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Marie Krysinska

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    Marie Krysinska

    @marieKrysinska

    Le hibou À Maurice Rollinat Il agonise, l’oiseau crucifié, l’oiseau crucifié sur la porte. Ses ailes ouvertes sont clouées, et de ses blessures, de grandes perles de sang tombent lentement comme des larmes. Il agonise, l’oiseau crucifié! Un paysan à l’oeil gai l’a pris ce matin, tout effaré de soleil cruel, et l’a cloué sur la porte. Il agonise, l’oiseau crucifié. Et maintenant, sur une flûte de bois, il joue, le paysan à l’oeil gai. Il joue assis sous la porte, sous la grande porte, où, les ailes ouvertes, agonise l’oiseau crucifié. Le soleil se couche, majestueux et mélancolique, – comme un martyr dans sa pourpre funèbre; Et la flûte chante le soleil qui se couche, majestueux et mélancolique. Les grands arbres balancent leurs têtes chevelues, chuchotant d’obscures paroles; Et la flûte chante les grands arbres qui balancent leurs têtes chevelues. La terre semble conter ses douleurs au ciel, qui la console avec une bleue et douce lumière, la douce lumière du crépuscule; Il lui porte d’un pays meilleur, sans ténèbres mortelles et sans soleils cruels, d’un pays bleu et doux comme la bleue et douce lumière du crépuscule; Et la flûte sanglote d’angoisse vers le ciel, – qui lui parle d’un pays meilleur. Et l’oiseau crucifié entend ce chant, Et oubliant sa torture et son agonie, Agrandissant ses blessures, – ses saignantes blessures, – Il se penche pour mieux entendre. * * Ainsi es-tu crucifié, ô mon cœur! Et malgré les clous féroces qui te déchirent, Agrandissant tes blessures, tes saignantes blessures, Tu t’élances vers l’Idéal, A la fois ton bourreau et ton consolateur. Le soleil se couche majestueux et mélancolique. Sur la grande porte, les ailes ouvertes, agonise l’oiseau crucifié. Marie Krysinska, Rythmes pittoresques

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    Ariane À Jean Moréas. Trêve aux plaintes, assez de sanglots; Ce triste cœur est dévasté de larmes; Et devenu pareil à un champ de combat, Où la trahison de l’amant – Sous son glaive aux éclairs meurtriers – Coucha toutes les jeunes et puissantes joies Mortes, baignées dans leur sang. Et parmi tes roches plus clémentes Que l’âme criminelle de Thésée, Sur ton sol muet, ô farouche Naxos! Ariane s’endort; Tandis que sur la mer complice, A l’horizon s’effacent Les voiles blanches des trirèmes. Elle dort. Les mélancoliques roses Nées sous les pleurs, Font albatréen son beau visage. Et sur ses bras nus, aux joyaux barbares, Frémissent les papillons d’ombre saphirine, Que projettent les sapins Dans le soir tombant. – Le ciel a revêtu ses plus riches armures D’or et de bronze. * * Mais, voici approcher le char Et retenir les sistres; Et voici le Dieu charmant Dionisos, Couronné du gai feuillage Pris à la vigne sacrée. Et, cependant que l’agreste troupe Des Faunes et des Satyres Demeure auprès des outres pleines, Dionisos approche. Sa nudité a la grâce triomphale De l’impérissable jeunesse; Et sa chevelure de lumière S’embaume des aromates Conquis aux Indes lointaines. Au rythme prestigieux de sa marche, Ses cuisses de héros Ont l’ondoyance voluptueuse des vagues; Et le geste de son bras victorieux qui porte Le thyrse saint Montre la toison fauve de son aisselle, Attestant l’androgyne nature De l’Animale – Divinité. * * Ariane endormie est pareille A une neigée de clairs lotus. Le Dieu ravi S’émeut de délire célestement humain; Et sa caresse comme un aigle s’abat Sur le sein ingénu de la dormante belle, Qui s’éveille alors. Mais la flamme des yeux noirs Du Dieu qui règne sur les sublimes ivresses A consumé dans le cœur d’Ariane Les douleurs anciennes; Et séduite, elle se donne Aux immortelles amours Du Dieu charmant Dionisos.

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    Marie Krysinska

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    Berceuse macabre À Maurice Vaucaire. Qu’elles sont cruelles et lentes, les heures ! Et qu’il est lourd — l’ennui de la mort ! Les heures silencieuses et froides, qui tombent dans l’Éternité, comme des gouttes de pluie dans la mer. Donne-moi la main, ô ma sœur, et viens sous la Lune calmante, parler de ceux que nous avons laissés seuls quand nous sommes descendues dans la tombe. — Un sommeil très lourd m’engourdit, et je fais un rêve qui durera toujours ; — rendors-toi, ma sœur, — nos aimés nous ont oubliées, — J’ai mis mon cœur dans son cœur et je suis sienne à travers la Mort. — Ces murs sont hauts, et la terre des vivants est loin ; — rendors toi, ma sœur. — J’ai senti des diamants humides tomber sur ma bouche desséchée, — c’est mon ami qui pleurait. — Rendors-toi, pauvre sœur ; — c’est la pluie qui violait ton cercueil. — Ô Souvent j’entends des sanglots lointains ; — c’est mon aimé qui gémit, hanté par nos chers souvenirs. — Non, c’est le hibou qui jette un cri dans la nuit profonde ; — profonde comme nos tombeaux, et comme l’oubli de ceux qui nous avaient aimées ; — rendors-toi, ma sœur. 2 décembre 1882

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    Chanson d’automne À Charles Henry Sur le gazon déverdi, passent – comme un troupeau d’oiseaux chimériques – les feuilles pourprées, les feuilles d’or. Emportés par le vent qui les fait tourbillonner éperdûment. – Sur le gazon déverdi, passent les feuilles pourprées, les feuilles d’or. – Elles se sont parées – les tristes mortes – avec une suprême et navrante coquetterie, Elles se sont parées avec des tons de corail, avec des tons de roses, avec des tons de lèvres ; Elles se sont parées avec des tons d’ambre et de topaze. Emportées par le vent qui les fait tourbillonner éperdûment, Elles passent avec un bruit chuchoteur et plein de souvenirs. Les platanes tendent leurs longs bras vers le soleil disparu. Le ciel morose pleure et regrette les chansons des rossignols ; Le ciel morose pleure et regrette les féeries des rosiers et les fiançailles des papillons ; Le ciel morose pleure et regrette toutes les splendeurs saccagées. Tandis que le vent, comme un épileptique, mène dans la cheminée l’hivernal orchestre, Sonnant le glas pour les violettes mortes et pour les fougères, Célébrant les funérailles des gardénias et des chèvrefeuilles ; Tandis que derrière la vitre embuée les écriteaux et les contrevents dansent une fantastique sarabande, Narguant les chères extases défuntes, Et les serments d’amour – oubliés. 14 décembre 1882

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    La gigue Les Talons Vont D’un train d’enfer, Sur le sable blond, Les Talons Vont D’un train d’enfer Implacablement Et rythmiquement, Avec une méthode d’enfer, Les Talons Vont. Cependant le corps, Sans nul désarroi, Se tient tout droit, Comme appréhendé au collet Par les Recors La danseuse exhibe ses bas noirs Sur des jambes dures Comme du bois. Mais le visage reste coi Et l’oeil vert, Comme les bois, Ne trahit nul émoi. Puis d’un coup sec Comme du bois, Le danseur, la danseuse Retombent droits D’un parfait accord, Les bras le long Du corps. Et dans une attitude aussi sereine Que si l’on portait La santé De la Reine. Mais de nouveau Les Talons Vont D’un train d’enfer Sur le plancher clair.

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    Le calvaire À Raoul Gineste De la lande attristée vers le ciel d’or glorieux Monte la vieille Croix de pierre Aux héroïques bras, jamais lassés De leur geste large ouvert, et sur qui les averses Ont mis l’offrande des mousses. Et tous à genoux sur l’herbe rare Courbant leurs pesantes échines, – Comme font les boeufs au labour, – Ils prient et ils pleurent les admirables Humbles, Les enviables Humbles; Ils pleurent sans rancune, ils prient sans colère, A genoux sur l’herbe rare De la lande attristée – vers le ciel d’or glorieux. Voici nos douleurs, ô Christ Qui aimes la douleur; Bois nos larmes, Dieu Qui te plais aux larmes! Voici nos misères Et voici nos deuils Et l’opaque fumée de notre malice Qui monte vers Ta Face, ainsi Que la fumée des entrailles sanglantes D’un bouc égorgé pour le sacrifice. Et le crépuscule monte de la terre – Comme une vapeur d’encens Monte de l’encensoir – Une miraculeuse Paix efface l’horizon Et s’épand ainsi qu’une fraîche pluie Sur l’aride cœur qui souffre. Et, dans l’ombre commençante La vieille Croix agrandie Semble unir le sol au zenith – Comme un Pont jeté Sur les éthéréennes ondes – Comme un sublime et symbolique Pont, menant De la lande attristée – vers le ciel d’or glorieux. Marie Krysinska, Rythmes pittoresques  

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    Midi À Georges d’Esparbés Le firmament luit comme un cimeterre Et les routes sont pâles comme des mortes. Les Vents – allègres paladins – Sont partis devers Les mers ; Montés sur les éthéréens chevaux Au fier galop de leurs sonnants sabots Ils sont partis devers Les mers. Une paix maléfique plane comme un oiseau Faisant rêver de mort le plaintif olivier Et de forfaits le figuier tenace Dont le fruit mûr se déchire et saigne. Les sources – comme elles sont loin ! Et les Naïades – Où sont-elles ? Mais voici – joie des yeux – Près de la roche courroucée Le petit âne gris Mangeur de chardons.

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    Métempsycose À Georges Lorin Longtemps après que toute vie Sur la terre veuve aura cessé, Les tristes ombres des humains, Les âmes plaintives des humains, Reviendront visiter La terre veuve Où toute vie aura cessé. Elles quitteront les corps nouveaux Que la tyrannique droite de Dieu Aura assigné à leur destinée pérégrine, Dans quelque planète lointaine, Et pieusement viendront visiter La terre veuve. Allors, leur prunelle spirituelle Et leur immatérielle oreille Reconnaîtront les formes, les couleurs et les sons Qui furent les œuvres de leurs mains assidues, Durant les âges amoncelés et oubliés. Qui furent les œuvres de leurs mains débiles, De leurs mains plus fortes pourtant Que le Néant. Tandis que palpitait en eux la terrestre vie Et que leur bouche proclamait Le nom trois fois saint de l’Art immortel. Et quand, au matin revenu, un autre soleil Les rappellera vers les corps assignés À leur destinée pérégrine, Dans quelque planète lointaine, Chaque ombre errante, chaque âme plaintive Dira : – j’ai fait un rêve prodigieux. Et, sous le fouet de l’éternelle Beauté Et de l’éternelle Mélancolie, Les humains à nouveau dompteront – Dans cette planète lointaine – Les couleurs, les formes et les sons.

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    Nature morte À Louis Forain Un boudoir cossu : Les meubles, les tentures et les œuvres d’art, ont la banalité requise. Et la lampe — soleil à gage — éclaire les deux amants. Elle est teinte en blonde, car Il n’aime que les blondes. Lui, a les cheveux de la même nuance que son complet très à la mode * Par la fenêtre ouverte on voit un ciel bleu comme une flamme de soufre. Et la lune, radieuse en ces voiles, flotte vers de fulgurants hymens. * Ayant achevé de lire le cours authentique de la Bourse, Il allume un cigare cher — et songe : « C’est une heure agréable de la journée, celle où l’on SACRIFIE À L’AMOUR. » Ils se sont rapprochés et causent DE L’ÉGOÏSME À DEUX, DES ÂMES SŒURS. . . Lui, bâillant un peu Elle tâchant à éviter la cendre du cigare. * Par la fenêtre ouverte on voit un ciel bleu comme une flamme de soufre, Et les arbres bercés de nuptiales caresses. * Lui, ayant fini son cigare, se penche pour donner un baiser à celle Qu’au club il appelle « sa maîtresse ». Il se penche pour lui donner un baiser — tout en rêvant : « Pourvu que la Banque Ottomane ne baisse pas ! » Elle, offre ses lèvres pensant à ses fournisseurs Et leur baiser sonne comme le choc de deux verres vides. * Par la fenêtre ouverte on voit un ciel bleu comme une flamme de soufre Et les oiseaux veilleurs chantent l’immortel Amour Tandis que de la terre monte une vapeur d’encens Et des parfums d’Extase. * — Si nous fermions — disent-ils — cette fenêtre qui gêne NOTRE EXTASE !

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    Ronde de printemps À Charles de Sivry Dans le Parc, dans le Parc les glycines frissonnent, Etirant leurs frêles bras – Ainsi que de jeunes filles Qui se réveillent d’un court sommeil Après la nuit dansée au bal, Les boucles de leurs cheveux Tout en papillotes Pour de prochaines fêtes – Dans le Parc. Dans les Prés, dans les Prés les marguerites blanches S’endimanchent, et les coquelicots Se pavanent dans leurs jupes Savamment fripées, Mais les oiseaux, un peu outrés, Rient et se moquent des coquettes Dans les Prés. Dans les Bois, dans les Bois les ramures s’enlacent: Voûte de Cathédrale aux Silences Où le pas des Visions se fait pieux et furtif, Parmi les poses adorantes des Hêtres Et les blancs surplis des Bouleaux – Sous les vitraux d’émeraude qui font Cette lumière extatique – Dans les Bois. Dans l’Eau, dans l’Eau près de joncs somnolents Tremblent les étoiles plues du soleil Dans l’Eau, Et la Belle tout en pleurs Tombe parmi les joncs somnolents, Et la Belle Meurt parmi la torpeur lumineuse des flots: La Belle Espérance S’est noyée, et cela fait des ronds Dans l’Eau. 18 mai 1889.

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    Symphonie des parfums À Madame Dardoize Je veux m’endormir dans le parfum des roses fanées, des sachets vieillis, des encens lointains et oubliés. – Dans tous les chers et charmeurs parfums d’autrefois. – Mes souvenirs chanteront sur des rythmes doux, et me berceront sans réveiller les regrets. Tandis que le morne et spléenétique hiver pleure sur la terre inconsolée, Et que le vent hurle comme un fou, Tordant brutalement les membres grêles des ormes et des peupliers, Je veux m’endormir dans le parfum des roses fanées, Des sachets vieillis, des encens lointains et oubliés. Et les rythmes et les parfums se confondront en une subtile et unique symphonie; Les roses fanées se lèveront superbes et éclatantes, Chantant avec leurs lèvres rouges les vieilles chansons aimées; Elles s’enlaceront aux pâles jasmins et aux nénuphars couleur de lune; Et je verrai passer leurs ombres miroitantes, comme en une ronde des robes de jeunes filles. Les clochettes des liserons chanteront avec leurs parfums amers – les mortelles voluptés; La violette à la robe de veuve dira les tendresses mystiques et les chères douleurs à jamais ignorées; L’héliotrope avec son parfum vieillot et sa couleur défraîchie, fredonnera des gavottes, ressuscitant les belles dames poudrées qui danseront avec des mouvements lents et gracieux. Musc minuscule et compliqué comme une arabesque, Scabieuse, – reine des tristesses, Opoponax dépravé comme une phrase de Chopin, Muguet, – hymne à la gloire des séraphiques fraîcheurs, La myrrhe solennelle, le mystérieux santal, L’odeur du foin coupé, – sereine et splendide comme un soleil couchant, Iris où pleurs l’âme des eaux dormantes, Lilas aux subtils opiums, L’amoureuse vanille et le chaud ambre gris S’uniront en des accords grondants et berceurs – comme les orgues et comme les violons Évoquant les visions cruelles et douces Les extases évanouies, – les valses mortes, – les cassolettes éteintes et les lunes disparues. Tandis que le morne et spléenétique hiver pleure sur la terre inconsolée; Et que le vent hurle comme un fou, tordant brutalement les membres grêles des ormes et des peupliers, Je veux m’endormir dans le parfum des roses fanées, des sachets vieillis, des encens lointains et oubliés.

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    Valse Ah! pourquoi de vos yeux Tant appeler mes yeux, Et pourquoi d’une folle étreinte me dire Que tout est puéril Hors élan de nos cœurs Éperdus l’un vers l’autre. Ces lampes claires et ces girandoles Dévoileraient mon trouble sans doute, Si je laissais vos yeux Tant parler à mes yeux. Vois l’enchantement de cette nuit complice Et ces roses Amoureuses Aux corsages des Amoureuses. Respirons les arômes charmants Qui montent de ces fleurs, Parées comme des femmes, Et des ces femmes parées Comme des fleurs. Enivrons-nous du doux vin Cher à Cythérée, Tandis que les violons Traînent des notes pâmées Et que les violoncelles sont Des voix humaines extasiées. Ne fuyez pas, chers yeux, tes yeux Abandonnez-vous vaincus et vainqueurs, Abandonnez-vous, tes yeux à mes yeux.

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    Ève À Maurice Isabey Ève au corps ingénu lasse de jeux charmants Avec les biches rivales et les doux léopards Goûte à présent le repos extatique, Sur la riche brocatelle des mousses. Autour d’elle, le silence de midi Exalte la pamoison odorante des calices, Et le jeune soleil baise les feuillées neuves. Tout est miraculeux dans ce Jardin de Joie: Les branchages s’étoilent de fruits symboliques Rouges comme des cœurs et blancs comme des âmes; Les Roses d’Amour encore inécloses Dorment au beau Rosier; Les Lys premiers nés Balancent leurs fervents encensoirs Auprès Des chères coupes des Iris Où fermente le vin noir des mélancolies; Et le Lotus auguste rêve aux règnes futurs. Mais parmi les ramures, C’est la joie criante des oiseaux; Bleus comme les flammes vives du Désir, Roses comme de chastes Caresses Ornés d’or clair ainsi que des Poèmes Et vêtus d’ailes sombres comme les Trahisons. Ève repose, Et cependant que ses beaux flancs nus, Ignorants de leurs prodigieuses destinées, Dorment paisibles et par leurs grâces émerveillent La tribu docile des antilopes, Voici descendre des plus hautes branches Un merveilleux Serpent à la bouche lascive, Un merveilleux Serpent qu’attire et tente La douceur magnétique de ces beaux flancs nus, Et voici que pareil à un bras amoureux, Il s’enroule autour De ces beaux flancs nus Ignorants de leurs prodigieuses destinées.

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