splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi

Ange

37 poésies en cours de vérification
Ange

Poésies de la collection ange

    Albert Samain

    Albert Samain

    @albertSamain

    Soirs (II) Le Séraphin des soirs passe le long des fleurs... La Dame-aux-Songes chante à l'orgue de l'église ; Et le ciel, où la fin du jour se subtilise, Prolonge une agonie exquise de couleurs. Le Séraphin des soirs passe le long des cœurs... Les vierges au balcon boivent l'amour des brises ; Et sur les fleurs et sur les vierges indécises Il neige lentement d'adorables pâleurs. Toute rose au jardin s'incline, lente et lasse, Et l'âme de Schumann errante par l'espace Semble dire une peine impossible à guérir... Quelque part une enfant très douce doit mourir... Ô mon âme, mets un signet au livre d'heures, L'Ange va recueillir le rêve que tu pleures.

    en cours de vérification

    Alfred De Musset

    Alfred De Musset

    @alfredDeMusset

    À George Sand (I) Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées, Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées, Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu ! J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire, Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire, Au chevet de mon lit, te voilà revenu. Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde, Mets la main sur mon coeur, sa blessure est profonde ; Élargis-la, bel ange, et qu'il en soit brisé ! Jamais amant aimé, mourant sur sa maîtresse, N'a sur des yeux plus noirs bu la céleste ivresse, Nul sur un plus beau front ne t'a jamais baisé !

    en cours de vérification

    Alphonse de Lamartine

    Alphonse de Lamartine

    @alphonseDeLamartine

    La chute d'un ange Saint ! saint ! saint ! le Seigneur qu'adore la colline ! Derrière ses soleils, d'ici nous le voyons ; Quand le souffle embaumé de la nuit nous incline, Comme d'humbles roseaux sous sa main nous plions ! Mais pourquoi plions-nous ? C'est que nous le prions, C'est qu'un intime instinct de la vertu divine Fait frissonner nos troncs du dôme à la racine, Comme un vent du courroux qui rougit leur narine, Et qui ronfle dans leur poitrine, Fait ondoyer les crins sur les cous des lions. Glissez, glissez, brises errantes, Changez en cordes murmurantes La feuille et la fibre des bois ! Nous sommes l'instrument sonore Où le nom que la lune adore À tous moments meurt pour éclore Sous nos frémissantes parois. Venez, des nuits tièdes haleines ; Tombez du ciel, montez des plaines, Dans nos branches du grand nom pleines Passez, repassez mille fois ! Si vous cherchez qui le proclame, Laissez là l'éclair et la flamme ! Laissez là la mer et la lame ! Et nous, n'avons-nous pas une âme Dont chaque feuille est une voix ? Tu le sais, ciel des nuits, à qui parlent nos cimes ; Vous, rochers que nos pieds sondent jusqu'aux abîmes Pour y chercher la sève et les sucs nourrissants ; Soleil dont nous buvons les dards éblouissants ; Vous le savez, ô nuits dont nos feuilles avides Pompent les frais baisers et les perles humides, Dites si nous avons des sens ! Des sens ! dont n'est douée aucune créature : Qui s'emparent d'ici de toute la nature, Qui respirent sans lèvre et contemplent sans yeux, Qui sentent les saisons avant qu'elles éclosent, Des sens qui palpent l'air et qui le décomposent, D'une immortelle vie agents mystérieux ! Et pour qui donc seraient ces siècles d'existence ? Et pour qui donc seraient l'âme et l'intelligence ? Est-ce donc pour l'arbuste nain ? Est-ce pour l'insecte et l'atome, Ou pour l'homme, léger fantôme, Qui sèche à mes pieds comme un chaume, Qui dit la terre son royaume, Et disparaît du jour avant que de mon dôme Ma feuille de ses pas ait jonché le chemin ? Car les siècles pour nous c'est hier et demain ! ! ! Oh ! gloire à toi, père des choses ! Dis quel doigt terrible tu poses Sur le plus faible des ressorts, Pour que notre fragile pomme, Qu'écraserait le pied de l'homme, Renferme en soi nos vastes corps ! Pour que de ce cône fragile Végétant dans un peu d'argile S'élancent ces hardis piliers Dont les gigantesques étages Portent les ombres par nuages, Et les feuillages par milliers 5 ! Et les feuillages par milliers ! Dans la sève, goutte de pluie Que boirait le bec d'un oiseau, Pour que ses ondes toujours pleines, Se multipliant dans nos veines, En désaltèrent les réseaux ! Pour que cette source éternelle Dans tous les ruisseaux renouvelle Ce torrent que rien n'interrompt, Et de la crête à la racine Verdisse l'immense colline Qui végète dans un seul tronc ! Dites quel jour des jours nos racines sont nées, Rochers qui nous servez de base et d'aliment ! De nos dômes flottants montagnes couronnées Qui vivez innombrablement ; Soleils éteints du firmament, Etoiles de la nuit par Dieu disséminées, Parlez, savez-vous le moment ? Si l'on ouvrait nos troncs, plus durs qu'un diamant, On trouverait des cents et des milliers d'années Ecrites dans le cœur de nos fibres veinées, Comme aux fibres d'un élément ! Aigles qui passez sur nos têtes, Allez dire aux vents déchaînés Que nous défions leurs tempêtes Avec nos mâts enracinés. Qu'ils montent, ces tyrans de l'onde, Que leur aile s'ameute et gronde Pour assaillir nos bras nerveux ! Allons ! leurs plus fougueux vertiges Ne feront que bercer nos tiges Et que siffler dans nos cheveux ! Fils du rocher, nés de nous-même, Sa main divine nous planta ; Nous sommes le vert diadème Qu'aux sommets d'Éden il jeta. Quand ondoiera l'eau du déluge, Nos flancs creux seront le refuge De la race entière d'Adam, Et les enfants du patriarche Dans nos bois tailleront l'arche Du Dieu nomade d'Abraham ! C'est nous, quand les tribus captives Auront vu les hauteurs d'Hermon, Qui couvrirons de nos solives L'arche immense de Salomon ; Si, plus tard, un Verbe fait homme D'un nom plus saint adore et nomme Son père du haut d'une croix, Autels de ce grand sacrifice, De l'instrument de son supplice Nos rameaux fourniront le bois. En mémoire de ces prodiges, Des hommes inclinant leurs fronts Viendront adorer nos vestiges, Coller leurs lèvres à nos troncs. Les saints, les poètes, les sages Écouteront dans nos feuillages Des bruits pareils aux grandes eaux, Et sous nos ombres prophétiques Formeront leurs plus beaux cantiques Des murmures de nos rameaux. Glissez comme une main sur la harpe qui vibre Glisse de corde en corde, arrachant à la fois À chaque corde une âme, à chaque âme une voix Glissez, brises des nuits, et que de chaque fibre Un saint tressaillement jaillisse sous vos doigts ! Que vos ailes frôlant les feuilles de nos voûtes, Que des larmes du ciel les résonnantes gouttes, Que les gazouillements du bulbul dans son nid, Que les balancements de la mer dans son lit, L'eau qui filtre, l'herbe qui plie, La sève qui découle en pluie, La brute qui hurle ou qui crie, Tous ces bruits de force et de vie Que le silence multiplie, Et ce bruissement du monde végétal Qui palpite à nos pieds du brin d'herbe au métal, Que ces voix qu'un grand chœur rassemble Dans cet air où notre ombre tremble S'élèvent et chantent ensemble Celui qui les a faits, celui qui les entend, Celui dont le regard à leurs besoins s'étend : Dieu, Dieu, Dieu, mer sans bords qui contient tout en elle, Foyer dont chaque vie est la pâle étincelle Bloc dont chaque existence est une humble parcelle, Qu'il vive sa vie éternelle, Complète, immense, universelle ; Qu'il vive à jamais renaissant Avant la nature, après elle ; Et que chaque soupir de l'heure qu'il rappelle Remonte à lui d'où tout descend ! ! ! Ainsi chantait le chœur des arbres, et les anges Avec ravissement répétaient ces louanges ; Et des monts et des mers, et des feux et des vents, De chaque forme d'être et d'atomes vivants L'unanime concert des terrestres merveilles Pour s'élever à Dieu passait par leurs oreilles. Et ces milliers de voix de tout ce qui voit Dieu, Le comprend, ou l'adore ou le sent en tout lieu, Roulaient dans le silence en grandes harmonies Sans mots articulés, sans langues définies, Semblables à ce vague et sourd gémissement Qu'une étreinte d'amour arrache au cœur aimant, Et qui dans un murmure enferme et signifie Plus d'amour qu'en cent mots l'homme n'en balbutie ! Quand l'hymne aux mille voix se fut évaporé, Les esprits, pleins du nom qu'il avait adoré, S'en allèrent ravis porter de sphère en sphère L'écho mélodieux de ces chants de la terre. Un seul, qui contemplait la scène de plus bas, Les regarda partir et ne les suivit pas. Or, pourquoi resta-t-il caché dans le nuage ? C'est qu'au pied d'un grand cèdre, à l'abri du feuillage, Un objet pour lequel il oubliait les deux Semblait comme enchaîner sa pensée et ses yeux. Oh ! qui pouvait d'un ange ainsi ravir la vue ? C'était parmi les fleurs une belle enfant nue, Qui, sous l'arbre le soir surprise du sommeil, N'avait vu ni baisser ni plonger le soleil, Et qui, seule au départ des tribus des montagnes, N'avait pas entendu les cris de ses compagnes. Sa mère sur son front n'avait encor compté Depuis son lait tari que le douzième été ; Mais dans ces jours de force où les sèves moins lentes Se hâtaient de mûrir les hommes et les plantes, Treize ans pour une vierge étaient ce qu'en nos jours Seraient dix-huit printemps pleins de grâce et d'amours. Non loin d'un tronc blanchi de cèdre, où dans les herbes L'astre réverbéré rejaillissait en gerbes, Un rayon de la lune éclairait son beau corps, D'un bassin d'eau dormant ses pieds touchaient les bords, Et quelques lis des eaux, pleins de parfums nocturnes, Recourbaient sur son corps leurs joncs verts et leurs urnes (.....................................................) L'ange, pour la mieux voir écartant le feuillage, De son céleste amour l'embrassait en image, Comme sur un objet que l'on craint d'approcher Le regard des humains pose sans y toucher. Daïdha, disait-il, tendre faon des montagnes ! Parfum caché des bois ! ta mère et tes compagnes Te cherchent en criant dans les forêts ; pourquoi Ai-je oublié le ciel pour veiller là sur toi ? C'est ainsi chaque jour : tous les anges mes frères Plongent au firmament et parcourent les sphères ; Ils m'appellent en vain, moi seul je reste en bas. Il n'est plus pour mes yeux de ciel où tu n'es pas ! Pourquoi le roi du sort, ô fille de la femme, À ton âme en naissant attacha-t-il mon âme ? Pourquoi me tira-t-il de mon heureux néant À l'heure où tu naquis d'un baiser, belle enfant ? Sœur jumelle de moi ! que par un jeu barbare Tant d'amour réunit, et l'infini sépare ! Oh ! sous mes yeux charmés depuis que tu grandis, Mon destin immortel combien je le maudis ! Combien de fois, tenté par un attrait trop tendre, Ne pouvant t'élever, je brûlai de descendre, D'abdiquer ce destin, pour t'égaler à moi, Et de vivre ta vie en mourant comme toi ! Combien de fois ainsi dans mon ciel solitaire, Lassé de mon bonheur et regrettant la terre, Ce cri, ce cri d'amour dans mon âme entendu, Sur mes lèvres de feu resta-t-il suspendu ! Fais-moi mourir aussi, Dieu qui la fis mortelle ! Etre homme ! quel destin !... oui, mais être aimé d'elle ! Mais aimer, être aimé ! s'échanger tout à tour ! Ah ! l'ange ne sait pas ce que c'est que l'amour ! Être unique et parfait qui suffit à soi-même ! Non, il ne connaît pas la volupté suprême De chercher dans un autre un but autre que lui, Et de ne vivre entier qu'en vivant en autrui ! Il n'a pas comme l'homme au milieu de ses peines La compensation des détresses humaines, La sainte faculté de créer en aimant Un être de lui-même image et complément, Un être où de deux cœurs que l'amour fond ensemble L'être se multiplie en un qui leur ressemble ! Oh ! de l'homme divin mystérieuse loi, De ne trouver jamais son tout que hors de soi, De ne pouvoir aimer qu'en consumant une autre ! Que ce destin sublime est préférable du nôtre, À cet amour qui n'a dans nous qu'un seul foyer, Et qui brûle à jamais sans s'y multiplier !

    en cours de vérification

    A

    Amina Saïd

    @aminaSaid

    L'ange masque Les sept regards de l'infini cosmique les trois clés du ciel ouvrent sur un feu un oiseau meurt sans raison

    en cours de vérification

    A

    Antoine de Latour

    @antoineDeLatour

    L'ange Il est, au pied du Christ, à côté de sa mère, Un ange, le plus beau des habitants du ciel, Un frère adolescent de ceux que Raphaël Entre ses bras divins apporta sur la terre. Un léger trouble effleure à demi sa paupière, Sa voix ne s'unit pas au cantique éternel, Mais son regard plus tendre et presque maternel Suit l'homme qui s'égare au vallon de misère. De clémence et d'amour esprit consolateur, Dans une coupe d'or, sous les yeux du Seigneur, Par lui du repentir les larmes sont comptées, Car de la pitié sainte il a reçu le don ; C'est lui qui mène à Dieu les âmes rachetées Et ce doux séraphin se nomme : le pardon !

    en cours de vérification

    Arthur Rimbaud

    Arthur Rimbaud

    @arthurRimbaud

    L'angelot maudit Toits bleuâtres et portes blanches Comme en de nocturnes dimanches, Au bout de la ville sans bruit La Rue est blanche, et c'est la nuit. La Rue a des maisons étranges Avec des persiennes d'Anges. Mais, vers une borne, voici Accourir, mauvais et transi, Un noir Angelot qui titube, Ayant trop mangé de jujube. Il fait caca : puis disparaît : Mais son caca maudit paraît, Sous la lune sainte qui vaque, De sang sale un léger cloaque!

    en cours de vérification

    Auguste Barbier

    Auguste Barbier

    @augusteBarbier

    Il pianto, Michel-Ange Que ton visage est triste et ton front amaigri, Sublime Michel-Ange, ô vieux tailleur de pierre! Nulle larme jamais n' a baigné ta paupière: Comme Dante, on dirait que tu n' as jamais ri. Hélas! D' un lait trop fort la muse t' a nourri, L' art fut ton seul amour et prit ta vie entière; Soixante ans tu courus une triple carrière Sans reposer ton coeur sur un coeur attendri. Pauvre Buonarotti! Ton seul bonheur au monde Fut d' imprimer au marbre une grandeur profonde, Et puissant comme Dieu, d' effrayer comme lui: Aussi, quand tu parvins à ta saison dernière, Vieux lion fatigué, sous ta blanche crinière Tu mourus longuement plein de gloire et d' ennui.

    en cours de vérification

    S

    Sadek Belhamissi

    @sadekBelhamissi

    En relisant La Bruyère... J’étais seul à la maison hier je relisais encore La Bruyère, Pour ma vue reposer j’ai le livre un instant délaissé, Ma pensée laissé suivre libre le chemin qui lui plaisait, En un éclair la maison de ma tendre enfance, c’était hier. Elle m’a vu naître, faire mes premiers pas, sans comprendre Dans tous ses recoins mon âme semblait m’attendre. Une maison vide, un voyage fantastique retrouvant mes six ans Il faut croire que l’âme est capable de remonter le temps. La maison d’en face était toujours là, jaune clair son mur. Poussant la porte, j’ai vu avec cette grâce sur son visage La gentille voisine me souvenant de sa benjamine de mon âge, Malika, authentique poupée vivante, innocente et pure. La douce fillette, ses frères et sœur partis, seule s’ennuyait La permission de sa maman chez nous, accordée toujours Nos mères telles deux sœurs, elle un ange regorgeant d’amour, Un rayon de lumière dans ses prunelles bleues, je l’ai vue entrer Chez nous heureuse, n’ayant pas chez elle avec qui jouer. Gracieuse, bouche cousue, cheveux châtains longs soyeux Le teint blanc quant au sourire j’étais un des rares à le deviner, Un bel ange dont la seule présence me rendait si heureux. Dans le grand hall de la maison cette jeune princesse de cœur Je la servais, en offrande tous mes jouets pour son bonheur Même chez maman, tiens elle est là ! le goûter commandé Elle jouait seule, se contentait d’une présence, sans rien demander. Et la sublime poupée repartait avec douceur comme elle était venue. A dix ans, triste de la laisser, nous avions changé de quartier Puis de ville et de pays, le sentiment de l’avoir abandonnée, perdue Sans nous, la porte close de la seule maison qu’elle connaissait. Vers quarante ans pur hasard j’ai croisé sa sœur aînée vite reconnue Par sa beauté,traits fins pleine de cette grâce propre à certains élus Tout comme la maman toujours vivante m’a-telle appris.«Je serai ravi De la revoir»dis-je en poursuivant«Malika que devient-elle aussi ?» *Malika à douze ans hélas nous a quittés*, l'ange a rejoint les cieux! Deux ans après notre départ ! Gorge nouée, j’étais si malheureux. Mariée, heureuse avec des enfants, ce que toujours j'avais imaginé, -Repartie aussi pure qu’elle était venue- dis-je pour me consoler. Ma main droite tenait quelque chose, ah, La Bruyère ses caractères ! Voyage guidé en quinze secondes, par mon âme effectué en un pas. j'ai vu ma première maison, notre voisine souriante, sa fille Malika puis venant pour jouer, ma mère . Pourtant tout était vide, mystère. … Observations/histoire vraie de Malika .B.S Belhamissi Sadek le 03.10.2017

    en cours de vérification

    Charles Baudelaire

    Charles Baudelaire

    @charlesBaudelaire

    Réversibilité Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse, La honte, les remords, les sanglots, les ennuis, Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ? Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ? Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine, Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel, Quand la Vengeance bat son infernal rappel, Et de nos facultés se fait le capitaine ? Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ? Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres, Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard, Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard, Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ? Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ? Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides, Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment De lire la secrète horreur du dévouement Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides ? Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ? Ange plein de bonheur, de joie et de lumières, David mourant aurait demandé la santé Aux émanations de ton corps enchanté ; Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières, Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !

    en cours de vérification

    C

    Charles Van Lerberghe

    @charlesVanLerberghe

    L'ange de l'étoile du matin L'ange de l'étoile du matin Descendit en son jardin Et s'approchant d'Elle : " Viens, lui dit-il, je te montrerai Les beaux vallons et les bois secrets Où vivent encore, en d'autres rêves, Les esprits subtils De la terre. " Elle étendit le bras, et rit, Regardant entre ses cils L'ange en flamme dans le soleil, Et le suivit en silence. Et l'ange, tandis qu'ils allaient Vers les ombreux bosquets, L'enlaçait, et posait Dans ses clairs cheveux plus longs que ses ailes, Des fleurs qu'il cueillait Aux branches au-dessus d'Elle.

    en cours de vérification

    J

    Jean Aicard

    @jeanAicard

    L'ange et l'enfant Il lui disait : « Je suis ton frère ; Ne te souvient-il plus des cieux ? Leur doux reflet brille en tes yeux : Tu n'es pas l'enfant de la terre ! » Et l'ange souriait et lui tendait les bras ; L'enfant semblait dormir et ne répondait pas. « Déjà les portes éternelles, Enfant, sont ouvertes pour toi ; Viens ; je te donnerai des ailes : Tu t'envoleras avec moi ! « Bien souvent tu vois dans ton rêve Des rubis, des perles, des fleurs ; Pour ne te laisser que des pleurs, Ce vain songe trop tôt s'achève. » Et l'ange souriait et lui tendait les bras ; L'enfant semblait dormir et ne répondait pas. « Je ne veux pas que tu t'éveilles ; Blond chérubin, remonte aux cieux ; Tu retrouveras ces merveilles Dont le songe éblouit tes yeux. « Viens ; tu courras dans les allées, Sur le sable d'un grand jardin ; Je te conduirai par la main Jusques aux voûtes étoilées. » Et l'ange souriait et lui tendait les bras ; L'enfant semblait dormir et ne répondait pas. « N'entends-tu pas l'appel des anges ? Va jouer dans le firmament ; Sors de la vie et de ses langes Dans les plis de mon vêtement ! « Tu verras des fleurs immortelles, Des diamants dans les ruisseaux, Des fruits d'or, et de blancs oiseaux Qui laissent caresser leurs ailes ! » Et l'ange souriait et lui tendait les bras ; L'enfant semblait dormir et ne répondait pas. « Oh ! que veux-tu que je te donne, Frère, si tu viens avec moi ? Prends les rayons de ma couronne : Ces fleurons divins sont à toi. « Tu ne sais pas que la souffrance Ici-bas pourrait t'accabler ! Viens, suis-moi : je vais m'envoler... Pauvre ami, je suis l'Espérance ! » Et l'ange souriait et lui tendait les bras ; L'enfant semblait dormir et ne répondait pas. « Quoi ? Tu veux rester sur la terre, Tout seul, jouet de la douleur ? Et le ciel t'offrait le bonheur !... Enfant, dans le ciel est ta mère ! » Et deux anges fuyaient, heureux, loin d'ici-bas ; Et l'enfant endormi ne se réveilla pas !

    en cours de vérification

    J

    Jean Auvray

    @jeanAuvray

    À Angélique Quand je te caresse, Angélique, Tu dis que ma barbe te pique ; Aimes-tu tant le poil follet ? Baise le trou par où je pète, Et si tu n'en es satisfaite, Fais-toi baiser par mon valet !

    en cours de vérification

    Joachim du Bellay

    Joachim du Bellay

    @joachimDuBellay

    Les louanges d'anjou O de qui la vive course Prend sa bienheureuse source, D'une argentine fontaine, Qui d'une fuite lointaine, Te rends au sein fluctueux De l'Océan monstrueux, Loire, hausse ton chef ores Bien haut, et bien haut encores, Et jette ton œil divin Sur ce pays Angevin, Le plus heureux et fertile, Qu'autre où ton onde distille. Bien d'autres Dieux que toi, Père, Daignent aimer ce repaire, A qui le Ciel fut donneur De toute grâce et bonheur. Cérès, lorsque vagabonde Allait quérant par le monde Sa fille, dont possesseur Fut l'infernal ravisseur, De ses pas sacrés toucha Cette terre, et se coucha Lasse sur ton vert rivage, Qui lui donna doux breuvage. Et celui-là, qui pour mère Eut la cuisse de son père, Le Dieu des Indes vainqueur Arrosa de sa liqueur Les monts, les vaux et campaignes De ce terroir que tu baignes. Regarde, mon Fleuve, aussi Dedans ces forêts ici, Qui leurs chevelures vives Haussent autour de tes rives, Les faunes aux pieds soudains, Qui après biches et daims, Et cerfs aux têtes ramées Ont leurs forces animées. Regarde tes Nymphes belles A ces Demi-dieux rebelles, Qui à grand'course les suivent, Et si près d'elles arrivent, Qu'elles sentent bien souvent De leurs haleines le vent. Je vois déjà hors d'haleine Les pauvrettes, qui à peine Pourront atteindre ton cours, Si tu ne leur fais secours. Combien (pour les secourir) De fois t'a-t-on vu courir Tout furieux en la plaine? Trompant l'espoir et la peine De l'avare laboureur, Hélas ! qui n'eut point d'horreur Blesser du soc sacrilège De tes Nymphes le collège, Collège qui se récrée Dessus ta rive sacrée. Qui voudra donc loue et chante Tout ce dont l'Inde se vante, Sicile la fabuleuse, Ou bien l'Arabie Heureuse. Quant à moi, tant que ma Lyre Voudra les chansons élire Que je lui commanderai, Mon Anjou je chanterai. O mon Fleuve paternel, Quand le dormir éternel Fera tomber à l'envers Celui qui chante ces vers, Et que par les bras amis Mon corps bien près sera mis De quelque fontaine vive, Non guère loin de ta rive, Au moins sur ma froide cendre Fais quelques larmes descendre, Et sonne mon bruit fameux A ton rivage écumeux. N'oublie le nom de celle Qui toutes beautés excelle, Et ce qu'ai pour elle aussi Chanté sur ce bord ici.

    en cours de vérification

    Jules Laforgue

    Jules Laforgue

    @julesLaforgue

    Complainte de l'ange incurable Je t'expire mes Cœurs bien barbouillés de cendres ; Vent esquinté de toux des paysages tendres ! Où vont les gants d'avril, et les rames il'an tan ? L'âme des hérons fous sanglote sur l'étang. Et vous, tendres D'antan ? Le hoche-queue pépie aux écluses gelées ; L'amante va, fouettée aux plaintes des allées. Sais-tu bien, folle pure, où sans châle tu vas ? — Passant oublié des yeux gais, j'aime là-bas... — En allées Là-bas ! Le long des marbriers (Encore un beau commerce !) Patauge aux défoncés un convoi, sous l'averse. Un trou, qu'asperge un prêtre âgé qui se morfond. Bâille à ce libéré de l'être ; et voici qu'on Le déverse Au fond. Les moulins décharnés, ailes nier allègres. Vois, s'en font les grands bras du haut des coteaux maigres ! Ci-gît n'importe qui. Seras-tu différent. Diaphane d'amour, ô Chevalier-Errant ? Claque, ô maigre Errant ! Hurler avec les loups, aimer nos demoiselles, Serrer ces mains sauçant dans de vagues vaisselles ! Mon pauvre vieux, il le faut pourtant ! et puis, va. Vivre est encor le meilleur parti ici-bas. Non ! vaisselles D'ici-bas ! Au-delà plus sûr que la Vérité ! des ailes D'Hostie ivre et ravie aux cités sensuelles ! Quoi ! Ni Dieu, ni l'art, ni ma Sœur Fidèle ; mais Des ailes ! par le blanc suffoquant ! à jamais, Ah ! des ailes À jamais ! — Tant il est vrai que la saison dite d'automne N'est aux cœurs mal fichas rien moins que folichonne.

    en cours de vérification

    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    L'ange et le rameau Que ce rameau béni protège ta demeure ! L'ange du souvenir me l'a donné pour toi : Toi qui n'aimes pas que l'on pleure, Sois heureux, plus heureux que moi ! Écoute : À ce rameau j'attache une espérance : L'ange qui me conduit sait mon cœur comme toi ; S'il a bien compris ma souffrance, Sois heureux, plus heureux que moi ! J'ai respiré l'encens de ce vieux sanctuaire, Et je m'y suis assise, et j'ai prié pour toi ; Je n'ai dit que cette prière : Sois heureux, plus heureux que moi ! Pour passer près de toi j'ai fait un long voyage ; Mais l'ange me rappelle et veut m'ôter à toi. Adieu... Donne-moi du courage : Sois heureux, plus heureux que moi !

    en cours de vérification

    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    L'ange gardien Oui, vous avez un ange ; un jeune ange qui pleure ; Il pleure, car il aime... et vous ne pleurez pas ; Il s'en plaint doucement dans le ciel, puis dans l'heure, Quand elle sonne triste à ralentir vos pas. Voyez comme il vous donne et couve sous son aile Des mots harmonieux tièdes d'âme et d'encens : Et, quand vous les prenez dans sa main fraternelle, Comme ils forment aux yeux de célestes accents. Nous avons tous notre ange, et je tiens de ma mère, Qu'on ne marche pas seul dans une voie amère. Le rayon de soleil qui passe et vient vous voir, L'haleine de vos fleurs que vous buvez le soir ; Un pauvre qui bénit votre obole furtive, Dont la prière à Dieu s'achève moins plaintive ; La fraîche voix d'enfant qui vous jette : Bonjour ! Comptez que c'est votre ange et votre ange d'amour ! D'autres fois, je croyais qu'on nous coupait les ailes, Pour nous faire oublier le chemin des oiseaux. Puis, qu'elles renaissaient plus vives et plus belles, Quand nous avions marché longtemps, quand les roseaux Ne se relevaient plus près des dormantes eaux : Nous remontions alors raconter nos voyages Aux frères parcourant leurs villes de nuages ; Et las de cette terre où tombent toutes fleurs, Nous chantions au soleil avec des voix sans pleurs ! Rêves d'enfant pensif et bercé de prières, Dont quelque doux cantique assoupit les paupières ; Indigent, mais comblé de biens mystérieux, Au foyer calme et nu qu'ornait le buis pieux ! À présent je suis femme à la terre exilée, Descendue à l'école où vous brûlez vos jours ; Toujours en pénitence ou d'un livre accablée, N'apprenant rien du monde et l'épelant toujours ! Ce livre, c'est ma vie et ses mobiles pages Où le cyprès serpente à chaque ligne. Eh quoi ! N'avez-vous pas des pleurs à cacher comme moi, Sous l'album périssable et lourd de trop d'images ? Dans ces jours embaumés respirés par le cœur, N'avez-vous pas aussi vu tomber bien des roses ? N'aviez-vous pas choisi parmi ces frêles choses, Un intime trésor qui s'appela : Malheur ! Mais je crois ! mais quelque ange à l'aveugle écolière, Ouvre parfois son aile et sa pitié de feu : Il me laisse à genoux ; mais il desserre un peu L'anneau qui loin de lui me retient prisonnière !

    en cours de vérification

    Marceline Desbordes-Valmore

    Marceline Desbordes-Valmore

    @marcelineDesbordesValmore

    Le convoi d'un ange Quand j'ignorais la mort, je pense qu'une fois On me fit blanche et belle, et qu'on serra ma tête D'une tresse de fleurs comme pour une fête ; Qu'une gaze tombait sur mes souliers plus beaux ; Et qu'à travers le jour nous portions des flambeaux : Et puis, qu'un long ruban nous tenait, jeunes filles Prises pour le cortège au sein de nos familles. Oui, de mes jours pleures je vois sortir ce jour Tout soleil ! ruisselant sur la fraîche chapelle Où je voudrais prier quand je me la rappelle. Enfants, nous emportions à son dernier séjour Un enfant plus léger, plus peureux de la terre. Et qui s'en retournait habillé de mystère, Furtif comme l'oiseau sur nos toits entrevu, Posé pour nous chanter son passage imprévu, Dont la flèche invisible a détendu les ailes. Et qui se traîne aux fleurs, et disparaît sous elles ! Nous entrâmes sans bruit dans la chapelle ouverte, Étrangère au soleil sous sa coupole verte ; Là, comme une eau qui coule au milieu de l'été, On entendait tout bas courir l'éternité ; Quelque chose de tendre y languissait : du lierre Y tenait doucement la vierge prisonnière ; Parmi le jour douteux qui flottait dans le chœur, On voyait s'abaisser et s'élever son cœur. Je le croirai toujours : c'était comme une femme Sur ses genoux émus tenant son premier-né, Chaste et nu, doux et fort, humble et prédestiné, Déjà si plein d'amour qu'il nous attirait l'âme ! La mort passait sans pleurs. Hélas ! on n'avait pu Porter la mère au seuil où la blanche volée, Sur la petite boîte odorante et voilée, Reprenait l'hymne frêle aux vents interrompu : Et le deuil n'était pas dans notre frais cortège ; Car le prêtre avait dit : "Enfant, Dieu te protège ; Dieu t'enlève au banquet mortel qui t'appelait, Encor gonflé pour toi de larmes et de lait !" Et quand je ne vis plus ce doux fardeau de roses Trembler au fond du voile au soleil étendu, On dit : "Regarde au ciel !" Et je vis tant de choses, Que je l'y crus porté par le vent, ou perdu. Fait ange dans l'azur inondé de lumière ; Car l'or du ciel fondait en fils éuncelants, Et tant de jour coulait sur nos vêtements blancs. Qu'il fallut curieuse en ôter ma paupière. Longtemps tout fut mobile et rouge sous ma main, Et je ne pus compter les arbres du chemin : Sous le toit sans bonheur on nous reçut encore : Le jardin nous offrit ce que l'enfance adore, Et nous trouvâmes bons les fruits de l'ange. Hélas ! Une chambre était triste : elle ne s'ouvrit pas ; Et nous fîmes un feu des églantines mortes, Dont l'enfant qui s'en va fait arroser les portes.

    en cours de vérification

    M

    Maurice Chappaz

    @mauriceChappaz

    Ange A l'ossuaire le désir serait un bruit. L'ange assis sur les crânes attend. Si vous avez eu une pensée d'amour un jour intérieur t elle filtrera.

    en cours de vérification

    M

    Maurice Oreste

    @mauriceOreste

    Ange noire Viendras-tu ce soir astre de nuit Bercer mon sommeil silencieux Quand mon corps inerte, Etendu sur le lit Sans vie et dépourvu d'esprit. Ange, mon ange je te dois la vie L'épaisseur de la nuit Ne m'inquiète plus Tu me rassures le réveil Avant que le jour se lève Tu me redonnes la vie Quand le sommeil m'emporte. Ange de douceur, Je t'appelle ange noire Ravissante, splendide, magnifique Pour décrire cette beauté Sans pareille Cachée sous le voile blanc Qui couvre ton visage. Veilleuse de la nuit, Esprit velléitaire Ton portrait intouchable me captive Reste avec moi ce soir Apaise mon chagrin. Arrête mon ange, Tes apparitions fugitives Je me berce d'illusion De t'avoir dans mes bras Pour mettre fin à ma vie solitaire, Retrouver mon bonheur caché Sous le sol des distances. Ange, mon ange tu embellis mes rêves Nos promenades nocturnes Nous emmènent çà et là, Des regards tendres, doux Traduisent nos pensées Et nos désirs charnels. Berce-moi avant de m'endormir, Ange de tendresse Ces nuits passées avec toi Ne sont que souvenirs Tes petits mots brûlants Me couvrent de fleurs Tu marches dans mes rêves Et emportes mon Coeur.

    en cours de vérification

    M

    Maurice Rollinat

    @mauriceRollinat

    L'ange gardien Archange féminin dont le bel œil, sans trêve, Miroite en s'embrumant comme un soleil navré, Apaise le chagrin de mon cœur enfiévré, Reine de la douceur, du silence et du rêve. Inspire-moi l'effort qui fait qu'on se relève, Enseigne le courage à mon corps éploré, Sauve-moi de l'ennui qui me rend effaré, Et fourbis mon espoir rouillé comme un vieux glaive. Rallume à ta gaîté mon pauvre rire éteint ; Use en moi le vieil homme, et puis, soir et matin, Laisse-moi t'adorer comme il convient aux anges ! Laisse-moi t'adorer loin du monde moqueur, Au bercement plaintif de tes regards étranges, Zéphyrs bleus charriant les parfums de ton cœur !

    en cours de vérification

    M

    Maurice Rollinat

    @mauriceRollinat

    L'ange pâle À la longue, je suis devenu bien morose : Mon rêve s'est éteint, mon rire s'est usé. Amour et Gloire ont fui comme un parfum de rose ; Rien ne fascine plus mon cœur désabusé. Il me reste pourtant un ange de chlorose, Enfant pâle qui veille et cherche à m'apaiser ; Sorte de lys humain que la tristesse arrose Et qui suspend son âme aux ailes du baiser. Religieux fantôme aux charmes narcotiques ! Un fluide câlin sort de ses doigts mystiques ; Le rythme de son pas est plein de nonchaloir. La pitié de son geste émeut ma solitude ; À toute heure, sa voix infiltreuse d'espoir Chuchote un mot tranquille à mon inquiétude.

    en cours de vérification

    Max Jacob

    Max Jacob

    @maxJacob

    L'ange de Sainte Véronique Allez du côté des remparts sur la promenade des remparts. Prenez des torchons propres avec vous du beau linge fin, disait un ange à Sainte Véronique — Et que ferais-je près des remparts sur la promenade des remparts que ferais-je du linge fin ? — Un condamné à mort vous le verrez vous verrez un condamné avec les bois de Justice sur le dos. Deux autres seront près de Lui deux condamnés avec leurs gibets avec leurs gibets sur le dos. La foule ne manquera pas, Des trois l'un est innocent : il est venu sur terre pour vous sauver tous de l'enfer. — Et comment reconnaître Celui qui est cet agneau ? — A la couronne qu'il aura sur le front. — A la couronne je le reconnaîtrai et son sang je l'essuierai ses pieds salis je les essuierai avec mon torchon neuf, avec mon tablier. — Il vous faut du courage à cause des soldats Vous garderez la toile marquée par ce sang-là Tenez-la à la main le jour que vous mourrez Au grand Saint Pierre du ciel vous la lui montrerez ! »

    en cours de vérification

    Max Jacob

    Max Jacob

    @maxJacob

    La lutte avec lange L'ange aux ailes d'épervier, l'ange fut vainqueur de Jacob mais il y avait là deux colonnes égyptiennes, peintes des signes éternels : oh ! colonnes resplendissantes brillantes de toutes les couleurs radieuses, l'ange pensa les détruire : il échoua. Oh ! colonnes resplendissantes, si vous êtes celles des Saintes Écritures, soutenez-moi dans ma lutte contre l'ange aux ailes d'épervier.

    en cours de vérification

    Max Jacob

    Max Jacob

    @maxJacob

    Les anges déménagent Voici que les anges chavirent voici ! les anges se retirent ! comme les maladies et comme la pâleur comme les vieilles heures. Ils m'avaient invité chez eux leurs tables étaient bien pourvues. Des anges j'avais la confiance Ils m'avaient fait leurs confidences « Gare si tu es infidèle ! « Rien n'est qu'osmose ! pas d'étincelles ! « Lorsque les anges déménagent « qui suivrait notre escamotage ? » Le jardin, mon jardin n'est plus qu'un solfatare quand on arrive on trouve les démons et les louves les démons et les Sicambres les décombres. Le jardin, mon jardin n'est plus qu'un solfatare. Visages, vous laissez ma poitrine au catarrhe Parfumeur, tu me laisses à mes odeurs d'été, et la crasse envahit lentement mes complets. A vous héros du ciel comment me présenter ? « Non non, pas de l'odeur des fauves ! « depuis ta dernière débauche « tu sens la bile et la colique « comme un musée zoologique ! » Démons, j'avais la vocation des firmaments. J'ai recueilli des témoignages d'habitants. Et maintenant l'enfer ? Quand jusqu'à la ceinture les flammes observent comme un lac de verdure et vous ceignent de plis en terrible velours il est trop tard ! trop tard pour implorer secours.

    en cours de vérification

    Michel Leiris

    Michel Leiris

    @michelLeiris

    L'ange de la mort Toi si haute et douce de la tête aux pieds Les menus ouvrages du vent sont inscrits en tatouages lunaires sur ton front et sur le dos de tes mains Ongle d'argent sur peau de bronze trace fraîche d'un lent pèlerinage vers la Mecque de tes flancs à ta limpidité de cloche arracher un tintement S'ôter du sol et se hausser comme la tige qui s'alourdit de richesses bulbeuses au-dessus de tes genoux bossues au-dessus de la ramure maigre et sans oiseaux de tes pieds S'ouvrir grand et se refermer pareil au vide de tes deux mains hachurées de croix et de lignes S'essorer puis se résorber le long du creux de tes reins sans corde pour boire à pleins seaux au fond de ce puits de ténèbres S'épanouir et se lover mimant le rond de tes deux seins que tachent tes bijoux en sang nuages rouges aux lobes démantelés de tes oreilles Vitrine opulente en denrées ton ventre Entrepôt croulant de parfums tes hanches Vivacité sagace de sagaie ta langue Fosse de chair ou fosse d'air livrée aux loups aux lévriers du plaisir tes lèvres Lèpre rosée perlant dans la paix de tes cuisses ta plaie Croix de nos yeux Croix de nos bras Bouche ouverte entre haut et bas Caillots d'orage Feux stridents les pics acérés de tes dents se mirent aux ravins de ta voix Qui m'a aimée de ciel en terre dit-elle n'a rien à craindre du soleil N'aura plus peur du soleil gui m'a aimée du haut en bas

    en cours de vérification

    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    L'angelus du matin Fauve avec des tons d'écarlate, Une aurore de fin d'été Tempétueusement éclate A l'horizon ensanglanté. La nuit rêveuse, bleue et bonne Pâlit, scintille et fond dans l'air. Et l'ouest dans l'ombre qui frissonne Se teinte au bord de rose clair. La plaine brille au loin et fume. Un oblique rayon venu Du soleil surgissant allume Le fleuve comme un sabre nu. Le bruit des choses réveillées Se marie aux brouillards légers Que les herbes et les feuillées Ont subitement dégagés. L'aspect vague du paysage S'accentue et change à foison. La silhouette d'un village Paraît. — Parfois une maison Illumine sa vitre et lance Un grand éclair qui va chercher L'ombre du bois plein de silence. Çà et là se dresse un clocher. Cependant, la lumière accrue Frappe dans les sillons les socs Et voici que claire, bourrue. Despotique, la voix des coqs Proclamant l'heure froide et grise Du pain mangé sans faim, des yeux Frottés que flagelle la bise Et du grincement des moyeux, Fait sortir des toits la fumée. Aboyer les chiens en fureur, Et par la pente accoutumée, Descendre le lourd laboureur, Tandis qu'un chœur de cloches dures Dans le grandissement du jour Monte, aubade franche d'injures, A l'adresse du Dieu d'amour!

    en cours de vérification

    P

    Philippe Delaveau

    @philippeDelaveau

    Fra Angelico Les morts ressusciteront dans les champs de lavande, vigoureux Comme le vin nouveau dans la tonne de chêne; danseront, Criant de joie dans l'éternel été. Les crépuscules, l'aube Seront pour les étoiles de l'allée, une charmille. La joie Sera le nom des fleurs et l'odeur de la nuit, une lumière. Comment saurai-je l'innocence des jours renouvelés, dit Près du bleu de la croix, si sombre, l'angélique frère. Et d'amples paysages se dessillent au lointain; des tombes Entrouvertes, les morts se dressent, en tunique d'azur - comment Saurai-je peindre l'insoupçonnable et l'inconnu ? Ferme tes yeux D'abord, laisse ta barque transparente, sur le sillage Prendre le rythme et geindre, avant de t'élancer Dans la clarté de l'aube verte et sache ta science S'humilier devant l'ombre propice. Il vient, mais l'entends-tu Glissant parmi les portes immortelles? Que ton art soit habile pour le dire, Et le mur frais, les teintes justes assemblées dans le concile Des couleurs. Et l'on murmure alors le récit des splendeurs, Que l'Ange embouchera la trompette d'argent; que des flancs Du navire descendent, pour des embrassements sans fin, Les rois mendiants et les célestes pauvres.

    en cours de vérification

    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Ange divin, qui mes plaies embaume Ange divin, qui mes plaies embaume, Le truchement et le héraut des dieux, De quelle porte es-tu coulé des cieux, Pour soulager les peines de mon âme ? Toi, quand la nuit par le penser m'enflamme, Ayant pitié de mon mal soucieux, Ore en mes bras, ore devant mes yeux, Tu fais nager l'idole de ma Dame. Demeure, Songe, arrête encore un peu ! Trompeur, attends que je me sois repu De ce beau sein dont l'appétit me ronge, Et de ces flancs qui me font trépasser : Sinon d'effet, souffre au moins que par songe Toute une nuit je les puisse embrasser.

    en cours de vérification

    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Le réveil Si tu m'appartenais (faisons ce rêve étrange !), Je voudrais avant toi m'éveiller le matin Pour m'accouder longtemps près de ton sommeil d'ange, Egal et murmurant comme un ruisseau lointain. J'irais à pas discrets cueillir de l'églantine, Et, patient, rempli d'un silence joyeux, J'entr'ouvrirais tes mains, qui gardent ta poitrine, Pour y glisser mes fleurs en te baisant les yeux. Et tes yeux étonnés reconnaîtraient la terre Dans les choses où Dieu mit le plus de douceur, Puis tourneraient vers moi leur naissante lumière, Tout pleins de mon offrande et tout pleins de ton cœur. Oh ! Comprends ce qu'il souffre et sens bien comme il aime, Celui qui poserait, au lever du soleil, Un bouquet, invisible encor, sur ton sein même, Pour placer ton bonheur plus près de ton réveil !

    en cours de vérification

    S

    Sophie d'Arbouville

    @sophieDarbouville

    L'ange de poésie et la jeune femme Éveille-toi, ma sœur, je passe près de toi ! De mon sceptre divin tu vas subir la loi ; Sur toi, du feu sacré tombent les étincelles, Je caresse ton front de l'azur de mes ailes. À tes doigts incertains, j'offre ma lyre d'or, Que ton âme s'éveille et prenne son essor !... Le printemps n'a qu'un jour, tout passe ou tout s'altère ; Hâte-toi de cueillir les roses de la terre, Et chantant les parfums dont s'enivrent tes sens, Offre tes vers au ciel comme on offre l'encens ! Chante, ma jeune sœur, chante ta belle aurore, Et révèle ton nom au monde qui l'ignore. LA JEUNE FEMME. Grâce !.. éloigne de moi ton souffle inspirateur ! Ne presse pas ainsi ta lyre sur mon cœur ! Dans mon humble foyer, laisse-moi le silence ; La femme qui rougit a besoin d'ignorance. Le laurier du poète exige trop d'effort... J'aime le voile épais dont s'obscurcit mon sort. Mes jours doivent glisser sur l'océan du monde, Sans que leur cours léger laisse un sillon sur l'onde ; Ma voix ne doit chanter que dans le sein des bois, Sans que l'écho répète un seul son de ma voix. L'ANGE DE POÉSIE. Je t'appelle, ma sœur, la résistance est vaine. Des fleurs de ma couronne, avec art je t'enchaîne : Tu te débats en vain sous leurs flexibles nœuds. D'un souffle dévorant j'agite tes cheveux, Je caresse ton front de ma brûlante haleine ! Mon cœur bat sur ton cœur, ma main saisit la tienne ; Je t'ouvre le saint temple où chantent les élus... Le pacte est consommé, je ne te quitte plus ! Dans les vallons lointains suivant ta rêverie, Je prêterai ma voix aux fleurs de la prairie ; Elles murmureront : « Chante, chante la fleur Qui ne vit qu'un seul jour pour vivre sans douleur. » Tu m'entendras encor dans la brise incertaine Qui dirige la barque en sa course lointaine ; Son souffle redira : « Chante le ciel serein ; Qu'il garde son azur, le salut du marin ! » J'animerai l'oiseau caché sous le feuillage, Et le flot écumant qui se brise au rivage ; L'encens remplira l'air que tu respireras... Et soumise à mes lois, ma sœur, tu chanteras ! LA JEUNE FEMME. J'écouterai ta voix, ta divine harmonie, Et tes rêves d'amour, de gloire et de génie ; Mon âme frémira comme à l'aspect des cieux... Des larmes de bonheur brilleront dans mes yeux. Mais de ce saint délire, ignoré de la terre, Laisse-moi dans mon cœur conserver le mystère ; Sous tes longs voiles blancs, cache mon jeune front ; C'est à toi seul, ami, que mon âme répond ! Et si, dans mon transport, m'échappe une parole, Ne la redis qu'au Dieu qui comprend et console. Le talent se soumet au monde, à ses décrets, Mais un cœur attristé lui cache ses secrets ; Qu'aurait-il à donner à la foule légère, Qui veut qu'avec esprit on souffre pour lui plaire ? Ma faible lyre a peur de l'éclat et du bruit, Et comme Philomèle, elle chante la nuit. Adieu donc ! laisse-moi ma douce rêverie, Reprends ton vol léger vers ta belle patrie ! L'ange reste près d'elle, il sourit à ses pleurs, Et resserre les nœuds de ses chaînes de fleurs ; Arrachant une plume à son aile azurée, Il la met dans la main qui s'était retirée. En vain elle résiste, il triomphe... il sourit... Laissant couler ses pleurs, la jeune femme écrit.

    en cours de vérification