Maurice Blanchot
@mauriceBlanchot
L'art nous offre des énigmes mais par bonheur aucun héros.
Maurice Blanchot
Maurice Blanchot est un romancier, critique littéraire et philosophe français, né le 22 septembre 1907 au hameau de Quain, dans la commune de Devrouze en Saône-et-Loire, et mort le 20 février 2003 au Mesnil-Saint-Denis, Yvelines. Sa pensée et son écriture ont exercé une influence profonde sur tout un pan de la culture française des années 1950 et 1960 et sur les représentants de ce qu'on appelle la French Theory. Les rapports de Maurice Blanchot avec l'antisémitisme et avec l'extrême droite font l'objet de nombreux débats. Ses choix politiques des années 1930 le rattachent à l'anticommunisme et à la droite anti-parlementaire. Sous l'Occupation, il travaille pour Jeune France (jusqu'en 1942), organisme financé par le gouvernement de Vichy, et il joue un rôle déterminant dans la presse et l'édition grâce à sa proximité avec les milieux maréchalistes. Dans le même temps, il tente de protéger certains des persécutions du régime. Par la suite, il milite activement contre la guerre d'Algérie, participe à des groupes de réflexion et d'actions pendant mai 68, combat en grande partie la politique du général de Gaulle, et se rapproche de certains milieux communistes. « Sa vie fut entièrement vouée à la littérature et au silence qui lui est propre » selon la notice de ses œuvres chez son éditeur Gallimard.
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L'art nous offre des énigmes mais par bonheur aucun héros.
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Moins le travail manifeste, plus une loi secrète exigeait qu'elle soit toujours cachée dans ce qu'elle montre, montrant ainsi ce qui devait rester caché, ne le montrant, finalement, par dissimulation.
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La banalité est faite d'un mystère qui n'a pas jugé utile de se dénoncer.
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Chaque artiste est lié à une erreur avec laquelle il a une relation intime particulière. Il y a l'erreur d'Homère, de Shakespeare - qui est peut-être, pour les deux, du fait de ne pas exister. Chaque art tire son origine d'une faute exceptionnelle, chaque œuvre est la mise en œuvre de cette faille originale, à partir de laquelle nous proviennent une nouvelle lumière et une conception risquée de plénitude.
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Un écrivain qui écrit ''Je suis seul''... peut être considéré comme plutôt comique. Il est comique qu'un homme reconnaisse sa solitude en s'adressant à un lecteur et en utilisant des méthodes qui empêchent l'individu d'être seul. Le mot seul est tout aussi général que le mot pain. Le prononcer, c'est appeler à soi la présence de tout ce que le mot exclut.
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Je vous penche sur vous, votre égal, vous offrant un miroir pour votre néant parfait, pour vos ombres qui ne sont ni la lumière ni l'absence de lumière, pour ce vide qui contemple. À tout ce que vous êtes et, pour notre langue, je ne le suis pas, j'ajoute une conscience. Je vous fais vivre votre identité suprême en tant que relation, je vous nommée et vous définissez. Vous devenez une délicieuse passivité.
@mauriceBlanchot
Là où la légèreté nous est donnée, la gravité ne manque pas.
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Je vous penche sur vous, votre égal, vous offrant un miroir pour votre néant parfait, pour vos ombres qui ne sont ni la lumière ni l'absence de lumière, pour ce vide qui contemple. À tout ce que vous êtes et, pour notre langue, je ne le suis pas, j'ajoute une conscience. Je vous fais vivre votre identité suprême en tant que relation, je vous nommée et vous définissez. Vous devenez une délicieuse passivité.
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Si rien n'était substitué à tout, ce serait toujours trop et trop peu.
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Mon être subsiste uniquement d'un point de vue suprême qui est précisément incompatible avec mon point de vue. La perspective dans laquelle je m'évanouit pour mes yeux me restaure comme une image complète pour l'œil irréel auquel je nie toutes les images. Une image complète en référence à un monde dépourvu d'image qui m'imagine en l'absence de toute figure imaginable. L'être d'un non-être dont je suis la négation infiniment petite qu'il provoque comme sa profonde harmonie. Dans la nuit, dois-je devenir l'univers?
@mauriceBlanchot
Je voulais voir quelque chose en plein jour; J'étais rassasié avec le plaisir et le confort de la demi-lumière; J'avais le même désir pour la lumière du jour que pour l'eau et l'air. Et si voir était le feu, j'avais besoin de la plénitude du feu, et si la vue m'infecterait avec la folie, je voulais follement cette folie.
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Je vous penche sur vous, votre égal, vous offrant un miroir pour votre néant parfait, pour vos ombres qui ne sont ni la lumière ni l'absence de lumière, pour ce vide qui contemple. À tout ce que vous êtes et, pour notre langue, je ne le suis pas, j'ajoute une conscience. Je vous fais vivre votre identité suprême en tant que relation, je vous nommée et vous définissez. Vous devenez une délicieuse passivité.
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Le journal n'est pas essentiellement une confession, une histoire sur soi. C'est un mémorial. De quoi l'écrivain doit-il se souvenir? Lui-même, qui il est quand il n'écrit pas, quand il vit sa vie quotidienne, quand il est vivant et réel, et ne meurt pas et sans vérité.
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Alors que la raison m'est revenue, la mémoire est venue avec, et j'ai vu que même les pires jours, quand je pensais que j'étais complètement et complètement misérable, j'étais néanmoins, et presque tout le temps, extrêmement heureux. Cela m'a donné quelque chose à penser. La découverte n'était pas agréable. Il me semblait que je perdais beaucoup. Je me suis demandé: n'était-ce pas triste, pas je ne ressentais pas ma vie rompre? Oui, c'était vrai; Mais chaque minute, quand je suis resté sans me déplacer dans un coin de la pièce, le refroidissement de la nuit et la stabilité du sol m'ont fait respirer et me reposer sur la joie.
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Un écrivain ne lit jamais son œuvre. Pour lui, c'est l'illisible, un secret, et il ne peut rester face à face avec lui. Un secret, car il en est séparé.
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La catastrophe ... est ce qui échappe à la possibilité même d'une expérience - c'est la limite de l'écriture. Cela doit être répété: la catastrophe se désinscrive.
@mauriceBlanchot
Écrire, c'est se faire l'écho de ce qui ne peut pas cesser de parler - et comme il ne peut pas, afin de devenir son écho, j'ai, en quelque sorte, de le faire taire. J'apporte à ce discours incessant la décisivité, l'autorité de mon propre silence.
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L'ordre et les dieux meurent dès qu'un seul homme a poussé son accomplissement jusqu'au terme de la liberté.
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L'élève écoute le maître avec docilité. Il reçoit de lui des leçons et il l'aime. Il fait des progrès. Mais, si un jour il voit que ce maître est Dieu, il le bafoue et ne sait plus rien.
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Voir était terrifiant et arrêter de me voir me déchirer de mon front à ma gorge.
@mauriceBlanchot
Le pourrissement de l'attente, l'ennui.
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Vous ne me consolerez pas avec la pensée du malheur d'autrui. Ce que je souffre est pour moi.
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Brûler un livre, ou écrire, sont les deux actes entre lesquelles la culture inscrit ses oscillations contraires.
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Je vous penche sur vous, votre égal, vous offrant un miroir pour votre néant parfait, pour vos ombres qui ne sont ni la lumière ni l'absence de lumière, pour ce vide qui contemple. À tout ce que vous êtes et, pour notre langue, je ne le suis pas, j'ajoute une conscience. Je vous fais vivre votre identité suprême en tant que relation, je vous nommée et vous définissez. Vous devenez une délicieuse passivité.
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L'oubli détient le pouvoir et le sens du secret.
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Tous les mots sont adultes. Seul l'espace où ils retentissent les reconduit vers la mort perpétuelle où ils semblent naître toujours.
@mauriceBlanchot
La réponse est le malheur de la question.
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La catastrophe ruine tout, tout en laissant tout intact.
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Que notre enfance nous fascine, cela arrive parce que l'enfance est le moment de la fascination, est elle-même fascinée, et cet âge d'or semble baigné dans une lumière splendide parce qu'irrévélée.
@mauriceBlanchot
Mais mon silence est réel. Si je vous le cachais, vous le retrouveriez un peu plus loin.