendeur autour d’un grand collier. Les pages du palais courant dans le cellier, Chuchotent à demi mot des pages de louange, Et ruissellent de rire au frisson d’une frange Qui glisse sa main nue au bras d’un vieil ânier. Les cloches de la messe appelant au recueil Réveillent les fourrés où se cache un chevreuil, Dont le craintif regard scrute une coccinelle. Puis un silence en plomb coule sur le ruisseau Où glisse une vermille invisible et mortelle Que la truite innocente avalera sous l’eau.

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    Crépusculaire songe Saupoudré de safran, le soleil de la baie Croque sous l’horizon la mer comme un biscuit, Et sème à coup de dé de la pulpe de fruit Dont la saveur sablée ourle l’oliveraie. Les topazes du soir que dévore l’ivraie Lancent leurs premiers feux sur l’ombre de la nuit D’où s’envole un oiseau, sans visage et sans bruit, Entre les murs du parc et de la palmeraie. Une odalisque nue attachée au sultan Cueille dans le jardin des roses et des lys Dont le musc enivrant charme un vieux chambellan. Sur un coussin de soie alors s’évanouit, Au précieux souvenir d’un bel oaristys, Le soupir d’un pacha que la paix éblouit.

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    Francis Etienne Sicard

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    Cénotaphe Sous le portique ancien d’un grand temple oriental Repose l’or du temps et son précieux visage Entre les pampres roux d’une vigne sauvage, Dont les mèches de feu exhalent le santal. Le sable des allées et son miroir fatal Dévorent les années et leurs milliers d’images D’une faim attisée par les baisers volages Des alizés grisés au souffle du cristal. Le damas bleu du ciel, brodé de rêveries, Couvre les marbres bruts d’une guimpe de soie Dont le soleil brûlant habille l’infini. Car les dieux sont partis habiter d’autres îles, Abandonnant ce lieu qu’un grand prêtre autrefois Leur avait consacré comme terre d’asile.

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    De profundis clamavi ad te Une averse de lune et son torrent d’ombrage Répandent une peur à l’étrange pâleur, Sur le charmant jardin d’un palais d’empereur, Où repose la nuit sous un soyeux corsage. Au pied d’un pont de bois conduisant à la plage, Un albatros blessé suffoquant de douleur, Ronge le sable froid d’un bec blasphémateur, Rivant son regard noir sur le lointain rivage. Quand soudain échappé d’un long alexandrin, Un chapelet de mots l’entoure de vélin, Et guérit son chagrin d’un tour de magicienne. S’envolant dans le ciel au dessus de l’azur, Son âme alors sereine ivre à cet air si pur, Embrasse le soleil et sa robe assyrienne.

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    Francis Etienne Sicard

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    Empire d’une illusion Des flammes de cendal éfaufilent le ciel D’une aiguille de vent en verre de Venise, Et dévorent le soir à la sombre chemise, De baisers amoureux aux essences de miel. Des barques en suspend au bord d’un arc en ciel, S’endorment lentement d’un sommeil de banquise, Où parfois glisse un cygne au souffle de la brise, Comme un peuple d’oiseaux s’effaçant du pluriel. La ruse d’un renard échappé d’une bestiaire, Trompe l’œil amusé par la pâleur lunaire D’une branche de houx d’où s’envole un hibou. Au froissement d’un pas murmuré par un ange, On reconnaît alors la sente du passage Entre l’eau qui bouillonne et l’odeur du thé bou.

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    Francis Etienne Sicard

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    Fata temporum A l’écheveau des jours, il attache la nuit, En ourlant le matin d’un galon de lumière, Puis coule lentement le long des cimetières Vers un soir dont il éteint la flamme, à son huis. Aiguisé à ses griffes, son silence enfouit Tous les secrets chassés, à grands coups d’étrivières, De la bouche des rois aux lèvres des meunières, Dont il ronge la peau aux margelles des puits. Son or sonne le glas et se fond au néant Des gouffres d’univers où se gonfle le feu Des étoiles à naître et de leurs parements, Et si son règne dure depuis l’éternité, C’est qu’il nourrit sa chair de la soif de nos yeux, Car le Temps est un ogre au visage de fée.

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    Francis Etienne Sicard

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    Funérailles nippones Blanchie au sel des mots, la parole s’éteint Comme une mélodie épuisée aux bassins Des jardins asséchés par les vents serpentins Qui soufflent sur la nuit de nos miroirs sans teint. Les corolles de feu que plus rien ne restreint, Déchirent les étangs de leurs puissants venins, Et remplissent le temps de tours de cabotins, Dont les masques figés avalent le bois peint. Aux foyers de l’enfer brûlent les âmes nues D’un peuple défendu par d’immenses dragons Qui roulent sous leurs dents des lambeaux de chairs crues. Mais à l’aube demain se lèvera un jour, Au bord d’un trou béant sans limites ni fonds, D’où renaîtra l’espoir, d’une braise du four.

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    Francis Etienne Sicard

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    Gouffres d’absolution Au prisme de mes doigts j’ai raturé ma foi De gribouillages flous maculés de chagrins, Dont le gout sulfureux absolvait mes matins D’un geste généreux renouvelé et coi. Au parloir de mes mots, j’ai confessé l’émoi De mes élans vaincus par d’insolents venins De reptiles tapis dans le creux de mes reins Qui, d’un seul jet de feu, se jouaient tous de moi. Aux pages de mes nuits j’ai ajouté l’espoir De fuir le seul péché qui rongeait ma patience, D’une rage cerclée en forme de greffoir. Puis un jour j’ai banni les livres de prières Des rives de ma vie en remplaçant leur science Par des rimes glanées à d’autres cimetières.

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    Gymnopédies de lettres Aux flammes de mes mots j’allume des mirages Que je plonge parfois dans l’encre d’un soleil Dont mes doigts impatients fouillent le bouscueil Jusqu’à briser l’émail de mes riches images. Des cristaux de saphir au cœur des coquillages Colorent mes cahiers d’une larme de miel Que je verse en fusion sur tous les arcs-en ciel Qu’une plume d’or pur brode sur les rivages. Des ficelles de soie affriolent mes temples Où se mêlent les rois et les pas d’hirondelles Qu’un immortel gardien souvent cite en exemples. La poésie est l’art d’effacer les silences Entre un croquis criblé de fines étincelles Et les sanglots fanés des cordes de potences.

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    Francis Etienne Sicard

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    Hirondelle Etanché de sa soif, évidé de racines, Escortant le soleil et son arc rougissant, L’oiseau palpe le temps d’une palme de vent Puis griffonne sa chair aux fusains des marines. Son plumage émargé d’un regard sans rétine, Glisse sa peau de miel et son teint de réglisse Entre les plis fardés d’un ciel crû où blanchissent La mousse des marais et les pins à résines. Il fige le plaisir au bout de ses deux ailes, Brise le roc des flots, et d’un stylet de glace, Tranche la soie du jour d’une ganse rebelle. Lors, son vol passe le Nil, les lacs et les terres Où déjà meurt l’orient sur les hautes terrasses, Pour suivre un lourd radeau dont les voiles s’enferrent.

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    Francis Etienne Sicard

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    Hommage à Madame Elisabeth Legge Schwarzkopf Comme un cristal vivant ruisselant d’un voyage Sa voix souffle saphirs, diamants et rubis, Dentelles de parfums et désirs infinis, Sur un silence d’or plissé dans un nuage. Des arches de miel pur coulent de page en page, Egrenant le satin d’un fil du paradis Aux bouches des bassons et des cors ébahis Par l’éclat d’une gorge aux couleurs du mirage. Des cascades en sucre et des lacets de sel Ensorcellent l’instinct de la paix d’un missel Que Bach aurait ouvert pour y puiser la joie. Dans la rougeur du soir et de l’éternité, D’une pointe de soif et de sérénité, Elle brode alors l’extase à ses lèvres de soie.

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    Francis Etienne Sicard

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    Hémorragie d’un somnambule Le poète vit d’or, de cendre et de silence, Etouffant dans la nuit le cri de ses passions, Pour écrire en un mot, douleur et confession D’une âme tourmentée par l’éternelle absence. Ses mains déchirent chairs, rivières et vengeances, D’un seul trait vacillant entre espoir et fission Comme un métal précieux dont la lente oppression Engouffre ses sanglots dans un feu de démence. Le monde émasculé mastique ses vers fous, Empanachant ses jours de furieux dithyrambes Où trébuchent trochées, césures et grigous. Adonc, s’éteint le vent, édenté et distant, Qui sépare les mots, que le poète enjambe, D’un pas rasséréné par la paix d’un instant.

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    Francis Etienne Sicard

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    Images de boudoir Des flasques de cristal aux couleurs de l’aurore, Irisant un parfum à la pulpe de fruit, Glissent leurs bouches d’or au feutre de la nuit Dont le soyeux velours épouse un météore. L’âme d’un jasmin frais à l’haleine incolore, Suspendue au miel crû d’un parfum de biscuit, Grise le regard clos de cet instant fortuit Où l’enfance se mêle à l’encens de la flore. Une goutte posée à même la chair nue, Habille de satin un frisson de plaisir, Qu’une ivresse de gloire enfle de sa ciguë. Puis une main gantée annelle une émeraude, Dont les mèches de feu soudain vont engloutir Un cœur émerveillé partant à la maraude.

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    Jarres d’étoiles Des étoffes de soie et des nappes de lin De la vaisselle en or et des cristaux de lune Scintillant des splendeurs d’une grande fortune Ensorcellent le soir aux griffes de félin. Un prince maquillé comme un fier jobelin Descend à pas tendus sous une cape brune Un escalier brumeux qui mène à la lagune Cachant sous son silence un démon gibelin. Le clocher de Saint Marc sonne la onzième heure Que des rires lointains dans une autre demeure Couvrent de leur jeunesse ignorant la rancœur. Quand la gondole glisse le long d’un quai hostile Une main de velours saisit d’un geste habile Une dague de bronze et frappe dans le cœur.

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    La bayadère et le rajah A la douce splendeur de l’hiver qui se fige, Les mots de ma passion inventent vos amours Entre la nuit masquée au loup de son velours Et le jour immolé par mon devoir de lige. Pour chacun de vos pas, des chevaux de voltige, Farouches et domptés, devant toute la cour, Se couchent à vos pieds, et fous de vos atours, Rêvent de devenir la chair d’un seul vertige. Quand ainsi vous passez, comme une nymphe nue, Près de mes doigts brûlés sous la forge des mots, Ma jalouse laideur brise votre statue. Vous habillez alors mon fragile destin D’un rire émerveillé dont je bois les échos Jusqu’au bout du sommeil qui me sert de festin.

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    Francis Etienne Sicard

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    La nymphe Aux plis fluides du temps, les marches et leurs rides Avalent le néant sous des arches de thym Dont le jour réfléchit par un miroir sans tain Le parfum infini jusqu’au cœur des absides. Le visage couvert de riches éphélides, Une nymphe endormie en offrant ses beaux seins, D’une main martelée à la perle d’airain, Rejoint l’éternité sous des soleils torrides. Les masques émargés de faunes délurés Sourient comme des paons affublés de virgules Puis s’épuisent vaincus devant tant de beautés. Une ombre et son venin, cachant sous son ombrelle La fraicheur d’un ruisseau, pénétrant les veinules, Perce alors le cœur pur de notre demoiselle.

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    Francis Etienne Sicard

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    Lazzi sur la lagune Pas de satin feutrés, ou velours de brouillard, l’esprit gante l’émoi d’une ganse de soie, puis tisse le silence de la nuit assoupie aux bruissements de rames parfumées et lascives. Venise, dévêtue, plisse, cil à cil, son immense pouvoir au dessus des vertus, or, la chair frissonne sous les masques de marbre, car l’amour devient braise, quand le brocard se froisse. Alors, un homme et sa passion traversent votre songe et caresse, mot par mot, votre âme tressaillant, et sa peau de fruit pur.

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    Francis Etienne Sicard

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    Onguent d’organdi A la rouille du soir une plume de sang Retouche l’horizon d’une ride de soie, Qu’une ombre de sépia saupoudre de sa joie, Près d’un port dilué dans le fard d’un étang. Des nuages gantés d’une peau de mustang, Piaffent le long des rocs où la lumière aboie D’un dernier cri badin qu’une lune d’or noie Dans un bassin d’argent, sous la dent d’un écang. D’une bulle de menthe à la saveur d’orange, Naît l’ivresse des nuits que la pulpe d’un ange Distille dans la mer comme un philtre envoutant. Le paradis déploie une ombrelle en dentelle Et la moire du ciel s’ourle d’un diamant Dont l’éclat brille alors d’une paix éternelle.

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