La beauté : une alternative au nihilisme.

Un souffle de beauté

Le statut de la parole recouvreun enjeu essentiel. Son apparente facilité – parler est à portée de langue – nous en voile habituellement la profondeur. Guettée par la dilution, la parole est aisément instrumentalisée par un discours qui prétend se prononcer incessamment sur tout. Par-delà son usage utilitaire et la volonté de se faire entendre : que peut faire entendre la parole humaine ? Comment penser l’enjeu de la parole sinon en repartant de la parole elle-même pour l’envisager, en sa dimension poétique, comme une manière de vivre et d’habiter le monde de manière créatrice. Une manière de parler la Vie éprouvée comme Présence incandescente. En se tenant au plus près du point secret où se noue l'alliance de l'écriture et de la vie, Éric de Rus cherche à mettre en lumière une poétique de la Présence où la parole prête voix à l'ultime de chaque chose, à son noyau sonore de fin silence, à l’Amour qui résiste à l’effondrement de tout.

La parole ardente: pour une poétique de la présence

Éduquer engage " une certaine conception de l'homme, de sa place dans le monde, de ce à quoi il s'occupe, de même que des possibilités d'agir pratiquement sur l'homme et de le former ". Malgré l'importance que revêt chez Édith Stein la thématique éducative, elle reste néanmoins disséminée dans son oeuvre, sans faire l'objet d'une élaboration systématique. L'enjeu de notre travail est de déterminer méthodiquement les liens qui rattachent la conception steinienne de la structure de la personne humaine et sa conception de l'éducation. Il s'agit de rendre compte de la manière dont se constitue sa phénoménologie de la personne humaine, de telle sorte que soit possible une théorie de l'éducation porteuse d'un certain idéal. À partir d'une analyse phénoménologique de la constitution de la personne, où l'intériorité de l'âme tient une place essentielle, nous cherchons à rendre compte de l'éducation comme " façonnement de l'être humain dans sa complétude pour qu'il devienne ce qu'il doit être ", c'est-à-dire " un homme véritable " et " authentiquement lui-même ". La théorie steinienne de l'éducation apparaît comme une doctrine compréhensive de l'être humain et du sens de son existence qui porte le sceau de l'orientation métaphysique de sa recherche philosophique.

Anthropologie phénoménologique et théorie de l'éducation dans l'oeuvre d'Edith Stein

Edith Stein s'intéresse à des domaines très divers : politique, éthique, anthropologie, pédagogie, théorie de la connaissance, métaphysique, religion, etc. Or cela même qui fait la richesse de son œuvre –; et ouvre au chercheur des champs d'investigation très vastes –; constitue pour le lecteur qui souhaite se familiariser avec cette pensée une difficulté majeure. En effet, l'étendue des questions abordées et le caractère hautement personnel de l'œuvre steinienne posent, de manière particulièrement aiguë, le problème de savoir sous quel angle l'aborder pour en saisir l'unité. Pourtant Edith Stein nous indique elle-même le centre de gravité de son itinéraire intellectuel et spirituel : " la constitution de la personne humaine ". La cohérence de l'engagement intellectuel et existentiel d'Edith Stein réside précisément dans cette quête constante de la vérité de l'homme, selon un mouvement qui porte toujours plus haut la compréhension de la personne et l'accomplissement du sens de son être. L'ouvrage que nous offrons ici se propose de dégager la ligne qui soustend la pensée anthropologique d'Edith Stein. Une pensée indissociable d'une démarche vitale, puisqu'elle est surtout un chemin d'unification de la personne humaine à partir de son intériorité. La parole d'Edith Stein sur la personne humaine nous situe au cœur du défi anthropologique que notre époque adresse à la conscience : " Qui est l'homme et qu'est-ce que vivre authentiquement dans le sens de son être ? " Il s'agit là d'une parole capable de rejoindre chacun, dans la mesure où nul ne peut, s'il veut vivre humainement et avec toute la plénitude possible, éviter de s'interroger sur ce qu'est donner forme à sa vie. À l'écoute de cette parole, nous découvrons la proximité d'un guide et d'une amie qui nous ouvre un chemin lumineux de liberté intérieure et de vie pleine. -- Edith Stein's interests were extremely varied: politics, ethics, anthropology, teaching skills, theory of knowledge, metaphysics, religion, and many more. But although this fact constitutes the richness of her work and opens up vast areas of investigation to the researcher, it also constitutes a major difficulty for the reader wishing to become more familiar with an oeuvre that is not easily accessible. The vast nature of the issues she treats, and the highly personal nature of Stein's work, together pose the problem of finding an approach that will lead to an understanding of its unity. Yet Edith Stein herself points to the centre of gravity of her intellectual and spiritual itinerary: "The constitution of the human person'. The coherence of Edith Stein's intellectual and existential commitment resides precisely in that constant quest for the truth about mankind, which gradually increases in understanding of the human person and the realization of the meaning of being. This book identifies an axis that runs throughout Edith Stein's anthropological thinking - thinking that cannot be accessed without a vital approach, because it is, above all, a path of unification based on the human person's inner life. What Edith Stein has to say about the human person brings us to the heart of the anthropological challenge of our times: "Who is man, and what does it signify to live with all the meaning of his being in an authentic manner?' This question addresses all of us, because no one can avoid questioning the sense of his own life if he wants to live his human existence as fully as possible. As we listen to Edith Stein, we discover a close guide and a friend who opens up a path enlightened by inner freedom, and life lived to the full.

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