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Marceline Desbordes-Valmore

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Marceline Desbordes-Valmore, née le 20 juin 1786 à Douai et morte le 23 juillet 1859 à Paris, est une poétesse française.

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Poésies

85

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    Inès Je ne dis rien de toi, toi, la plus enfermée, Toi, la plus douloureuse, et non la moins aimée ! Toi, rentrée en mon sein ! je ne dis rien de toi Qui soufres, qui te plains, et qui meurs avec moi ! Le sais-tu maintenant, ô jalouse adorée, Ce que je te vouais de tendresse ignorée ? Connais-tu maintenant, me l'ayant emporté, Mon coeur qui bat si triste et pleure à ton côté ?

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    L'arbrisseau La tristesse est rêveuse, et je rêve souvent ; La nature m'y porte, on la trompe avec peine : Je rêve au bruit de l'eau qui se promène, Au murmure du saule agité par le vent. J'écoute : un souvenir répond à ma tristesse ; Un autre souvenir s'éveille dans mon cœur : Chaque objet me pénètre, et répand sa couleur Sur le sentiment qui m'oppresse. Ainsi le nuage s'enfuit, Pressé par un autre nuage : Ainsi le flot fuit le rivage, Cédant au flot qui le poursuit. J'ai vu languir, au fond de la vallée, Un arbrisseau qu'oubliait le bonheur ; L'aurore se levait sans éclairer sa fleur, Et pour lui la nature était sombre et voilée. Ses printemps ignorés s'écoulaient dans la nuit ; L'amour jamais d'une fraîche guirlande À ses rameaux n'avait laissé l'offrande : Il fait froid aux lieux qu'Amour fuit. L'ombre humide éteignait sa force languissante ; Son front pour s'élever faisait un vain effort ; Un éternel hiver, une eau triste et dormante Jusque dans sa racine allaient porter la mort. « Hélas ! faut-il mourir sans connaître la vie ! Sans avoir vu des cieux briller les doux flambeaux ! Je n'atteindrai jamais de ces arbres si beaux La couronne verte et fleurie ! Ils dominent au loin sur les champs d'alentour : On dit que le soleil dore leur beau feuillage ; Et moi, sous leur impénétrable ombrage, Je devine à peine le jour ! Vallon où je me meurs, votre triste influence A préparé ma chute auprès de ma naissance. Bientôt, hélas ! je ne dois plus gémir ! Déjà ma feuille a cessé de frémir... Je meurs, je meurs. » Ce douloureux murmure Toucha le dieu protecteur du vallon. C'était le temps où le noir Aquilon Laisse, en fuyant, respirer la nature. « Non, dit le dieu : qu'un souffle de chaleur Pénètre au sein de ta tige glacée. Ta vie heureuse est enfin commencée ; Relève-toi, j'ai ranimé ta fleur. Je te consacre aux nymphes des bocages ; À mes lauriers tes rameaux vont s'unir, Et j'irai quelque jour sous leurs jeunes ombrages Chercher un souvenir. » L'arbrisseau, faible encor, tressaillit d'espérance ; Dans le pressentiment il goûta l'existence ; Comme l'aveugle-né, saisi d'un doux transport, Voit fuir sa longue nuit, image de la mort, Quand une main divine entr'ouvre sa paupière, Et conduit à son âme un rayon de lumière : L'air qu'il respire alors est un bienfait nouveau ; Il est plus pur : il vient d'un ciel si beau !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    L'esclave et l'oiseau Ouvre ton aile au vent, mon beau ramier sauvage, Laisse à mes doigts brisés ton anneau d'esclavage ! Tu n'as que trop pleuré ton élément, l'amour ; Sois heureux comme lui : sauve-toi sans retour ! Que tu montes la nue, ou que tu rases l'onde, Souviens-toi de l'esclave en traversant le monde : L'esclave t'affranchit pour te rendre à l'amour ; Quitte-moi comme lui : sauve-toi sans retour ! Va retrouver dans l'air la volupté de vivre ! Va boire les baisers de Dieu, qui te délivre ! Ruisselant de soleil et plongé dans l'amour, Va-t’en ! Va-t’en ! Va-t’en ! Sauve-toi sans retour ! Moi, je garde l'anneau ; je suis l'oiseau sans ailes. Les tiennes vont aux cieux ; mon âme est devant elles. Va ! Je les sentirai frissonner dans l'amour ! Mon ramier, sois béni ! Sauve-toi sans retour ! Va demander pardon pour les faiseurs de chaînes ; En fuyant les bourreaux, laisse tomber les haines. Va plus haut que la mort, emporté dans l'amour ; Sois clément comme lui... sauve-toi sans retour !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    @marcelineDesbordesValmore

    Allez en paix Allez en paix, mon cher tourment, Vous m'avez assez alarmée, Assez émue, assez charmée... Allez au loin, mon cher tourment, Hélas ! mon invisible aimant ! Votre nom seul suffira bien Pour me retenir asservie ; Il est alentour de ma vie Roulé comme un ardent lien : Ce nom vous remplacera bien. Ah ! je crois que sans le savoir J'ai fait un malheur sur la terre ; Et vous, mon juge involontaire, Vous êtes donc venu me voir Pour me punir, sans le savoir ? D'abord ce fut musique et feu, Rires d'enfants, danses rêvées ; Puis les larmes sont arrivées Avec les peurs, les nuits de feu... Adieu danses, musique et jeu ! Sauvez-vous par le beau chemin Où plane l'hirondelle heureuse : C'est la poésie amoureuse : Pour ne pas la perdre en chemin De mon coeur ôtez votre main. Dans votre prière tout bas, Le soir, laissez entrer mes larmes ; Contre vous elles n'ont point d'armes. Dans vos discours n'en parlez pas ! Devant Dieu pensez-y tout bas.

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    Aux trois aimés De vous gronder je n'ai plus le courage, Enfants ! ma voix s'enferme trop souvent. Vous grandissez, impatients d'orage ; Votre aile s'ouvre, émue au moindre vent. Affermissez votre raison qui chante ; Veillez sur vous comme a fait mon amour ; On peut gronder sans être bien méchante : Embrassez-moi, grondez à votre tour. Vous n'êtes plus la sauvage couvée, Assaillant l'air d'un tumulte innocent ; Tribu sans art, au désert préservée, Bornant vos voeux à mon zèle incessant : L'esprit vous gagne, ô ma rêveuse école, Quand il fermente, il étourdit l'amour. Vous adorez le droit de la parole : Anges, parlez, grondez à votre tour. Je vous fis trois pour former une digue Contre les flots qui vont vous assaillir : L'un vigilant, l'un rêveur, l'un prodigue, Croissez unis pour ne jamais faillir, Mes trois échos ! l'un à l'autre, à l'oreille, Redites-vous les cris de mon amour ; Si l'un s'endort, que l'autre le réveille ; Embrassez-le, grondez à votre tour ! Je demandais trop à vos jeunes âmes ; Tant de soleil éblouit le printemps ! Les fleurs, les fruits, l'ombre mêlée aux flammes, La raison mûre et les joyeux instants, Je voulais tout, impatiente mère, Le ciel en bas, rêve de tout amour ; Et tout amour couve une larme amère : Punissez-moi, grondez à votre tour.

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Amour, divin rôdeur Amour, divin rôdeur, glissant entre les âmes, Sans te voir de mes yeux, je reconnais tes flammes. Inquiets des lueurs qui brûlent dans les airs, Tous les regards errants sont pleins de tes éclairs... C'est lui ! Sauve qui peut ! Voici venir les larmes !... Ce n'est pas tout d'aimer, l'amour porte des armes. C'est le roi, c'est le maître, et, pour le désarmer, Il faut plaire à l'Amour : ce n'est pas tout d'aimer !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Hiver Non, ce n’est pas l’été, dans le jardin qui brille, Où tu t’aimes de vivre, où tu ris, coeur d’enfant ! Où tu vas demander à quelque jeune fille, Son bouquet frais comme elle et que rien ne défend. Ce n’est pas aux feux blancs de l’aube qui t’éveille, Qui rouvre à ta pensée un lumineux chemin, Quand tu crois, aux parfums retrouvés de la veille, Saisir déjà l’objet qui t’a dit :  » A demain ! «  Non ! ce n’est pas le jour, sous le soleil d’où tombent Les roses, les senteurs, les splendides clartés, Les terrestres amours qui naissent et succombent, Que tu dois me rêver pleurante à tes côtés : C’est l’hiver, c’est le soir, près d’un feu dont la flamme Eclaire le passé dans le fond de ton âme. Au milieu du sommeil qui plane autour de toi, Une forme s’élève ; elle est pâle ; c’est moi ; C’est moi qui viens poser mon nom sur ta pensée, Sur ton coeur étonné de me revoir encor ; Triste, comme on est triste, a-t-on dit, dans la mort, A se voir poursuivi par quelque âme blessée, Vous chuchotant tout bas ce qu’elle a dû souffrir, Qui passe et dit :  » C’est vous qui m’avez fait mourir ! « 

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    Au livre de Léopardi Il est de longs soupirs qui traversent les âges Pour apprendre l'amour aux âmes les plus sages. Ô sages ! De si loin que ces soupirs viendront, Leurs brûlantes douceurs un jour vous troubleront. Et s'il vous faut garder parmi vos solitudes Le calme qui préside aux sévères études, Ne risquez pas vos yeux sur les tendres éclairs De l'orage éternel enfermé dans ces vers, Dans ces chants, dans ces cris, dans ces plaintes voilées, Tocsins toujours vibrant de douleurs envolées. Oh ! N'allez pas tenter, d'un courage hardi, Tout cet amour qui pleure avec Léopardi ! Léopardi ! Doux Christ oublié de son père, Altéré de la mort sans le ciel qu'elle espère, Qu'elle ouvre d'une clé pendue à tout berceau, Levant de l'avenir l'insoulevable sceau. Ennemi de lui seul ! Aimer, et ne pas croire ! Sentir l'eau sur sa lèvre, et ne pas l'oser boire ! Ne pas respirer Dieu dans l'âme d'une fleur ! Ne pas consoler l'ange attristé dans son coeur ! Ce que l'ange a souffert chez l'homme aveugle et tendre, Ce qu'ils ont dit entre eux sans venir à s'entendre, Ce qu'ils ont l'un par l'autre enduré de combats, Sages qui voulez vivre, oh ! Ne l'apprenez pas ! Oh ! La mort ! Ce sera le vrai réveil du songe ! Liberté ! Ce sera ton règne sans mensonge ! Le grand dévoilement des âmes et du jour ! Ce sera Dieu lui-même... oh ! Ce sera l'amour !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Au livre des consolations Quand je touche rêveuse à ces feuilles sonores D'où montent les parfums des divines amphores, Prise par tout mon corps d'un long tressaillement, Je m'incline, et j'écoute avec saisissement. Ô fièvre poétique ! ô sainte maladie ! Ô jeunesse éternelle ! ô vaste mélodie ! Voix limpide et profonde ! Invisible instrument ! Nid d'abeille enfermé dans un livre charmant ! Trésor tombé des mains du meilleur de mes frères ! Doux Memnon ! Chaste ami de mes tendres misères, Chantez, nourrissez-moi d'impérissable miel ; Car je suis indigente à me nourrir moi-même ! Source fraîche, ouvrez-vous à ma douleur suprême Et m'aidez, par ce monde, à retrouver mon ciel !

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    Aveu d'une femme Savez-vous pourquoi, madame, Je refusais de vous voir ? J'aime ! Et je sens qu'une femme Des femmes craint le pouvoir. Le vôtre est tout dans vos charmes, Qu'il faut, par force, adorer. L'inquiétude a des larmes : Je ne voulais pas pleurer. Quelque part que je me trouve, Mon seul ami va venir ; Je vis de ce qu'il éprouve, J'en fais tout mon avenir. Se souvient-on d'humbles flammes Quand on voit vos yeux brûler ? Ils font trembler bien des âmes : Je ne voulais pas trembler. Dans cette foule asservie, Dont vous respirez l'encens, Où j'aurais senti ma vie S'en aller à vos accents, Celui qui me rend peureuse, Moins tendre, sans repentir, M'eût dit : « N'es-tu plus heureuse ? » Je ne voulais pas mentir. Dans l'éclat de vos conquêtes Si votre coeur s'est donné, Triste et fier au sein des fêtes, N'a-t-il jamais frissonné ? La plus tendre, ou la plus belle, Aiment-elles sans souffrir ? On meurt pour un infidèle : Je ne voulais pas mourir.

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    À celles qui pleurent Vous surtout que je plains si vous n'êtes chéries, Vous surtout qui souffrez, je vous prends pour mes soeurs : C'est à vous qu'elles vont, mes lentes rêveries, Et de mes pleurs chantés les amères douceurs. Prisonnière en ce livre une âme est contenue. Ouvrez, lisez : comptez les jours que j'ai soufferts. Pleureuses de ce monde où je passe inconnue, Rêvez sur cette cendre et trempez-y vos fers. Chantez ! Un chant de femme attendrit la souffrance. Aimez ! Plus que l'amour la haine fait souffrir. Donnez ! La charité relève l'espérance : Tant que l'on peut donner on ne veut pas mourir ! Si vous n'avez le temps d'écrire aussi vos larmes, Laissez-les de vos yeux descendre sur ces vers. Absoudre, c'est prier ; prier, ce sont nos armes. Absolvez de mon sort les feuillets entr'ouverts ! Pour livrer sa pensée au vent de la parole, S'il faut avoir perdu quelque peu sa raison, Qui donne son secret est plus tendre que folle : Méprise-t-on l'oiseau qui répand sa chanson ?

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    À l'amour Reprends de ce bouquet les trompeuses couleurs, Ces lettres qui font mon supplice, Ce portrait qui fut ton complice ; Il te ressemble, il rit, tout baigné de mes pleurs. Je te rends ce trésor funeste, Ce froid témoin de mon affreux ennui. Ton souvenir brûlant, que je déteste, Sera bientôt froid comme lui. Oh ! Reprends tout. Si ma main tremble encore, C'est que j'ai cru te voir sous ces traits que j'abhorre. Oui, j'ai cru rencontrer le regard d'un trompeur ; Ce fantôme a troublé mon courage timide. Ciel ! On peut donc mourir à l'aspect d'un perfide, Si son ombre fait tant de peur ! Comme ces feux errants dont le reflet égare, La flamme de ses yeux a passé devant moi ; Je rougis d'oublier qu'enfin tout nous sépare ; Mais je n'en rougis que pour toi. Que mes froids sentiments s'expriment avec peine ! Amour... que je te hais de m'apprendre la haine ! Eloigne-toi, reprends ces trompeuses couleurs, Ces lettres, qui font mon supplice, Ce portrait, qui fut ton complice ; Il te ressemble, il rit, tout baigné de mes pleurs ! Cache au moins ma colère au cruel qui t'envoie, Dis que j'ai tout brisé, sans larmes, sans efforts ; En lui peignant mes douloureux transports, Tu lui donnerais trop de joie. Reprends aussi, reprends les écrits dangereux, Où, cachant sous des fleurs son premier artifice, Il voulut essayer sa cruauté novice Sur un coeur simple et malheureux. Quand tu voudras encore égarer l'innocence, Quand tu voudras voir brûler et languir, Quand tu voudras faire aimer et mourir, N'emprunte pas d'autre éloquence. L'art de séduire est là, comme il est dans son coeur ! Va ! Tu n'as plus besoin d'étude. Sois léger par penchant, ingrat par habitude, Donne la fièvre, amour, et garde ta froideur. Ne change rien aux aveux pleins de charmes Dont la magie entraîne au désespoir : Tu peux de chaque mot calculer le pouvoir, Et choisir ceux encore imprégnés de mes larmes... Il n'ose me répondre, il s'envole... il est loin. Puisse-t-il d'un ingrat éterniser l'absence ! Il faudrait par fierté sourire en sa présence : J'aime mieux souffrir sans témoin. Il ne reviendra plus, il sait que je l'abhorre ; Je l'ai dit à l'amour, qui déjà s'est enfui. S'il osait revenir, je le dirais encore : Mais on approche, on parle... hélas ! Ce n'est pas lui !

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    À la poésie Ô douce Poésie ! Couvre de quelques fleurs La triste fantaisie Qui fait couler mes pleurs ; Trompe mon âme tendre Que l'on blessa toujours : Je ne veux plus attendre Mes plaisirs des amours. Donne aux vers de ma lyre Une aimable couleur, Ta grâce à mon délire, Ton charme à ma douleur. Que le nuage sombre Qui voile mes destins, S'échappe, comme une ombre, À tes accents divins. Sois toujours attentive À mes chants douloureux ; D'une pudeur craintive Enveloppe mes vœux ; Cache l'erreur brûlante Qui trouble mon bonheur : Mais, ô Dieu ! qu'elle est lente À sortir de mon cœur !

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    À ma sœur Cécile Cache-les dans ton cœur, toi dont le cœur pardonne, Ces bouquets imprudents qui fleurissaient en moi ; C'est toute une âme en fleur qui s'exhale vers toi ; Aux autres, je l'entr'ouvre : à toi, je te la donne.

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    À Rouen, rue Ancrière Je n'ai vu qu'un regard de cette belle morte À travers le volet qui touche à votre porte, Ma soeur, et sur la vitre où passa ce regard, Ce fut l'adieu d'un ange obtenu par hasard. Et dans la rue encore on dirait, quand je passe, Que l'adieu reparaît à la claire surface. Mais il est un miroir empreint plus tristement De l'image fuyante et visible un moment : Ce miroir, c'est mon âme où, portrait plein de larmes, Revit la belle morte avec ses jeunes charmes.

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    Âme et jeunesse Puisque de l'enfance envolée Le rêve blanc, Comme l'oiseau dans la vallée, Fuit d'un élan ; Puisque mon auteur adorable Me fait errer Sur la terre où rien n'est durable Que d'espérer ; À moi jeunesse, abeille blonde Aux ailes d'or ! Prenez une âme, et par le monde, Prenons l'essor ; Avançons, l'une emportant l'autre, Lumière et fleur, Vous sur ma foi, moi sur la vôtre, Vers le bonheur ! Vous êtes, belle enfant, ma robe, Perles et fil, Le fin voile où je me dérobe Dans mon exil. Comme la mésange s'appuie Au vert roseau, Vous êtes le soutien qui plie ; Je suis l'oiseau ! Bouquets défaits, tête penchée, Du soir au jour, Jeunesse ! On vous dirait fâchée Contre l'amour. L'amour luit d'orage en orage ; Il faut souvent Pour l'aborder bien du courage Contre le vent ! L'amour c'est Dieu, jeunesse aimée ! Oh ! N'allez pas, Pour trouver sa trace enflammée, Chercher en bas : En bas tout se corrompt, tout tombe, Roses et miel ; Les couronnes vont à la tombe, L'amour au ciel ! Dans peu, bien peu, j'aurai beau faire : Chemin courant, Nous prendrons un chemin contraire, En nous pleurant. Vous habillerez une autre âme Qui descendra, Et toujours l'éternelle flamme Vous nourrira ! Vous irez où va chanter l'heure, Volant toujours ; Vous irez où va l'eau qui pleure, Où vont les jours ; Jeunesse ! Vous irez dansante À qui rira, Quand la vieillesse pâlissante M'enfermera !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Cantique des Mères Reine pieuse aux flancs de mère, Ecoutez la supplique amère Des veuves aux rares deniers Dont les fils sont vos prisonniers : Si vous voulez que Dieu vous aime Et pardonne au geôlier lui-même, Priez d'un salutaire effroi Pour tous les prisonniers du roi ! On dit que l'on a vu des larmes Dans vos regards doux et sans armes ; Que Dieu fasse tomber ces pleurs. Sur un front gros de nos malheurs. Soulagez la terre en démence ; Faites-y couler la clémence ; Et priez d'un céleste effroi Pour tous les prisonniers du roi ! Car ce sont vos enfants, madame, Adoptés au fond de votre âme, Quand ils se sont, libres encor, Rangés sous votre rameau d'or ; Rappelez aux royales haines Ce qu'ils font un jour de leurs chaînes ; Et priez d un prudent effroi Pour tous les prisonniers du roi ! Ne sentez-vous pas vos entrailles Frémir des fraîches funérailles Dont nos pavés portent le deuil ? Il est déjà grand le cercueil ! Personne n'a tué vos filles ; Rendez-nous d'entières familles : Priez d'un maternel effroi Pour tous les prisonniers du roi ! Comme Esmer s'est agenouillée Et saintement humiliée Entre le peuple et le bourreau, Rappelez le glaive au fourreau ; Vos soldats vont la tête basse. Le sang est lourd, la haine lasse : Priez d'un courageux effroi Pour tous les prisonniers du roi ! Ne souffrez pas que vos bocages Se changent en lugubres cages ; Tout travail d'homme est incomplet ; C'est en vain qu'on tend le filet, Devant ceux qui gardent leurs ailes. Pour qu'un jour les vôtres soient belles, Priez d'un angélique effroi Pour tous les prisonniers du roi ! Madame ! les geôles sont pleines ; L'air y manque pour tant d'haleines ; Nos enfants n'en sortent que morts ! Où commence donc le remords ? S'il est plus beau que l'innocence, Qu'il soit en aide à la puissance, Et priez d'un ardent effroi Pour tous les prisonniers du roi ! C'est la faim, croyez-en nos larmes, Qui, fiévreuse, aiguisa leurs armes. Vous ne comprenez pas la faim : Elle tue, on s'insurge enfin ! Ô vous ! dont le lait coule encore. Notre sein tari vous implore : Priez d'un charitable effroi Pour tous les prisonniers du roi ! Voyez comme la Providence Confond l'oppressive imprudence ; Comme elle ouvre avec ses flambeaux, Les bastilles et les tombeaux ; La liberté, c'est son haleine Qui d'un rocher fait une plaine : Priez d'un prophétique effroi Pour tous les prisonniers du roi ! Quand nos cris rallument la guerre, Cœur sans pitié n'en trouve guère ; L'homme qui n'a rien pardonné ; Se voit par l'homme abandonné ; De noms sanglants, dans l'autre vie, Sa terreur s'en va poursuivie ; Priez d'un innocent effroi Pour tous les prisonniers du roi ! Reine ! qui dites vos prières, Femme ! dont les chastes paupières Savent lire au livre de Dieu ; Par les maux qu'il lit en ce lieu. Par la croix qui saigne et pardonne, Par le haut pouvoir qu'il vous donne : Reine ! priez d'un humble effroi Pour tous les prisonniers du roi ! Avant la couronne qui change, Dieu grava sur votre front d'ange, Comme un impérissable don : "Amour ! amour ! pardon ! pardon !" Colombe envoyée à l'orage, Soufflez ces mots dans leur courage : Et priez de tout notre effroi, Pour tous les prisonniers du roi. Redoublez vos divins exemples, Madame ! le plus beau des temples. C'est le cœur du peuple ; entrez-y ! Le roi des rois l'a bien choisi. Vous ! qu'on aimait comme sa mère, Pesez notre supplique amère. Et priez d'un sublime effroi Pour tous les prisonniers du roi ! Lyon, 1834.

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    Cigale « De l'ardente cigale J'eus le destin, Sa récolte frugale Fut mon festin. Mouillant mon seigle à peine D'un peu de lait, J'ai glané graine à graine Mon chapelet. « J'ai chanté comme j'aime Rire et douleurs ; L'oiseau des bois lui-même Chante des pleurs ; Et la sonore flamme, Symbole errant, Prouve bien que toute âme Brûle en pleurant. « Puisque Amour vit de charmes Et de souci, J'ai donc vécu de larmes, De joie aussi, À présent, que m'importe ! Faite à souffrir, Devant, pour être morte, Si peu mourir. » La chanteuse penchée Cherchait encor De la moisson fauchée Quelque épi d'or, Quand l'autre moissonneuse, Forte en tous lieux, Emporta la glaneuse Chanter aux cieux.

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Croyance Souvent il m'apparut sous la forme d'un ange Dont les ailes s'ouvraient, Remontant de la terre au ciel où rien ne change ; Et j'ai vu s'abaisser, pleins d'une force étrange, Ses bras qui m'attiraient. Je montais. Je sentais de ses plumes aimées L'attrayante chaleur ; Nous nous parlions de l'âme et nos âmes charmées, Comme le souffle uni de deux fleurs embaumées, N'étaient plus qu'une fleur. Et je tremblerai moins pour sortir de la vie : Il saura le chemin. J'en serai, de bien près, devancée ou suivie ; Puis, entre Dieu qui juge et ma crainte éblouie, Il étendra sa main. Ce noeud, tissu par nous dans un ardent mystère Dont j'ai pris tout l'effroi, Il dira que c'est lui, si la peur me fait taire ; Et s'il brûla son vol aux flammes de la terre, Je dirai que c'est moi ! Son souffle lissera mes ailes sans poussière Pour les ouvrir à Dieu, Et nous l'attendrirons de la même prière ; Car, c'est l'éternité qu'il nous faut tout entière : On n'y dit plus : « Adieu ! »

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Dieu pleure avec les innocents Il fallait la laisser, solitaire et pieuse, S'abreuver de prière et d'indigentes fleurs : Si peu lui semblait tout ; misère harmonieuse, Sédentaire à l'église et bornée à ses pleurs. Il fallait la laisser au long travail penchée, Du rideau d'un vieux mur bornant son horizon : Le ciel la regardait sous ses cheveux penchée, Et quelque doux cantique apaisait sa raison. Ce qu'elle avait perdu, qui pouvait le lui rendre ? Aux enfants orphelins on ne rend pas les morts ; Mais seule, jour par jour, elle venait d'apprendre Qu'un goût divin se mêle aux douleurs sans remords. Il fallait lui laisser Dieu pleurant avec elle ; N'en doutez pas, « Dieu pleurt avec les innocents. » Et vous l'avez volée à cet ami fidèle, Et vous avez versé la terre sur ses sens. Vous avez dévasté la belle âme ingénue ; Elle sait aujourd'hui la chute de l'orgueil. Dieu vous demandera ce qu'elle est devenue : Pour un ange tombé tout le ciel est en deuil. Ah ! Pour l'avoir tuée en mourrez-vous moins vite ? Le tombeau, qui prend tout, vous fait-il moins d'effroi ? Il prend tout ! Comme une ombre affligée ou maudite, Vous quitterez la terre, en fussiez-vous le roi. Cherchez : elle est peut-être un peu vivante encore ; Épousez dans la mort son amer abandon, Sanctifiez à deux votre nom qu'elle adore, Et montez l'un par l'autre au céleste pardon !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Dormeuse Si l'enfant sommeille, Il verra l'abeille, Quand elle aura fait son miel, Danser entre terre et ciel. Si l'enfant repose, Un ange tout rose, Que la nuit seule on peut voir, Viendra lui dire : « Bonsoir. » Si l'enfant est sage, Sur son doux visage La vierge se penchera, Et longtemps lui parlera. Si mon enfant m'aime, Dieu dira lui-même : J'aime cet enfant qui dort ; Qu'on lui porte un rêve d'or. Fermez ses paupières, Et sur ses prières, De mes jardins pleins de fleurs, Faites glisser les couleurs. Ourlez-lui des langes, Avec vos doigts d'anges, Et laissez sur son chevet Pleuvoir votre blanc duvet. Mettez-lui des ailes Comme aux tourterelle, Pour venir dans mon soleil Danser jusqu'à son réveil ! Qu'il fasse un voyage, Aux bras d'un nuage, Et laissez-le, s'il lui plaît, Boire à mes ruisseaux de lait ! Donnez-lui la chambre De perles et d'ambre. Et qu'il partage en dormant Nos gâteaux de diamant ! Brodez-lui des voiles, Avec mes étoiles, Pour qu'il navigue en bateau Sur mon lac d'azur et d'eau ! Que la lune éclaire L'eau pour lui plus claire, Et qu'il prenne au lac changeant Mes plus fins poissons d'argent ! Mais je veux qu'il dorme, Et qu'il se conforme Au silence des oiseaux, Dans leurs maisons de roseaux ! Car si l'enfant pleure, On entendra l'heure Tinter partout qu'un enfant A fait ce que Dieu défend ! L'écho de la rue, Au bruit accourue, Quand l'heure aura soupiré, Dira : « L'enfant a pleuré ! » Et sa tendre mère, Dans sa nuit amère, Pour son ingrat nourrisson Ne saura plus de chanson ! S'il brame, s'il crie, Par l'aube en furie Ce cher agneau révolté Sera peut-être emporté ! Un si petit être, Par le toit, peut-être, Tout en criant, s'en ira, Et jamais ne reviendra ! Qu'il rôde en ce monde, Sans qu'on lui réponde, Jamais l'enfant que je dis Ne verra mon paradis ! Oui ! mais s'il est sage, Sur son doux visage La vierge se penchera Et longtemps lui parlera !

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    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

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    Dors L'orage de tes jours a passé sur ma vie ; J'ai plié sous ton sort, j'ai pleuré de tes pleurs ; Où ton âme a monté mon âme l'a suivie ; Pour aider tes chagrins, j'en ai fait mes douleurs. Mais, que peut l'amitié ? l'amour prend toute une âme ! Je n'ai rien obtenu ; rien changé ; rien guéri : L'onde ne verdit plus ce qu'a séché la flamme, Et le cœur poignardé reste froid et meurtri. Moi, je ne suis pas morte : allons ! moi, j'aime encore ; J'écarte devant toi les ombres du chemin : Comme un pâle reflet descendu de l'aurore, Moi, j'éclaire tes yeux ; moi, j'échauffe ta main. Le malade assoupi ne sent pas de la brise L'haleine ravivante étancher ses sueurs ; Mais un songe a fléchi la fièvre qui le brise ; Dors ! ma vie est le songe où Dieu met ses lueurs. Comme un ange accablé qui n'étend plus ses ailes, Enferme ses rayons dans sa blanche beauté, Cache ton auréole aux vives étincelles : Moi je suis l'humble lampe émue à ton côté.

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    Dors ma Mère Ô ma vie, Sans envie, J'ai vu le palais du roi ; Ma chaumière M'est plus chère, Quand j'y suis seule avec toi. Au village, Le jeune âge N'est heureux que par l'Amour ; Fuis la ville ; Trop facile, Tu m'oublierais à la cour. D'une reine Souveraine L'empire a-t-il plus d'appas ? Ton image Est l'image Qui devance ou suit mes pas. Reviens vite ! Tout m'agite : Eh quoi ! je suis seule encor ! Viens, mon âme, De ma flamme Partager le doux transport. L'heure sonne, Je frissonne... Voici l'instant du retour. Moins sévère, Dors, ma mère, Et laisse veiller l'Amour.

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    @marcelineDesbordesValmore

    Détachement Il est des maux sans nom, dont la morne amertume Change en affreuses nuits les jours qu'elle consume. Se plaindre est impossible ; on ne sait plus parler ; Les pleurs même du cœur refusent de couler. On ne se souvient pas, perdu dans le naufrage, De quel astre inclément s'est échappé l'orage. Qu'importe ? Le malheur s'est étendu partout ; Le passé n'est qu'une ombre, et l'attente un dégoût. C'est quand on a perdu tout appui de soi-même ; C'est quand on n'aime plus, que plus rien ne nous aime ; C'est quand on sent mourir son regard attaché Sur un bonheur lointain qu'on a longtemps cherché, Créé pour nous peut-être ! et qu'indigne d'atteindre, On voit comme un rayon trembler, fuir ... et s'éteindre.

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    @marcelineDesbordesValmore

    Jamais adieu Ne t'en va pas, reste au rivage ; L'amour le veut, crois-en l'amour. La mort sépare tout un jour : Tu fais comme elle ; ah ! quel courage ! Vivre et mourir au même lieu, Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! » Quitter l'amour pour l'opulence ! Que faire seul avec de l'or ? Si tu reviens, vivrai-je encor ? Entendras-tu dans mon silence ? Vivre et mourir au même lieu, Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! » Leur diras-tu : « Je suis fidèle ! » Ils répondront : « Cris superflus, Elle repose, et n'entend plus. Le ciel du moins eut pitié d'elle ! » Vivre et mourir au même lieu, Dire : « Au revoir ! », jamais : « Adieu ! »

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    @marcelineDesbordesValmore

    Jeune fille À Mademoiselle Zoé Dessaix. Pour que tu sois de Dieu l'aimée, La plante toujours parfumée, Et colombe au vol triomphant Nommée, Garde la foi qui te défend, Enfant ! Fleur entre le ciel et la terre, Que ton doux règne solitaire Ne soit troublé d'aucun tourment Austère ! Que tes beaux jours soient un moment Charmant ! Que ton sourire écoute l'heure ! N'apprends jamais celle où l'on pleure ! Et quand l'astre apaisé du soir T'effleure, Que ton Dieu t'y laisse entrevoir L' espoir !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    @marcelineDesbordesValmore

    La ronce Pour me plaindre ou m’aimer je ne cherche personne ; J’ai planté l’arbre amer dont la sève empoisonne. Je savais, je devais savoir quel fruit affreux Naît d’une ronce aride au piquant douloureux. Je saigne. Je me tais. Je regarde sans larmes Des yeux pour qui mes pleurs auraient de si doux charmes.

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    @marcelineDesbordesValmore

    La voix d'un ami Si tu n'as pas perdu cette voix grave et tendre Qui promenait mon âne au chemin des éclairs Ou s'écoulait limpide avec les ruisseaux clairs, Eveille un peu ta voix que je voudrais entendre. Elle manque à ma peine, elle aiderait mes jours. Dans leurs cent mille voix je ne l'ai pas trouvée. Pareille à l'espérance en d'autres temps rêvée, Ta voix ouvre une vie où l'on vivra toujours ! Souffle vers ma maison cette flamme sonore Qui seule a su répondre aux larmes de mes yeux. Inutile à la terre, approche-moi des cieux. Si l'haleine est en toi, que je l'entende encore !

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    @marcelineDesbordesValmore

    Les roses de Saadi J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les nœuds trop serrés n'ont pu les contenir. Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées. Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;

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    Marceline Desbordes-Valmore

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    @marcelineDesbordesValmore

    Les séparés Les séparés est un poème d'amour de Marceline Desbordes-Valmore paru dans le recueil Poésies Inédites (1860). Elle évoque sa souffrance et son sentiment d'abandon. Il est composé de quatre strophes (quatre alexandrins aux rimes croisées et un trisyllabe) qui commencent et finissent par "N'écris pas".

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