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Hiver

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Hiver

Poésies de la collection hiver

    Albert Samain

    Albert Samain

    @albertSamain

    Hiver Le ciel pleure ses larmes blanches Sur les jours roses trépassés ; Et les amours nus et gercés Avec leurs ailerons cassés Se sauvent, frileux, sous les branches. Ils sont finis les soirs tombants, Rêvés au bord des cascatelles. Les Angéliques, où sont-elles ! Et leurs âmes de bagatelles, Et leurs coeurs noués de rubans ?… Le vent dépouille les bocages, Les bocages où les amants Sans trêve enroulaient leurs serments Aux langoureux roucoulements Des tourterelles dans les cages. Les tourterelles ne sont plus, Ni les flûtes, ni les violes Qui soupiraient sous les corolles Des sons plus doux que des paroles. Le long des soirs irrésolus. Cette chanson – là-bas – écoute, Cette chanson au fond du bois… C’est l’adieu du dernier hautbois, C’est comme si tout l’autrefois Tombait dans l’âme goutte à goutte. Satins changeants, cheveux poudrés, Mousselines et mandolines, O Mirandas ! O Roselines ! Sous les étoiles cristallines, O Songe des soirs bleu-cendrés ! Comme le vent brutal heurte en passant les portes ! Toutes, – va ! toutes les bergères sont bien mortes. Morte la galante folie, Morte la Belle-au-bois-jolie, Mortes les fleurs aux chers parfums ! Et toi, soeur rêveuse et pâlie, Monte, monte, ô Mélancolie, Lune des ciels roses défunts.

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    Alfred De Musset

    Alfred De Musset

    @alfredDeMusset

    Que j’aime le premier frisson d’hiver Que j'aime le premier frisson d'hiver ! le chaume, Sous le pied du chasseur, refusant de ployer ! Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume, Au fond du vieux château s'éveille le foyer ;

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    Alfred de Vigny

    Alfred de Vigny

    @alfredDeVigny

    La neige I Qu’il est doux, qu’il est doux d’écouter des histoires, Des histoires du temps passé, Quand les branches d’arbres sont noires, Quand la neige est épaisse et charge un sol glacé ! Quand seul dans un ciel pâle un peuplier s’élance, Quand sous le manteau blanc qui vient de le cacher L’immobile corbeau sur l’arbre se balance, Comme la girouette au bout du long clocher ! Ils sont petits et seuls, ces deux pieds dans la neige. Derrière les vitraux dont l’azur le protège, Le Roi pourtant regarde et voudrait ne pas voir, Car il craint sa colère et surtout son pouvoir. De cheveux longs et gris son front brun s’environne, Et porte en se ridant le fer de la couronne ; Sur l’habit dont la pourpre a peint l’ample velours L’empereur a jeté la lourde peau d’un ours. Avidement courbé, sur le sombre vitrage Ses soupirs inquiets impriment un nuage. Contre un marbre frappé d’un pied appesanti, Sa sandale romaine a vingt fois retenti. Est-ce vous, blanche Emma, princesse de la Gaule ? Quel amoureux fardeau pèse à sa jeune épaule ? C’est le page Eginard, qu’à ses genoux le jour Surprit, ne dormant pas, dans la secrète tour. Doucement son bras droit étreint un cou d’ivoire, Doucement son baiser suit une tresse noire, Et la joue inclinée, et ce dos où les lys De l’hermine entourés sont plus blancs que ses plis. Il retient dans son coeur une craintive haleine, Et de sa dame ainsi pense alléger la peine, Et gémit de son poids, et plaint ses faibles pieds Qui, dans ses mains, ce soir, dormiront essuyés ; Lorsqu’arrêtée Emma vante sa marche sûre, Lève un front caressant, sourit et le rassure, D’un baiser mutuel implore le secours, Puis repart chancelante et traverse les cours. Mais les voix des soldats résonnent sous les voûtes, Les hommes d’armes noirs en ont fermé les routes ; Eginard, échappant à ses jeunes liens, Descend des bras d’Emma, qui tombe dans les siens. II Un grand trône, ombragé des drapeaux d’Allemagne, De son dossier de pourpre entoure Charlemagne. Les douze pairs debout sur ses larges degrés Y font luire l’orgueil des lourds manteaux dorés. Tous posent un bras fort sur une longue épée, Dans le sang des Saxons neuf fois par eux trempée ; Par trois vives couleurs se peint sur leurs écus La gothique devise autour des rois vaincus. Sous les triples piliers des colonnes moresques, En cercle sont placés des soldats gigantesques, Dont le casque fermé, chargé de cimiers blancs, Laisse à peine entrevoir les yeux étincelants. Tous deux joignant les mains, à genoux sur la pierre, L’un pour l’autre en leur coeur cherchant une prière, Les beaux enfants tremblaient en abaissant leur front Tantôt pâle de crainte ou rouge de l’affront. D’un silence glacé régnait la paix profonde. Bénissant en secret sa chevelure blonde, Avec un lent effort, sous ce voile, Eginard Tente vers sa maîtresse un timide regard. Sous l’abri de ses mains Emma cache sa tête, Et, pleurant, elle attend l’orage qui s’apprête : Comme on se tait encore, elle donne à ses yeux A travers ses beaux doigts un jour audacieux. L’Empereur souriait en versant une larme Qui donnait à ses traits un ineffable charme ; Il appela Turpin, l’évêque du palais, Et d’une voix très douce il dit : Bénissez-les. Qu’il est doux, qu’il est doux d’écouter des histoires, Des histoires du temps passé, Quand les branches d’arbres sont noires, Quand la neige est épaisse et charge un sol glacé !

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    Alfred Jarry

    Alfred Jarry

    @alfredJarry

    La peur Roses de feu, blanches d’effroi, Les trois Filles sur le mur froid Regardent luire les grimoires ; Et les spectres de leurs mémoires Sont évoqués sur les parquets, Avec l’ombre de doigts marqués Aux murs de leurs chemises blanches, Et de griffes comme des branches. Le poêle noir frémit et mord Des dents de sa tête de mort Le silence qui rampe autour. Le poêle noir, comme une tour Prêtant secours à trois guerrières. Ouvre ses yeux de meurtrières ! Roses de feu, blanches d’effroi, En longues chemises de cygnes, Les trois Filles, sur le mur froid Regardant grimacer les signes, Ouvrent, les bras d’effroi liés, Leurs yeux comme des boucliers.

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    A

    Alix Lerman Enriquez

    @alixLermanEnriquez

    Fragile L’engoulevent se balance sur une feuille rouge. L’automne tremble encore sous la rigueur du ciel bleu froissé par la brise de novembre. L’oiseau entend les pleurs pétrifiés des fruits morts : Châtaignes mordues de soleil, physalis embrasés de couchant, marrons cabossés de silence, dans le chuchotis des insectes, le chuintement des toiles d’araignée qui se déchirent. L’oiseau s’élance au-dessus de la plaine, il plane d’un bonheur fugace et funeste, fonce sur sa proie : une rose sauvage dépareillée qui s’effrite alors comme poudre de soie, comme poussière d’étoile évaporée.

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    A

    André Lemoyne

    @andreLemoyne

    Crépuscule d'hiver À Madame François Wells. En se couchant au fond de la grande avenue, Le soleil disparaît dans un ciel pourpre et noir ; Et, de la tête aux pieds, la haute forêt nue Profondément tressaille au premier vent du soir. Déjà tout est bien mort : plus une feuille aux branches, Plus un chant dans les bois, plus un vol dans les airs ; Seul, le gui parasite avec ses perles blanches Jette un peu de verdure autour des nids déserts. Le bûcheron se dit que l'hiver sera rude. Il regagne à pas lents son gîte pour la nuit. Le silence envahit la froide solitude... Mais un dernier écho parfois répand son bruit. Un bruit vague, un bruit sourd, montant des marécages... Quelle est donc cette grave et lointaine rumeur ? Ce sont de grands troupeaux qui rentrent des pacages, Saluant d'un adieu triste le jour qui meurt.

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    Anna de Noailles

    Anna de Noailles

    @annaDeNoailles

    L’hiver C’est l’hiver sans parfum ni chants. Dans le pré, les brins de verdure Percent de leurs jets fléchissants La neige étincelante et dure. Quelques buissons gardent encor Des feuilles jaunes et cassantes Que le vent âpre et rude mord Comme font les chèvres grimpantes. Et les arbres silencieux Que toute cette neige isole Ont cessé de se faire entre eux Leurs confidences bénévoles. – Bois feuillus qui, pendant l’été, Au chaud des feuilles cotonneuses Avez connu les voluptés Et les cris des huppes chanteuses, Vous qui, dans la douce saison, Respiriez la senteur des gommes, Vous frissonnez à l’horizon Avec des gestes qu’ont les hommes. Vous êtes las, vous êtes nus, Plus rien dans l’air ne vous protège, Et vos coeurs tendres ou chenus Se désespèrent sur la neige. – Et près de vous, frère orgueilleux, Le sapin où le soleil brille Balance les fruits écailleux Qui luisent entre ses aiguilles.

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    A

    Antoine de Latour

    @antoineDeLatour

    L'hiver Ce qu'il faut au bonheur, lorsque souffle la bise, C'est une porte close, un livre, et dans un coin Une lampe qui brûle, et qui tout bas me dise Que, si l'ennui venait, la muse n'est pas loin. Il faut que d'heure en heure, et d'église en église, La voix de l'avenir me parle dans l'airain, Relève par degrés mon âme qui se brise, Et, d'espoir en espoir, la mène au lendemain. Surtout que nul amour ne tourmente ma veille, Ou si dans le passé quelque ombre se réveille, Qu'elle s'efface vite, et se perde à mes yeux, Dans ce monde de l'âme, où d'une vie étrange L'art anime son rêve, être mystérieux Qui n'est déjà plus l'homme, et n'est pas encore l'ange.

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    Arsène Houssaye

    Arsène Houssaye

    @arseneHoussaye

    Le premier givre L'hiver est sorti de sa tombe, Son linceul blanchit le vallon ; Le dernier feuillage qui tombe Est balayé par l'aquilon. Nichés dans le tronc d'un vieux saule, Les hiboux aiguisent leur bec ; Le bûcheron sur son épaule Emporte un fagot de bois sec. La linotte a fui l'aubépine, Le merle n'a plus un rameau ; Le moineau va crier famine Devant les vitres du hameau. Le givre que sème la bise Argente les bords du chemin ; À l'horizon la nue est grise : C'est de la neige pour demain. Une femme de triste mine S'agenouille seule au lavoir ; Un troupeau frileux s'achemine En ruminant vers l'abreuvoir. Dans cette agreste solitude, La mère, agitant son fuseau, Regarde avec inquiétude L'enfant qui dort dans le berceau. Par ses croassements funèbres Le corbeau vient semer l'effroi, Le temps passe dans les ténèbres, Le pauvre a faim, le pauvre a froid Et la bise, encor plus amère, Souffle la mort. — Faut-il mourir ? La nature, en son sein de mère, N'a plus de lait pour le nourrir.

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    Arthur Rimbaud

    Arthur Rimbaud

    @arthurRimbaud

    Fête d'hiver La cascade sonne derrière les huttes d'opéra-comique. Des girandoles prolongent, dans les vergers et les allées voisins du Méandre, — les verts et les rouges du couchant. Nymphes d'Horace coiffées au Premier Empire, — Rondes Sibériennes, Chinoises de Boucher.

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    A

    Auguste Lacaussade

    @augusteLacaussade

    Le piton des neiges Océan, Océan, quand ta houle écumante Roule, vague sur vague, aux coups de la tourmente, Un flot majestueux, d’un seul jet dans les airs, Monte submergeant tout de son élan sublime : Comme un cratère on voit au vent fumer sa cime, Et de sa masse énorme il domine les mers. Les ondulations que son volume écrase Viennent incessamment se briser à sa base ; L’eau bouillonne et bondit vers son front orgueilleux, Mais lui, voyez ! debout au fort de la tempête, D’écume et de vapeurs il couronne sa tête, Maîtrisant à ses pieds les assauts furieux. Tel de ces pics que tu domines, Superbe mont salazien, Tel de ces montagnes voisines Jaillit ton front aérien. Immense, immuable, immobile, Du plateau central de notre île Ton sommet auguste et tranquille Se dresse, embrassant l’horizon ; Un hiver éternel y siège, Et tes flancs que la nue assiège, Se couvrent de glace et de neige, A jamais chauves de gazon. L’œil qui du sein des mers profondes Contemple ta mâle beauté, Sur la verte fille des ondes Aime ta farouche âpreté. Tu sembles, dans le vide immense, Du vent léger qui se balance, Ou de l’ouragan qui s’élance, Écouter le bruit dans les cieux, Et, comme un aïeul solitaire, Sur l’océan et sur la terre Fixant un regard centenaire, Veiller, penseur silencieux. Quand le soleil s’éteint et que l’ombre est venue, Quand la lune se lève au-dessus de la nue, La mer autour de toi roule, mouvant miroir ; Des cieux l’astre des nuits blanchit les vastes dômes, Et tu vois les vaisseaux, comme de blancs fantômes, Glisser à l’horizon dans les vapeurs du soir. Et le hardi pêcheur dont la barque rapide Bondit légèrement sur la nappe limpide, Et l’oiseau que la nuit a surpris sur les mers, Voyant bleuir au ciel ta forme aérienne, Orientant leur vol sur ta cime lointaine, S’avancent au roulis berceur des flots amers. Et ton front d’un azur intense, Aux clartés de l’astre songeur, Apparaît plus sombre à distance A l’œil pensif du voyageur. Il voit l’essaim des paille-en-queue, Qui font d’un coup d’aile une lieue, Tachant de blanc la voûte bleue, Regagner l’île aux verts îlots. Et ta masse antique et profonde, Qu’une clarté d’opale inonde, Semble le noir spectre de l’onde Debout sur l’abîme des flots. Ah ! devant ton profil austère Combien de siècles ont passé ! Sur ton granit que rien n’altère Le pas du temps s’est effacé. Que de jours de calme et d’orage, Et de trombe et d’ardent mirage, Et de tourmente et de naufrage, Pour ton œil séculaire ont lui ! Tempête, ombre, aquilon, lumière, Tout rentra dans la nuit première ; Mais toi, dans ta stature altière, Tu fus alors comme aujourd’hui. Alors comme aujourd’hui les rougeurs de l’aurore, Et la pourpre des soirs que l’ombre décolore, Sur ta tête de neige ont répandu leurs feux ; Et quand l’aube ou la nuit vint sourire à la terre, Dans le vide étoilé tu brillas solitaire, Comme un phare aux reflets doux et mystérieux. Alors comme aujourd’hui de tes rochers arides Tu versas dans nos bois la nappe aux eaux limpides ; Et défiant toujours le vent dévastateur, Et drapant tes flancs nus du manteau des nuages, Adamastor des monts et trônant sur les âges, Tu levas dans les cieux ton front dominateur. O colosses de la nature, Pics d’inaccessible hauteur, Dont l’inébranlable structure Brave l’ouragan destructeur ! Blocs altiers, masse indéfinie, Gouffres, chaos, dés harmonie, Que la main d’un fatal génie Sema dans ces lieux écartés ; Gerbes d’éclairs, sombres nuages, Nids fulgurants d’où les orages S’élancent en éclats sauvages Au sein des monts épouvantés ; Torrent, gouffre, océan, tempête, Emportez-moi dans vos terreurs, Car j’aime à sentir sur ma tête Passer le vent de vos fureurs ! J’aime à contempler vos abîmes, A mesurer vos hautes cimes, A suivre vos houles sublimes, A me remplir de votre effroi ! Au vent, à l’éclair, à la flamme Je veux, je veux mêler mon âme ! Mon âme en tes grandeurs t’acclame, O nature ! et grandit en moi.

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    A

    Auguste Lacaussade

    @augusteLacaussade

    Les soleils de Novembre Un beau ciel de novembre aux clartés automnales Baignait de ses tiédeurs les vallons vaporeux ; Les feux du jour buvaient les gouttes matinales Qui scintillaient dans l’herbe au bord des champs pierreux.

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    C

    Caroline Baucher

    @carolineBaucher

    Ciel divers Le ciel à la tête dans les nuages : il en a oublié la réalité du temps, et, pour se lever, prend tout son temps. Il aurait voulu une vie sans nuage. Le ciel a, ce soir, la tête dans les étoiles : il en est toute à sa rêverie quand la lune lui sourit. Il aurait voulut une vie les yeux plein d'étoiles. Le ciel a plus d'une corde à son arc pour nous faire voir des astres et nous faire oublier les désastres. Le ciel aurait voulut une vie sans parque. Le ciel a, hier matin, lavé tous ses soucis. il s'est arc bouté à la terre pour les mettre en terre. Le ciel aurait voulu une vie réussie. Le ciel a, ce matin, mis ses lunettes. Il est ébloui par la vigueur du soleil qui lui donne une belle couleur de miel. Le ciel est, ce matin, bien tête en l'air. Il doit remettre de l'ordre dans ses idées et quelques mystères élucider : il a connu toutes les ères. Le ciel a, malgré tout, relevé la tête quand le soleil lui faisait grise mine et de gris parfois il fulmine le ciel aurait voulu une vie sans prise de tête. Le ciel a, ce matin, les idées bien brumeuses. Il a passé une nuit blanche et a drappé la terre d'une nape blanche. Le ciel aurait voulu une vie fastueuse Le ciel a eu, aujourd'hui, avec le temps quelques heurts. Il est passé en cou de vent et à balayé les ans : le ciel aurait voulu une vie sans heures. Le ciel a été bien généreux : il a fait croire pour une nuit que s'envolaient tous nos ennuis Le ciel aurait voulu une vie au front moins nuageux. Le ciel est sur son peiti nuage. Il a pourtant le regard laiteux : il sent les souvenirs capiteux. Le ciel aurait voulu une vie sans âge. Ce sont les ciels divers

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    C

    Caroline Baucher

    @carolineBaucher

    Hiver à l'abime des incertitudes, les frimas hivernaux s'enroulent et cueillent toutes nos lassitudes qui jonchent nos esprits en foule. à la lisière des moments d'incertitude il neige des pétales d'espoir en nos coeurs : éclats de cristal ensorcellantn nos heures perdues dans la foule de nos habitude. les vers glacés réchauffent nos émotions : elles les remplissent de sanglots et deverseront, sur la feuille des flocons dimages passées en grandes eaux

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    Charles Cros

    Charles Cros

    @charlesCros

    Les quatre saisons - l'hiver C'est l'hiver. Le charbon de terre Flambe en ma chambre solitaire. La neige tombe sur les toits. Blanche ! Oh, ses beaux seins blancs et froids ! Même sillage aux cheminées Qu'en ses tresses disséminées. Au bal, chacun jette, poli, Les mots féroces de l'oubli, L'eau qui chantait s'est prise en glace, Amour, quel ennui te remplace !

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    C

    Charles d'Orléans

    @charlesDorleans

    En Hiver, du feu, du feu ! En yver, du feu, du feu ! Et en esté, boire, boire ! C'est de quoy on fait memoire, Quant on vient en aucun lieu. Ce n'est ne bourde, ne jeu, Qui mon conseil vouldra croire : En yver, du feu, du feu ! Et en esté, boire, boire ! Chaulx morceaulx faiz de bon queu (1) Fault en froit temps, voire, voire ; En chault, froide pomme ou poire C'est l'ordonnance de Dieu : En yver, du feu, du feu ! 1. Queu : Cuisinier.

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    C

    Charles d'Orléans

    @charlesDorleans

    Hiver, vous n'êtes qu'un vilain Hiver, vous n'êtes qu'un vilain, Été est plaisant et gentil, En témoin de Mai et d'Avril Qui l'accompagnent soir et matin. Été revêt champs, bois et fleurs, De sa livrée de verdure Et de maintes autres couleurs Par l'ordonnance de Nature. Mais vous, Hiver, trop êtes plein De neige, vent, pluie et grésil ; On vous doit bannir en exil. Sans point flatter, je parle plain : Hiver, vous n'êtes qu'un vilain.

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    C

    Charles d'Orléans

    @charlesDorleans

    Le temps a laissé son manteau Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie, Et s’est vêtu de broderie, De soleil luisant, clair et beau. Il n’y a bête ni oiseau Qu’en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissé son manteau De vent, de froidure et de pluie. Rivière, fontaine et ruisseau Portent en livrée jolie, Gouttes d’argent d’orfèvrerie ; Chacun s’habille de nouveau : Le temps a laissé son manteau.

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    C

    Charles Marie René Leconte de Lisle

    @charlesMarieReneLeconteDeLisle

    Paysage polaire Un monde mort, immense écume de la mer, Gouffre d’ombre stérile et de lueurs spectrales, Jets de pics convulsifs étirés en spirales Qui vont éperdument dans le brouillard amer. Un ciel rugueux roulant par blocs, un âpre enfer Où passent à plein vol les clameurs sépulcrales, Les rires, les sanglots, les cris aigus, les râles Qu’un vent sinistre arrache à son clairon de fer. Sur les hauts caps branlants, rongés des flots voraces, Se roidissent les Dieux brumeux des vieilles races, Congelés dans leur rêve et leur lividité ; Et les grands ours, blanchis par les neiges antiques, Çà et là, balançant leurs cous épileptiques, Ivres et monstrueux, bavent de volupté.

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    Charles-Augustin Sainte-Beuve

    Charles-Augustin Sainte-Beuve

    @charlesAugustinSainteBeuve

    Espérance Quand le dernier reflet d’automne A fui du front chauve des bois ; Qu’aux champs la bise monotone Depuis bien des jours siffle et tonne, Et qu’il a neigé bien des fois ; Soudain une plus tiède haleine A-t-elle passé sous le ciel : Soudain, un matin, sur la plaine, De brumes et de glaçons pleine, Luit-il un rayon de dégel : Au soleil, la neige s’exhale ; La glèbe se fond à son tour ; Et sous la brise matinale, Comme aux jours d’ardeur virginale, La terre s’enfle encor d’amour. L’herbe, d’abord inaperçue, Reluit dans le sillon ouvert ; La sève aux vieux troncs monte et sue ; Aux flancs de la roche moussue Perce déjà le cresson vert. Le lierre, après la neige blanche, Reparaît aux crêtes des murs ; Point de feuille, au bois, sur la branche ; Mais le suc en bourgeons s’épanche, Et les rameaux sont déjà mûrs. Le sol rend l’onde qu’il recèle ; Et le torrent longtemps glacé Au front des collines ruisselle, Comme des pleurs aux yeux de celle Dont le désespoir a passé.

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    C

    Chloe Douglas

    @chloeDouglas

    Dans mon esprit Un fil doré De rayons de soleil précieux se tord et se tresse À nous avancer À travers janvier frisquet Danser et tisser Un manteau autour de nous Pour nous protéger Et nous tenir chaud En nous préparant Pour les mois à venir.

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    C

    Chloe Douglas

    @chloeDouglas

    En hiver A chaque fois que la neige tombe, Je crois voir un ange sur un fil transparent. La danse de cette délicate créature est différente chaque fois. Toute sa blancheur, pure et brillante, nous entoure, il semble, pour toujours. La pure et fine Blanche Neige, empreintée de soleils et de lunes, n’a pas pu voir les hommes emportés par le vent. Cette fée de l’hiver n’a pas senti l’odeur de la guerre. Elle n’a pas eu le moment de réfléchir. Mais elle sait que son cœur, pur et jeune, est rempli de rêves et de rimes qu’elle n’a pas encore exprimés. Elle commence une nouvelle année avec un frisson du Nord dans le corps.

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    Edouard Glissant

    Edouard Glissant

    @edouardGlissant

    Hiver J'arriverai le soir dans une chambre chaude — et Tu y seras brûlante et douce. Quand le merle sifflait dans l'herbe et que le vent Rongeait d'éternité les pierres de nos gros murs, C'était pour nous la fête et tout s'accomplissait. Nous connaissions le temps, Pour avoir attendu avec l'eau sous la terre Et nous savions Le façonner autour de nous comme le temple Et qu'il résonne de notre cri. Plus tard le cours des jours et la terrible absence Et te porter encore, Pesant de tout le poids Des lieux vacants de toi. Te porter plaie brûlante ouverte sur la ville Et craindre. Mais maintenant le temps S'incurve autour de nous Et toi présente. Les vagues de la joie, le chant Comme des pierres délivrées, Le sourire Ou plutôt l'obole des visages, Et l'aventure De tant s'aimer. Toute fête a ses cris et nous avions les nôtres. Puisqu'ils pouvaient enfin Avoir passage dans la gorge Et trouver l'air, emplir Un coin de chambre, un pli de drap, Ce n'était pas pour dire ou appeler, C'était nos corps pressés d'aller plus loin encore, D'arriver quelque part où plus rien ne se crie. Mais non! la terre... la terre où tout se joue, La terre chargée de nous. Dehors le merle et sa chanson Sont avec nous. L'effort des céréales et l'eau des frondaisons, L'offre impudique des chemins Et tant de bois. Mais nous ne pourrons pas, comme j'aurais voulu, Être un jour avalés par la carrière ouverte Et descendre dormir à jamais dans la terre Auprès des eaux profondes, sans lumière, Chair contre chair, chaude contre le froid. Dormir en caressant parfois le flanc de l'autre, Quand le jaune se fait présent comme d'un fruit, Devant les yeux fermés, dans le cerne de nuit, Puis se serrer plus fort contre l'autre Et sourire. Ils n'étaient même pas francs comme des couteaux, Ou des gueules levées sur vous pleines de dents, Tous les touchers de la menace. Ils n'avaient de visage que celui Qu'ils te donnaient, fragile, Autre déjà, presque livrée. Il n'y avait bataille qu'en tes yeux Agrandis, mais ne voyant plus Vers le dehors — accaparés — Voulant me voir et me savoir et ne pouvant, Moi comme un fauve fou à la force inutile, Trop pesant pour la lutte étrangère à ma rage, Ailleurs, où tu retournais donc parfois. D'autres étaient précis comme des maladies, Avaient presque visage au dehors de la chambre Et tout le poids de la bêtise. Ils venaient de la force Qui a pouvoir, dictée des lois, qui a les armes Et tant de corps mécanisés. — Et nous, de nous savoir Brasier pur et bonté pour les temps à venir, D'avoir à nous tes yeux où les fauves les plus mornes Ne seraient pas venus sans se réconcilier, Nous n'en étions pas moins cernés Hors la puissance : bons pour subir. — Ils t'auront pris tes jours, tes songes, tes sueurs, Lassé tes yeux, courbé ton corps D'arbuste brave, Comme aux beaux jours, La grisaille démente d'octobre.

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    E

    Elodie Santos

    @elodieSantos

    Promenade blanche de vieille France L’écrasement de la neige sous les bottes Les branches cassées sur le chemin Le cliquetis régulier de quelques gouttes s’échappant des stalactites de glace Des flocons perdus aux quatre vents tombent des arbres aplatis Les cheminées dégagent des parfums de tarte de grand mère Les chalets chauds au pied des pentes raides ou s’étirent jusqu’au firmament les grands sapins Les luges qui glissent sans laisser place au silence de ce lieu la nuit Des cris de joie, Des boules de neige, Le ciel et ses nuages blancs Tout est ici comme l’enfance comme un voyage du temps jadis Tout est ici comme en vieille France Images d’Epinal, simplicité, absence, magie C’est la plus belle promenade blanche de ma vie

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    E

    Elodie Santos

    @elodieSantos

    Toile d’hiver La neige est si belle sur les arbres lorsque s’empilent petit à petit tous les flocons qui tombent du ciel Tout est blanc et couleur d’écorce et quelques oiseaux qui brillent comme des étoiles au milieu de ce ciel de jour où le bleu est parti Un rouge-gorge Une mésange Orange virevoltent autour de la mangeoire Et le grand pré est si blanc Blanc Comme une toile moelleuse Comme une toile d’Hiver Où les couleurs de vie ne partiront jamais

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    Emile Verhaeren

    Emile Verhaeren

    @emileVerhaeren

    Dédié au sud-ouest Sur la bruyère longue infiniment voici le vent cornant novembre ; Sur la bruyère, infiniment, Voici le vent Qui se déchire et se démembre, En souffles lourds, battant les bourgs ; Voici le vent, Le vent sauvage de Novembre. Aux puits des fermes, Les seaux de fer et les poulies Grincent ; Aux citernes des fermes. Les seaux et les poulies Grincent et crient Toute la mort, dans leurs mélancolies. Le vent rafle, le long de l’eau, Les feuilles mortes des bouleaux, Le vent sauvage de Novembre ; Le vent mord, dans les branches, Des nids d’oiseaux ; Le vent râpe du fer Et peigne, au loin, les avalanches, Rageusement du vieil hiver, Rageusement, le vent, Le vent sauvage de Novembre.

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    Emile Verhaeren

    Emile Verhaeren

    @emileVerhaeren

    La barque Il gèle et des arbres pâlis de givre clair Montent au loin, ainsi que des faisceaux de lune ; Au ciel purifié, aucun nuage ; aucune Tache sur l’infini silencieux de l’air. Le fleuve où la lueur des astres se réfracte Semble dallé d’acier et maçonné d’argent ; Seule une barque est là, qui veille et qui attend, Les deux avirons pris dans la glace compacte. Quel ange ou quel héros les empoignant soudain Dispersera ce vaste hiver à coups de rames Et conduira la barque en un pays de flammes Vers les océans d’or des paradis lointains ? Ou bien doit-elle attendre à tout jamais son maître, Prisonnière du froid et du grand minuit blanc, Tandis que des oiseaux libres et flagellant Les vents, volent, là-haut, vers les printemps à naître ?

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    Emile Verhaeren

    Emile Verhaeren

    @emileVerhaeren

    La neige La neige tombe, indiscontinûment, Comme une lente et longue et pauvre laine, Parmi la morne et longue et pauvre plaine, Froide d’amour, chaude de haine. La neige tombe, infiniment, Comme un moment – Monotone – dans un moment ; La neige choit, la neige tombe, Monotone, sur les maisons Et les granges et leurs cloisons ; La neige tombe et tombe Myriadaire, au cimetière, au creux des tombes. Le tablier des mauvaises saisons, Violemment, là-haut, est dénoué ; Le tablier des maux est secoué A coups de vent, sur les hameaux des horizons. Le gel descend, au fond des os, Et la misère, au fond des clos, La neige et la misère, au fond des âmes ; La neige lourde et diaphane, Au fond des âtres froids et des âmes sans flamme, Qui se fanent, dans les cabanes. Aux carrefours des chemins tors, Les villages sont seuls, comme la mort ; Les grands arbres, cristallisés de gel, Au long de leur cortège par la neige, Entrecroisent leurs branchages de sel. Les vieux moulins, où la mousse blanche s’agrège, Apparaissent, comme des pièges, Tout à coup droits, sur une butte ; En bas, les toits et les auvents Dans la bourrasque, à contre vent, Depuis Novembre, luttent ; Tandis qu’infiniment la neige lourde et pleine Choit, par la morne et longue et pauvre plaine. Ainsi s’en va la neige au loin, En chaque sente, en chaque coin, Toujours la neige et son suaire, La neige pâle et inféconde, En folles loques vagabondes, Par à travers l’hiver illimité monde.

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    Emile Verhaeren

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    Les fièvres La plaine, au loin, est uniforme et morne Et l’étendue est veule et grise Et Novembre qui se précise Bat l’infini, d’une aile grise. De village en village, un vent moisi Appose aux champs sa flétrissure ; L’air est moite ; le sol, ainsi Que pourriture et bouffissure. Sous leurs torchis qui se lézardent, Les chaumières, là-bas, regardent Comme des bêtes qui ont peur, Et seuls les grands oiseaux d’espace Jettent sur les chaumes et leur frayeur, Le cri des angoisses qui passent. L’heure est venue où les soirs mous Pèsent sur les terres envenimées Où les marais visqueux et blancs, Dans leurs remous, À longs bras lents. Brassent les fièvres empoisonnées. Sur les étangs en plates-bandes Les fleurs, comme des glandes, Et les mousses comme des viandes, S’étendent. Bosses et creux et stigmates d’ulcères, Quelques saules bordent les anses, Où des flottilles de viscères, À la surface, se balancent, Parfois, comme un hoquet, Un flot pâteux mine la rive Et la glaise, comme un paquet, Tombe dans l’eau de bile et de salive. L’étang s’apaise, qui remuait ses rides, Les crapauds noirs, à fleur de boue, Gonflent leur peau et leur gadoue. Et la lune monstrueuse préside : Telle l’hostie De l’inertie. De la vase profonde et jaune D’où s’érigent, longues d’une aune, Les herbes d’eaux et les roseaux, Des brouillards lents comme des traînes, Déplient leur flottement, parmi les draines ; On les peut suivre, à travers champs, Vers les chaumes et les murs blancs ; Leurs fils subtils de pestilence Tissent la robe de silence, Gaze verte, tuile blême, Avec laquelle, au loin, la fièvre se promène. La fièvre, Elle est celle qui marche, Sournoisement, courbée en arche, Et personne n’entend son pas. Si la poterne des fermes ne s’ouvre pas, Si la fenêtre est close, Elle pénètre quand même et se repose, Sur la chaise des vieux que les ans ploient, Dans les berceaux où les petits larmoient Et quelquefois elle se couche Aux lits profonds où l’on fait souche. Avec ses vieilles mains dans l’âtre encor rougeâtre, Elle attise les maladies Non éteintes, quoique engourdies ; Elle se mêle au pain qu’on mange À l’eau morne changée en fange ; Elle monte jusqu’aux greniers, Dort dans les sacs et les paniers Et, comme une impalpable cendre, Sans rien voir, on sent d’elle la mort descendre. Inutiles, vœux et pèlerinages Et seins où l’on abrite les petits Et bras en croix vers les images Des bons anges et des vieux Christs. Le mal have s’est installé dans la demeure. Il vient, chaque vesprée, à tel moment Déchiqueter la plainte et le tourment, Au régulier tic-tac de l’heure ; Les mendiants n’arrivent plus souvent À la porte ni à l’auvent Prier qu’on les gare du froid, Les moineaux francs quittent le toit, Et l’horloge surgit déjà Celle, debout, qui sonnera, Après la voix éteinte et la raison finie, L’agonie. En attendant, les mois se passent à languir. Les malades rapetissés Leurs habits lourds, leurs bras cassés, Avec, en main, leurs chapelets, Quittant leur lit, s’y recouchant, Fuyant la mort et la cherchant, Bégaient et vacillent leurs plaintes, Pauvres lumières, presque éteintes. Ils se traînent de chaumière en chaumière Et d’âtre en âtre, Se voir et doucement s’apitoyer Sur la dîme d’hommes qu’il faut payer, Atrocement à leur terre marâtre ; Des silences profonds coupent les litanies De leurs misères infinies ; Et, longuement, parfois, ils se regardent Au jour douteux de la fenêtre, Et longuement, avec des pleurs, Comme s’ils voulaient se reconnaître Lorsque leurs yeux seront ailleurs. Ils se sentent de trop autour des tables Où l’on mange rapidement Un repas pauvre et lamentable ; Leur cœur se serre atrocement, On les isole et les bêtes les flairent Et les jurons et les colères Volent autour de leur tourment. Aussi, lorsque la nuit, ne dormant pas, Ils s’agitent entre leurs draps, Songeant qu’aux alentours, de village en village, Les brouillards blancs sont en voyage, Voudraient-ils ouvrir la porte Pour que d’un coup la fièvre les emporte, Vers les étangs en plates-bandes Où les plantes comme des glandes Et les mousses comme des viandes S’étendent, Où s’écoute, comme un hoquet, Va flot pâteux minant la rive Où leur corps mort, comme un paquet, Choirait dans l’eau de bile et de salive. Mais la lune, là-bas, préside, Telle l’hostie De l’inertie.

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    Emile Verhaeren

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    Pieusement La nuit d’hiver élève au ciel son pur calice. Et je lève mon coeur aussi, mon coeur nocturne, Seigneur, mon cœur ! vers ton pâle infini vide, Et néanmoins je sais que tout est taciturne Et qu’il n’existe rien dont ce coeur meurt, avide ; Et je te sais mensonge et mes lèvres te prient Et mes genoux ; je sais et tes grandes mains closes Et tes grands yeux fermés aux désespoirs qui crient, Et que c’est moi, qui seul, me rêve dans les choses ; Sois de pitié, Seigneur, pour ma toute démence. J’ai besoin de pleurer mon mal vers ton silence !… La nuit d’hiver élève au ciel son pur calice !

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