splash screen icon Lenndi
splash screen name leendi
@tristanCorbiere profile image

Tristan Corbière

Auteurplume

Tristan Corbière, nom de plume d'Édouard-Joachim Corbière, né le 18 juillet 1845 à Ploujean (aujourd'hui Morlaix, dans le Finistère) et mort le 1er mars 1875 à Morlaix, est un poète français. Proche du symbolisme, il est l'auteur d'un unique recueil poétique, Les Amours jaunes, et de quelques fragments en prose. Tristan Corbière mène une vie marginale et miséreuse, nourrie de deux grands échecs dus à sa maladie osseuse et à sa « laideur » presque imaginaire qu'il se complaît à accuser : celui de sa vie sentimentale — il aima sans retour une seule femme, Armida-Josefina Cuchiani, prénommée « Marcelle » dans son œuvre —, et celui de sa passion pour la mer — il rêvait de devenir marin, comme son père Édouard Corbière. Sa poésie porte en elle ces deux grandes blessures qui l'amèneront à adopter un style très cynique et incisif, envers lui-même autant qu'envers la vie et le monde qui l'entourent. Ses vers teintés de symbolisme et aux idées proches du décadentisme rejettent et condamnent tous les courants littéraires de son époque, du romantisme au Parnasse, car leur créateur excentrique se veut « indéfinissable, incatalogable, pas être aimé, pas être haï ; bref, déclassé de toutes les latitudes ». Son écriture poétique est caractérisée par l'abondance de ponctuation, le manque de polissage, et une anti-musicalité, le tout présentant un aspect heurté et brut, qui fut d'abord perçu comme une impuissance à mieux faire, avant d'être reconnu plus tard comme une destructuration volontaire du vers (« cassant, concis, cinglant le vers à la cravache »). À la publication en 1873 à compte d'auteur de son unique œuvre, Les Amours jaunes, il passe totalement inaperçu dans les milieux littéraires de l'époque, et il faudra attendre dix ans pour que Paul Verlaine le révèle au grand public dans son essai Les Poètes maudits. À la page 81 de son œuvre originelle, un texte intitulé Pauvre Garçon semble exprimer une relation amoureuse déçue avec un autre homme : Lui (...) Était plat près de moi (...) Ce héros qui n’a pas su trouver qu’il m’aimait. Corbière fut aussi un illustrateur et un caricaturiste de talent, comme en témoigne l'album ffocsoR, retrouvé en 2010 par Benoît Houzé à Glasgow, ainsi que les 24 caricatures relatives à la Commune de Paris, retrouvées en 2021 dans la bibliothèque de Bologne par Francesca Rossi. Il meurt peut-être tuberculeux, célibataire sans enfant et sans travail, retranché dans son vieux manoir breton, incompris de ses contemporains (« Ah, si j'étais un peu compris ! »), et sa poésie novatrice ne sera reconnue que bien après sa mort.

...plus

Compte non officiel

Poésies

24

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    La rapsode foraine Bénite est l'infertile plage Où, comme la mer, tout est nud. Sainte est la chapelle sauvage De Sainte-Anne-de-la-Palud... De la Bonne Femme Sainte Anne Grand'tante du petit Jésus, En bois pourri dans sa soutane Riche... plus riche que Crésus !

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    A l’etna Etna – j’ai monté le Vésuve … Le Vésuve a beaucoup baissé : J’étais plus chaud que son effluve, Plus que sa crête hérissés … – Toi que l’on compare à la femme … – Pourquoi ? – Pour ton âge ? Ou ton âme De caillou cuit ? … – Ça fait rêver … – Et tu t’en fais rire à crever ! – – Tu ris jaune et tousses : sans doute, Crachant un vieil amour malsain ; La lave coule sous la croûte De ton vieux cancer au sein. – Couchons ensemble, Camarade ! Là – mon flanc sur ton flanc malade : Nous sommes frères, par Vénus, Volcan ! … Un peu moins … un peu plus …

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    À la mémoire de Zulma Elle était riche de vingt ans, Moi j'étais jeune de vingt francs, Et nous fîmes bourse commune, Placée, à fonds perdu, dans une Infidèle nuit de printemps... La lune a fait [un] trou dedans, Rond comme un écu de cinq francs, Par où passa notre fortune : Vingt ans ! vingt francs !... et puis la lune ! – En monnaie – hélas – les vingt francs ! En monnaie aussi les vingt ans ! Toujours de trous en trous de lune, Et de bourse en bourse commune... – C'est à peu près même fortune ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – Je la trouvai – bien des printemps, Bien des vingt ans, bien des vingt francs, Bien des trous et bien de la lune Après – Toujours vierge et vingt ans, Et... colonelle à la Commune ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – Puis après : la chasse aux passants, Aux vingt sols, et plus aux vingt francs... Puis après : la fosse commune, Nuit gratuite sans trou de lune. Saint-Cloud. – Novembre.

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    À ma jument souris Pas d’éperon ni de cravache, N’est-ce pas, Maîtresse à poil gris… C’est bon à pousser une vache, Pas une petite Souris. Pas de mors à ta pauvre bouche : Je t’aime, et ma cuisse te touche. Pas de selle, pas d’étrier : J’agace, du bout de ma botte, Ta patte d’acier fin qui trotte. Va : je ne suis pas cavalier… — Hurrah ! c’est à nous la poussière ! J’ai la tête dans ta crinière, Mes deux bras te font un collier. — Hurrah ! c’est à nous le hallier ! — Hurrah ! c’est à nous la barrière ! — Je suis emballé : tu me tiens — Hurrah !… et le fossé derrière… Et la culbute !… — Femme tiens !!

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    À mon chien Pope Mort d'une balle. Toi : ne pas suivre en domestique, Ni lécher en fille publique ! – Maître-philosophe cynique : N'être pas traité comme un chien, Chien ! tu le veux – et tu fais bien. – Toi : rester toi ; ne pas connaître Ton écuelle ni ton maître. Ne jamais marcher sur les mains, Chien ! – c'est bon pour les humains. ... Pour l'amour – qu'à cela ne tienne : Viole des chiens – Gare la Chienne ! Mords – Chien – et nul ne te mordra. Emporte le morceau – Hurrah ! – Mais après, ne fais pas la bête ; S'il faut payer – paye – Et fais tête Aux fouets qu'on te montrera. – Pur ton sang ! pur ton chic sauvage ! – Hurler, nager – Et, si l'on te fait enrager... Enrage ! Île de Batz. – Octobre.

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Le mousse Mousse : il est donc marin, ton père ?… – Pêcheur. Perdu depuis longtemps. En découchant d’avec ma mère, Il a couché dans les brisants … Maman lui garde au cimetière Une tombe – et rien dedans – C’est moi son mari sur la terre, Pour gagner du pain aux enfants. Deux petits. – Alors, sur la plage, Rien n’est revenu du naufrage ? … – Son garde-pipe et son sabot … La mère pleure, le dimanche, Pour repos… Moi : j’ai ma revanche Quand je serai grand – matelot ! –

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Le poète contumace Sur la côte d'armor. – Un ancien vieux couvent, Les vents se croyaient là dans un moulin-à-vent, Et les ânes de la contrée, Au lierre râpé, venaient râper leurs dents Contre un mur si troué que, pour entrer dedans, On n'aurait pu trouver l'entrée. – Seul – mais toujours debout avec un rare aplomb, Crénelé comme la mâchoire d'une vieille, Son toit à coups-de-poing sur le coin de l'oreille, Aux corneilles bayant, se tenait le donjon, Fier toujours d'avoir eu, dans le temps, sa légende... Ce n'était plus qu'un nid à gens de contrebande, Vagabonds de nuit, amoureux buissonniers, Chiens errants, vieux rats, fraudeurs et douaniers. – Aujourd'hui l'hôte était de la borgne tourelle, Un Poète sauvage, avec un plomb dans l'aile, Et tombé là parmi les antiques hiboux Qui l'estimaient d'en haut. – Il respectait leurs trous, – Lui, seul hibou payant, comme son bail le porte : Pour vingt-cinq écus l'an, dont : remettre une porte. – Pour les gens du pays, il ne les voyait pas : Seulement, en passant, eux regardaient d'en bas, Se montrant du nez sa fenêtre ; Le curé se doutait que c'était un lépreux ; Et le maire disait : – Moi, qu'est-ce que j'y peux, C'est plutôt un Anglais... un Être. Les femmes avaient su – sans doute par les buses – Qu'il vivait en concubinage avec des Muses !... Un hérétique enfin... Quelque Parisien De Paris ou d'ailleurs. – Hélas ! on n'en sait rien. – Il était invisible ; et, comme ses Donzelles Ne s'affichaient pas trop, on ne parla plus d'elles. – Lui, c'était simplement un long flâneur, sec, pâle ; Un ermite-amateur, chassé par la rafale... Il avait trop aimé les beaux pays malsains. Condamné des huissiers, comme des médecins, Il avait posé là, soûl et cherchant sa place Pour mourir seul ou pour vivre par contumace... Faisant, d'un à-peu-près d'artiste, Un philosophe d'à peu près, Râleur de soleil ou de frais, En dehors de l'humaine piste. Il lui restait encore un hamac, une vielle, Un barbet qui dormait sous le nom de Fidèle ; Non moins fidèle était, triste et doux comme lui, Un autre compagnon qui s'appelait l'Ennui. Se mourant en sommeil, il se vivait en rêve. Son rêve était le flot qui montait sur la grève, Le flot qui descendait ; Quelquefois, vaguement, il se prenait attendre... Attendre quoi... le flot monter – le flot descendre – Ou l'Absente... Qui sait ? Le sait-il bien lui-même ?... Au vent de sa guérite, A-t-il donc oublié comme les morts vont vite, Lui, ce viveur vécu, revenant égaré, Cherche-t-il son follet, à lui, mal enterré ? – Certe, Elle n'est pas loin, celle après qui tu brâmes, Ô Cerf de Saint Hubert ! Mais ton front est sans flammes... N'apparais pas, mon vieux, triste et faux déterré... Fais le mort si tu peux... Car Elle t'a pleuré ! – Est-ce qu'il pouvait, Lui !... n'était-il pas poète... Immortel comme un autre ?... Et dans sa pauvre tête Déménagée, encor il sentait que les vers Hexamètres faisaient les cent pas de travers. – Manque de savoir-vivre extrême – il survivait – Et – manque de savoir-mourir – il écrivait : « C'est un être passé de cent lunes, ma Chère, En ton cœur poétique, à l'état légendaire. Je rime, donc je vis... ne crains pas, c'est à blanc. – Une coquille d'huître en rupture de banc ! – Oui, j'ai beau me palper : c'est moi ! – Dernière faute – En route pour les cieux – car ma niche est si haute ! – Je me suis demandé, prêt à prendre l'essor : Tête ou pile... – Et voilà – je me demande encor... » « C'est à toi que je fis mes adieux à la vie, À toi qui me pleuras, jusqu'à me faire envie De rester me pleurer avec toi. Maintenant C'est joué, je ne suis qu'un gâteux revenant, En os et... (j'allais dire en chair). – La chose est sûre C'est bien moi, je suis là – mais comme une rature. » « Nous étions amateurs de curiosité : Viens voir le Bibelot. – Moi j'en suis dégoûté. – Dans mes dégoûts surtout, j'ai des goûts élégants ; Tu sais : j'avais lâché la Vie avec des gants ; L'Autre n'est pas même à prendre avec des pincettes... Je cherche au mannequin de nouvelles toilettes. » « Reviens m'aider : Tes yeux dans ces yeux-là ! Ta lèvre Sur cette lèvre !... Et, là, ne sens-tu pas ma fièvre – Ma fièvre de Toi ?... – Sous l'orbe est-il passé L'arc-en-ciel au charbon par nos nuits laissé ? Et cette étoile ?... – Oh ! va, ne cherche plus l'étoile Que tu voulais voir à mon front ; Une araignée a fait sa toile, Au même endroit – dans le plafond. » « Je suis un étranger. – Cela vaut mieux peut-être... – Eh bien ! non, viens encor un peu me reconnaître ; Comme au bon saint Thomas, je veux te voir la foi, Je veux te voir toucher la plaie et dire : – Toi ! – « Viens encor me finir – c'est très gai : De ta chambre, Tu verras mes moissons – Nous sommes en décembre – Mes grands bois de sapin, les fleurs d'or des genêts, Mes bruyères d'Armor... – en tas sur les chenets. Viens te gorger d'air pur – Ici j'ai de la brise Si franche !... que le bout de ma toiture en frise. Le soleil est si doux... – qu'il gèle tout le temps. Le printemps... – Le printemps n'est-ce pas tes vingt ans. On n'attend plus que toi, vois : déjà l'hirondelle Se pose... en fer rouillé, clouée à ma tourelle. – Et bientôt nous pourrons cueillir le champignon... Dans mon escalier que dore... un lumignon. Dans le mur qui verdoie existe une pervenche Sèche. – ... Et puis nous irons à l'eau faire la planche – Planches d'épave au sec – comme moi – sur ces plages. La Mer roucoule sa Berceuse pour naufrages ; Barcarolle du soir... pour les canards sauvages. » « En Paul et Virginie, et virginaux – veux-tu – Nous nous mettrons au vert du paradis perdu... Ou Robinson avec Vendredi – c'est facile – La pluie a déjà fait, de mon royaume, une île. » « Si pourtant, près de moi, tu crains la solitude, Nous avons des amis, sans fard – Un braconnier ; Sans compter un caban bleu qui, par habitude, Fait toujours les cent-pas et contient un douanier... Plus de clercs d'huissier ! J'ai le clair de la lune, Et des amis pierrots amoureux sans fortune. » – « Et nos nuits !... Belles nuits pour l'orgie à la tour !... Nuits à la Roméo ! – Jamais il ne fait jour. – La Nature au réveil – réveil de déchaînée – Secouant son drap blanc... éteint ma cheminée. Voici mes rossignols... rossignols d'ouragans – Gais comme des poinçons – sanglots de chats-huants ! Ma girouette dérouille en haut sa tyrolienne Et l'on entend gémir ma porte éolienne, Comme chez saint Antoine en sa tentation... Oh viens ! joli Suppôt de la séduction ! » – « Hop ! les rats du grenier dansent des farandoles ! Les ardoises du toit roulent en castagnoles ! Les Folles-du-logis... Non, je n'ai plus de Folles ! » ... « Comme je revendrais ma dépouille à Satan S'il me tentait avec un petit Revenant... – Toi – Je te vois partout, mais comme un voyant blême, Je t'adore... Et c'est pauvre : adorer ce qu'on aime ! Apparais, un poignard dans le cœur ! – Ce sera, Tu sais bien, comme dans Iñès de La Sierra... – On frappe... oh ! c'est quelqu'un... Hélas ! oui, c'est un rat. » – « Je rêvasse... et toujours c'est Toi. Sur toute chose, Comme un esprit follet, ton souvenir se pose : Ma solitude – Toi ! – Mes hiboux à l'œil d'or : – Toi ! – Ma girouette folle : Oh Toi !... – Que sais-je encor... – Toi : mes volets ouvrant les bras dans la tempête... Une lointaine voix : c'est Ta chanson ! – c'est fête !... Les rafales fouaillant Ton nom perdu – c'est bête – C'est bête, mais c'est Toi ! Mon cœur au grand ouvert Comme mes volets en pantenne, Bat, tout affolé sous l'haleine Des plus bizarres courants d'air. » « Tiens... une ombre portée, un instant, est venue Dessiner ton profil sur la muraille nue, Et j'ai tourné la tête... – Espoir ou souvenir – Ma sœur Anne, à la tour, voyez-vous pas venir ?... » – Rien ! – je vois... je vois, dans ma froide chambrette, Mon lit capitonné de satin de brouette ; Et mon chien qui dort dessus – Pauvre animal – ... Et je ris... parce que ça me fait un peu mal. » « J'ai pris, pour t'appeler, ma vielle et ma lyre. Mon cœur fait de l'esprit – le sot – pour se leurrer... Viens pleurer, si mes vers ont pu te faire rire ; Viens rire, s'ils t'ont fait pleurer.... » « Ce sera drôle... Viens jouer à la misère, D'après nature : – Un cœur avec une chaumière. – ... Il pleut dans mon foyer, il pleut dans mon cœur feu. Viens ! Ma chandelle est morte et je n'ai plus de feu... » * Sa lampe se mourait. Il ouvrit la fenêtre. Le soleil se levait. Il regarda sa lettre, Rit et la déchira... Les petits morceaux blancs, Dans la brume, semblaient un vol de goëlands. Penmarc'h – jour de Noël.

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    À une demoiselle Pour Piano et Chant. La dent de ton Érard, râtelier osanore, Et scie et broie à crû, sous son tic-tac nerveux, La gamme de tes dents, autre clavier sonore... Touches qui ne vont pas aux cordes des cheveux ! – Cauchemar de meunier, ta : Rêverie agile ! – Grattage, ton : Premier amour à quatre mains ! Ô femme transposée en Morceau difficile, Tes croches sans douleur n'ont pas d'accents humains ! Déchiffre au clavecin cet accord de ma lyre ; Télégraphe à musique, il pourra le traduire : Cri d'os, dur, sec, qui plaque et casse – Plangorer... Jamais ! – La clef-de-Sol n'est pas la clef de l'âme, La clef-de-Fa n'est pas la syllabe de Femme, Et deux demi-soupirs... ce n'est pas soupirer.

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    A une rose Rose, rose-d’amour vannée, Jamais fanée, Le rouge-fin est ta couleur, O fausse-fleur ! Feuille où pondent les journalistes Un fait-divers, Papier-Joseph, croquis d’artistes : – Chiffres ou vers – Coeur de parfum, montant arôme Qui nous embaume… Et ferait même avec succès, Après décès ; Grise l’amour de ton haleine, Vapeur malsaine, Vent de pastille-du-sérail, Hanté par l’ail ! Ton épingle, épine-postiche, Chaque nuit fiche Le hanneton-d’or, ton amant… Sensitive ouverte, arrosée De fausses-perles de rosée, En diamant ! Chaque jour palpite à la colle De la corolle Un papillon-coquelicot, Pur calicot, Rose.thé !… – Dans le grog, peut-être ! – Tu dois renaître Jaune, sous le fard du tampon, Rose-pompon ! Vénus-Coton, née en pelote, Un soir-matin, Parmi l’écume.., que culotte Le clan rapin ! Rose-mousseuse, sur toi pousse Souvent la mousse De l’Aï… Du Bock plus souvent – A 30 Cent. – Un coup-de-soleil de la rampe ! Qui te retrempe ; Un coup de pouce à ton grand air Sur fil-de-fer ! … Va, gommeuse et gommée, ô rose De couperose, Fleurir les faux-cols et les coeurs, Gilets vainqueurs !

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Au vieux Roscoff berceuse en Nord-Ouest mineur Trou de flibustiers, vieux nid À corsaires! — dans la tourmente, Dors ton bon somme de granit Sur tes caves que le flot hante... Ronfle à la mer, ronfle à la brise; Ta corne dans la brume grise, Ton pied marin dans les brisans... — Dors : tu peux fermer ton œil borgne Ouvert sur le large, et qui lorgne Les Anglais, depuis trois cents ans. — Dors, vieille coque bien ancrée; Les margats et les cormorans Les margats et les cormorans Tes grands poètes d'ouragans Viendront chanter à la marée... — Dors, vieille fille-à-matelots; Plus ne te soûleront ces flots Qui te faisaient une ceinture Dorée, aux nuits rouges de vin, De sang, de feu! — Dors... Sur ton sein L'or ne fondra plus en friture. — Où sont les noms de tes amants... — La mer et la gloire étaient folles! — Noms de lascars! noms de géants! Crachés des gueules d'espingoles... Où battaient-ils, ces pavillons, Ëcharpant ton ciel en haillons!... — Dors au ciel de plomb sur tes dunes... Dors : plus ne viendront ricocher Les boulets morts, sur ton clocher Criblé — comme un prunier — de prunes... — Dors : sous les noires cheminées, Ecoute rêver tes enfants, Mousses de quatre-vingt-dix ans, Épaves des belles années... Il dort ton bon canon de fer, À plat-ventre aussi dans sa souille. Grêlé par les lunes d'hyver... Il dort son lourd sommeil de rouille, — Va : ronfle au vent, vieux ronfleur, Tiens toujours ta gueule enragée Braquée à l'Anglais!... et chargée De maigre jonc-marin en fleur

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Femme Lui — cet être faussé, mal aimé, mal souffert, Mal haï — mauvais livre… et pire : il m’intéresse. — S’il est vide après tout… Oh mon dieu, je le laisse, Comme un roman pauvre — entr’ouvert. Cet homme est laid… — Et moi, ne suis-je donc pas belle, Et belle encore pour nous deux ! — En suis-je donc enfin aux rêves de pucelle ?… — Je suis reine : Qu’il soit lépreux ! Où vais-je — femme ! — Après… suis-je donc pas légère Pour me relever d’un faux pas ! Est-ce donc Lui que j’aime ! — Eh non ! c’est son mystère… Celui que peut-être Il n’a pas. Plus Il m’évite, et plus et plus Il me poursuit… Nous verrons ce dédain suprême. Il est rare à croquer, celui-là qui me fuit !… Il me fuit — Eh bien non !… Pas même. … Aurais-je ri pourtant ! si, comme un galant homme, Il avait allumé ses feux… Comme Ève — femme aussi — qui n’aimait pas la Pomme, Je ne l’aime pas — et j’en veux ! — C’est innocent. — Et lui ?… Si l’arme était chargée… — Et moi, j’aime les vilains jeux ! Et… l’on sait amuser, avec une dragée Haute, un animal ombrageux. De quel droit ce regard, ce mauvais œil qui touche : Monsieur poserait le fatal ? Je suis myope, il est vrai… Peut-être qu’il est louche ; Je l’ai vu si peu — mais si mal. — … Et si je le laissais se draper en quenouille, Seul dans sa honteuse fierté !… — Non. Je sens me ronger, comme ronge la rouille, Mon orgueil malade, irrité. Allons donc ! c’est écrit — n’est-ce pas — dans ma tête, En pattes-de-mouche d’enfer ; Écrit, sur cette page où — là — ma main s’arrête. — Main de femme et plume de fer. — Oui ! — Baiser de Judas — Lui cracher à la bouche Cet amour ! — Il l’a mérité — Lui dont la triste image est debout sur ma couche, Implacable de volupté. Oh oui : coller ma langue à l’inerte sourire Qu’il porte là comme un faux pli ! Songe creux et malsain, repoussant… qui m’attire ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . — Une nuit blanche…. un jour sali…

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Fleur d’art Oui — Quel art jaloux dans Ta fine histoire ! Quels bibelots chers ! — Un bout de sonnet, Un cœur gravé dans ta manière noire, Des traits de canif à coups de stylet. — Tout fier mon cœur porte à la boutonnière Que tu lui taillas, un petit bouquet D’immortelle rouge — Encor ta manière — C’est du sang en fleur. Souvenir coquet. Allons, pas de pleurs à notre mémoire ! — C’est la mâle-mort de l’amour ici — Foin du myosotis, vieux sachet d’armoire ! Double femme, va !… Qu’un âne te braie ! Si tu n’étais fausse, eh serais-tu vraie ?… L’amour est un duel : — Bien touché ! Merci.

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Féminin singulier Eternel Féminin de l’éternel jocrisse ! Fais-nous sauter, pantins nous pavons les décors ! Nous éclairons la rampe… Et toi, dans la coulisse, Tu peux faire au pompier le pur don de ton corps. Fais claquer sur nos dos le fouet de ton caprice, Couronne tes genoux ! … et nos têtes dix-corps ; Ris ! montre tes dents ! … mais … nous avons la police, Et quelque chose en nous d’eunuque et de recors. … Ah tu ne comprends pas ? … – Moi non plus – Fais la belle, Tourne : nous sommes soûls ! Et plats ; Fais la cruelle ! Cravache ton pacha, ton humble serviteur!… Après, sache tomber ! – mais tomber avec grâce – Sur notre sable fin ne laisse pas de trace ! … – C’est le métier de femme et de gladiateur.

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Guitare Je sais rouler une amourette En cigarette, Je sais rouler l’or et les plats ! Et les filles dans de beaux draps ! Ne crains pas de longueurs fidèles : Pour mules mes pieds ont des ailes ; Voleur de nuit, hibou d’amour, M’envole au jour. Connais-tu Psyché? – Non ? – Mercure ?… Cendrillon et son aventure ? – Non ? -… Eh bien ! tout cela, c’est moi : Nul ne me voit. Et je te laisserais bien fraîche Comme un petit Jésus en crèche, Avant le rayon indiscret… – Je suis si laid ! – Je sais flamber en cigarette, Une amourette, Chiffonner et flamber les draps, Mettre les filles dans les plats !

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Heures Aumône au malandrin en chasse Mauvais oeil à l’oeil assassin ! Fer contre fer au spadassin ! – Mon âme n’est pas en état de grâce ! – Je suis le fou de Pampelune, J’ai peur du rire de la Lune, Cafarde, avec son crêpe noir… Horreur ! tout est donc sous un éteignoir. J’entends comme un bruit de crécelle… C’est la male heure qui m’appelle. Dans le creux des nuits tombe : un glas… deux glas J’ai compté plus de quatorze heures… L’heure est une larme – Tu pleures, Mon coeur !… Chante encor, va – Ne compte pas.

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    La cigale et le poète Le poète ayant chanté, Déchanté, Vit sa Muse, presque bue, Rouler en bas de sa nue De carton, sur des lambeaux De papiers et d’oripeaux. Il alla coller sa mine Aux carreaux de sa voisine, Pour lui peindre ses regrets D’avoir fait — Oh : pas exprès ! — Son honteux monstre de livre !… — « Mais : vous étiez donc bien ivre ? — Ivre de vous !… Est-ce mal ? — Écrivain public banal ! Qui pouvait si bien le dire… Et, si bien ne pas l’écrire ! — J’y pensais, en revenant… On n’est pas parfait, Marcelle… — Oh ! c’est tout comme, dit-elle, Si vous chantiez, maintenant !

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    La pipe au poète Je suis la Pipe d'un poète, Sa nourrice, et : j'endors sa Bête. Quand ses chimères éborgnées Viennent se heurter à son front, Je fume... Et lui, dans son plafond, Ne peut plus voir les araignées. ... Je lui fais un ciel, des nuages, La mer, le désert, des mirages ; – Il laisse errer là son œil mort... Et, quand lourde devient la nue, Il croit voir une ombre connue, – Et je sens mon tuyau qu'il mord... – Un autre tourbillon délie Son âme, son carcan, sa vie ! ... Et je me sens m'éteindre. – Il dort – . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – Dors encor : la Bête est calmée, File ton rêve jusqu'au bout... Mon Pauvre !... la fumée est tout. – S'il est vrai que tout est fumée... Paris. – Janvier.

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Le poète et la cigale À Marcelle. Un poète ayant rimé, imprimé Vit sa Muse dépourvue De marraine, et presque nue : Pas le plus petit morceau De vers... ou de vermisseau. Il alla crier famine Chez une blonde voisine, La priant de lui prêter Son petit nom pour rimer. (C'était une rime en elle) – Oh ! je vous paîrai, Marcelle, Avant l'août, foi d'animal ! Intérêt et principal. – La voisine est très prêteuse, C'est son plus joli défaut : – Quoi : c'est tout ce qu'il vous faut ? Votre Muse est bien heureuse... Nuit et jour, à tout venant, Rimez mon nom.... Qu'il vous plaise ! Et moi j'en serai fort aise. Voyons : chantez maintenant.

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Petit mort pour rire Va vite, léger peigneur de comètes! Les herbes au vent seront tes cheveux; De ton œil béant jailliront les feux Follets, prisonniers dans les pauvres têtes... Les fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes Foisonneront plein ton rire terreux... Et les myosotis, ces fleurs d'oubliettes... Ne fais pas le lourd : cercueils de poètes Pour les croque-morts sont de simples jeux, Boîtes à violon qui sonnent le creux... Ils te croiront mort — Les bourgeois sont bêtes — Va vite, léger peigneur de comètes !

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Rondel Il fait noir, enfant, voleur d'étincelles ! Il n'est plus de nuits, il n'est plus de jours ; Dors… en attendant venir toutes celles Qui disaient : Jamais ! Qui disaient : Toujours ! Entends-tu leurs pas ? … Ils ne sont pas lourds : Oh ! les pieds légers ! – l'Amour a des ailes… Il fait noir, enfant, voleur d'étincelles ! Entends-tu leurs voix ? … Les caveaux sont sourds.

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Sonnet de nuit Ô croisée ensommeillée, Dure à mes trente-six morts ! Vitre en diamant, éraillée Par mes atroces accords ! Herse hérissant rouillée Tes crocs où je pends et mords ! Oubliette verrouillée Qui me renferme… dehors ! Pour Toi, Bourreau que j’encense, L’amour n’est donc que vengeance ?… Ton balcon : gril à braiser ?… Ton col : collier de garotte ?… Eh bien ! ouvre, Iscariote, Ton judas pour un baiser !

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Une mort trop travaillée C'était à peu près un artiste, C'était un poète à peu près S'amusant à prendre le frais En dehors de l'humaine piste. Puis, écœuré de toute envie En équilibre sur la vie Et, ne sachant trop de quel bord... Il se joua, lui contre un mort. Au bac... — Au bac à qui perd gagne Il perdit, ou, comme on voudra Donc, dans trois mois, il se tûra! Pour aller vivre à la campagne ...Trois mois... Ce n'est pas qu'il se pleure.. C'est un avenir à vingt ans, Trois mois pour dorer de bon temps La pilule du grand quart d'heure... Vingt-quatre heures, c'est l'ordinaire, Mais lui faisait tout en flânant Et voulait prendre de l'élan Puisqu'il n'avait qu'un saut à faire — Tant en prit (jusqu'à sa pantoufle, Avant soi voulant tout laver) Qu'enfin il lui restait de souffle, Juste assez pour se le souffler. Or, jusqu'au bout dans ses toilettes Suivant ses instincts élégants, Lâchant la vie avec des gants Prit la mort avec des pincettes. Il fit donc faire en Angleterre Deux fins pistolets de Menton, L'un, pour s'appuyer au menton Et l'autre pour faire la paire. Le pistolet, c'est un peu bête — Outil presque médicinal — Mais, pour lui, ça n'allait pas mal Qui manquait de plomb dans la tête. Et, ma foi, pour se fondre l'âme, C'est aussi neuf que le poison, C'est aussi chaud que le charbon Ou que le creuset d'une femme! C'est une affaire de calibre, De goût, de dégoût ou d'argent — Laissons-le donc trois mois chargeant Ses pistolets. — Il est bien libre. — Et puis, quels bijoux que ces armes En acier mat, un peu trop sec. Ça donnait un froid non sans charmes, Frisson chaud à coucher avec! Il les avait fait faire exprès, Voulant dans son suprême excès Que ce fût une bouche vierge Qui lui mouchât son dernier cierge. Il avait fait graver son nom En spirale sur le canon, Et comme autour d'un mirliton Cet aphorisme simple et sage En vers que je vous transcris tels : « Ici, ce qui manque aux mortels Pour savoir mourir, c'est l'usage. Ces pistolets sont une pose. Eh bien posez comme il posa. Allez, bourgeois, c'est quelque chote De poser encor devant ça I — ». II écrivit à sa maîtresse, Comme on le fait en pareil cas... — Et même quand on n'en a pas Alors, c'est « Àmanda » l'adresse — Lui pour que sans pleurer ni rire, elle chantât Il lui mit ça sur l'air de « J'ai du bon tabac » Mon rat, « Lis-moi jusqu'au bout, lis ça comme un conte. Je me suis tué pour tuer le temps. Je te lègue tout : comme fin de compte Je laisse après moi : vingt ans, dont 20 francs. t Puis ces pistolets : l'un dans ta ruelle Avec mon amour, au mur accroché, Comm objet d'art et, que lui soit fidèle À ce dernier feu que j'aurai lâché. « L'autre encor chargé, mets-le dans ma boîte, Réveille-matin réglé pour ma nuit, Dans cette couchette un peu trop étroite Pour mettre au pied ma descente de lit. « Si tu m'as aimé, ne ris pas ma Belle, Je ne me fais pas, va, d'illusions. Mais j'étais très mâle et toi très femelle Et tu m'as aimé... par convulsions. « Si tu m'as aimé, qu'allais-je donc dire, Te donner peut-être des rendez-vous? Tiens, je ris par chic, je veux, je veux rire!... Eh bien ! viens pendant qu'on mettra les clous. » Il se demanda si son âme Allait crever comme un abcès Ou s'éteindre comme une flamme, Puis il se dit : Eh bien! après? Le moment venu (faiblesse physique; Il s'ingurgita (c'est assez petit) Un cruchon de rhum, toni-viatique, Pour se mettre enfin plus en appétit — Il se mit devant son armoire à glace (Chez le photographe il n'eût pas fait mieux) Pour se voir un peu tomber avec grâce, Se jetant encor de la poudre aux yeux. Froid et brûlant baiser, il colla sur sa bouche La bouche où son dernier soupir est arrêté!... Il tombe, le coup part, suivi d'un éclair louche Et' la charge... Excellente; il s'est juste raté! MORALE Drôle de balle et drôle pistolet! Il en porte aujourd'hui les marques : D est marchand de contremarques À la porte du Châtelet. Done Madame, une nuit, un jour que j'étais ivre Peut-être ivre de vous, j'ai voulu faire un livre Et je prends un crayon, j'écris sur mes genoux, Sur le vôtre peut-être — enfin c'est bien à vou? Et je puis, par raccroc, qui sait, être un génie Ou bien un , enfin toute ma vie J'ai le droit de me taire et tout ce qui s'ensuit Je puis être bête à m'en réveiller la nuit. Mais va, j'avais toujours dans mon drôle de bvr« Un joli trait bizarre, un coup de crayon

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    Vendetta Tu ne veux pas de mon âme Que je jette à tour de bras : Chère, tu me le payeras !... Sans rancune – je suis femme ! – Tu ne veux pas de ma peau : Venimeux comme un jésuite, Prends garde !... je suis ensuite Jésuite comme un crapaud, Et plat comme la punaise, Compagne que j'ai sur moi, Pure... mais, – ne te déplaise, – Je te préférerais, Toi ! – Je suis encor, Ma très-Chère, Serpent comme le Serpent Froid, coulant, poisson rampant Qui fit pécher ta grand'mère... Et tu ne vaux pas, Pécore, Beaucoup plus qu'elle, je crois... Vaux-tu ma chanson encore ?... Me vaux-tu seulement moi !...

    en cours de vérification

    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    À la douce amie Çà : badinons – J'ai ma cravache – Prends ce mors, bijou d'acier gris ; – Tiens : ta dent joueuse le mâche... En serrant un peu : tu souris... – Han !... C'est pour te faire la bouche... – V'lan !... C'est pour chasser une mouche... Veux-tu sentir te chatouiller L'éperon, honneur de ma botte ?... – Et la Folle-du-logis trotte... – Jouons à l'Amour-cavalier ! Porte-beau ta tête altière, Laisse mes doigts dans ta crinière... J'aime voir ton beau col ployer !... Demain : je te donne un collier. – Pourquoi regarder en arrière ?... Ce n'est rien : c'est une étrivière... Une étrivière... et – je te tiens ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Et tu m'as aimé... – rosse, tiens !

    en cours de vérification

  • 1