Titre : Chanson
Auteur : Philippe Delaveau
Le temps ravit les jours anciens
Les mois les heures les années
Ce que je suis ne sera plus
Je ne puis revenir aux lieux ensevelis Aux maisons froides aux jardins morts Je dirai sur la splendeur étale des plaines L'horizon où s'enfuirent les nues
Je suis la terre et le déclin des branches Le chant l'oubli du chant la parole déprise Sollicitude sans emploi mains aux ressources vagues J'ai connu la douleur l'espérance la
joie
Le temps ravit les jours anciens
Les mois les heures les années
Ce que je suis ne sera plus
Tristes oiseaux craignant le froid Les jours défilent puis se rompent La mort se cache dans le soir Quand la lampe faible s'allume
S'en reviendront l'hiver et les pas étouffés Dans la neige immobile sur les trottoirs L'heure pâlit à la fin de l'été Ce que je suis ne sera plus
Le temps ravit les jours anciens
Les mois les heures les années
Je n'étais rien le temps me dilapide.