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Nérée Beauchemin

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Poésies

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    Nérée Beauchemin

    @nereeBeauchemin

    L’érable L’érable au torse dur et fort, Ébrèche le fer qui l’assaille, Et, malgré mainte et mainte entaille, Résiste aux plus grands coups du Nord. L’hiver, dont le cours s’éternise, De givre et de neige a tissé Le linceul de l’arbre glacé. L’érable est mort ! hurle la bise. L’érable est mort ! clame au soleil Le chêne orgueilleux qui s’élance. L’érable prépare en silence Le triomphe de son réveil. Sous le velours âpre des mousses La blessure ancienne a guéri, Et la sève d’un tronc meurtri Éclate en glorieuses pousses. Des profondeurs d’un riche fond, L’arbre pousse ; il semble qu’il veuille Magnifier, de feuille en feuille, Le miracle d’un coeur fécond. Il n’a fallu qu’une heure chaude Pour que soudain, l’on vît fleurir, Sur les bourgeons, lents à s’ouvrir, La pourpre, l’or et l’émeraude. L’érable vit ! chante en son vol Tout le choeur des forêts en fête : L’érable, de la souche au faîte Frémit au chant du rossignol. Contre la bise et l’avalanche, Le roi majestueux des bois A pris, et reprendra cent fois, Sa victorieuse revanche. L’érable symbolise bien La surnaturelle endurance De cette âpre race de France Qui pousse en plein sol canadien : Robuste et féconde nourrice Dont le flanc, tant de fois blessé, Des rudes coups d’un fier passé Porte l’illustre cicatrice.

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    Ma France Français je suis, je m’en vante, Et très haut, très clair, très fort, Je le redis et le chante. Oui, je suis Français d’abord. Mais, n’ayez soupçon ni doute, Pour le loyal que je suis, La France, où mon âme est toute, Ma France, c’est mon pays. Ma France, l’intime France, C’est mon foyer, mon berceau, C’est le lieu de ma naissance, Dans ce qu’il a de plus beau ; C’est la terre où s’enracine L’érable national, C’est le ciel où se dessine La croix du clocher natal. La douce image de l’autre Tremble encore dans nos yeux. Laquelle aimé-je ? La nôtre ? Je les aime toutes deux ! Indivisibles patries, Ces deux Frances, pour toujours, De tout notre coeur chéries, Ne font qu’une en nos amours. Qu’un lâche à sa race mente ; Moi, je suis Français d’abord. Je le dis et je le chante Très haut, très clair, et très fort. Mais, n’ayez soupçon ni doute, Pour le loyal que je suis, La France où mon âme est toute, Ma France, c’est mon pays.

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    Ma lointaine aïeule Par un temps de demoiselle, Sur la frêle caravelle, Mon aïeule maternelle, Pour l’autre côté de l’Eau, Prit la mer à Saint-Malo. Son chapelet dans sa poche, Quelques sous dans la sacoche, Elle arrivait, par le coche, Sans parure et sans bijou, D’un petit bourg de l’Anjou. Devant l’autel de la Vierge, Ayant fait brûler le cierge Que la Chandeleur asperge, Sans que le coeur lui manquât, La terrienne s’embarqua. Femme de par Dieu voulue, Par le Roy première élue, Au couchant, elle salue Ce lointain mystérieux, Qui n’est plus terre ni cieux. Et tandis que son oeil plonge Dans l’azur vague, elle songe Au bon ami de Saintonge, Qui, depuis un siècle, attend La blonde qu’il aime tant. De la patrie angevine, Où la menthe et l’aubépine Embaument val et colline, La promise emporte un brin De l’amoureux romarin. Par un temps de demoiselle, Un matin dans la chapelle, Sous le poêle de dentelle, Au balustre des époux, On vit le couple à genoux. Depuis cent et cent années, Sur la tige des lignées, Aux branches nouvelles nées, Fleurit, comme au premier jour, Fleur de France, fleur d’amour. Ô mon coeur, jamais n’oublie Le cher lien qui te lie, Par-dessus la mer jolie, Aux bons pays, aux doux lieux, D’où sont venus les Aïeux.

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    Mère glorieuse Viens entre les bras de ta mère, Viens, tes beaux grands yeux dans les siens, À son épaule, à ta manière, Nouer tes doigts de rose. Viens! Viens! Que ta bouche sur sa bouche Dépose un baiser triomphant: Que l’âme de ta mère touche À ta divine âme d’enfant. Son coeur est glorieux d’entendre Ton coeur de française, ton coeur, Dans une poitrine si tendre, Battre d’un rythme aussi vainqueur. Son corps frémit de fibre en fibre, Et vibre, à chaque battement, Comme à la moindre touche, vibre Un harmonieux instrument. Prophétesse de ton aurore, Ta mère sait ce qu’elle sent, Dans le bruissement sonore, Dans l’allégresse de ton sang. Coeur de son coeur, tu lui fais croire À la richesse du Seigneur Qui lui donne une telle gloire, Et lui promet un tel bonheur. Coeur de son coeur, que ta pensée, Radieuse, vibre toujours, Idéalement cadencée, À l’unisson de ses amours. Accomplis tout ce que réclame La noblesse de tes aïeux, Pour être, ici-bas, grande dame, Et, grande sainte, dans les cieux.

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    Notre terre Terre, dont les âpres rivages Et les promontoires géants Refoulent les vagues sauvages Que soulèvent deux océans ; Terre qui, chaque avril, émerges, Toute radieuse, à travers La cendre de tes forêts vierges Et la neige de tes hivers ; Terre richement variée De verdure et de floraisons, Que le Seigneur a mariée Au Soleil des quatre saisons ; Reine des terres boréales, Qui, sans mesure, donnes l’or, L’or et l’argent des céréales, Sans épuiser son grand trésor ; Terre qui, d’un prime amour veuve, N’a cessé de donner le sein Au peuple, qui de toute épreuve, Échappa toujours, sauf et sain ; Terre de la persévérance, Terre de la fidélité, Vivace comme l’espérance, Sereine comme un ciel d’été ; Terre dont la race évolue En nombre, en verdeur, en beauté, Notre Terre, je te salue, Avec amour, avec fierté !

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    Patrie intime Je veux vivre seul avec toi Les jours de la vie âpre et douce, Dans l'assurance de la Foi, Jusqu'à la suprême secousse. Je me suis fait une raison De me plier à la mesure Du petit cercle d'horizon Qu'un coin de ciel natal azure. Mon rêve n'ai jamais quitté Le cloître obscur de la demeure Où, dans le devoir, j'ai goûté Toute la paix intérieure. Et mon amour le plus pieux, Et ma fête la plus fleurie, Est d'avoir toujours sous les yeux Le visage de ma patrie. Patrie intime de ma foi, Dans une immuable assurance, Je veux vivre encore avec toi, Jusqu'au soir de mon espérance.

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    Perce-neige Radieuses apothéoses Du soleil d’or et du ciel bleu, Fraîche gloire des printemps roses, Pourquoi donc durez-vous si peu ? Pourquoi donc êtes-vous si brèves, Aubes de l’enfance ? Beaux jours, Si pleins d’aromes et de sèves, Pourquoi donc êtes-vous si courts ? Jeunesse, où sont-elles allées Les hirondelles de jadis ? Où sont les ailes envolées De tes merveilleux paradis ? Et vous, poétiques chimères, Que dore un rayon d’idéal, Blondes idylles éphémères, N’auriez-vous qu’un seul floréal ? Ô fleurs, vous n’êtes pas finies ! Les plus tristes de nos saisons Auront encor des harmonies Et des regains de floraisons. La mortelle saison du givre N’a pas tué toutes nos fleurs : Nous pourrons encore revivre Le passé, dans des jours meilleurs.

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    Québec Comme un factionnaire immobile au port d’arme, Dans ces murs où l’on croit ouïr se prolonger Le grave écho lointain d’un qui vive d’alarme, À ses gloires Québec semble encore songer. L’humble paix pastorale a replié son aile Sur l’âpre terre où gît le sombre camp des morts : Du bugle ensanglanté, la plaine solennelle N’entend plus retentir les tragiques accords. Au flanc de la redoute, aux poternes ouvertes, Aux créneaux de la tour, aux brèches des remparts, La mousse dont l’avril a teint les franges vertes, Suspend ses verts pavois et ses verts étendards. Au port ne viendront plus mouiller les caravelles. Qu’importe ? contre toute espérance, on attend. On attend qu’on nous fasse assavoir des nouvelles Des bourgs d’où sont venus les purs Français d’antan. Hanté du souvenir qui le tient en tristesse, De par delà les mers, du lointain, de là-bas. L’ancien logis qu’enchante une immortelle hôtesse, De jours en jours attend quelqu’un qui ne vient pas. Souventes fois, la nuit, comme aux jours des grands sièges, Vibrent d’étranges sons de cors et de tambours : Et, souvent, l’on a cru voir de pompeux cortèges Défiler, radieux, sous l’ombre des faubourgs. Une garde fantôme, une ronde macabre, Passe, marchant à pas sonore et régulier, Et l’on entend tinter des cliquetis de sabre Sur les marches de bois du gothique escalier. Ô Québec, reste fier, reste haut sur la rampe Que dore le passé. Pour nous hausser le coeur, Pour brandir fièrement les couleurs de ta hampe, Sois-tu toujours debout, soit-tu toujours vainqueur ! Tant que les doux rivaux du divin Crémazie, Inclinés sous le vol d’un lyrisme idéal, Invoquant à genoux la sainte poésie, Chanteront à plein coeur l’hymne national : Tant que le pur accent d’une langue immortelle Vibrera dans l’ancien parler pur de chez nous ; Tant qu’un rayon d’amour luira dans la prunelle De la Canadienne aux clairs jolis yeux doux ! À plein ciel, sur les toits, sur les places publiques, Les hivers succédant aux hivers, neigeront. Les châsses où la France a serti ses reliques Sous leur rouille de gloire oncques ne périront. Aujourd’hui le coeur s’ouvre, et tout revit. Sur l’onde Dansent les rayons d’or du clair soleil pascal. Le roc s’ouvre. Qui vive ?… Il faut que l’on réponde, Sans peur, à haute voix : Frontenac et Laval.

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    Rayons d’Octobre (III) Écoutez : c’est le bruit de la joyeuse airée Qui, dans le poudroîment d’une lumière d’or, Aussi vive au travail que preste à la bourrée, Bat en chantant les blés du riche messidor. Quel gala ! pour décor, le chaume qui s’effrange ; Les ormes, les tilleuls, le jardin, le fruitier Dont la verdure éparse enguirlande la grange, Flotte sur les ruisseaux et jonche le sentier. Pour musique le souffle errant des matinées ; La chanson du cylindre égrenant les épis ; Les oiseaux et ces bruits d’abeilles mutinées Que font les gais enfants dans les meules tapis. En haut, sur le gerbier que sa pointe échevèle, La fourche enlève et tend l’ondoyant gerbillon. En bas, la paille roule et glisse par javelle Et vole avec la balle en léger tourbillon. Sur l’aire, les garçons dont le torse se cambre, Et les filles, leurs soeurs rieuses, déliant L’orge blonde et l’avoine aux fines grappes d’ambre, Font un groupe à la fois pittoresque et riant. En ce concert de franche et rustique liesse, La paysanne donne une note d’amour. Parmi ces rudes fronts hâlés, sa joliesse Évoque la fraîcheur matinale du jour. De la batteuse les incessantes saccades Ébranlent les massifs entraits du bâtiment. Le grain doré jaillit en superbes cascades. Tous sont fiers des surplus inouïs du froment. Déjà tous les greniers sont pleins. Les gens de peine Chancellent sous le poids des bissacs. Au milieu Des siens, le père, heureux, à mesure plus pleine, Mesure et serre à part la dîme du bon Dieu. Il va, vient. Soupesant la précieuse charge Et tournant vers le ciel son fier visage brun, Le paysan bénit Celui dont la main large Donne au pieux semeur trente setiers pour un.

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    Rayons d’Octobre (IV) Maintenant, plus d’azur clair, plus de tiède haleine, Plus de concerts dans l’arbre aux lueurs du matin : L’oeil ne découvre plus les pourpres de la plaine Ni les flocons moelleux du nuage argentin. Les rayons ont pâli, leurs clartés fugitives S’éteignent tristement dans les cieux assombris. La campagne a voilé ses riches perspectives. L’orme glacé frissonne et pleure ses débris. Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises, Murmure éolien du feuillage agité. Adieu dernières fleurs que le givre a surprises, Lambeaux épars du voile étoilé de l’été. Le jour meurt, l’eau s’éplore et la terre agonise. Les oiseaux partent. Seul, le roitelet, bravant Froidure et neige, reste, et son cri s’harmonise Avec le sifflement monotone du vent.

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    Roses d’automne Aux branches que l’air rouille et que le gel mordore, Comme par un prodige inouï du soleil, Avec plus de langueur et plus de charme encore, Les roses du parterre ouvrent leur coeur vermeil. Dans sa corbeille d’or, août cueillit les dernières : Les pétales de pourpre ont jonché le gazon. Mais voici que, soudain, les touffes printanières Embaument les matins de l’arrière-saison. Les bosquets sont ravis, le ciel même s’étonne De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir, Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne, Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir. En ces fleurs que le soir mélancolique étale, C’est l’âme des printemps fanés qui, pour un jour, Remonte, et de corolle en corolle s’exhale, Comme soupirs de rêve et sourires d’amour. Tardives floraisons du jardin qui décline, Vous avez la douceur exquise et le parfum Des anciens souvenirs, si doux, malgré l’épine De l’illusion morte et du bonheur défunt.

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    Une sainte Chère défunte, pure image Au miroir des neiges d’antan, Petite vieille au doux visage! Petite vieille au coeur battant Des allégresses du courage, Petite vieille au coeur d’enfant! Auguste mère de ma mère, Ô blanche aïeule, morte un soir D’avoir vécu la vie amère! Figure d’âme douce à voir Parmi l’azur et la lumière Où monte l’aile de l’espoir! Beauté que nul pinceau n’a peinte! Humble héroïne du devoir, Qui dans le Seigneur t’es éteinte! Je t’invoque comme une sainte.

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    À Denis Gérin Cher ami, le trépas est-il bien aussi sombre Qu'un vain peuple le pense ? Et l'onde aux sombres bords, Est-elle un ténébreux abîme, un gouffre d'ombre Où s'efface à jamais le souvenir des morts ? Tu le sais, par delà l'horrible latitude, Par delà ce flot noir où l'homme est submergé, Il est, dans l'Inconnu, un lieu dont l'altitude Promet calme et repos au pâle naufragé. La dépouille qui gît, froide et marmoréenne, Se décompose ; mais l'esprit aux vols hardis, Libre, attiré par la splendeur élyséenne, Monte de ciel en ciel aux plus hauts paradis. Sur le cher mort qu'on vient de clouer dans sa bière, Sur le frère qui part et qui prend les devants Pour arriver plus vite au pays de lumière, Ne pleurons pas, pleurons plutôt sur les vivants. Pleurons sur les amis dont les espoirs s'éteignent ; Pleurons sur les trésors qu'emporte le cercueil ; Oui, pleurons sur tous ceux dont les cœurs blessés saignent Dans la nuit de l'exil et dans la nuit du deuil.

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    Épithalame À M. et Mme Alide Lacerte Quand on s'aime on se marie : Il prend fin, l'enchantement D'une vague rêverie. Quand on s'aime on se marie : La vie à deux, c'est charmant. Longtemps on hésite, on n'ose ; La voix, les lèvres, les yeux, Malgré soi disent la chose. Longtemps on hésite, on n'ose. Silence délicieux ! On se comprend sans rien dire. Le plus fin pinceau de l'Art Ne peut rendre ni décrire Tout ce qu'exprime un sourire, Tout ce qu'exprime un regard. Bref, il faut dire, à l'église, Le cher secret inouï. Peur naïve ! gêne exquise ! Pour que nul ne s'en dédise, Au prêtre il faut dire oui. Au mot sacré qu'on prononce, Dans les cœurs, comme un duo, Vibre une même réponse. Au clair oui franc qu'on prononce, Les cœurs tout bas font écho. Quand on s'aime, on se marie : La vie à deux, c'est si doux. Mon cher, aime ta chérie : Bon cœur jamais ne varie. Cher tendre couple, aimez-vous.

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