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Malheur

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Malheur

Poésies de la collection malheur

    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Femme et chatte Elle jouait avec sa chatte, Et c’était merveille de voir La main blanche et la blanche patte S’ébattre dans l’ombre du soir. Elle cachait – la scélérate ! – Sous ces mitaines de fil noir Ses meurtriers ongles d’agate, Coupants et clairs comme un rasoir. L’autre aussi faisait la sucrée Et rentrait sa griffe acérée, Mais le diable n’y perdait rien… Et dans le boudoir où, sonore, Tintait son rire aérien, Brillaient quatre points de phosphore.

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    Paul Verlaine

    Paul Verlaine

    @paulVerlaine

    Le monstre de la fuite Le monstre de la fuite hume même les plumes De cet oiseau roussi par le feu du fusil. Sa plainte vibre tout le long d’un mur de larmes Et les ciseaux des yeux coupent la mélodie Qui bourgeonnait déjà dans le cœur du chasseur.

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    Paul-Jean Toulet

    Paul-Jean Toulet

    @paulJeanToulet

    L’alchimiste Satan, notre meg, a dit Aux rupins embrassés des rombières :  » Icicaille est le vrai paradis  » Dont les sources nous désaltèrent.  » La vallace couleur du ciel  » Y lèche le long des allées  » Le pavot chimérique et le bel  » Iris, et les fleurs azalées.  » La douleur, et sa soeur l’Amour,  » La luxure aux chemises noires  » Y préparent pour vous, loin du jour,  » Leurs poisons les plus doux à boire.  » Et tandis qu’aux portes de fer  » Se heurte la jeune espérance,  » Une harpe dessine dans l’air  » Le contour secret du silence. «  Ainsi (à voix basse) parla Le sorcier subtil du Grand Oeuvre, Et Lilith souriait, dont les bras Sont plus frais que la peau des couleuvres.

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    Paul-Jean Toulet

    Paul-Jean Toulet

    @paulJeanToulet

    Pâle matin de Février Pâle matin de Février Couleur de tourterelle Viens, apaise notre querelle, Je suis las de crier ; Las d’avoir fait saigner pour elle Plus d’un noir encrier… Pâle matin de Février Couleur de tourterelle.

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    Paul-Jean Toulet

    Paul-Jean Toulet

    @paulJeanToulet

    Sur l’océan couleur de fer Sur l’océan couleur de fer Pleurait un choeur immense Et ces longs cris dont la démence Semble percer l’enfer. Et pais la mort, et le silence Montant comme un mur noir. … Parfois au loin se laissait voir Un feu qui se balance.

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    Pierre Corneille

    Pierre Corneille

    @pierreCorneille

    Chagrin Usez moins avec moi du droit de tout charmer ; Vous me perdrez bientôt si vous n’y prenez garde. J’aime bien a vous voir, quoi qu’enfin j’y hasarde ; Mais je n’aime pas bien qu’on me force d’aimer. Cependant mon repos a de quoi s’alarmer ; Je sens je ne sais quoi dès que je vous regarde ; Je souffre avec chagrin tout ce qui m’en retarde, Et c’est déjà sans doute un peu plus qu’estimer. Ne vous y trompez pas, l’honneur de ma défaite N’assure point d’esclave à la main qui l’a faite, Je sais l’art d’échapper aux charmes les plus forts, Et quand ils m’ont réduit à ne plus me défendre, Savez-vous, belle Iris, ce que je fais alors ? Je m’enfuis de peur de me rendre.

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    Pierre Corneille

    Pierre Corneille

    @pierreCorneille

    La peste J’ai vu la peste en raccourci : Et s’il faut en parler sans feindre, Puisque la peste est faite ainsi, Peste, que la peste est à craindre ! De cœurs qui n’en sauraient guérir Elle est partout accompagnée, Et dût-on cent fois en mourir, Mille voudraient l’avoir gagnée. L’ardeur dont ils sont emportés, En ce péril leur persuade, Qu’avoir la peste à ses côtés, Ce n’est point être trop malade. Aussi faut-il leur accorder Qu’on aurait du bonheur de reste, Pour peu qu’on se pût hasarder Au beau milieu de cette peste. La mort serait douce à ce prix, Mais c’est un malheur à se pendre Qu’on ne meurt pas d’en être pris, Mais faute de la pouvoir prendre. L’ardeur qu’elle fait naître au sein N’y fait même un mal incurable Que parce qu’elle prend soudain, Et qu’elle est toujours imprenable. Aussi chacun y perd son temps, L’un en gémit, l’autre en déteste, Et ce que font les plus contents C’est de pester contre la peste.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Contre Denise Sorcière L’inimitié que je te porte. Passe celle, tant elle est forte, Des aigneaux et des loups, Vieille sorcière deshontée, Que les bourreaux ont fouettée Te honnissant de coups. Tirant après toy une presse D’hommes et de femmes espesse, Tu monstrois nud le flanc. Et monstrois nud parmy la rue L’estomac, et l’espaule nue Rougissante de sang. Mais la peine fut bien petite. Si lon balance ton mérite : Le Ciel ne devoit pas Pardonner à si lasche teste, Ains il devoit de sa tempeste L’acravanter à bas. La Terre mère encor pleurante Des Geans la mort violante Bruslez du feu des cieux, (Te laschant de son ventre à peine) T’engendra, vieille, pour la haine Qu’elle portait aux Dieux. Tu sçais que vaut mixtionnée La drogue qui nous est donnée Des pays chaleureux. Et en quel mois, en quelles heures Les fleurs des femmes sont meilleures Au breuvage amoureux. Nulle herbe, soit elle aux montagnes. Ou soit venimeuse aux campagnes, Tes yeux sorciers ne fuit. Que tu as mille fois coupée D’une serpe d’airain courbée, Béant contre la nuit. Le soir, quand la Lune fouette Ses chevaux par la nuict muette, Pleine de rage, alors Voilant ta furieuse teste De la peau d’une estrange beste Tu t’eslances dehors. Au seul soufler de son haleine Les chiens effroyez par la plaine Aguisent leurs abois : Les fleuves contremont reculent. Les loups effroyablement hurlent Apres toy par les bois. Adonc par les lieux solitaires. Et par l’horreur des cimetaires Où tu hantes le plus, Au son des vers que tu murmures Les corps des morts tu des-emmures De leurs tombeaux reclus. Vestant de l’un l’image vaine Tu viens effroyer d’une peine (Rebarbotant un sort) Quelque veufve qui se tourmente, Ou quelque mère qui lamente Son seul héritier mort. Tu fais que la Lune enchantée Marche par l’air toute argentée, Luy dardant d’icy bas Telle couleur aux joues pâlies. Que le son de mille cymbales Ne divertiroit pas. Tu es la frayeur du village : Chacun craignant ton sorcelage Te ferme sa maison. Tremblant de peur que tu ne taches Ses bœufs, ses moutons et ses vaches Du just de ta poison. J ’ay veu souvent ton œil senestre. Trois fois regardant de loin paistre La guide du troupeau. L’ensorceler de telle sorte. Que tost après je la vy morte Et les vers sur la peau. Comme toy, Medée exécrable Fut bien quelquefois profitable : Ses venins ont servy, Reverdissant d’Eson l’escorce : Au contraire, tu m’as par force Mon beau printemps ravy. Dieux ! si là haut pitié demeure, Pour recompense qu’elle meure, Et ses os diffamez Privez d’honneur de sépulture, Soient des oiseaux goulus pasture, Et des chiens affamez.

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    Raymond Queneau

    Raymond Queneau

    @raymondQueneau

    Les malheureux C'est un militaire Il n'a pas vingt ans Il n'a plus de blair Il n'a plus de dents Mutilé de guerre il boit son café devant le comptoir qu'on a dézingué Il agite la fiole à saccharine au-dessus de son de son orge noire C'est un militaire qui n'a plus dnarine qui n'a plus de poire Mutilé de guerre vient en permission boire son café rue de Lauriston Moi je l'examine d'un œil très humide mon cœur est tordu mon cœur est brisu je suis malheureux j'ai de grands chagrins mais j'ai horreur de la saccharine

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Passion malheureuse J'ai mal placé mon cœur, j'aime l'enfant d'un autre ; Et c'est pour m'exploiter qu'il fait le bon apôtre, Ce petit traître ! Je le sais. Sa mère, quand je viens, me devine, et l'appelle, Sentant que je suis là pour lui plus que pour elle, Mais elle ne m'en veut jamais. Le marmot prend alors sa voix flûtée et tendre (Les enfants ont deux voix) et dit, sans la comprendre, Sa fable, avec expression ; Puis il me fait ranger des soldats sur la table, Et m'obsède, et je trouve un plaisir ineffable À sa gentille obsession. Je m'y laisse duper toutes les fois : j'espère Qu'à force de bonté je serai presque un père : Ne dit-il pas qu'il m'aime bien ? Mais voici tout à coup le vrai père, ô disgrâce ! L'enfant court, bat des mains, lui saute au cou, l'embrasse, Et le pauvre oncle n'est plus rien.

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    Renee Vivien

    @reneeVivien

    Désir Elle est lasse, après tant d’épuisantes luxures. Le parfum émané de ses membres meurtris Est plein du souvenir des lentes meurtrissures. La débauche a creusé ses yeux bleus assombris. Et la fièvre des nuits avidement rêvées Rend plus pâles encor ses pâles cheveux blonds. Ses attitudes ont des langueurs énervées. Mais voici que l’Amante aux cruels ongles longs Soudain la ressaisit, et l’étreint, et l’embrasse D’une ardeur si sauvage et si douce à la fois, Que le beau corps brisé s’offre, en demandant grâce, Dans un râle d’amour, de désirs et d’effrois. Et le sanglot qui monte avec monotonie, S’exaspérant enfin de trop de volupté, Hurle comme l’on hurle aux moments d’agonie, Sans espoir d’attendrir l’immense surdité. Puis, l’atroce silence, et l’horreur qu’il apporte, Le brusque étouffement de la plaintive voix, Et sur le cou, pareil à quelque tige morte, Blêmit la marque verte et sinistre des doigts.

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    R

    Renee Vivien

    @reneeVivien

    Elle écarte en passant Elle écarte en passant les ronces du chemin. Au geste langoureux et frôleur de sa main Éclosent blanchement les fraîches églantines… Mais sa chair s’est blessée à tant d’âpres épines ! J’ai vu saigner ses pieds aux buissons du chemin. Son lent sourire tombe au sein d’or des corolles. L’évanouissement de ses vagues paroles Mêle au soir vaporeux des rythmes envolés Où d’anciens sanglots vibrent inconsolés… Son lent sourire tombe au sein d’or des corolles. Dans l’ombre de ses pas pleurent les liserons… Le jasmin, diadème aux délicats fleurons, Cet astre atténué, la chaste primevère, Parent son front de vierge à la beauté sévère… Là-bas pleurent d’amour les simples liserons. Son être, où brûle encor l’ardeur des soifs divines, S’est blessé trop souvent aux sauvages épines, — J’ai vu saigner son cœur aux buissons du chemin. Elle va gravement vers le lourd lendemain, Inlassable et gardant l’ardeur des soifs divines… J’ai vu saigner son cœur aux buissons du chemin.

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    Sabine Sicaud

    @sabineSicaud

    Le chemin de crève-coeur Un seul coeur ? Impossible Si c’est par lui qu’on souffre et que l’on est heureux. On dit : coeur douloureux, Coeur torturé, coeur en lambeaux – Puis : joyeux et léger comme un oiseau des Iles, Un coeur si grand, si lourd, si gros Qu’il n’y a plus de place Pour rien d’autre que lui dans notre corps humain. Puis évadé, baigné d’une grâce divine ? Un coeur si plein De tout le sang du monde et ne gardant la trace Que d’une cicatrice fine qui s’efface ? Impossible ! Il me faut plusieurs coeurs. Le même ne peut pas oublier dans la joie Tout ce qu’il a connu de détresse une fois – Une fois ou plusieurs, chaque fois pour toujours – Mon coeur se souviendrait qu’il fut un coeur trop lourd Et ne serait jamais un coeur neuf, sans patrie, Sans bagage à porter de vie en vie.

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    S

    Sabine Sicaud

    @sabineSicaud

    Un médecin ? Un médecin ? Mais alors qu’il soit beau ! Très beau. D’une beauté non pas majestueuse, Mais jeune, saine, alerte, heureuse ! Qu’il parle de plein air, non pas trop haut, Mais assez pour que du soleil entre avec lui. Qu’il sache rire – tant d’ennui Bâille aux quatre coins de la chambre – Et qu’il sache te faire rire, toi, souffrant De ta souffrance et du mal de Décembre. Décembre gris, Décembre gris, Noël errant Sous un ciel de plomb et de cendre. Un médecin doit bien savoir D’où ce gris mortel peut descendre ? Qu’il soit gai pour vaincre le soir Et les fantômes de la fièvre – Qu’il dise les mots qu’on attend Ou qu’on les devine à ses lèvres. Qu’il soit gai, qu’il soit bien portant, (Ne faut-il croire à l’équilibre Qui doit redevenir le nôtre, aux membres libres, À l’esprit jouant sans efforts ?) Qu’il soit bien portant, qu’il soit fort – sans insolence, Avec douceur, contre le sort… Il nous faut tant de confiance ! Qu’il aime ce que j’aime – J’ai besoin Qu’il ait cet art de tout comprendre Et de s’intéresser, non pas de loin, Mais en ami tout proche, à ce qui m’intéresse. Qu’il soit bon – nous voulons une indulgence tendre Pour accepter notre révolte ou nos faiblesses. De la science ? Il en aura, n’en doutez point, S’il est ce que je dis, ce que j’exige. Mais exiger cela, c’est, vous le voyez bien, Leur demander, quand ils n’y peuvent rien, Quelque chose comme un prodige ! Lequel, parmi vos diplômés, Ressemble au médecin qu’espère le malade ? Lequel, dans tout ce gris tenace, épais, maussade, Sera celui que moi je vois, les yeux fermés ? … . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ou bien, alors, prenons-le contrefait, Cagneux, pointu, perclus, minable ; Qu’il flotte en ses effets Comme un épouvantail – et semble inguérissable Des pires maux, connus ou inconnus ! Prenons-le blême et vieux, que son crâne soit nu, Ses yeux rougis, sa lèvre amère – Et que rien ne paraisse au monde plus précaire, Plus laid, plus rechigné que cet être vivant, Afin que, chaque jour, l’apercevant Comme un défi, parmi les fleurs venant d’éclore, Nous pensions, rassurés, soulagés, fiers un peu De nous sentir si forts par contraste: « Grand Dieu ! Qu’il doit être savant pour vivre encore ! »

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    Sabine Sicaud

    @sabineSicaud

    Vous parler ? Vous parler ? Non. Je ne peux pas. Je préfère souffrir comme une plante, Comme l’oiseau qui ne dit rien sur le tilleul. Ils attendent. C’est bien. Puisqu’ils ne sont pas las D’attendre, j’attendrai, de cette même attente. Ils souffrent seuls. On doit apprendre à souffrir seul. Je ne veux pas d’indifférents prêts à sourire Ni d’amis gémissants. Que nul ne vienne. La plante ne dit rien. L’oiseau se tait. Que dire ? Cette douleur est seule au monde, quoi qu’on veuille. Elle n’est pas celle des autres, c’est la mienne. Une feuille a son mal qu’ignore l’autre feuille. Et le mal de l’oiseau, l’autre oiseau n’en sait rien. On ne sait pas. On ne sait pas. Qui se ressemble ? Et se ressemblât-on, qu’importe. Il me convient De n’entendre ce soir nulle parole vaine. J’attends – comme le font derrière la fenêtre Le vieil arbre sans geste et le pinson muet… Une goutte d’eau pure, un peu de vent, qui sait ? Qu’attendent-ils ? Nous l’attendrons ensemble. Le soleil leur a dit qu’il reviendrait, peut-être…

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    Saint-Georges de Bouhélier

    Saint-Georges de Bouhélier

    @saintGeorgesDeBouhelier

    Inscription sur ce qui cause le malheur Tu te plains de la vie, elle u pourtant ses charmes Qu’il est beau de connaître. Il te semble, il est vrai, qu’ils ont un goût de larmes Mais il naît de ton être ! L’eau de pluie en tombant dans un puits plein de sable Prend son odeur ainsi. Toute chose qui passe en ton cœur misérable Se charge de soucis. Tu crois les jours sans grâce, ils te paraissent sombres, Sans qu’aucun d’eux ne brille : C’est en toi qu’empruntant ces couleurs pleines d’ombres Ils deviennent stériles. La peine qui t’emplit fait de chaque délice Un chagrin éternel, Comme un objet plongé dans la vague qui glisse Se recouvre de sel ! Rejette loin de toi cette langueur tragique Qui toujours te dévore : Tu verras quel bonheur l’univers communique A l’âme qui l’adore !

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    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Amour haineux Se levant le poing foudroie tâche la peau d’un bleu incrédule Le cri transperce les murs sourds L’abîme reste impuni Le Verbe destructeur empoisonne les veines démolit l’âme L’oreille voisine se voile Les belles paroles cachent les sanglots Le prince charmant brode l’enfer du quotidien en maitre absolu

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    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Emprise toxique Cerveau siphonné âme possédée paroles atrophiées Tu vis dans une île sans mer bercée par le brouillard Tes rêves en décomposition La haine en tempête Ton amour défiguré ta tête éclatée tu regardes ébahie suffoquée par le mensonge sursauts d’effrois le nain de jardin ricane dans son coin écrasée pulvérisée GAME OVER

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    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Errance captive Ciel rouge nuages hagards Le migrant perdu cherche une main le regard ébouriffé de solitude Aucune humanité dans ce pays de rêve du bateau meurtrier à la famine de la ville Écarté par les hommes il feuillette un destin qui n’est pas le sien Oiseau meurtri par la (in)civilisation il avale les silences aux visages multiples son espoir enterré dans le labyrinthe La frontière est prête sa vie en boomerang volée

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    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    L’éminent essentiel Mot répété autour d’une table Mappemonde de convives un seul consensus le symbole de notre société déchue Crise La recherche d’un printemps nous hante Désir de reviviscence Retour à l’essentiel Riz aux fraises

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    S

    Sybille Rembard

    @sybilleRembard

    Périmètre de la mémoire Épigénèse Ton cerveau façonné déconstruit l’imaginaire anesthésie le désir Le chagrin grandi le mur te regarde solitaire le musée de tes pensées éclate tu n’es plus vivant la rigidité cadavérique de notre monde te berce Tu as peur d’un cri dépassant le rebord d’une fenêtre avec vue sur le néant Tu pleures ton chagrin le chagrin d’un peuple meurtri par la haine enlevé par le déterminisme torturé par la gloire Anamnèse d’une vie désagrégée

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    Théodore Agrippa d'Aubigné

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    @theodoreAgrippaDaubigne

    En un petit esquif esperdu, malheureux En un petit esquif esperdu, malheureux, Exposé à l’horreur de la mer enragee, Je disputoy’ le sort de ma vie engagee Avecq’ les tourbillons des bises outrageux. Tout accourt à ma mort : Orion pluvieux Creve un déluge espais, et ma barque chargee De flotz avecq’ ma vie estait my submergee, N’ayant autre secours que mon cry vers les Cieux. Aussitost mon vaisseau de peur et d’ondes vuide Reçeut à mon secours le couple Tindaride, Secours en desespoir, oportun en destresse ; En la Mer de mes pleurs porté d’un fraile corps, Au vent de mes souspirs pressé de mille morts, J’ay veu l’astre beçon des yeux de ma Deesse.

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    Théodore Agrippa d'Aubigné

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    @theodoreAgrippaDaubigne

    Je brûle avec mon âme et mon sang rougissant Je brûle avec mon âme et mon sang rougissant Cent amoureux sonnets donnés pour mon martyre, Si peu de mes langueurs qu’il m’est permis d’écrire Soupirant un Hécate, et mon mal gémissant. Pour ces justes raisons, j’ai observé les cent : A moins de cent taureaux on ne fait cesser l’ire De Diane en courroux, et Diane retire Cent ans hors de l’enfer les corps sans monument. Mais quoi ? puis-je connaître au creux de mes hosties, A leurs boyaux fumants, à leurs rouges parties Ou l’ire, ou la pitié de ma divinité ? Ma vie est à sa vie, et mon âme à la sienne, Mon coeur souffre en son coeur. La Tauroscytienne Eût son désir de sang de mon sang contenté.

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    Théodore de Banville

    Théodore de Banville

    @theodoreDeBanville

    Nous n’irons plus au bois Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés. Les Amours des bassins, les Naïades en groupe Voient reluire au soleil en cristaux découpés Les flots silencieux qui coulaient de leur coupe. Les lauriers sont coupés, et le cerf aux abois Tressaille au son du cor ; nous n’irons plus au bois, Où des enfants charmants riait la folle troupe Sous les regards des lys aux pleurs du ciel trempés, Voici l’herbe qu’on fauche et les lauriers qu’on coupe. Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés. Novembre 1845.

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    Victor Hugo

    Victor Hugo

    @victorHugo

    L’enfant Les turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil. Chio, l’île des vins, n’est plus qu’un sombre écueil, Chio, qu’ombrageaient les charmilles, Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois, Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois Un chœur dansant de jeunes filles. Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis, Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis, Courbait sa tête humiliée ; Il avait pour asile, il avait pour appui Une blanche aubépine, une fleur, comme lui Dans le grand ravage oubliée. Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux ! Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus Comme le ciel et comme l’onde, Pour que dans leur azur, de larmes orageux, Passe le vif éclair de la joie et des jeux, Pour relever ta tête blonde, Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner Pour rattacher gaîment et gaîment ramener En boucles sur ta blanche épaule Ces cheveux, qui du fer n’ont pas subi l’affront, Et qui pleurent épars autour de ton beau front, Comme les feuilles sur le saule ? Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ? Est-ce d’avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus, Qui d’Iran borde le puits sombre ? Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand, Qu’un cheval au galop met, toujours en courant, Cent ans à sortir de son ombre ? Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois, Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois, Plus éclatant que les cymbales ? Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l’oiseau merveilleux ? – Ami, dit l’enfant grec, dit l’enfant aux yeux bleus, Je veux de la poudre et des balles. 8-10 juillet 1828

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    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    A Mademoiselle de guise Vous possédez fort inutilement Esprit, beauté, grâce, vertu, franchise ; Qu’y manque-t-il ? quelqu’un qui vous le dise Et quelque ami dont on en dise autant.

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    William Braumann

    @williamBraumann

    Effrois de trottoir S’il faut aller plus loin, affronter des bourrasques Et croiser la peine dans des rues bousculées Couvertes de corbeaux et de pieds sous des masques, Allons trouver chimères et fous de la cité Dans le cœur de Paris, des visages fêlés S’oublient et s’abîment en pensées taciturnes, Cohabitent, zélés, avec un verre amoché A moitié plein de tout et de nectar nocturne Tout près du grand bassin, accoudés au métro Résistent des clochards assoiffés d’imprévus Qui contre un peu d’amour, bazarderaient châteaux Et matelas en soie qu’ils n’ont jamais reçus Le brouillard s’alourdit dans les heures distendues Frissons sur le parcours des longs réverbères Dans le vide du vent, sur la froide avenue Des sirènes hurlent leurs feux aux fenêtres grimacières Drame de macadam, soir suie, noyé de plumes, Meurt un oiseau marin dans un flash d’overdose, L’ombre mordorée qui trouble le bitume Pleure en écho son fils sous les portes closes Les larmes ont triomphé, que faisions-nous là ? Les mains dans les poches à regarder passer La douleur et le froid Tout comme au cinéma. Mais mon cauchemar freine enfin, J’entends grincer l’acier…

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    William Braumann

    @williamBraumann

    Robocratie Nous sommes les machines Et nous voilà debout Sur les quatre pattes motrices De chimpanzés de fer, Dressés à rouler Nos toutes dernières voitures singes Quadrupèdes modernes et horodatés Filent sur le sol caoutchouc de nos voies rapides, Avec en dedans cette soif de carburant plasma Qui dévore les circuits numériques De leur mécanique pétrochimiesque En passant, nos véhicules mammifères Saluent les arbres mous de nos villes Automates, Aux tomates Ultraviolettes Nous avons dompté l’animal, Imposé nos empreintes Digitales Et enfin donné une âme Au métal.

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    Winston Perez

    @winstonPerez

    Hyper Chinois Chavirer, n’est pas bon pour moi Chavirer, n’est pas ma tasse de thé C’est Le jour C’est La nuit Tu es dans ton lit et tu bois ton café trop froid avec du lait Il y a du soleil, La lune se cache… C’est toujours pareil C’est Le jour C’est La nuit Tu fumes dans ton lit et tu n’es jamais en retard Tu n’as jamais le cafard Il fait trop chaud Tu prends le vaporetto Et tu t’allonges nu Et tu écoutes le boléro de Ravel ou Jorge Pardo ? C’est Le jour C’est La nuit Tu fumes du haschisch Tu es l’Hyper chinois comme si tu étais un Roi Qui aimes casser des noix Et tu donnes à manger à ton chien Et tu commences à te sentir bien C’est très bien Maintenant, tu prépares des sushis C’est bientôt minuit… Chavirer, n’est pas bon pour moi Chavirer, n’est pas ma tasse de thé

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    Emile Verhaeren

    Emile Verhaeren

    @emileVerhaeren

    Il fait novembre en mon âme Rayures d'eau, longues feuilles couleur de brique, Par mes plaines d'éternité comme il en tombe ! Et de la pluie et de la pluie - et la réplique D'un gros vent boursouflé qui gonfle et qui se bombe Et qui tombe, rayé de pluie en de la pluie.

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