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Philippe Delaveau

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Poésies

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    Philippe Delaveau

    @philippeDelaveau

    Art poétique Et tu disais, mais savions-nous comprendre? le poète Est celui, dans la liesse, qui jonche de rameaux, La terre où s'avance l'ânon du Seigneur; Jérusalem Tremble dans la lumière, délivrée de la pesanteur Accablante du mal. Nous avions pressenti Sa céleste beauté; son diadème sanglant Scintille étrangement au-dessus des villes. Le poème Étend la charité de ses syllabes, la douceur De sa musique sur l'asphalte où passe le roi glorieux Des futures douleurs.

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    Philippe Delaveau

    @philippeDelaveau

    Automne L'automne jette aux balcons de la ville Les douceurs tristes des campagnes. Nous ne les verrons plus avant l'hiver; les hirondelles Sont parties; le feu noie les éteules de brouillards; L'arbre déploie dans le ciel blanc sa pourpre. Tu n'es rien Pour eux, un voyageur à peine, le solitaire dont la main Flatte l'échiné du cheval qui trépigne et le flanc du bouleau. Les orties croissent en bordure des pelouses. En bas du raidillon, les brebis continuent de lever Au moindre bruit leurs yeux trop doux, craignant Le boucher aux mains nues, quand le soir tombe, Rougissant les confins des vallées. Alors Les haies s'emplissent de bruits nocturnes dans le bocage; Les musaraignes ont quitté les champs; le loir Du grenier heurte aux murs sa tête aux dents luisantes. La sève s'en retourne à la terre endormir les ardeurs De l'été; le mica de l'insecte est déposé dans la caverne Molle de l'hiver, puisque descend — et toi-même Y peux-tu quelque chose? - la mort Que nous voulions traquer parmi les ronces, Habitante des flaques d'argile où l'eau se désapprend À chérir le rapide visage des promeneurs, Accoutumée depuis toujours à se glisser parmi les arbres, Pour rejoindre dans les nues d'éphémères gisants, Lorsque l'hiver chasse les bancs d'oiseaux des plages, Et que l'aube verse des larmes sur les dernières roses. II Dans le journal qui parle de décombres, Il jettera les épluchures des légumes, La chevelure terreuse de la pomme à cuire. Il me reste l'amour, dit la chanson, il me reste Le bel amour. Les faits divers Tordent leur encre autour des blancs du papier sale, Tandis qu'armé du croc de Vulcain, L'homme dont l'ombre croît sur les murs incertains, Irrite le vieux poêle qui tousse et craque. Dehors Les troupeaux de l'hiver immuable défilent sans bruit. Ciel de Bohême, ciel vagabond. Ici, du monde vaste, Nous retiendrons le nom de paix. Un feu de bois, le soir, nous servait de repère, Et la tasse de lait, mise à tiédir, Il la buvait si lentement Sous la pendule aux aiguilles agiles, Qu'un peu de temps s'estompait pour l'attendre.

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    Philippe Delaveau

    @philippeDelaveau

    Campagne Ici la foule des tournesols Courbe vers l'orient ses têtes recueillies, Serrées dans le drap jaune des cornettes, souriantes. Le jour décroît, aussi la mansuétude est douce Parmi les orges fraternelles, versant au coin du champ L'obole de la veuve au moineau roux qui loge Dans le lierre. L'avoine est lasse de combattre Et fléchit lentement, au gré des vents onctueux Sa lance. Les filles du blé, en agitant leurs nattes blondes De l'azur se souviennent, mourant et renaissant, où le soleil encore, Qu'annoncent merles, passereaux, et la mésange Qui sautille sur le sentier fragile, resplendira. Forêts et sombres eaux du Cher, Où le ciel transparent laisse pressentir Le secret que l'eau entortille dans l'ombre; Peupliers inquiets, chênes vétustés, saules échevelés, Hissez du haut de vos mâtures l'astre qui roule Sur la pente du ciel jusqu'aux mers, Qu'il réveille les villes laides, les fermes Dont se désagrègent les blancs tuffeaux, la lente Eternité des caves ouvertes sur le vide. Et le secret s'allonge sur la cendre des rivières : Vainement la nuit déserte engendrera l'oubli.

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    Philippe Delaveau

    @philippeDelaveau

    Chanson Le temps ravit les jours anciens Les mois les heures les années Ce que je suis ne sera plus Je ne puis revenir aux lieux ensevelis Aux maisons froides aux jardins morts Je dirai sur la splendeur étale des plaines L'horizon où s'enfuirent les nues Je suis la terre et le déclin des branches Le chant l'oubli du chant la parole déprise Sollicitude sans emploi mains aux ressources vagues J'ai connu la douleur l'espérance la joie Le temps ravit les jours anciens Les mois les heures les années Ce que je suis ne sera plus Tristes oiseaux craignant le froid Les jours défilent puis se rompent La mort se cache dans le soir Quand la lampe faible s'allume S'en reviendront l'hiver et les pas étouffés Dans la neige immobile sur les trottoirs L'heure pâlit à la fin de l'été Ce que je suis ne sera plus Le temps ravit les jours anciens Les mois les heures les années Je n'étais rien le temps me dilapide.

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    Philippe Delaveau

    @philippeDelaveau

    Fra Angelico Les morts ressusciteront dans les champs de lavande, vigoureux Comme le vin nouveau dans la tonne de chêne; danseront, Criant de joie dans l'éternel été. Les crépuscules, l'aube Seront pour les étoiles de l'allée, une charmille. La joie Sera le nom des fleurs et l'odeur de la nuit, une lumière. Comment saurai-je l'innocence des jours renouvelés, dit Près du bleu de la croix, si sombre, l'angélique frère. Et d'amples paysages se dessillent au lointain; des tombes Entrouvertes, les morts se dressent, en tunique d'azur - comment Saurai-je peindre l'insoupçonnable et l'inconnu ? Ferme tes yeux D'abord, laisse ta barque transparente, sur le sillage Prendre le rythme et geindre, avant de t'élancer Dans la clarté de l'aube verte et sache ta science S'humilier devant l'ombre propice. Il vient, mais l'entends-tu Glissant parmi les portes immortelles? Que ton art soit habile pour le dire, Et le mur frais, les teintes justes assemblées dans le concile Des couleurs. Et l'on murmure alors le récit des splendeurs, Que l'Ange embouchera la trompette d'argent; que des flancs Du navire descendent, pour des embrassements sans fin, Les rois mendiants et les célestes pauvres.

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