Titre : Les rayons de Novembre
Auteur : William Chapman
De grands nuages gris estompent l’horizon ;
Le soleil jette à peine un regard à la terre ;
Les feuilles et les fleurs roulent sur le gazon,
Et le torrent gonflé gronde comme un tonnerre.
Adieu le soir serein ! adieu le matin clair !
Adieu le frais ombrage ! adieu les folles courses !
Adieu les voix d’oiseaux qui se croisent dans l’air !
Adieu le gazouillis des buissons et des sources !
Plus de gais moissonneurs attroupés dans les blés !
Plus d’amoureux rêveurs assis sous les tonnelles !
Plus de concerts la nuit sur les flots étoilés !
Dans les prés et les bois plus de parfums, plus d’ailes !
Mais parfois le soleil, déchirant les brouillards,
Verse des lueurs d’or sur les eaux et les chaumes…
Et nous croyons ouïr les oiseaux babillards,
Nous respirons partout de sauvages arômes.
L’arbre nu nous paraît se rhabiller de vert :
Le vent attiédi joue avec ses rameaux souples ;
Et dans le creux du val, de feuilles recouvert,
Il nous semble encor voir errer de joyeux couples.