Robert Musil
@robertMusil
...l'amour doit être considéré comme l'une des expériences religieuses les plus dangereuses, car il soulève les gens des bras de la raison et les fait flotter sans aucun sol sous leurs pieds.
Robert Musil
Robert Musil [ˈʁoːbɛɐ̯t ˈmuːzɪl], né le 6 novembre 1880 à Klagenfurt en Carinthie et mort le 15 avril 1942 à Genève, est un ingénieur, écrivain, essayiste et dramaturge autrichien. Né au sein de la génération expressionniste allemande, Robert Musil est surtout connu pour son premier roman, Les Désarrois de l'élève Törless (1906), et pour son roman inachevé L'Homme sans qualités (2 tomes, 1930-1933). Ce roman a suscité peu de réactions lors de sa publication au début des années 1930 et n'a été redécouvert que dans les années 1950, grâce à Adolf Frisé, qui en édita une version remaniée, en trois tomes. Cette œuvre est considérée comme un des romans fondateurs du XXe siècle, avec À la recherche du temps perdu de Marcel Proust et Ulysse de James Joyce, selon les mots de l'écrivain Thomas Mann, qui admira toujours le travail de Robert Musil. En effet, le lecteur y « trouve exprimée, en termes plus forts et plus complexes que nulle part ailleurs, cette aspiration du début du XXe siècle à redéfinir une culture, une spiritualité sur les ruines du passé, ce regret d'une totalité mythique perdue ». Robert Musil est l'auteur d'autres romans, d'essais d'analyse politique ou psychologique, de deux pièces de théâtre et d'une série de nouvelles regroupées dans le recueil Œuvres pré-posthumes. Pour beaucoup de spécialistes, ses écrits ont pleinement participé à la création de la modernité littéraire en plus de faire éclater le cadre romanesque. Son esthétique littéraire est fondée sur le pouvoir de l'observation quasi scientifique et sur l'analyse des faits humains et des sensations, à la recherche de ce qu'il nomme « la structure essentielle des choses ». Le problème de la connaissance l'a profondément marqué, à tel point que Musil a abandonné une brillante carrière d'ingénieur pour celle d'écrivain et de philosophe. Pour son traducteur français, le poète Philippe Jaccottet, « Musil est un sceptique, […] il est partagé entre sa fascination pour la science, la rationalité et la poésie, et même la mystique », se voulant le témoin d'une civilisation à l'agonie car désenchantée.
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...l'amour doit être considéré comme l'une des expériences religieuses les plus dangereuses, car il soulève les gens des bras de la raison et les fait flotter sans aucun sol sous leurs pieds.
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Pour seulement les imbéciles, les fanatiques et les cas mentaux peuvent vivre à la plus haute hauteur de l'âme; Une personne sensée doit se contenter de déclarer que la vie ne valait pas la peine d'être vécue sans une étincelle de ce mystérieux feu.
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... le génie ne fait jamais rien de nouveau, mais toujours quelque chose de différent, et les talents moyens lui offrent la possibilité dans laquelle son génie se condense en réalisations.
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La différence entre une personne en bonne santé et celle qui est mentalement malade est le fait que la santé a toutes les maladies mentales, et la personne mentalement malade n'en a qu'un.
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Une tête particulièrement fine chez un homme signifie généralement qu'il est stupide ; les philosophes particulièrement profonds sont généralement des penseurs superficiels ; en littérature, les talents peu supérieurs à la moyenne sont généralement considérés par leurs contemporains comme des génies.
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Sur cette sensation mince, à peine réelle et pourtant si perceptible, le monde entier était accroché comme sur un axe légèrement tremblant, et à son tour reposait sur les deux personnes de la pièce.
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Aimer quelque chose en tant qu'artiste ... signifie être ébranlé non pas par sa valeur ultime ou son manque de valeur, mais par un côté qui s'ouvre soudainement. Là où l'art a la valeur, cela montre des choses que peu ont vu. C'est vaincre, pas pacifier.
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C'était la tendresse mélangée de mélancolie que nous apportons à une époque qui appartient irrévocablement au passé, quand une ombre pâle et délicate en s'élève portant les lys des morts, et nous y trouvons une ressemblance oubliée. Et cette ombre faible et mélancolique, ce parfum pâle, semblait disparaître dans un large ruisseau plein et chaleureux - la vie qui s'ouvrait maintenant devant lui.
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Les vraies «fausses» sont les évasions de personnes qui ne veulent jamais arriver à une décision. La vérité est quelque chose sans fin.
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... toutes les idéologies professionnelles sont nobles. Les chasseurs, par exemple, ne songeraient pas à s'appeler les bouchers des bois.
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Et que feriez-vous, ... si vous pouviez gouverner le monde pendant une journée? Je suppose que je n'aurais pas d'autre choix que d'abolir la réalité.
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Sur cette sensation mince, à peine réelle et pourtant si perceptible, le monde entier était accroché comme sur un axe légèrement tremblant, et à son tour reposait sur les deux personnes de la pièce.
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... il y a une propension particulière dans le monde à ce que les gens, partout où ils apparaissent en grand nombre, se permettent collectivement tout ce qui leur serait interdit individuellement.
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Sur cette sensation mince, à peine réelle et pourtant si perceptible, le monde entier était accroché comme sur un axe légèrement tremblant, et à son tour reposait sur les deux personnes de la pièce.
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... il y a une propension particulière dans le monde à ce que les gens, partout où ils apparaissent en grand nombre, se permettent collectivement tout ce qui leur serait interdit individuellement.
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Un homme peu pratique - qu'il semble non seulement être, mais est vraiment - toujours peu fiable et imprévisible dans ses relations avec les autres. Il s'engagera dans des actions qui signifient autre chose pour lui que pour les autres, mais il est en paix avec lui-même à propos de tout tant qu'il peut tout se réunir dans une belle idée.
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... il y a une propension particulière dans le monde à ce que les gens, partout où ils apparaissent en grand nombre, se permettent collectivement tout ce qui leur serait interdit individuellement.
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...l'amour doit être considéré comme l'une des expériences religieuses les plus dangereuses, car il soulève les gens des bras de la raison et les fait flotter sans aucun sol sous leurs pieds.
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Ce n'est que dans les cas les plus inhabituels qu'il est utile de déterminer si un livre est bon ou mauvais; car il est tout aussi rare que ce soit l'un ou l'autre. C'est généralement les deux.
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... il y a une propension particulière dans le monde à ce que les gens, partout où ils apparaissent en grand nombre, se permettent collectivement tout ce qui leur serait interdit individuellement.
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Quiconque veut toujours découvrir les contes de fées de nos jours ne peut pas se permettre de se désintégrer quand il s'agit d'utiliser son cerveau.
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[...] un certain nombre d'individus imparfaits peuvent souvent former une unité sociale brillante.
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Et puisque la possession des qualités suppose qu'on prenne un certain plaisir à leur réalité, tout cela laisse entrevoir comment il peut arriver tout d'un coup à quelqu'un qui ne peut convoquer aucun sens de la réalité — même par rapport à lui-même — que un jour il s'apparaît comme un homme sans qualités.
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La vie forme une surface qui agit comme si elle ne pouvait pas être autrement, mais sous sa peau, les choses battent et pulsent.
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Ses réponses étaient assez souvent comme ça. Lorsqu'elle a parlé de la beauté, il a parlé du tissu gras soutenant l'épiderme. Lorsqu'elle a mentionné l'amour, il a répondu avec la courbe statistique qui indique la montée automatique et la baisse du taux de natalité annuel. Lorsqu'elle a parlé des grandes figures de l'art, il a tracé la chaîne d'emprunts qui relie ces personnages les uns aux autres.
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La stupidité est active dans toutes les directions et peut s'habiller dans tous les vêtements de la vérité. La vérité, en revanche, a pour chaque occasion une seule robe et un chemin, et est toujours désavantagée.
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Chaque jour, il arrive un moment où une personne pose ses mains sur ses genoux et tout son activité s'effondre comme des cendres. Le travail accompli est, du point de vue de l'âme, entièrement imaginaire.
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Le secret d'un bon bibliothécaire est qu'il ne lit jamais rien de plus de la littérature à sa charge que le titre et la table des matières. Quiconque se laisse aller et commence à lire un livre est perdu en tant que bibliothécaire ... il est forcément à perdre de la perspective.
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N'avons-nous pas blotti dans des bunkers, tandis que des prémonition de demain étaient suspendues dans les airs et qu'un camarade a commencé à chanter? Oh, c'était tellement mélancolique! Et c'était kitsch.
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Sur cette sensation mince, à peine réelle et pourtant si perceptible, le monde entier était accroché comme sur un axe légèrement tremblant, et à son tour reposait sur les deux personnes de la pièce.