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William Chapman

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Poésies

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    William Chapman

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    Août Le soleil est toujours brûlant ; et les blés d’or, Autour des seuils, au bord des eaux, le long des sentes, Au souffle assoupissant du fiévreux Thermidor Balancent tristement leurs ondes languissantes.

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    Avril Aux rayons rutilants d’Avril la neige fond, Chaque route s’effondre et tout sentier s’efface, Les vastes flots grondants du Fleuve écumeux font Voler en lourds éclats ses entraves de glace. Pas un nuage au ciel ! pas un souffle dans l’air ! Les baisers du soleil argentent les ramures, Et des pins, dont les vents tordaient la cime hier, Vers l’éther lumineux montent de gais murmures. Dans les bois le dégel vernal clôt les chantiers. Le sol n’y tremble plus des chocs de l’abattage. Les voyageurs d’en haut, aussi joyeux qu’altiers, Sac au dos, en chantant, reviennent au village. De retour avec eux, ivres de liberté, Autour de nos logis s’ébattent les corneilles. Des aspects et des bruits nouveaux de tout côté Émerveillent nos yeux, enivrent nos oreilles. Les frais ruisseaux d’argent, où le ciel transparaît, Roucoulent dans le creux des combes embaumées. En spirales d’azur, à travers la forêt, De mille feux ardents s’élèvent des fumées. Sous les éclats couvrant leurs huttes en bois ronds, ― Comme perdus au sein du désert insondable, ― Les vaillants sucriers, penchés sur leurs chaudrons, Surveillent la cuisson du blond sucre d’érable. Déjà sous l’outremer des grands cieux éclatants La terre sent frémir en elle les pervenches, Déjà vaguement flotte une odeur de printemps, Et les premiers bourgeons éclatent sur les branches.

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    Debout, Canadiens-Français! Nous sommes des fils de guerriers, Et nos pères, pleins de vaillance, Vinrent au bord d’un fleuve immense Planter leurs étendards altiers. Durant un siècle, sur nos plages Ces lutteurs au bras redouté Pour la France et la chrétienté Déployèrent tous les courages. Debout, Canadiens-français! Luttons comme ont lutté nos pères! Au milieu de races prospères, Déroulons au vent du Progrès, Qui souffle à travers les forêts, Nos vieilles et saintes bannières! Luttons comme ont lutté nos pères! Debout, Canadiens-français! Forts d’une foi que rien n’émeut, Comme les Croisés, leurs ancêtres, Ces preux, marins, soldats et prêtres, Partout répétaient : « Dieu le veut »! Jusqu’aux glaçons géants du Pôle, De l’Équateur au Groenland, Ils dirent, dans leur noble élan, Les refrains bénis de la Gaule. Debout, Canadiens-français! Ils furent grands dans le danger, Ils furent beaux dans les batailles. Mais, hélas! la cour de Versailles Céda leurs bords à l’étranger. Orgueilleux, malgré la conquête, Ces hommes au cœur de lion Sous la bannière d’Albion Ne courbèrent jamais la tête. Debout, Canadiens-français! Fidèles aux maîtres nouveaux, Et toujours pleins d’ardeurs guerrières, Pour chasser l’Aigle des frontières, Nous avons suivi leurs drapeaux. Des conscrits, altérés de gloire, Vainquirent un peuple aguerri; Et le nom de Salaberry Luit comme un soleil dans l’Histoire. Debout, Canadiens-français! Le sang ne rougit plus nos prés; L’astre du Travail y flamboie, Et sur tous nos foyers en joie La Paix répand ses fruits dorés. L’Espoir de ses rayons inonde Tous les cœurs et tous les cerveaux. Demain nous serons les rivaux Des grands peuples de l’ancien monde. Debout, Canadiens-français!

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    Décembre Il neige incessamment, il neige jour et nuit. Le mont est blanc, le val est blanc, la plaine est blanche. Tout s’efface, tout sombre et tout s’évanouit Sous les flots de l’immense et muette avalanche. Il neige jour et nuit, il neige incessamment ; Le lourd linceul mouvant s’épaissit d’heure en heure. Parfois le vent glacé pousse le bramement Du grand cerf aux abois qui s’affaisse et qui pleure. Sur le suaire aux plis fugaces et luisants, Qui dérobent le sein de la terre marâtre, Dans leurs longs traîneaux bruts, les rudes paysans Vont charroyant le bois qui doit flamber dans l’âtre. À la ville, parmi les cris et les sanglots Du nordet secouant des parcs les froids branchages, Des rayons de l’aurore aux ombres du soir clos, Tintent les grelots d’or des pompeux équipages. Le grand flambeau du jour hâtivement s’éteint. Qu’importe ! Sous nos toits abonde la lumière, Et la Gaîté bruit et court, comme un lutin, Du log house fumeux à la villa princière. L’Espoir fallacieux sourit à des milliers ; Et, bercés par des chants d’anges ou de sirènes, En songe les enfants déjà dans leurs souliers Voient le bon Santa Claus déposer leurs étrennes. Et puis, pour saluer, narguant l’hiver cruel, Dans l’an neuf qui s’avance, un bonheur qu’il espère, Sous le rayonnement de l’arbre de Noël, Près du feu pétillant, chacun lève son verre.

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    Février Le soleil maintenant allonge son parcours ; L’aube plus tôt sourit aux bois impénétrables ; Mais l’air est toujours vif, l’autan rugit toujours Parmi les rameaux nus et glacés des érables. L’avalanche sans fin croule du ciel blafard ; Nos toits tremblent au choc incessant des tempêtes. Cependant à travers bise, neige, brouillard, Nous formons de nos jours une chaîne de fêtes. Et tous les rudes sports d’hiver battent leur plein Au milieu de clameurs follement triomphales ; Sur des flots dont le gel fit un cirque opalin Les grands trotteurs fumants distancent les rafales. Sur le ring ou l’étang par le vent balayé Le gai patineur file ou tourne à perdre haleine. Le sourire à la lèvre et la raquette au pied, Des couples d’amoureux cheminent dans la plaine. Par un souffle inconnu chacun est emporté. Dans tous les yeux le feu du plaisir étincelle ; Et dans le bourg naissant comme dans la cité Le bruyant Carnaval agite sa crécelle. Les hôtels sont bondés de lointains visiteurs. Maint pierrot dans la rue étale sa grimace. La nuit, torches aux poings, les fougueux raquetteurs S’élancent à l’assaut des grands palais de glace.

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    Juillet Le soleil brûle au fond de l’immense ciel bleu. Pas un lambeau de vent ne traîne sur les ondes. La canicule étreint dans un cercle de feu Jusqu’aux sapins touffus des savanes profondes. Les ruisseaux ont cessé leurs chants dans les vallons ; Les coteaux sont jaunis, les sources desséchées ; Le grillon, accablé, se tait sur les sillons ; Le papillon se meurt sur les roses penchées.

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    Juin Très tard le soleil sombre à l’horizon fumant, Qui garde dans la nuit ses luisantes traînées. Le fécond Prairial sous un clair firmament Prodigue la splendeur des plus longues journées. Une flamme de vie emplit l’immensité. Le bleu de l’eau miroite. Adieu la nostalgie ! L’Été s’épanouit dans toute sa beauté, Dans toute sa verdeur et toute sa magie. Des vagues de lumière inondent les halliers ; Les oiseaux de leurs chants enivrent les bocages, Et, gais et turbulents comme eux, les écoliers ― Les vacances ont lui ― s’évadent de leurs cages. Sur les arbres, les fleurs, les ondes, les sillons, Partout nous entendons vibrer l’âme des choses. Nous voyons par milliers éclore papillons, Anémones et lis, trèfles, muguets et roses. Et l’écureuil criard et le bouvreuil siffleur De nos vastes forêts font tressaillir les dômes. Les pruniers, les sureaux, les pommiers, sont en fleur, Et nul mois canadien ne verse autant d’arômes.

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    La grande nuit La froide nuit d’hiver plane sur les logis, Et la neige étincelle et les astres flamboient. Dans l’ombre, les vitraux d’église au loin rougeoient Avec tout l’éclat pur et pompeux des rubis. Depuis quelques instants les cloches carillonnent, Et dans l’air glacial leur grande voix d’airain, Dont l’écho va se perdre au fond du ciel serein, Appelle les croyants aux temples qui rayonnent. Et comme les bergers accouraient autrefois Adorer l’Enfant-Dieu vagissant dans ses langes, La foule, avec émoi, sous le regard des anges, S’en vient se prosterner devant le Roi des rois. Hommes, femmes, enfants, adolescents et vierges Fixent, tout frémissants d’indicibles frissons, Sur les autels dorés les petits Jésus blonds Tout inondés des feux éblouissants des cierges. Et, mariant leur voix aux vieux noëls naïfs Dont on chérit toujours la douceur infinie, Les orgues font couler de longs flots d’harmonie Qui transportent bien loin les fidèles pensifs. La voix des souvenirs aux âmes qu’elle embrase Parle d’un soir béni par-dessus tous les soirs, Et, doré des rayons du plus doux des espoirs, Bethléem apparaît aux fervents en extase. Le regard à la fois surpris et fasciné, On voit dans une étable où le givre s’attache Le charpentier Joseph et sa femme sans tache Contempler à genoux un enfant nouveau-né. On voit ce frêle enfant réchauffé par l’haleine Des deux seuls animaux qu’abrite le réduit: On voit un ange aller, dans l’ombre de la nuit, Parler à des bergers au milieu d’une plaine. On entend palpiter dans le lointain des voix Qui de l’hymne sans fin sont les échos fidèles, On entend par moment des bruissements d’ailes Mêlés à des accords de luth et de hautbois. On entend proclamer l’ineffable mystère Du Verbe qui s’est fait chair pour nous racheter: On entend dans les airs des chérubins chanter : — Gloire à Dieu dans le ciel! paix aux hommes sur terre! ― Entre les bras du rêve on monte jusqu’au ciel, Et, le cœur palpitant, les prunelles voilées, On s’enivre du chant des harpes étoilées Qui célèbrent celui qu’attendait Israël. Puis l’on écoute encore en son âme attendrie Vibrer sur Bethléem l’hosanna triomphant: On revoit, inclinés sur un petit enfant, Dans leur réduit glacé, Joseph avec Marie. Et quand pâlit l’ardeur des cierges de l’autel, Par des chemins où l’aube a mis ses reflets roses Les croyants, tout joyeux, à leurs maisons bien closes S’en vont faire flamber la bûche de Noël. Ce feu nouveau proclame aussi le doux mystère Du Verbe qui voulut parmi nous habiter, Et son pétillement semble nous répéter : — Gloire à Dieu dans le ciel! paix aux hommes sur terre! ―

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    Les rayons de Novembre De grands nuages gris estompent l’horizon ; Le soleil jette à peine un regard à la terre ; Les feuilles et les fleurs roulent sur le gazon, Et le torrent gonflé gronde comme un tonnerre. Adieu le soir serein ! adieu le matin clair ! Adieu le frais ombrage ! adieu les folles courses ! Adieu les voix d’oiseaux qui se croisent dans l’air ! Adieu le gazouillis des buissons et des sources ! Plus de gais moissonneurs attroupés dans les blés ! Plus d’amoureux rêveurs assis sous les tonnelles ! Plus de concerts la nuit sur les flots étoilés ! Dans les prés et les bois plus de parfums, plus d’ailes ! Mais parfois le soleil, déchirant les brouillards, Verse des lueurs d’or sur les eaux et les chaumes… Et nous croyons ouïr les oiseaux babillards, Nous respirons partout de sauvages arômes. L’arbre nu nous paraît se rhabiller de vert : Le vent attiédi joue avec ses rameaux souples ; Et dans le creux du val, de feuilles recouvert, Il nous semble encor voir errer de joyeux couples.

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    Mai Sur le Fleuve ruisselle une lumière chaude, Et l’immuable azur sourit au flot mouvant. Le feuillage tressaille aux caresses du vent. Où le givre brillait rayonne l’émeraude. Le vallon redevient un coin du paradis. Tout scintille, tout chante et tout s’idéalise, Et le merle, amoureux, nuit et jour vocalise Sous le dais ondoyant des bosquets reverdis. La ramure se lustre et la vague s’irise. L’air est lourd du parfum capiteux des lilas. Du ruisseau, que figeaient glace, neige et verglas, Des trils d’harmonicas s’envolent dans la brise. Le Nord laurentien lui comme le Midi ; Nos eaux ont tout l’éclat des miroirs de Venise, Et les palais flottants, que heurta la banquise, Reviennent sillonner leur cristal attiédi. Le soc d’acier, tranchant et clair comme le glaive, Rouvre l’âpre jachère où dormaient les grillons, Et des guérets fumants, inondés de rayons, Vers l’ostensoir des cieux un encens d’or s’élève.

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    Mars L’interminable hiver tente un dernier effort, Pour enfouir la terre et refroidir l’espace : Sous le souffle effréné de l’ouragan du nord De plus en plus la neige en tourbillons s’entasse. Et cette blanche mer déferle dans le vent Par-dessus les taillis aux branches dénudées. Les chars dans les ravins comblés bloquent souvent Sous l’amoncellement continu des bordées. L’air glacial est lourd de morbides vapeurs. Nous sortons peu. Le Soir près du feu nous rassemble ; Et les vieux dolemment racontent là des peurs Qui font frémir l’enfant, blêmir l’aïeul qui tremble. La cruelle saison sème au hasard les deuils. Pour les hôtes des bois partout se cache un piège, Et le braconnier traque orignaux et chevreuils Aveuglés du grésil, empêtrés de la neige.

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    Novembre L’érable nu frissonne, et de jaunes débris Chaque sentier se couvre et chaque seuil s’encombre. La rafale à travers les branches a des cris Plaintifs comme le glas qui sanglote dans l’ombre. Les bruits assourdissants croissent sous les grands bois Agités et tordus comme une sombre houle. Les hommes de chantier sont partis pour cinq mois, Et le grand pin rugueux sous la hache s’écroule. Un souffle sépulcral passe sur les vallons, Les coteaux, les étangs, les forêts et les chaumes ; Et quelquefois, la nuit, tout à coup nous tremblons En croyant voir au loin errer de blancs fantômes. Sous le soleil mourant tout est froid, sombre, amer, Tout fuit dans l’air qui pleure et sur l’onde qui fume ; Et les derniers hauts-bords, voyant poindre l’hiver, Quittent nos ports glacés et plongent dans la brume.

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    Octobre Le ciel est tout couvert de nuages marbrés. L’écho vibre au lointain comme un bronze d’alarmes. Chaque nuit le gel mord les rameaux diaprés, Et les feuilles des bois tombent comme des larmes. Il vente, il grêle, il pleut. Les lourds torrents gonflés Dans les vallons déserts grondent comme les fauves. Pour des bords plus cléments les maestros ailés Désertent, inquiets, les bosquets demi-chauves. Des rayons hésitants tombent comme à regret Du sombre firmament sur la terre alarmée. Adieu les fleurs ! adieu les chants sous la ramée ! Adieu les rendez-vous au bord de la forêt ! Mais, comme le flambeau divin de l’Espérance Fait envoler la nuit de tout cœur douloureux, Le radieux soleil percera de ses feux La brume qui dérobe aux yeux l’azur immense.

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    Septembre Sur le chaume odorant des champs silencieux L’âpre paysan lie encore les javelles. Des torrents de rayons plus chauds tombent des cieux. Le Fleuve est caressé par des brises nouvelles. Le dais du firmament aussi paraît nouveau ; Et l’on dirait, tant l’air est limpide et sonore, Que sous le calme azur teint de reflets d’aurore S’épanouit pour nous un second renouveau. Les arbres cependant ont épuisé leur sève ; Mais, comme le feu jette un éclair en mourant, Sous la flamme du jour qui se couche ou se lève, Plus d’éclat brille au front du grand chêne souffrant. Et le soleil fécond, en rougissant les grappes, Revêt de pourpre et d’or l’érable sans verdeur. L’arbre national a toute la splendeur Du manteau solennel des césars et des papes.

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