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Rosemonde Gerard

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Rosemonde Gérard, née Louise Rose Étiennette le 5 avril 1866 à Paris et morte le 8 juillet 1953 dans la même ville, est une poétesse et comédienne française.

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Poésies

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    Azur au Pays Basque C’est la saison divine et fraîche Où l’on croit tout ce qu’on vous dit; L’air est bleu comme une dépêche, Le ciel bleu comme un paradis; Le saule défend que l’on pleure; Le soleil dit: «N’allez jamais Chercher midi à quatorze heures »; Les petits arbres des sommets Semblent rangés par des archanges Sur une table de gazon; Chaque oranger a dix oranges, Chaque village a dix maisons; Dans l’arbre une voix infinie Ne va durer que quelques jours; Les cigales ont du génie; La rose est la fleur de l’amour; Les plus méchants barreaux des grilles Ont des sourires de jasmin; L’école des petites filles Donne sept ans au vieux chemin; Le ciel tendre n’a pas un voile; Les peupliers ce soir pourront Chanter la romance à l’étoile Qu’ils touchent presque avec leur front; La lumière n’a pas un masque, Et la campagne dit: «Vraiment, Il n’y a que ce pays basque Qui soit si triste et si charmant…» Demain la fête d’Espelette Vendra ses raisins andalous; Si la montagne est violette C’est que le vent vient d’Itxassou… Quelle douceur! quelle faiblesse! Un insecte miraculeux Prétend qu’à jamais on le laisse Dormir au fond d’un iris bleu; L’ortie a rentré tous ses ongles; Dans l’herbe qui monte aux genoux On lit Le livre de la Jungle Au milieu des gueules-de-loup; La couleuvre, dans les pervenches, N’est plus qu’un collier endormi; On se confie aux moindres branches; Les animaux sont des amis; Le soleil aux balcons s’attarde; Les maisons ne sont plus soudain Que des images qu’on regarde, Car on habite les jardins; Un chant tremblant comme un mensonge Passe au loin dans le soir tombant. Les cœurs s’embarquent sur les songes… Un manteau reste sur un banc… Et tous les ciels, toutes les roses, Prennent, pour mieux nous attendrir, Cet aspect déchirant des choses Qui deviendront des souvenirs!

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    Bonne année Bonne année à toutes les choses: Au monde! A la mer! Aux forêts! Bonne année à toutes les roses Que l’hiver prépare en secret Bonne année à tous ceux qui s’aiment Et qui m’entendent ici bas… Et bonne année aussi quand même A tous ceux qui ne s’aiment pas!

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    Calendrier Janvier nous prive de feuillage ; Février fait glisser nos pas ; Mars a des cheveux de nuage, Avril, des cheveux de lilas ; Mai permet les robes champêtres ; Juin ressuscite les rosiers ; Juillet met l'échelle aux fenêtres, Août, l'échelle aux cerisiers. Septembre, qui divague un peu, Pour danser sur du raisin bleu S'amuse à retarder l'aurore ; Octobre a peur ; Novembre a froid ; Décembre éteint les fleurs ; et, moi, L'année entière je t'adore !

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    Ceci est mon testament Je vous laisse, Ami cher, cette frivole estampe Que vous aviez trouvé me ressembler beaucoup ; La mèche de cheveux qui frisait sur ma tempe, Le pâle médaillon que je portais au cou. Et je vous laisse aussi ma robe en mousseline, Celle que vous aimiez ; mes souliers de satin ; Mon cœur de tous les jours ; et ces vers de Racine Que j’apprenais le soir pour les dire au matin. Je vous laisse mes gants et mon ombrelle rose ; Et je vous laisse encor – n’ayant rien autre chose – Tous mes petits rubans de toutes les couleurs ; Le livre que, pour vous, je lisais à la messe ; Le cher anneau d’argent, témoin de ma promesse… Et ma tombe légère avec toutes ses fleurs !

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    La ronde des mois Janvier prend la neige pour châle ; Février fait glisser nos pas ; Mars de ses doigts de soleil pâle, Jette des grêlons aux lilas. Avril s’accroche aux branches vertes ; Mai travaille aux chapeaux fleuris ; Juin fait pencher la rose ouverte prés du beau foin qui craque et rit. Juillet met les œufs dans leurs coques Août sur les épis mûrs s’endort ; Septembre aux grands soirs équivoques, Glisse partout ses feuilles d’or. Octobre a toutes les colères, Novembre a toutes les chansons Des ruisseaux débordant d’eau claire, Et Décembre a tous les frissons.

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    La tendresse Miraculeux printemps dont l’automne est si triste, Le plus beau sentiment, non, ce n’est pas l’amour; Pas l’amour faible et fou, l’amour aveugle et sourd, Fermant autour de lui sa guirlande égoïste. Ce n’est pas le respect aux bagues d’améthyste; Ni le rêve, laissant ses longs cheveux flotter; Ni l’amitié, qui veut la réciprocité, Ni l’estime, tenant son implacable liste. Mais Tendresse, c’est toi ! toi, que rien ne ternit. C’est toi. Tu prends à tous le bouquet de tes charmes; L’amour te donne une âme et l’amitié des larmes; Tu rajeunis l’instant pour qu’il soit infini… Et, dans cet instant-là, le cœur, à ce point tremble, Qu’il sait rire et pleurer et mourir tout ensemble!

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    Le passé Ô Passé, miroir bleuâtre, Qu’il ne faut pas trop pencher; Pauvre drame de théâtre Qu’on ne peut plus retoucher… Le jardin avait des arbres Qui, tous, fleurissaient soudain; Et les fleurs jonchaient les marbres Qui logeaient dans le jardin. Quel enchantement demeure Dans le parc extasié? Est-ce le parfum d’une heure? Ou le parfum d’un rosier? Quel est ce rêve ineffable, Qui se cache au coin d’un bois? Est-ce une lettre, une fable? Ou le refrain d’une voix? Un agneau couleur de neige Passe dans l’air étonné En disant: « Comment l’aurais-je Su si je n’étais pas né?… » Chaque souvenir ressemble À l’instant qui lui fait mal… Quel est ce tulle qui tremble? C’est une robe de bal. La valse qui veut renaître S’aventure en chancelant… Fallait-il à la fenêtre Pencher un cœur si brûlant? La rose qu’on croyait morte Vient de refleurir soudain… Fallait-il ouvrir la porte Qui donnait sur ce jardin? Les minutes les plus folles Font danser des coins de ciel… Fallait-il, sur des paroles, Construire un rêve éternel? Dans l’ombre de la mémoire Quel désordre et quel danger! C’est un peu comme une armoire Que l’on voudrait mieux ranger… Fallait-il, sur cette route, Suivre un vent passionné?… Non, peut-être… Mais, sans doute, Peut-il être pardonné Le cœur à la tendre écorce Qui, du matin jusqu’au soir, Fit, avec sa faible force, Tout ce qu’il pouvait pouvoir!

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    Pourquoi je t’aime Pourquoi je t’aime? Hélas! mon cœur Voudrait comprendre son délire: C’est peut-être à cause d’un pleur? Peut-être à cause d’un sourire? C’est peut-être pour un espoir Ou peut-être pour une lettre? Ou peut-être parce qu’un soir Nous avions ouvert la fenêtre?… Pourquoi je t’aime? Hélas! il faut Voir un peu clair dans ce qu’on pense: C’est peut-être à cause d’un mot? Peut-être à cause d’un silence? C’est peut-être par désespoir Ou par lassitude morose? Ou peut-être parce qu’un soir Tu m’avais apporté des roses?… Pourquoi je t’aime? Hélas! sans fin Je redis cette phrase brève: C’est peut-être à cause d’un rien? Peut-être à cause d’un rêve? C’est peut-être pour ton amour Qui sent l’étoile et la verveine? Ou peut-être parce qu’un jour Tu me feras beaucoup de peine?…

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    Rêve de Noël Ainsi qu'ils le font chaque année, En papillotes, les pieds nus, Devant la grande cheminée Les petits enfants sont venus. Tremblants dans leur longue chemise, Ils sont là… Car le vieux Noël, Habillé de neige qui frise, A minuit descendra du ciel.

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