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Amour

461 poésies en cours de vérification
Amour

Poésies de la collection amour

    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    À M. le duc de La Feuillade Conservez précieusement L’imagination fleurie Et la bonne plaisanterie, Dont vous possédez l’agrément, Au défaut du tempérament, Dont vous vous vantez hardiment Et que tout le monde vous nie. La dame qui depuis longtemps Connaît à fond votre personne, A dit : hélas ! je lui pardonne D’en vouloir imposer aux gens ; Son esprit est dans son printemps, Mais son corps est dans son automne. Adieu, monsieur le gouverneur, Non plus de province frontière, Mais d’une beauté singulière, Qui, par son esprit, par son cœur, Et par son humeur libertine, De jour en jour fait grand honneur Au gouverneur qui l’endoctrine. Priez le Seigneur seulement Qu’il empêche que Cythérée Ne substitue incessamment Quelque jeune et frais lieutenant Qui ferait sans vous son entrée Dans un si beau gouvernement.

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    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    À Mademoiselle le couvreur L’heureux talent dont vous charmez la France Avait en vous brillé dès votre enfance ; Il fut dès lors dangereux de vous voir, Et vous plaisiez même sans le savoir. Sur le théâtre heureusement conduite, Parmi les vœux de cent cœurs empressés, Vous récitiez, par la nature instruite : C’était beaucoup, ce n’était point assez ; Il vous fallut encore un plus grand maître. Permettez-moi de faire ici connaître Quel est ce Dieu de qui l’air enchanteur Vous a donné votre gloire suprême : Le tendre Amour me l’a conté lui-même ; On me dira que l’Amour est menteur : Hélas! je sais qu’il faut qu’on s’en défie ; Qui mieux que moi connaît sa perfidie ? Qui souffre plus de sa déloyauté ? Je ne croirai cet enfant de ma vie ; Mais cette fois il a dit vérité. Ce même Amour, Vénus et Melpomène, Loin de Paris faisaient voyage un jour ; Ces Dieux charmants vinrent dans ce séjour Où vos appas éclataient sur la scène ; Chacun des trois avec étonnement Vit cette grâce et simple et naturelle, Qui faisait lors votre unique ornement : Ah ! dirent-ils, cette jeune mortelle Mérite bien que sans retardement Nous répandions tous nos trésors sur elle. Ce qu’un Dieu veut se fait dans le moment. Tout aussitôt la tragique déesse Vous inspira le goût, le sentiment, Le pathétique, et la délicatesse : Moi, dit Vénus, je lui fais un présent Plus précieux, et c’est le don de plaire ; Elle accroîtra l’empire de Cythère, A son aspect tout cœur sera troublé, Tous les esprits viendront lui rendre hommage ; Moi, dit l’Amour, je ferai davantage, Je veux qu’elle aime. A peine eut-il parlé Que dans l’instant vous devîntes parfaite ; Sans aucuns soins, sans étude, sans fard, Des passions vous fûtes l’interprète : Ô de l’Amour adorable sujette, N’oubliez point le secret de votre art.

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    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    À Samuel Bernard Au nom de Madame de Fontaine-Martel C’est mercredi que je soupais chez vous Et que, sortant des plaisirs de la table, Bientôt couchée, un sommeil prompt et doux Me fit présent d’un songe délectable. Je rêvais donc qu’au manoir ténébreux J’étais tombée, et que Pluton lui-même Me menait voir les héros bienheureux Dans un séjour d’une beauté suprême ; Par escadrons ils étaient séparés ; L’un après l’autre il me les fit connaître. Je vis d’abord modestement parés Les opulents qui méritaient de l’être : Voilà, dit-il, les généreux amis ; En petit nombre ils viennent me surprendre ; Entre leurs mains les biens ne semblaient mis Que pour avoir le soin de les répandre. Ici sont ceux dont les puissants ressorts, Crédit immense, et sagesse profonde, Ont soutenu l’état par des efforts Qui leur livraient tous les trésors du monde. Un peu plus loin, sur ces riants gazons, Sont les héros pleins d’un heureux délire, Qu’Amour lui-même en toutes les saisons Fit triompher dans son aimable empire. Ce beau réduit, par préférence, est fait Pour les vieillards dont l’humeur gaie et tendre Paraît encore avoir ses dents de lait, Dont l’enjouement ne saurait se comprendre. D’un seul regard tu peux voir tout d’un coup Le sort des bons, les vertus couronnées : Mais un mortel m’embarrasse beaucoup ; Ainsi je veux redoubler ses années : Chaque escadron le revendiquerait. La jalousie au repos est funeste : Venant ici quel trouble il causerait ! Il est là-haut très heureux ; qu’il y reste.

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    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    À une dame ou soit-disant telle Tu commences par me louer, Tu veux finir par me connaître. Tu me loueras bien moins ; mais il faut t’avouer Ce que je suis, ce que je voudrais être. J’aurai vu dans trois ans passer quarante hivers ; Apollon présidait un jour qui m’a vu naître ; Au sortir du berceau j’ai bégayé des vers ; Bientôt ce dieu puissant m’ouvrit son sanctuaire ; Mon cœur, vaincu par lui, se rangea sous sa loi. D’autres ont fait des vers par le désir d’en faire ; Je fus poète malgré moi. Tous les goûts à la fois sont entrés dans mon âme ; Tout art a mon hommage, et tout plaisir m’enflamme : La peinture me charme ; on me voit quelquefois, Au palais de Philippe, ou dans celui des rois, Sous les efforts de l’art admirer la nature, Du brillant Cagliari saisir l’esprit divin, Et dévorer des yeux la touche noble et sûre De Raphaël et du Poussin. De ces appartements qu’anime la peinture Sur les pas du plaisir je vole à l’opéra. J’applaudis tout ce qui me touche, La fertilité de Campra, La gaîté de Mouret, les grâces de Destouches : Pélissier par son art, le Maure par sa voix, Tour à tour ont mes vœux et suspendent mon choix. Quelquefois, embrassant la science hardie Que la curiosité Honora par vanité Du nom de philosophie, Je cours après Newton dans l’abyme des cieux ; Je veux voir si des nuits la courrière inégale, Par le pouvoir changeant d’une force centrale, En gravitant vers nous s’approche de nos yeux, Et pèse d’autant plus qu’elle est près de ces lieux Dans les limites d’un ovale. J’en entends raisonner les plus profonds esprits, Maupertuis et Clairault, calculante cabale ; Je les vois qui des cieux franchissent l’intervalle, Et je vois trop souvent que j’ai très peu compris. De ces obscurités je passe à la morale ; Je lis au cœur de l’homme, et souvent j’en rougis ; J’examine avec soin les informes écrits, Les monuments épars, et le style énergique De ce fameux Pascal, ce dévot satirique ; Je vois ce rare esprit trop prompt à s’enflammer ; Je combats ses rigueurs extrêmes : Il enseigne aux humains à se haïr eux-mêmes ; Je voudrais, malgré lui, leur apprendre à s’aimer. Ainsi mes jours égaux, que les Muses remplissent, Sans soins, sans passions, sans préjugés fâcheux, Commencent avec joie, et vivement finissent Par des soupers délicieux. L’amour dans mes plaisirs ne mêle plus ses peines ; La tardive raison vient de briser mes chaînes : J’ai quitté prudemment ce dieu qui m’a quitté ; J’ai passé l’heureux temps fait pour la volupté. Est-il donc vrai, grands Dieux, il ne faut plus que j’aime ? La foule des beaux arts, dont je veux tour à tour Remplir le vide de moi-même, N’est pas encore assez pour remplacer l’amour.

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    Voltaire

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    @voltaire

    À uranie Je vous adore, ô ma chère Uranie ! Pourquoi si tard m’avez-vous enflammé ? Qu’ai-je donc fait des beaux jours de ma vie ? Ils sont perdus ; je n’avais point aimé. J’avais cherché dans l’erreur du bel âge Ce dieu d’amour, ce dieu de mes désirs ; Je n’en trouvai qu’une trompeuse image Je n’embrassai que l’ombre des plaisirs. Non, les baisers des plus tendres maîtresses ; Non, ces moments comptés par cent caresses, Moments si doux et si voluptueux, Ne valent pas un regard de tes yeux. Je n’ai vécu que du jour où ton âme M’a pénétré de sa divine flamme ; Que de ce jour où, livré tout à toi, Le monde entier a disparu pour moi. Ah ! quel bonheur de te voir, de t’entendre ! Que ton esprit a de force et d’appas ! Dieux ! que ton cœur est adorable et tendre ! Et quels plaisirs je goûte dans tes bras ! Trop fortuné, j’aime ce que j’admire. Du haut du ciel, du haut de ton empire, Vers ton amant tu descends chaque jour, Pour l’enivrer de bonheur et d’amour. Belle Uranie, autrefois la Sagesse En son chemin rencontra le Plaisir ; Elle lui plut ; il en osa jouir ; De leurs amours naquit une déesse, Qui de sa mère a le discernement, Et de son père a le tendre enjouement. Cette déesse, ô ciel ! qui peut-elle être Vous, Uranie, idole de mon cœur, Vous que les dieux pour la gloire ont fait naître, Vous qui vivez pour faire mon bonheur.

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    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    Épigramme sur Gresset Certain cafard, jadis jésuite, Plat écrivain, depuis deux jours Ose gloser sur ma conduite, Sur mes vers, et sur mes amours : En bon chrétien je lui fais grâce, Chaque pédant peut critiquer mes vers ; Mais sur l’amour jamais un fils d’Ignace Ne glosera que de travers.

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    William Braumann

    @williamBraumann

    Duo maritime Ton regard froid a emporté mes foulées incertaines Jusqu’à tes pieds où je me noie, Le phare de la cote, repu d’oxygène Envoie des s.o.s à tes chiens qui aboient Je chancelle sous le choc de ton au revoir, Cognées par ton indifférence, coups du sort Mes pensées se défont sur la jetée du port Et le temps se répand sur les miroirs Brisés, tranchant comme des rasoirs De cette fin de jour aux doux baisers d’alligators Tes silences, impénétrables fumées de verglas Étouffent ma soif d’amour carnassière, Quand le cœur serré sous la muselière J’aboie que je ne peux plus aimer, si tu n’es plus là J’ai perdu la trace de tes promesses saoules Elles m’oublient sur je ne sais quel comptoir, Alors je chante avec la mer Pour ne pas y plonger, La balade décapitée D’un bateau renversé sur le débarcadère.

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    Winston Perez

    @winstonPerez

    L’aventure est d’abord humaine L’aventure est d’abord humaine Océan de vie, océan de paix L’aventure est d’abord humaine Cris de temps passé aux lisières des prés L’aventure est d’abord humaine Comme tous les solstices qui ont précédé L’aventure est d’abord humaine Fleuve d’harmonie, fleuve d’éternité L’aventure est d’abord humaine Alchimie d’amour, désirs d’Absolu L’aventure est d’abord humaine Désespoirs palpables, vifs, jaunes, crus L’aventure est d’abord humaine Désirs d’Olympe paraissant fanés L’aventure est d’abord humaine Riches, pourpres, exilés L’aventure est d’abord humaine Des anciens temps aux nouveaux essors L’aventure est d’abord humaine D’absurde éclipses de sommeils morts L’aventure est d’abord humaine C’est la réalité qu’un jour les Dieux ont convoité L’aventure est d’abord humaine Absence de funambule, de rythmes sots, brusques, ancrés L’aventure est d’abord humaine Dans une église ou bien un Mausolée L’aventure est d’abord humaine Symbôle d’obélisques qui arrachent le ciel L’aventure est d’abord humaine Lames coupantes et dures, face à l’Eternel L’aventure est d’abord humaine Comme si un jour nous obtenions le Feu L’aventure est d’abord humaine Ne restera qu’un chiffre pur, ce sera Deux

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    Evariste de Parny

    Evariste de Parny

    @evaristeDeParny

    Le bouquet de l'amour Dans ce moment les politesses, Les souhaits vingt fois répétés, Et les ennuyeuses caresses, Pleuvent sans doute à tes côtés. Après ces compliments sans nombre, L'amour fidèle aura son tour : Car dès qu'il verra la nuit sombre Remplacer la clarté du jour, Il s'en ira, sans autre escorte Que le plaisir tendre et discret, Frappant doucement à ta porte, T'offrir ses vœux et son bouquet. Quand l'âge aura blanchi ma tête, Réduit tristement à glaner, J'irai te souhaiter ta fête, Ne pouvant plus te la donner.

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    Evariste de Parny

    Evariste de Parny

    @evaristeDeParny

    Réflexion amoureuse Je vais la voir, la presser dans mes bras. Mon cœur ému palpite avec vitesse ; Des voluptés je sens déjà l'ivresse ; Et le désir précipite mes pas. Sachons pourtant, près de celle que j'aime, Donner un frein aux transports du désir ; Sa folle ardeur abrège le plaisir, Et trop d'amour peut nuire à l'amour même.

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    Evariste de Parny

    Evariste de Parny

    @evaristeDeParny

    T'aimer est le bonheur suprême Oui, j'en atteste la nuit sombre Confidente de nos plaisirs, Et qui verra toujours son ombre Disparaître avant mes désirs ; J'atteste l'étoile amoureuse Qui pour voler au rendez-vous Me prête sa clarté douteuse ; Je prends à témoin ce verrou Qui souvent réveilla ta mère, Et cette parure étrangère Qui trompe les regards jaloux ; Enfin, j'en jure par toi-même, Je veux dire par tous mes Dieux, T'aimer est le bonheur suprême, Il n'en est point d'autre à mes yeux. Viens donc, ô ma belle maîtresse, Perdre tes soupçons dans mes bras. Viens t'assurer de ma tendresse, Et du pouvoir de tes appas. Cherchons des voluptés nouvelles ; Inventons de plus doux désirs ; L'amour cachera sous ses ailes Notre fureur et nos plaisirs. Aimons, ma chère Éléonore : Aimons au moment du réveil ; Aimons au lever de l'aurore ; Aimons au coucher du soleil ; Durant la nuit aimons encore.

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