Karl Kraus
@karlKraus
L'imagination a le droit de se griser à l'ombre de l'arbre dont elle fait une forêt.
Karl Kraus
Karl Kraus est un écrivain autrichien né le 28 avril 1874 à Gitschin en Bohême dans l’Empire austro-hongrois (aujourd’hui Jičín en République tchèque) et mort le 12 juin 1936 à Vienne, ville dans laquelle il a vécu la plus grande partie de sa vie. Auteur d’une œuvre monumentale, dramaturge, poète, essayiste voire acteur lors de ses lectures publiques, il a aussi et surtout été un satiriste et un pamphlétaire redouté. Il dénonçait avec la plus grande virulence, dans les pages de Die Fackel, la revue qu’il avait fondée et dont il a pendant presque quarante ans été le rédacteur à peu près exclusif, les compromissions, les dénis de justice et la corruption de la bourgeoisie viennoise et avant tout de la presse. Représentant éminent d’une Kulturkritik essentiellement fondée sur la critique linguistique et, partant, de la presse, il se voulait le défenseur de la littérature, voire la langue allemande elle-même, et de l’imagination face au pseudo-réalisme médiatique. D’origine juive, Kraus défendait l’assimilation des Juifs et n’hésitait pas à critiquer la bourgeoisie juive, et notamment la revue Neue Freie Presse emblématique de celle-ci, ainsi que le sionisme. Cela l’amena à prendre le parti des anti-dreyfusards et même à être parfois accusé d’antisémitisme. S’ayant grandement affairé à défendre la liberté sexuelle contre la moralité et la juridiction de l’époque, il fut l’un des rares à ne pas tomber sous l’emprise de la frénésie martiale qui se propageait au commencement de la Première Guerre mondiale et s’employa au pacifisme et à la social-démocratie avant qu’il ne se distanciât à nouveau de cette dernière, considérant qu’elle était trop naïve pour résister au national-socialisme, voire qu’elle avait frayé la voie à celui-ci. Il écrira alors un chef-d’œuvre, Les Derniers jours de l’humanité, une pièce de théâtre dénonçant la boucherie de 1914–1918 sur près de 800 pages. En 1933, il écrira la Troisième nuit de Walpurgis, dénonciation féroce et lucide du national-socialisme.
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L'imagination a le droit de se griser à l'ombre de l'arbre dont elle fait une forêt.
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L'immortalité est la seule chose qui ne tolère pas d'être reportée.
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Vis-à-vis des femmes, on en est réduit par l'ordre social à ne jamais être que mendiant ou voleur.
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Beaucoup désirent me tuer et beaucoup souhaitent passer une heure à discuter avec moi. La loi me protège des premiers.
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Les journaux ont à peu près le même rapport à la vie que la cartomancienne à la métaphysique.
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La religion, la moralité et le patriotisme sont des sentiments qui ne se manifestent que lorsqu'ils sont indignés.
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L'immoralité de l'homme triomphe de l'amoralité de la femme.
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Le diable est optimiste s'il pense pouvoir rendre les hommes pires qu'ils ne sont.
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L'éducation est une béquille avec laquelle les stupides attaquent les sages pour prouver qu'ils ne sont pas des idiots.
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L'usage exige qu'un sadique reconnaisse le meurtre mais non pas le plaisir.
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La culture est une béquille que brandissent les boiteux contre les bien-portant pour montrer qu'ils sont en possession de tous leurs moyens.
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Une femme qui aime les hommes n'aime qu'un homme.
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Ils traitent une femme comme une boisson désaltérante. Que les femmes aient soif, ils ne veulent pas le tolérer.
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La technologie est un serviteur qui fait tellement de bruit dans la pièce voisine que son maître ne peut pas faire de la musique.
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Malheur à la loi! La plupart de mes contemporains sont la triste conséquence d'un avortement omis.
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Les enfants jouent au soldat. Ça a du sens. Mais pourquoi les soldats jouent-ils aux enfants?
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Les journalistes écrivent parce qu'ils n'ont rien à dire et ont quelque chose à dire parce qu'ils écrivent.
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Une grande partie de l'apprentissage peut être emballée dans une tête vide.
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Les remords sont les plaisirs sadiques du christianisme.
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La femme existe pour que l'homme devienne intelligent grâce à elle.
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Le monde est une prison où il vaut mieux occuper une cellule individuelle.
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La culture est l'accord tacite pour laisser les moyens de subsistance disparaître derrière le but de l'existence.
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Qu'est-ce qu'un débauché ? Quelqu'un qui a encore de l'esprit là où d'autres n'ont plus qu'un corps.
@karlKraus
La parole écrite doit être l'incarnation naturellement nécessaire d'une pensée et non la livrée mondaine d'une opinion.
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Le problème avec les Allemands n'est pas qu'ils tirent des obus, mais qu'ils les gravent avec des citations de Kant.
@karlKraus
Anesthésie : plaies sans douleur. Neurasthénie : douleur sans plaie.
@karlKraus
L'immoralité des hommes triomphe de l'amoralité des femmes.
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Si le journaliste a tué notre imagination avec sa vérité, il menace notre vie avec ses mensonges.
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Aucun doute le chien est fidèle. Mais nous faut-il, pour cela, prendre exemple sur lui ? Il est fidèle à l'homme, non pas au chien.
@karlKraus
La sexualité mal réprimée trouble certaines familles; Bien réprimé, il trouble le monde entier.