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Marceline Desbordes-Valmore

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Marceline Desbordes-Valmore, née le 20 juin 1786 à Douai et morte le 23 juillet 1859 à Paris, est une poétesse française.

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Poésies

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Le serment Idole de ma vie, Mon tourment, mon plaisir, Dis-moi si ton envie S’accorde à mon désir ? Comme je t’aime en mes beaux jours, Je veux t’aimer toujours. Donne-moi l’espérance ; Je te l’offre en retour. Apprends-moi la constance ; Je t’apprendrai l’amour. Comme je t’aime en mes beaux jours, Je veux t’aimer toujours. Sois d’un cœur qui t’adore L’unique souvenir ; Je te promets encore Ce que j’ai d’avenir. Comme je t’aime en mes beaux jours, Je veux t’aimer toujours. Vers ton âme attirée Par le plus doux transport, Sur ta bouche adorée Laisse-moi dire encor : Comme je t’aime en mes beaux jours, Je veux t’aimer toujours.

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Le soir (II) Sur la musique de Garni. En vain l'aurore, Qui se colore, Annonce un jour Fait pour l'amour ; De ta pensée Tout oppressée, Pour te revoir, J'attends le soir. L'aurore en fuite, Laisse à sa suite Un soleil pur, Un ciel d'azur : L'amour s'éveille ; Pour lui je veille ; Et, pour te voir, J'attends le soir. Heure charmante, Soyez moins lente ! Avancez-vous, Moment si doux ! Une journée Est une année, Quand pour te voir, J'attends le soir. Un voile sombre Ramène l'ombre ; Un doux repos Suit les travaux : Mon sein palpite, Mon cœur me quitte... Je vais te voir ; Voilà le soir.

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Le souvenir Ô délire d'une heure auprès de lui passée, Reste dans ma pensée ! Par toi tout le bonheur que m'offre l'avenir Est dans mon souvenir. Je ne m'expose plus à le voir, à l'entendre, Je n'ose plus l'attendre, Et si je puis encor supporter l'avenir, C'est par le souvenir. Le temps ne viendra pas pour guérir ma souffrance, Je n'ai plus d'espérance ; Mais je ne voudrais pas, pour tout mon avenir, Perdre le souvenir !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Les cloches du soir Quand les cloches du soir, dans leur lente volée, Feront descendre l'heure au fond de la vallée ; Quand tu n'auras d'amis, ni d'amours près de toi, Pense à moi ! pense à moi ! Car les cloches du soir avec leur voix sonore A ton cœur solitaire iront parler encore ; Et l'air fera vibrer ces mots autour de toi : Aime-moi ! aime-moi ! Si les cloches du soir éveillent tes alarmes, Demande au temps ému qui passe entre nos larmes : Le temps dira toujours qu'il n'a trouvé que toi, Près de moi ! près de moi ! Quand les cloches du soir, si tristes dans l'absence, Tinteront sur mon cœur ivre de ta présence : Ah ! c'est le chant du ciel qui sonnera pour toi, Et pour moi ! et pour moi !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Les deux amitiés Il est deux Amitiés comme il est deux Amours. L'une ressemble à l'imprudence ; Faite pour l'âge heureux dont elle a l'ignorance, C'est une enfant qui rit toujours. Bruyante, naïve, légère, Elle éclate en transports joyeux. Aux préjugés du monde indocile, étrangère, Elle confond les rangs et folâtre avec eux. L'instinct du cœur est sa science, Et son guide est la confiance. L'enfance ne sait point haïr ; Elle ignore qu'on peut trahir. Si l'ennui dans ses yeux (on l'éprouve à tout âge) Fait rouler quelques pleurs, L'Amitié les arrête, et couvre ce nuage D'un nuage de fleurs. On la voit s'élancer près de l'enfant qu'elle aime, Caresser la douleur sans la comprendre encor, Lui jeter des bouquets moins riants qu'elle-même, L'obliger à la fuite et reprendre l'essor. C'est elle, ô ma première amie ! Dont la chaîne s'étend pour nous unir toujours. Elle embellit par toi l'aurore de ma vie, Elle en doit embellir encor les derniers jours. Oh ! que son empire est aimable ! Qu'il répand un charme ineffable Sur la jeunesse et l'avenir, Ce doux reflet du souvenir ! Ce rêve pur de notre enfance En a prolongé l'innocence ; L'Amour, le temps, l'absence, le malheur, Semblent le respecter dans le fond de mon cœur. Il traverse avec nous la saison des orages, Comme un rayon du ciel qui nous guide et nous luit : C'est, ma chère, un jour sans nuages Qui prépare une douce nuit. L'autre Amitié, plus grave, plus austère, Se donne avec lenteur, choisit avec mystère ; Elle observe en silence et craint de s'avancer ; Elle écarte les fleurs, de peur de s'y blesser. Choisissant la raison pour conseil et pour guide, Elle voit par ses yeux et marche sur ses pas : Son abord est craintif, son regard est timide ; Elle attend, et ne prévient pas.

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Les fleurs Oh ! de l'air ! des parfums ! des fleurs pour me nourrir ! Il semble que les fleurs alimentent ma vie ; Mais elles vont mourir.... Ah ! je leur porte envie : Mourir jeune, au soleil, Dieu ! que c'est bien mourir ! Pour éteindre une fleur il faut moins qu'un orage : Moi, je sais qu'une larme effeuille le bonheur. À la fleur qu'on va fuir qu'importé un long courage ? Heureuse, elle succombe à son premier malheur ! Roseaux moins fortunés, les vents, dans leur furie, Vous outragent longtemps sans briser votre sort ; Ainsi, roseau qui marche en sa gloire flétrie, L'homme achète longtemps le bienfait de la mort ! Et moi, je veux des fleurs pour appuyer ma vie ; A leurs frêles parfums j'ai de quoi me nourrir : Mais elles vont mourir.... Ah ! je leur porte envie ; Mourir jeune, au soleil, Dieu ! que c'est bien mourir !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Les songes et les fleurs Viens, si tu veux rêver d'amour, Viens tresser ta couronne au fond de la campagne : Voici l'heure, hâtons-nous, ô ma jeune compagne ! Les songes dans les fleurs se cachent tout le jour. De leurs frêles prisons vont sortir les mensonges ; Le rêve d'une vierge est dans le frais jasmin : Hâtons-nous de cueillir et les fleurs et les songes, Les songes et les fleurs ne seront plus demain. Viens chercher le fragile espoir, L'amandier le balance en sa fleur argentée : Viens ! nous le saisirons sur la tige agitée ; Dans un rêve d'amour il est doux de le voir. De leurs frêles prisons vont sortir les mensonges ; Le rêve d'une vierge est dans le frais jasmin. Hâtons-nous de cueillir et les fleurs et les songes, Les songes et les fleurs ne seront plus demain. Ne pose jamais sur ton sein L'effroi du meurtrier, la sombre mandragore ; De sa tige brisée un cri s'échappe encore, Avec le rêve affreux qui poursuit l'assassin. De leurs frêles prisons vont sortir les mensonges ; Le rêve d'une vierge est dans le frais jasmin : Hâtons-nous de cueillir et les fleurs et les songes, Les songes et les fleurs ne seront plus demain. Cherchons celui qui vient des cieux ; Il console en dormant la douleur méprisée : Des larmes de la nuit la vanille arrosée Parfume son sourire et son vol gracieux. De leurs frêles prisons vont sortir les mensonges ; Le rêve d'une vierge est dans le frais jasmin : Hâtons-nous de cueillir et les fleurs et les songes, Les songes et les fleurs ne seront plus demain.

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    L’enfant au miroir A Mlle Emilie Bascans Si j’étais assez grande, Je voudrais voir L’effet de ma guirlande Dans le miroir. En montant sur la chaise, Je l’atteindrais ; Mais sans aide et sans aise, Je tomberais. La dame plus heureuse, Sans faire un pas, Sans quitter sa causeuse, De haut en bas, Dans une glace claire, Comme au hasard, Pour apprendre à se plaire Jette un regard. Ah ! c’est bien incommode D’avoir huit ans ! Il faut suivre la mode Et perdre un temps !… Peut-on aimer la ville Et les salons ! On s’en va si tranquille Dans les vallons ! Quand ma mère qui m’aime Et me défend, Et qui veille elle-même Sur son enfant, M’emporte où l’on respire Les fleurs et l’air, Si son enfant soupire, C’est un éclair ! Les ruisseaux des prairies Font des psychés Où, libres et fleuries, Les fronts penchés Dans l’eau qui se balance, Sans nous hausser, Nous allons en silence Nous voir passer. C’est frais dans le bois sombre, Et puis c’est beau De danser comme une ombre Au bord de l’eau ! Les enfants de mon âge, Courant toujours, Devraient tous au village Passer leurs jours !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    L’horloge arrêtée Horloge d’où s’élançait l’heure Vibrante en passant dans l’or pur, Comme l’oiseau qui chante ou pleure Dans un arbre où son nid est sûr, Ton haleine égale et sonore Dans le froid cadran ne bat plus : Tout s’éteint-il comme l’aurore Des beaux jours qu’à ton front j’ai lus ?

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    L’oreiller d’un enfant Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête, Plein de plume choisie, et blanc, et fait pour moi ! Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête, Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi ! Beaucoup, beaucoup d’enfants, pauvres et nus, sans mère, Sans maison, n’ont jamais d’oreiller pour dormir ; Ils ont toujours sommeil, ô destinée amère ! Maman ! douce maman ! cela me fait gémir …

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    L’église d’Arona On est moins seul au fond d’une église déserte : De son père inquiet c’est la porte entr’ouverte ; Lui qui bénit l’enfant, même après son départ, Lui, qui ne dit jamais : « N’entrez plus, c’est trop tard ! » Moi, j’ai tardé, seigneur, j’ai fui votre colère, Comme l’enfant qui tremble à la voix de son père, Se dérobe au jardin tout pâle, tout en pleurs, Retient son souffle et met sa tête dans les fleurs ; J’ai tardé ! Retenant le souffle de ma plainte, J’ai levé mes deux mains entre vous et ma crainte ; J’ai fait la morte ; et puis, en fermant bien les yeux, Me croyant invisible aux lumières des cieux, Triste comme à ténèbre au milieu de mon âme, Je fuyais. Mais, Seigneur ! votre incessante flamme, Perçait de mes détours les fragiles remparts, Et dans mon coeur fermé rentrait de toutes parts ! C’est là que j’ai senti, de sa fuite lassée, Se retourner vers vous mon âme délaissée ; Et me voilà pareille à ce volage enfant, Dépouillé par la ville, et qui n’a bien souvent Que ses débiles mais pour voiler son visage, Quand il dit à son père : Oh ! que n’ai-je été sage !

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    Ma fille C'est beau la vie Belle par toi, De toi suivie, Toi devant moi ! C'est beau, ma fille, Ce coin d'azur, Qui rit et brille, Sous ton front pur ! C'est beau ton âge, D'ange et d'enfant, Voile ou nuage Qui te défend Des folles âmes Qui font souffrir ; Des tristes flammes Qui font mourir. Dieu fit tes charmes ; Dieu veut ton cœur ; Tes jours sans larmes, Tes nuits sans peur ; Mon jeune lierre, Monte après moi ! Dans ta prière Enferme-toi ; C'est beau, petite, L'humble chemin Où je ne quitte Jamais ta main : Car dans l'espace, Aux prosternés Une voix passe, Qui dit : « Venez ! » Tout mal sommeille Pour ta candeur ; Tu n'as d'oreille Que dans ton cœur : Quel temps ? quelle beure ? Tu n'en sais rien : Mais que je pleure, Tu l'entends bien !

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    Malheur a Moi Ah ! ce n'est pas aimer que prendre sur soi-même De pouvoir vivre ainsi loin de l'objet qu'on aime. André Chénier. Malheur à moi ! je ne sais plus lui plaire ; Je ne suis plus le charme de ses yeux ; Ma voix n'a plus l'accent qui vient des cieux, Pour attendrir sa jalouse colère ; Il ne vient plus, saisi d'un vague effroi, Me demander des serments ou des larmes. Il veille en paix, il s'endort sans alarmes : Malheur à moi ! Las de bonheur, sans trembler pour ma vie, Insoucieux, il parle de sa mort ! De ma tristesse il n'a plus le remord, Et je n'ai pas tous les biens qu'il envie ! Hier, sur mon sein, sans accuser ma foi, Sans les frayeurs que j'ai tant pardonnées, Il vit des fleurs qu'il n'avait pas données : Malheur à moi ! Distrait d'aimer, sans écouter mon père, Il l'entendit me parler d'avenir ; Je n'en ai plus, s'il n'y veut pas venir. Par lui je crois, sans lui je désespère ; Sans lui, mon Dieu ! comment vivrai-je en toi ? Je n'ai qu'une âme, et c'est par lui qu'elle aime ; Et lui, mon Dieu, si ce n'est pas toi-même, Malheur à moi !

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    Merci, mon Dieu J'ai rencontré sur la terre où je passe Plus d'un abîme où je tombais, seigneur ! Lors, d'un long cri j'appelais dans l'espace Mon Dieu, mon père, ou quelque ange sauveur. Doux et penché sur l'abîme funeste, Un envoyé du tribunal céleste Venait toujours, fidèle à votre loi : Qu'il soit béni ! Mon Dieu, payez pour moi. J'ai rencontré sur la terre où je pleure Des yeux mouillés de prière et d'espoir : À leurs regards souvent j'oubliais l'heure ; Dans ces yeux-là, mon Dieu, j'ai cru vous voir. Le ciel s'y meut comme dans vos étoiles, C'est votre livre entr'ouvert et sans voiles, Ils m'ont appris la charité, la foi. Qu'ai-je rendu ? Mon Dieu, payez pour moi. J'ai rencontré sur la terre où je chante Des coeurs vibrants, juges harmonieux Muse cachée et qui de peu s'enchante, Ecoutant bien pour faire chanter mieux. Divine aumône, adorable indulgence, Trésor tombé dans ma fière indigence, Suffrage libre, ambition de roi, Vous êtes Dieu ! Mon Dieu ! Payez pour moi. J'ai rencontré jour par jour sur la terre Des malheureux le troupeau grossissant ; J'ai vu languir dans son coin solitaire, Comme un ramier, l'orphelin pâlissant ; J'ai regardé ces frères de mon âme, Puis, j'ai caché mes yeux avec effroi ; Mon coeur nageait dans les pleurs et la flamme : Regardez-les, mon Dieu ! Donnez pour moi.

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    Pour endormir l'enfant Ah ! Si j'étais le cher petit enfant Qu'on aime bien, mais qui pleure souvent, Gai comme un charme, Sans une larme, J'écouterais chanter l'heure et le vent... (Je dis cela pour le petit enfant). Si je logeais dans ce mouvant berceau, Pour mériter qu'on m'apporte un cerceau, Je serais sage Comme une image, Et je ferais moins de bruit qu'un oiseau... (Je dis cela pour l'enfant du berceau). Ah ! Si j'étais le blanc nourrisson, Pour qui je fais cette belle chanson, Tranquille à l'ombre, Comme au bois sombre, Je rêverais que j'entends le pinson... (Je dis cela pour le blanc nourrisson). Ah ! si j'étais l'ami des blancs poussins Dormant entre eux, doux et vivants coussins Sans que je pleure, J'irais sur l'heure Faire chorus avec ces petits saints... (Je dis cela pour l'ami des poussins). Si le cheval demandait à nous voir, Riant d'aller nager à l'abreuvoir, Fermant le gîte, Je crierais vite : « Demain l'enfant pourra vous recevoir !... » (Je dis cela pour l'enfant qu'il vient voir). Si j'entendais les loups hurler dehors Bien défendu par les grands et les forts, Fier comme un homme Qui fait un somme, Je répondrais : « Passez, Messieurs, je dors !... » (Je dis cela pour les loups du dehors). On n'entendit plus rien dans la maison, Ni le rouet, ni l'égale chanson ; La mère ardente, Fine et prudente, Fit l'endormie auprès de la cloison, Et suspendit tout bruit dans la maison.

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    Prière de femme Mon saint amour ! Mon cher devoir ! Si Dieu m'accordait de te voir, Ton logis fût-il pauvre et noir, Trop tendre pour être peureuse, Emportant ma chaîne amoureuse, Sais-tu bien qui serait heureuse ? C'est moi. Pardonnant aux méchants, Vois-tu ! Les mille oiseaux des champs N'auraient mes ailes ni mes chants ! Pour te rapprendre le bonheur, Sans guide, sans haine, sans peur, J'irais m'abattre sur ton coeur, Ou mourir de joie à ta porte. Ah ! Si vers toi Dieu me remporte, Vivre ou mourir pour toi, qu'importe ? Mais non ! Rendue à ton amour, Vois-tu ! Je ne perdrais le jour Qu'après l'étreinte du retour. C'est un rêve ! Il en faut ainsi Pour traverser un long souci. C'est mon coeur qui bat : le voici, Il monte à toi comme une flamme ! Partage ce rêve, ô mon âme ! C'est une prière de femme, C'est mon souffle en ce triste lieu, C'est le ciel depuis notre adieu : Prends ! Car c'est ma croyance en Dieu !

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    Qu'en avez-vous fait Vous aviez mon coeur, Moi, j'avais le vôtre : Un coeur pour un coeur ; Bonheur pour bonheur ! Le vôtre est rendu, Je n'en ai plus d'autre, Le vôtre est rendu, Le mien est perdu ! La feuille et la fleur Et le fruit lui-même, La feuille et la fleur, L'encens, la couleur : Qu'en avez-vous fait, Mon maître suprême ? Qu'en avez-vous fait, De ce doux bienfait ? Comme un pauvre enfant Quitté par sa mère, Comme un pauvre enfant Que rien ne défend, Vous me laissez là, Dans ma vie amère ; Vous me laissez là, Et Dieu voit cela ! Savez-vous qu'un jour L'homme est seul au monde ? Savez-vous qu'un jour Il revoit l'amour ? Vous appellerez, Sans qu'on vous réponde ; Vous appellerez, Et vous songerez !... Vous viendrez rêvant Sonner à ma porte ; Ami comme avant, Vous viendrez rêvant. Et l'on vous dira : « Personne !... elle est morte. » On vous le dira ; Mais qui vous plaindra ?

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    Quand je pense à ma mère Ma mère est dans les cieux, les pauvres l’ont bénie ; Ma mère était partout la grâce et l’harmonie. Jusque sur ses pieds blancs, sa chevelure d’or Ruisselait comme l’eau, Dieu ! J’en tressaille encor ! Et quand on disait d’elle : « Allons voir la Madone », Un orgueil m’enlevait, que le ciel me pardonne ! Ce tendre orgueil d’enfant, ciel ! pardonnez-le nous : L’enfant était si bien dans ses chastes genoux ! C’est là que j’ai puisé la foi passionnée Dont sa famille errante est toute sillonnée. Mais jamais ma jeune âme en regardant ses yeux, Ses doux yeux même en pleurs, n’a pu croire qu’aux cieux. Et quand je rêve d’elle avec sa voix sonore, C’est au-dessus de nous que je l’entends encore. Oui, vainement ma mère avait peur de l’enfer, Ses doux yeux, ses yeux bleus n’étaient qu’un ciel ouvert Oui, Rubens eût choisi sa beauté savoureuse Pour montrer aux mortels la Vierge bienheureuse. Sa belle ombre qui passe à travers tous mes jours, Lorsque je vais tomber me relève toujours. Toujours entre le monde et ma tristesse amère, Pour m’aider à monter je vois monter ma mère ! Ah ! l’on ne revient pas de quelque horrible lieu. Et si tendre, et si mère, et si semblable à Dieu ! On ne vient que d’en haut si prompte et si charmante Apaiser son enfant dont l’âme se lamente. Et je voudrais lui rendre aussi l’enfant vermeil La suivant au jardin sous l’ombre et le soleil ; Ou, couchée à ses pieds, sage petite fille, La regardant filer pour l’heureuse famille. Je voudrais, tout un jour oubliant nos malheurs, La contempler vivante au milieu de ses fleurs ! Je voudrais, dans sa main qui travaille et qui donne, Pour ce pauvre qui passe aller puiser l’aumône. Non, Seigneur ! sa beauté, si touchante ici-bas, De votre paradis vous ne l’exilez pas ! Ce soutien des petits, cette grâce fervente Pour guider ses enfants si forte, si savante, Vous l’avez rappelée où vos meilleurs enfants Respirent à jamais de nos jours étouffants. Mais moi, je la voulais pour une longue vie Avec nous et par nous honorée et suivie, Comme un astre éternel qui luit sans s’égarer. Que des astres naissants suivent pour s’éclairer. Je voulais jour par jour, adorante et naïve, Vous contempler, Seigneur ! dans cette clarté vive… Elle a passé ! Depuis, mon sort tremble toujours Et je n’ai plus de mère où s’attachent mes jours.

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Quand le fil de ma vie Quand le fil de ma vie (hélas ! il tient à peine ) Tombera du fuseau qui le retient encor ; Quand ton nom, mêlé dans mon sort, Ne se nourrira plus de ma mourante haleine ; Quand une main fidèle aura senti ma main Se refroidir sans lui répondre ; Quand mon dernier espoir, qu'un souffle va confondre, Ne trouvera plus ton chemin, Prends mon deuil : un pavot, une feuille d'absinthe, Quelques lilas d'avril, dont j'aimai tant la fleur ; Durant tout un printemps qu'ils sèchent sur ton cœur, Je t'en prie : un printemps ! cette espérance est sainte ! J'ai souffert, et jamais d'importunes clameurs N'ont rappelé vers moi ton amitié distraite ; Va ! j'en veux à la mort qui sera moins discrète, Moi, je ne serai plus quand tu liras : « Je meurs. » Porte en mon souvenir un parfum de tendresse ; Si tout ne meurt en moi, j'irai le respirer. Sur l'arbre, où la colombe a caché son ivresse, Une feuille, au printemps, suffit pour l'attirer. S'ils viennent demander pourquoi ta fantaisie De cette couleur sombre attriste un temps d'amour, Dis que c'est par amour que ton cœur l'a choisie ; Dis-leur que l'amour est triste, ou le devient un jour. Que c'est un vœu d'enfance, une amitié première ; Oh ! dis-le sans froideur, car je t'écouterai ! Invente un doux symbole où je me cacherai : Cette ruse entre nous encor . . . c'est la dernière. Dis qu'un jour, dont l'aurore avait eu bien des pleurs, Tu trouvas sans défense une abeille endormie ; Qu'elle se laissa prendre et devint ton amie ; Qu'elle oublia sa route à te chercher des fleurs. Dis qu'elle oublia tout sur tes pas égarée, Contente de brûler dans l'air choisi par toi. Sous cette ressemblance avec pudeur livrée, Dis-leur, si tu le peux, ton empire sur moi. Dis que l'ayant blessée, innocemment peut-être, Pour te suivre elle fit des efforts superflus ; Et qu'un soir accourant, sûr de la voir paraître, Au milieu des parfums, tu ne la trouvas plus. Que ta voix, tendre alors, ne fut pas entendue ; Que tu sentis sa trame arrachée à tes jours ; Que tu pleuras sans honte une abeille perdue ; Car ce qui nous aima, nous le pleurons toujours. Qu'avant de renouer ta vie à d'autres chaînes, Tu détachas du sol où j'avais dû mourir Ces fleurs, et qu'à travers les plus brillantes scènes, De ton abeille encor le deuil vient t'attendrir. Ils riront : que t'importe ? Ah ! sans mélancolie, Reverras-tu des fleurs retourner la saison ? Leur miel, pour toi si doux, me devint un poison : Quand tu ne l'aimas plus, il fit mal à ma vie. Enfin, l'été s'incline, et tout va pâlissant : Je n'ai plus devant moi qu'un rayon solitaire, Beau comme un soleil pur sur un front innocent Là-bas . . . c'est ton regard : il retient à la terre !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Regret Des roses de Lormont la rose la plus belle, Georgina, près des flots nous souriait un soir : L'orage, dans la nuit, la toucha de son aile, Et l'Aurore passa triste, sans la revoir ! Pure comme une fleur, de sa fragile vie Elle n'a respiré que les plus beaux printemps. On la pleure, on lui porte envie : Elle aurait vu l'hiver ; c'est vivre trop de temps !

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Rêve intermittent d'une nuit triste Ô champs paternels hérissés de charmilles Où glissent le soir des flots de jeunes filles ! Ô frais pâturage où de limpides eaux Font bondir la chèvre et chanter les roseaux ! Ô terre natale ! à votre nom que j'aime, Mon âme s'en va toute hors d'elle-même ; Mon âme se prend à chanter sans effort ; À pleurer aussi, tant mon amour est fort ! J'ai vécu d'aimer, j'ai donc vécu de larmes ; Et voilà pourquoi mes pleurs eurent leurs charmes ; Voilà, mon pays, n'en ayant pu mourir, Pourquoi j'aime encore au risque de souffrir ; Voilà, mon berceau, ma colline enchantée Dont j'ai tant foulé la robe veloutée, Pourquoi je m'envole à vos bleus horizons, Rasant les flots d'or des pliantes moissons. La vache mugit sur votre pente douce, Tant elle a d'herbage et d'odorante mousse, Et comme au repos appelant le passant, Le suit d'un regard humide et caressant. Jamais les bergers pour leurs brebis errantes N'ont trouvé tant d'eau qu'à vos sources courantes. J'y rampai débile en mes plus jeunes mois, Et je devins rose au souffle de vos bois. Les bruns laboureurs m'asseyaient dans la plaine Où les blés nouveaux nourrissaient mon haleine. Albertine aussi, sœur des blancs papillons, Poursuivait les fleurs dans les mêmes sillons ; Car la liberté toute riante et mûre Est là, comme aux cieux, sans glaive, sans armure, Sans peur, sans audace et sans austérité, Disant : « Aimez-moi, je suis la liberté ! « Je suis le pardon qui dissout la colère, Et je donne à l'homme une voix juste et claire. « Je suis le grand souffle exhalé sur la croix Où j'ai dit : « Mon père ! on m'immole, et je crois ! » « Le bourreau m'étreint : je l'aime ! et l'aime encore, Car il est mon frère, ô père que j'adore ! « Mon frère aveuglé qui s'est jeté sur moi, Et que mon amour ramènera vers toi ! » Ô patrie absente ! ô fécondes campagnes, Où vinrent s'asseoir les ferventes Espagnes ! Antiques noyers, vrais maîtres de ces lieux, Qui versez tant d'ombre où dorment nos aïeux ! Échos tout vibrants de la voix de mon père Qui chantaient pour tous : « Espère ! espère ! espère ! » Ce chant apporté par des soldats pieux Ardents à planter tant de croix sous nos cieux, Tant de hauts clochers remplis d'airain sonore Dont les carillons les rappellent encore : Je vous enverrai ma vive et blonde enfant Qui rit quand elle a ses longs cheveux au vent. Parmi les enfants nés à votre mamelle, Vous n'en avez pas qui soit si charmant qu'elle ! Un vieillard a dit en regardant ses yeux : « Il faut que sa mère ait vu ce rêve aux cieux ! » En la soulevant par ses blanches aisselles J'ai cru bien souvent que j'y sentais des ailes ! Ce fruit de mon âme, à cultiver si doux, S'il faut le céder, ce ne sera qu'à vous ! Du lait qui vous vient d'une source divine Gonflez le cœur pur de cette frêle ondine. Le lait jaillissant d'un sol vierge et fleuri Lui paiera le mien qui fut triste et tari. Pour voiler son front qu'une flamme environne Ouvrez vos bluets en signe de couronne : Des pieds si petits n'écrasent pas les fleurs, Et son innocence a toutes leurs couleurs. Un soir, près de l'eau, des femmes l'ont bénie, Et mon cœur profond soupira d'harmonie. Dans ce cœur penché vers son jeune avenir Votre nom tinta, prophète souvenir, Et j'ai répondu de ma voix toute pleine Au souffle embaumé de votre errante haleine. Vers vos nids chanteurs laissez-la donc aller : L'enfant sait déjà qu'ils naissent pour voler. Déjà son esprit, prenant goût au silence, Monte où sans appui l'alouette s'élance, Et s'isole et nage au fond du lac d'azur Et puis redescend le gosier plein d'air pur. Que de l'oiseau gris l'hymne haute et pieuse Rende à tout jamais son âme harmonieuse ; Que vos ruisseaux clairs, dont les bruits m'ont parlé, Humectent sa voix d'un long rythme perlé ! Avant de gagner sa couche de fougère, Laissez-la courir, curieuse et légère, Au bois où la lune épanche ses lueurs Dans l'arbre qui tremble inondé de ses pleurs, Afin qu'en dormant sous vos images vertes Ses grâces d'enfant en soient toutes couvertes. Des rideaux mouvants la chaste profondeur Maintiendra l'air pur alentour de son cœur, Et, s'il n'est plus là, pour jouer avec elle, De jeune Albertine à sa trace fidèle, Vis-à-vis les fleurs qu'un rien fait tressaillir Elle ira danser, sans jamais les cueillir, Croyant que les fleurs ont aussi leurs familles Et savent pleurer comme les jeunes filles. Sans piquer son front, vos abeilles là-bas L'instruiront, rêveuse, à mesurer ses pas ; Car l'insecte armé d'une sourde cymbale Donne à la pensée une césure égale. Ainsi s'en ira, calme et libre et content, Ce filet d'eau vive au bonheur qui l'attend ; Et d'un chêne creux la Madone oubliée La regardera dans l'herbe agenouillée. Quand je la berçais, doux poids de mes genoux, Mon chant, mes baisers, tout lui parlait de vous ; Ô champs paternels, hérissés de charmilles Où glissent le soir des flots de jeunes filles. Que ma fille monte à vos flancs ronds et verts, Et soyez béni, doux point de l'Univers !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    @marcelineDesbordesValmore

    S'il l'avait su S'il avait su quelle âme il a blessée, Larmes du coeur, s'il avait pu vous voir, Ah ! si ce coeur, trop plein de sa pensée, De l'exprimer eût gardé le pouvoir, Changer ainsi n'eût pas été possible ; Fier de nourrir l'espoir qu'il a déçu : A tant d'amour il eût été sensible, S'il avait su. S'il avait su tout ce qu'on peut attendre D'une âme simple, ardente et sans détour, Il eût voulu la mienne pour l'entendre, Comme il l'inspire, il eût connu l'amour. Mes yeux baissés recelaient cette flamme ; Dans leur pudeur n'a-t-il rien aperçu ? Un tel secret valait toute son âme, S'il l'avait su. Si j'avais su, moi-même, à quel empire On s'abandonne en regardant ses yeux, Sans le chercher comme l'air qu'on respire, J'aurais porté mes jours sous d'autres cieux. Il est trop tard pour renouer ma vie, Ma vie était un doux espoir déçu. Diras-tu pas, toi qui me l'as ravie, Si j'avais su !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Tristesse Au docteur Veyne. Si je pouvais trouver un éternel sourire, Voile innocent d'un coeur qui s'ouvre et se déchire, Je l'étendrais toujours sur mes pleurs mal cachés Et qui tombent souvent par leur poids épanchés. Renfermée à jamais dans mon âme abattue, Je dirais : « Ce n'est rien » à tout ce qui me tue ; Et mon front orageux, sans nuage et sans pli, Du calme enfant qui dort peindrait l'heureux oubli. Dieu n'a pas fait pour nous ce mensonge adorable, Le sourire défaille à la plaie incurable : Cette grâce mêlée à la coupe de fiel, Dieu mourant l'épuisa pour l'emporter au ciel. Adieu, sourire ! Adieu jusque dans l'autre vie, Si l'âme, du passé n'y peut être suivie ! Mais si de la mémoire on ne doit pas guérir, À quoi sert, ô mon âme, à quoi sert de mourir ?

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Un présage J'ai vu dans l'air passer deux ailes blanches : Est-ce pour moi que ce présage a lui ? J'entends chanter tout un nid dans les branches : Trop de bonheur me menace aujourd'hui ! Pour le braver je suis trop faible encore. Arrêtez-vous, ambassadeurs des cieux ! L'épi fléchit, que trop de soleil dore : Bonheur, bonheur, ne venez pas encore ; Éclairez-moi, ne brûlez pas mes yeux ! Tournée au nord une cage est si sombre ! Dieu l'ouvre-t-il aux plaintes de l'oiseau, L'aile incertaine, avant de quitter l'ombre, Hésite et plane au-dessus du réseau. La liberté cause un brillant vertige, L'anneau tombé gêne encor pour courir. Survivra-t-on si ce n'est qu'un prestige ? L'âme recule à l'aspect du prodige : Fût-ce de joie, on a peur de mourir ! Mais ce bouquet apparu sur ma porte Dit-il assez ce que j'entends tout bas ? Dernier rayon d'une âme presque morte, Premier amour, vous ne mourez donc pas ? Ces fleurs toujours m'annonçaient sa présence, C'était son nom quand il allait venir. Comme on s'aimait dans ce temps d'innocence ! Comme un rameau rouvre toute l'absence ! Que de parfums sortent du souvenir ! Je ne sais pas d'où souffle l'espérance, Mais je l'entends rire au fond de mes pleurs. Dieu ! Qu'elle est fraîche où brûlait la souffrance ! Que son haleine étanche de douleurs ! Passante ailée au coin du toit blottie, Y rattachant ses fils longs et dorés, Grâce à son vol, ma force est avertie : Bonheur ! Bonheur ! Je ne suis pas sortie ; J'attends le ciel ; c'est vous, bonheur : entrez !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    @marcelineDesbordesValmore

    Une âme Lasse de douleur, D'espoir obsédée, D'une fraîche idée, D'un amour en fleur, On dirait qu'une âme, M'embrassant toujours, De ciel et de flamme Me refait des jours ! Dans ton souvenir, Toi qui me recèles, As-tu pris des ailes Devant l'avenir ? Car je sens qu'une âme, M'embrassant toujours, De ciel et de flamme Me refait des jours ! N'es-tu pas dans l'air, Quand l'air me caresse : Ou quand il m'oppresse, Sous l'ardent éclair ? Car je sens qu'une âme, M'embrassant toujours, De ciel et de flamme Me refait des jours !

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