Yukio Mishima
Yukio Mishima (三島 由紀夫, Mishima Yukio), nom de plume de Kimitake Hiraoka (平岡 公威, Hiraoka Kimitake), est un écrivain japonais, né le 14 janvier 1925, et qui s'est suicidé par seppuku le 25 novembre 1970.
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@yukioMishima
Le mien était la jalousie insupportable qu'une perle cultivée doit ressentir vers une véritable. Ou peut-il y avoir une telle chose dans ce monde qu'un homme qui est jaloux de la femme qui l'aime, précisément à cause de son amour?
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Lorsque le silence est prolongé sur une certaine période de temps, il prend un nouveau sens.
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Brusquement, il enfonça ses gants de cuir trempés de neige contre mes joues. J'ai esquivé. Un sentiment charnel brut s'enflamma en moi, marquant mes joues. Je me sentais le fixer avec des yeux cristallins... A partir de ce moment-là, j'ai été amoureux d'Omi.
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..et certain que la vie consistait en quelques signaux et décisions simples ; que la mort a pris racine au moment de la naissance et que le seul recours de l'homme par la suite était de l'arroser et de l'entretenir; que la propagation était une fiction ; par conséquent, la société était aussi une fiction ; que les pères et les enseignants, en vertu d'être des pères et des enseignants, étaient coupables d'un grave péché.
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La vie humaine est limitée mais j'aimerais vivre pour toujours.
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Nous ne sommes pas des blessés si profondément lorsqu'ils sont trahis par les choses que nous espérons, comme lorsqu'ils sont trahis par des choses que nous faisons de notre mieux pour mépriser. Dans une telle trahison vient le poignard à l'arrière.
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un samouraï est un être humain total, tandis qu'un homme complètement absorbé par sa compétence technique a dégénéré en une «fonction», un rouage dans une machine.
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En fait la poésie était le symbole de la stabilité immuable du monde.
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La gloire, comme n'importe qui le sait, est un truc amer.
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Voir des êtres humains à l'agonie, les voir couverts de sang et entendre leur mort gémiser, rend les gens humbles. Cela rend leurs esprits délicats, brillants, paisibles. Ce n'est jamais à ces moments que nous devenons cruels ou sanguinaires. Non, c'est sur un magnifique après-midi de printemps comme celui-ci que les gens deviennent soudainement cruels. C'est à un moment comme celui-ci, ne pensez-vous pas, tandis que l'on regarde vaguement le soleil alors qu'il jette un coup d'œil à travers les feuilles des arbres au-dessus d'une pelouse bien annoncée? Chaque cauchemar possible du monde, chaque cauchemar possible de l'histoire, a vu le jour.
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Au milieu de la lune et des étoiles, au milieu des nuages de la nuit, au milieu des collines qui bordaient le ciel avec leur magnifique silhouette de cèdres pointus, au milieu des taches mouchetées de la lune, au milieu des temples qui émergeaient d'un blanc étincelant de l'environnement ténèbres - au milieu de tout cela, j'étais enivré par la beauté translucide de la trahison d'Uiko.
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Ce que je voulais, c'était mourir parmi des étrangers, sans être troublé, sous un ciel sans nuages. Et pourtant, mon désir différait des sentiments de cet ancien grec qui voulait mourir sous le brillant soleil. Ce que je voulais, c'était un suicide naturel et spontané. Je voulais une mort comme celle d'un renard, pas encore bien versé dans la ruse, qui marche négligemment le long d'un chemin de montagne et est abattu par un chasseur en raison de sa propre stupidité.
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Un enfant peut épidermiquement percevoir, sans se tromper, le malheur et le bonheur des adultes.
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Lorsqu'un lion captif sort de sa cage, il entre dans un monde plus large que le lion qui n'a connu que les sauvages. Alors qu'il était en captivité, il n'y avait que deux mondes pour lui - le monde de la cage et le monde en dehors de la cage. Maintenant, il est libre. Il rugit. Il attaque les gens. Il les mange. Pourtant, il n'est pas satisfait, car il n'y a pas de tiers monde qui n'est ni le monde de la cage ni le monde en dehors de la cage.
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Le passé ne nous rappelle pas seulement vers le passé. Il y a certains souvenirs du passé qui ont de fortes ressorts en acier et, lorsque nous qui vivons dans le présent les touchons, ils sont soudainement tendus et ensuite ils nous propulsent dans le futur.
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Son émotion évidente dans les paillettes de ses yeux.
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N'y a-t-il pas une sorte de remords qui précède le péché? Était-ce des remords au fait même que j'existais?
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Quelque aspect que revête notre connaissance, et si déprimante soit-elle, se tapit toujours au fond l'ivresse de connaître.
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Une pureté parfaite est possible si vous transformez votre vie en une ligne de poésie écrite avec une touche de sang.
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Au-dessus même ou le soleil se lèverait, des nuages d'une grande finesse étiraient leurs plis en relief, semblables exactement au plissé d'une jupe, comme si une chaîne de montagnes eût surplombé la mer.
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L'instant où la lame a déchiré sa chair, le disque brillant du soleil grimper et a explosé derrière ses paupières.
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Dans ces murs confiants, les enseignants - un tas d'hommes tous armés des mêmes informations - ont donné les mêmes conférences chaque année à partir des mêmes cahiers et chaque année au même moment dans les manuels faisait les mêmes blagues.
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Le temps est ce qui compte. Au fil du temps, vous et moi serons inexorablement portés dans le courant dominant de notre période, même si nous ne sommes pas au courant de ce que c'est. Et plus tard, quand ils disent que les jeunes hommes du début de l'ère Taisho pensaient, s'habillaient, parlaient, de telle manière, ils parleront de vous et de moi. Nous serons tous regroupés…. En quelques décennies, les gens vous verront ainsi que les gens que vous méprisez comme un seul, une seule entité.
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...l'éthique des samouraïs est une science politique du cœur, conçue pour contrôler le découragement et la fatigue afin d'éviter de les montrer aux autres. On pensait qu'il était plus important d'avoir l'air en bonne santé que d'être en bonne santé, et qu'il était plus important de paraître audacieux et téméraire que de l'être. Cette conception de la morale, puisqu'elle est physiologiquement fondée sur la vanité particulière aux hommes, est peut-être la conception masculine suprême de la morale.
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Étais-je ignorant, alors, quand j'avais dix-sept ans? Je crois que non. Je savais tout. Depuis lors, l'expérience de la vie d'un quart de siècle n'a rien ajouté à ce que je savais. La seule différence est qu'à dix-sept ans, je n'avais pas de «réalisme».
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La fille parfaitement ordinaire et le grand philosophe se ressemblent: pour les deux, la plus petite trivialité peut devenir la vision qui anéantit le monde.
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Isao n'avait jamais senti qu'il pourrait vouloir être une femme. Il n'avait jamais souhaité autre chose que d'être un homme, de vivre d'une manière virile, de mourir une mort virile. Être ainsi un homme, c'était donner une preuve constante de sa virilité pour être plus un homme aujourd'hui qu'hier, plus un homme demain qu'aujourd'hui. Être un homme, c'était de forger toujours vers le haut vers le sommet de la virilité, là-bas au milieu des neiges blanches de ce pic.
@yukioMishima
Très probablement, ce que j'appelle le bonheur peut coïncider avec ce que les autres appellent le moment du danger imminent
@yukioMishima
Quand on pense au bonheur d'autrui, on rêve sans le savoir à une forme d'accomplissement de son propre bonheur, ce qui, tout compte fait, rend plus égoïste que si l'on se souciait de son propre bonheur.
@yukioMishima
Comme d'habitude, il m'est venu à l'esprit que les mots étaient la seule chose qui pouvait me sauver de cette situation. C'était un malentendu caractéristique de ma part. Quand il fallait agir, j'étais absorbé par les mots ; car les mots sortaient si difficilement de ma bouche que j'y étais attaché et que j'oubliais tout ce qui concernait l'action. Il me semblait que les actions, qui sont des choses éblouissantes et variées, devaient toujours être accompagnées de paroles également éblouissantes et également variées.