Comment par le leurre de l'écriture lever le voile qui couvre le monde et le temps ? Philippe Jaccottet se veut un promeneur attentif, disponible, capable d'émerveillement aussi bien que d'effroi, et qui transmet son approche lucide, sombre ou éblouie, de la lumière en chacune de ses métamoprhoses. Il ne témoigne pas du spectacle de la nature, mais de la nature du mystère. Il participe plus qu'il n'assiste aux éblouissements fugaces qui sont autant de révélations simples sous un ciel déserté par les dieux. Il est celui qui approche au plus près du point où la vision et la vie paraissent aptes à se fondre. Comme s'il accédait, par grâce singulière et fragmentée, à une sorte d'entre-monde où la pensée est action, le sentiment intelligence, la beauté oxygène et poésie la trame secrète des jours. 
L'oeuvre de Philippe Jaccottet fait escorte, parfois sombrement, quelques fois sereinement, à la part incertaine et sublime qui, par éclairs, par effractions, apparaît, déchire, force ou découvre le passage. « Je pense quelquefois que si j'écris encore, c'est, ou ce devrait être avant tout pour rassembler les fragments, plus ou moins lumineux et probants, d'une joie dont on serait tenté de croire qu'elle a explosé un jour, il y a longtemps, comme une étoile intérieure, et répandu sa poussière en nous. »

L'encre serait de l'ombre

Sous les coups qui se rapprochent, se multiplient, dans le heurt avec la pierre de plus en plus dure, de plus en plus froide.Dans le sombre désarroi qui vous prive de toute maîtrise et vous dicte quelquefois des paroles discordantes que l'on hésite à reconnaître pour siennes.Et, néanmoins : néanmoins, encore, devant vous, ces dernières " frayeuses de chemin ", si frêles, qu'on aura du moins encore su dire, sinon suivre aussi loin qu'il eût fallu.Ph. J.

Et, néanmoins

«Quelquefois la poésie, c'est-à-dire je ne sais quelle lumière, semble mêlée sans effort au mouvement simple des jours (comme la lumière physique aux objets) ; elle reste alors tout près du langage, imperceptiblement transfiguré par elle, et peut-être est-ce là qu'elle a le plus de vérité ; mais aussi, qu'il est le plus difficile de la maintenir. Trop souvent la voilà qui ne brille à nos yeux qu'en d'infimes échappées ; qui se sont ouvertes sans doute, elle aussi, dans la trame de notre vie ordinaire, mais, dirait-on, sur un lointain de moins en moins saisissable : les mots voudraient n'être plus que souffles, chaque poème une goutte d'eau pure.» Philippe Jaccottet.

Airs (poèmes 1961-1964)

Taches de soleil,ou d'ombre ; notes sauvegardées, 1952-2005

"Nous ne sommes pas très nombreux à savoir que les romans de Dhôtel sont l'honneur de notre temps" disait Jean Paulhan. Peut-être est-ce cette modestie essentielle (aux ressources in ? nies), ce merveilleux très quotidien ou encore le goût pour les choses de la terre qui auront rapproché Philippe Jaccottet d'André Dhôtel. Les deux voix, au prisme d'une correspondance de trente années et neuf textes critiques rassemblés ici, s'accordent autour d'une beauté juste, sans éclat.

Avec André Dhôtel

Édition établie, annotée et présentée par José-Flore Tappy, collaboratrice du Centre de recherches sur les lettres romandes de l'Université de Lausanne.

Correspondance: 1942-1976

Quatrième de couverture:«Quelquefois la poésie, c'est-à-dire je ne sais quelle lumière, semble mêlée sans effort au mouvement simple des jours (comme la lumière physique aux objets) ; elle reste alors tout près du langage, imperceptiblement transfiguré par elle, et peut-être est-ce là qu'elle a le plus de vérité ; mais aussi, qu'il est le plus difficile de la maintenir.Trop souvent la voilà qui ne brille à nos yeux qu'en d'infimes échappées ; qui se sont ouvertes sans doute, elle aussi, dans la trame de notre vie ordinaire, mais, dirait-on, sur un lointain de moins en moins saisissable : les mots voudraient n'être plus que souffles, chaque poème une goutte d'eau pure.» - Philippe Jaccottet.

Airs: poèmes 1961-1964

Rilke

" Ecrire ! A quoi bon une œuvre, disait Marcel Arland, si elle ne peut se confondre avec l'amour, et si le chant qu'elle ébauche, tandis que je vais sur ma fin, ne peut monter d'un cœur plus nu ? " Ces quelques mots illustrent admirablement le talent de Philippe Jaccottet, l'exigence, la rigueur et l'honnêteté de toute une vie consacrée à la poésie et à la traduction des plus grands. Au cours de cet entretien entre un jeune homme, aujourd'hui professeur agrégé de lettres modernes, et un poète, il nous est permis d'entrevoir les cheminements mêmes de l'expérience poétique, la fragile beauté du paysage, les choses et leurs secrets, l'apparente tranquillité des mots, l'inquiétude souveraine et la résistance au monde.

De la poésie - Entretien avec Reynald André Chalard

En alguna ocasión ha dicho Gadamer que los poetas hablan necesariamente en voz baja. Como cuando se entra a una habitación en la que descansa algún convaleciente, o como cuando nos incorporamos a un concierto que ya ha comenzado, o incluso como cuando rezamos o nos dirigimos a un desconocido para rogarle algo, los poemas de El ignorante adoptan en su gran mayoría ese tono que el propio Philippe Jaccottet, en su discurso de recepción del Premio Príncipe de Mónaco del año 2003, ha denominado "rumor a ras de tierra". No es, desde luego, casual que el libro se abra con una plegaria dicha junto a una mujer dormida, es decir, una oración pronunciada precisamente en voz baja para no despertar al ser amado y para que "borre / mi propia fábula, y oculte mi nombre con su fuego"; una plegaria, así pues, de ocultamiento, de desaparición. Rafael-José DíazPhilippe Jaccottet, uno de los poetas actuales más importantes en lengua francesa, nació en Moudon (Suiza) en 1925. Después de cursar estudios de letras en Lausana, vivió durante algunos años en París como colaborador de la editorial Mermod. En 1953 se casa con la pintora Anne-Marie Haesler y se instala en Grignan, en el valle francés del Drôme, donde vive desde entonces. En ese mismo año de 1953 aparece su primer libro de poemas, L'Effraie et autres poèmes, al que han seguido L'Ignorant (poèmes 1952-1956),Airs (poèmes 1961-1964), À la lumière d'hiver y Pensées sous les nuages. Sus últimos libros, Cahier de verdure, Après beaucoup d'années, Et, néanmoins y Truinas, le 21 avril 2001 combinan la prosa y el verso, algo que también caracteriza a su actividad diarística: La semaison (carnets 1954-1979), La nouvelle semaison (carnets 1980-1994) y Carnets 1995-1994. Philippe Jaccottet es asimismo autor de prosas poéticas o semiensayísticas (recogidas en libros como Éléments d'un songe, Paisajes avec figures absentes, La promenade sous les arbres o Notes du ravin), notas de viaje (Cristal et fumée) y del relato L'Obscurité.Algunas anotaciones antiguas, a medio camino en entre el ensayo breve y la anotación diarística, han sido reunidas recientemente por el poeta en Observations et autres notes anciennes (1947-1962).También ha sido importante su labor como crítico y ensayista, de la que dan testimonio L'entretien des Muses, Une transaction secrète, Écrits pour papier journal, Gustave Roud, Rilke par lui-même y Le bol du pèlerin (Morandi). Especialmente celebrada ha sido su labor traductora, de la que cabe destacar sus versiones de Homero, Góngora, Hölderlin, Rilke, Musil, Ungaretti y Mandelstam, algunas de las cuales han sido recogidas recientemente en D'une lyre à cinq cordes. Traductions de Philippe Jaccottet 1946-1995.

L'Ignorant

Cristal et fumée

L'Effraie et autres poésies

«Ce livre, dont le titre est emprunté à une pièce de clavecin de Rameau, est un recueil de chroniques de poésie publiées en revue ou en journal entre 1955 et 1966. Quelques études et notes inédites les complètent. Elles concernent des oeuvres de poètes français ou suisses-français parues entre 1910 et 1966 (de Claudel à Pierre Oster). Ce livre ne prétend en aucune façon dresser un panorama de ce demi-siècle de poésie. Le fait même de la chronique a voulu que le hasard de l'actualité joue un rôle dans le choix ; le plus souvent, des raisons toutes subjectives en ont décidé. Jamais un livre de poèmes n'aura été pour moi objet de connaissance pure : plutôt une porte ouverte, ou entrouverte, quelquefois trop vite refermée sur plus de réalité. Tout simplement, je n'ai commencé d'écrire des chroniques que pour avoir été attiré, éclairé, nourri, par certaines oeuvres ; pour m'être attristé ou indigné de les voir méconnues ; pour avoir espéré leur gagner quelques lecteurs. Aussi s'agissait-il moins, pour moi, de bâtir une oeuvre critique à leur propos, que d'essayer d'ouvrir un chemin dans leur direction ; en souhaitant que ce chemin, une fois l'oeuvre atteinte, fût oublié. [...]» Philippe Jaccottet.

L'entretien des muses : Chroniques de poésie

Cantos de abajo recoge la lectura que el poeta suizo francófono Philippe Jaccottet ofreció en el Círculo de Bellas Artes el 6 de mayo de 1998 con motivo de la presentación de la edición española de À la lumiére d'hiver (A la luz del invierno), libro central dentro de su obra y el primero que fue objeto de publicación en España. Jaccottet ofrece aquí un breve recorrido por las líneas de tensión de este <>, marcado por una profunda discursividad en la que se dan cita el sentimiento elegíaco, la lectura atenta de los signos de la naturaleza y la apertura a la dimensión enigmática o mistérica de lo real. El volumen se complementa con dos lúcidos ensayos de Juan Barja y Rafael-José Díaz que sitúan este libro dentro de la obra de Jaccottet y exploran sus influjos y hermandades, sus claves interpretativas.

Cantos de abajo

Philippe Jaccottet, né le 30 juin 1925 à Moudon en Suisse et mort le 24 février 2021 à Grignan (Drôme), est un écrivain, poète, critique littéraire et traducteur suisse vaudois, naturalisé français en 1950. Il est l'époux de l'illustratrice et peintre Anne-Marie Jaccottet, née Haesler.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Jaccottet

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