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Passion

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Passion

Poésies de la collection passion

    R

    Renee Vivien

    @reneeVivien

    À l’amie Dans tes yeux les clartés trop brutales s’émoussent. Ton front lisse, pareil à l’éclatant vélin, Que l’écarlate et l’or de l’image éclaboussent, Brûle de reflets roux ton regard opalin. Ton visage a pour moi le charme des fleurs mortes, Et le souffle appauvri des lys que tu m’apportes Monte vers tes langueurs du soleil au déclin. Fuyons, Sérénité de mes heures meurtries, Au fond du crépuscule infructueux et las. Dans l’enveloppement des vapeurs attendries, Dans le soir énerve, je te dirai très bas. Ce que fut la beauté de la Maîtresse unique… Ah ! cet âpre parfum, cette amère musique Des bonheurs accablés qui ne reviendront pas ! Ainsi nous troublerons longtemps la paix des cendres. Je te dirai des mots de passion, et toi, Le rêve ailleurs, longtemps, de tes vagues yeux tendres, Tu suivras ton passé de souffrance et d’effroi. Ta voix aura le chant des lentes litanies Où sanglote l’écho des plaintes infinies, Et ton âme, l’essor douloureux de la Foi.

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    Stéphane Mallarmé

    Stéphane Mallarmé

    @stephaneMallarme

    Le château de l’espérance Ta pâle chevelure ondoie Parmi les parfums de ta peau Comme folâtre un blanc drapeau Dont la soie au soleil blondoie. Las de battre dans les sanglots L’air d’un tambour que l’eau défonce, Mon coeur à son passé renonce Et, déroulant ta tresse en flots, Marche à l’assaut, monte, – ou roule ivre Par des marais de sang, afin De planter ce drapeau d’or fin Sur ce sombre château de cuivre – Où, larmoyant de nonchaloir, L’Espérance rebrousse et lisse Sans qu’un astre pâle jaillisse La Nuit noire comme un chat noir.

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    Théodore Agrippa d'Aubigné

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    @theodoreAgrippaDaubigne

    Nos désirs sont d’amour Nos désirs sont d’amour la dévorante braise, Sa boutique nos corps, ses flammes nos douleurs, Ses tenailles nos yeux, et la trempe nos pleurs, Nos soupirs ses soufflets, et nos sens sa fournaise. De courroux, ses marteaux, il tourmente notre aise Et sur la dureté, il rabat nos malheurs, Elle lui sert d’enclume et d’étoffe nos coeurs Qu’au feu trop violent, de nos pleurs il apaise, Afin que l’apaisant et mouillant peu à peu Il brûle d’avantage et rengrège son feu. Mais l’abondance d’eau peut amortir la flamme. Je tromperai l’enfant, car pensant m’embraser, Tant de pleurs sortiront sur le feu qui m’enflamme Qu’il noiera sa fournaise au lieu de l’arroser.

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    Théodore Agrippa d'Aubigné

    Théodore Agrippa d'Aubigné

    @theodoreAgrippaDaubigne

    Quiconque sur les os des tombeaux effroyables… Quiconque sur les os des tombeaux effroyables Verra le triste amant, les restes misérables D’un cœur séché d’amour, et l’immobile corps Qui par son âme morte est mis entre les morts, Qu’il déplore le sort d’une âme à soi contraire, Qui pour un autre corps à son corps adversaire Me laisse examiné sans vie et sans mourir, Me fait aux noirs tombeaux après elle courir. Démons qui fréquentez des sépulcres la lame, Aidez-moi, dites-moi nouvelles de mon âme, Ou montrez-moi les os qu’elle suit adorant De la morte amitié qui n’est morte en mourant. Diane, où sont les traits de cette belle face ? Pourquoi mon oeil ne voit comme il voyait ta grâce, Ou pourquoi l’oeil de l’âme, et plus vif et plus fort, Te voit et n’a voulu se mourir en ta mort ? Elle n’est plus ici, ô mon âme aveuglée, Le corps vola au ciel quand l’âme y est allée; Mon cœur, mon sang, mes yeux, verraient entre les morts Son cœur, son sang, ses yeux, si c’était là son corps. Si tu brûle à jamais d’une éternelle flamme, A jamais je serai un corps sans toi, mon âme, Les tombeaux me verront effrayé de mes cris, Compagnons amoureux des amoureux esprits.

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    Théodore de Banville

    Théodore de Banville

    @theodoreDeBanville

    La chanson de ma mie Or, voyez qui je suis, ma mie. Alfred de Musset. L’eau, dans les grands lacs bleus Endormie, Est le miroir des cieux : Mais j’aime mieux les yeux De ma mie. Pour que l’ombre parfois Nous sourie, Un oiseau chante au bois : Mais j’aime mieux la voix De ma mie. La rosée, à la fleur Défleurie Rend sa vive couleur : Mais j’aime mieux un pleur De ma mie. Le temps vient tout briser. On l’oublie : Moi, pour le mépriser, Je ne veux qu’un baiser De ma mie. La rose sur le lin Meurt flétrie ; J’aime mieux pour coussin Les lèvres et le sein De ma mie. On change tour à tour De folie : Moi, jusqu’au dernier jour, Je m’en tiens à l’amour De ma mie. Mars 1845.

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    Théophile Gautier

    Théophile Gautier

    @theophileGautier

    Le chasseur Je suis enfant de la montagne, Comme l’isard, comme l’aiglon ; Je ne descends dans la campagne Que pour ma poudre et pour mon plomb ; Puis je reviens, et de mon aire Je vois en bas l’homme ramper, Si haut placé que le tonnerre Remonterait pour me frapper. Je n’ai pour boire, après ma chasse, Que l’eau du ciel dans mes deux mains ; Mais le sentier par où je passe Est vierge encor de pas humains. Dans mes poumons nul souffle immonde En liberté je bois l’air bleu, Et nul vivant en ce bas monde Autant que moi n’approche Dieu. Pour mon berceau j’eus un nid d’aigle Comme un héros ou comme un roi, Et j’ai vécu sans frein ni règle, Plus haut que l’homme et que la loi. Après ma mort une avalanche De son linceul me couvrira, Et sur mon corps la neige blanche, Tombeau d’argent, s’élèvera.

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    Théophile Gautier

    Théophile Gautier

    @theophileGautier

    Sérénade Sur le balcon où tu te penches Je veux monter… efforts perdus ! Il est trop haut, et tes mains blanches N’atteignent pas mes bras tendus. Pour déjouer ta duègne avare, Jette un collier, un ruban d’or ; Ou des cordes de ta guitare Tresse une échelle, ou bien encor… Ôte tes fleurs, défais ton peigne, Penche sur moi tes cheveux longs, Torrent de jais dont le flot baigne Ta jambe ronde et tes talons. Aidé par cette échelle étrange, Légèrement je gravirai, Et jusqu’au ciel, sans être un ange, Dans les parfums je monterai !

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    Tristan Corbière

    Tristan Corbière

    @tristanCorbiere

    La cigale et le poète Le poète ayant chanté, Déchanté, Vit sa Muse, presque bue, Rouler en bas de sa nue De carton, sur des lambeaux De papiers et d’oripeaux. Il alla coller sa mine Aux carreaux de sa voisine, Pour lui peindre ses regrets D’avoir fait — Oh : pas exprès ! — Son honteux monstre de livre !… — « Mais : vous étiez donc bien ivre ? — Ivre de vous !… Est-ce mal ? — Écrivain public banal ! Qui pouvait si bien le dire… Et, si bien ne pas l’écrire ! — J’y pensais, en revenant… On n’est pas parfait, Marcelle… — Oh ! c’est tout comme, dit-elle, Si vous chantiez, maintenant !

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    Voltaire

    Voltaire

    @voltaire

    À une jeune veuve Jeune et charmant objet à qui pour son partage Le ciel a prodigué les trésors les plus doux, Les grâces, la beauté, l’esprit, et le veuvage, Jouissez du rare avantage D’être sans préjugés, ainsi que sans époux ! Libre de ce double esclavage, Joignez à tous ces dons celui d’en faire usage ; Faites de votre lit le trône de l’Amour ; Qu’il ramène les Ris, bannis de votre cour Par la puissance maritale. Ah ! ce n’est pas au lit qu’un mari se signale : Il dort toute la nuit et gronde tout le jour ; Ou s’il arrive par merveille Que chez lui la nature éveille le désir, Attend-il qu’à son tour chez sa femme il s’éveille ? Non : sans aucun prélude il brusque le plaisir ; Il ne connaît point l’art d’animer ce qu’on aime, D’amener par degrés la volupté suprême : Le traître jouit seul… si pourtant c’est jouir. Loin de vous tous liens, fût-ce avec Plutus même ! L’Amour se chargera du soin de vous pourvoir. Vous n’avez jusqu’ici connu que le devoir, Le plaisir vous reste à connaître. Quel fortuné mortel y sera votre maître ! Ah ! lorsque, d’amour enivré, Dans le sein du plaisir il vous fera renaître, Lui-même trouvera qu’il l’avait ignoré.

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    Walt Whitman

    Walt Whitman

    @waltWhitman

    Je chante le soi-même Je chante le soi-même, une simple personne séparée, Pourtant je prononce le mot démocratique, le mot En Masse, C’est de la physiologie du haut en bas, que je chante, La physionomie seule, le cerveau seul, ce n’est pas digne de la Muse; je dis que l’Ëtre complet en est bien plus digne. C’est le féminin à l’égal du mâle que je chante, C’est la vie, incommensurable en passion, ressort et puissance, Pleine de joie, mise en oeuvre par des lois divines pour la plus libre action, C’est l’Homme Moderne que je chante.

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    William Braumann

    @williamBraumann

    Absence J’ai rêvé de m’éteindre auprès de vous Avec encore des braises plein la tête De m’étendre, comme une bougie muette Dans l’entrelacs de vos cheveux roux Nos corps épuisés auraient puisé Toutes les laves carminées du volcan La nuit se serait écoulée, fleuve bouillant Et nous aurait semé sa passion en passant J’aurais voulu que ces heures me transpercent Comme ces boucles de nacre à vos oreilles, Qu’elles laissent des marques à mon réveil Mais ce matin j’ai regardé sur ma peau, Nul trace de vos tendres morsures Rien Que nos impalpables souvenirs en gerçures.

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    William Braumann

    @williamBraumann

    Duo maritime Ton regard froid a emporté mes foulées incertaines Jusqu’à tes pieds où je me noie, Le phare de la cote, repu d’oxygène Envoie des s.o.s à tes chiens qui aboient Je chancelle sous le choc de ton au revoir, Cognées par ton indifférence, coups du sort Mes pensées se défont sur la jetée du port Et le temps se répand sur les miroirs Brisés, tranchant comme des rasoirs De cette fin de jour aux doux baisers d’alligators Tes silences, impénétrables fumées de verglas Étouffent ma soif d’amour carnassière, Quand le cœur serré sous la muselière J’aboie que je ne peux plus aimer, si tu n’es plus là J’ai perdu la trace de tes promesses saoules Elles m’oublient sur je ne sais quel comptoir, Alors je chante avec la mer Pour ne pas y plonger, La balade décapitée D’un bateau renversé sur le débarcadère.

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    Winston Perez

    @winstonPerez

    Licorne de la liberté Licorne de la Liberté animal au coeur sublime ouvre moi les portes de la Vérité Licorne de la Vérité animal au souffle de Vie laisse mon exil devenir oubli Quand deviendrons nous purs ? Quand deviendrons nous beaux ? Quand est-ce que l’Idéal que nous avions voulu transformera cette eau que nous n’avons jamais bue ? Licorne, tu es la source Licorne, tu es le jeu Licorne, tu es l’équilibre J’irai marcher dans la forêt J’irai tout droit vers la cascade Je te retrouverai là bas fixant l’éternité en flamme

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    Winston Perez

    @winstonPerez

    L’aventure est d’abord humaine L’aventure est d’abord humaine Océan de vie, océan de paix L’aventure est d’abord humaine Cris de temps passé aux lisières des prés L’aventure est d’abord humaine Comme tous les solstices qui ont précédé L’aventure est d’abord humaine Fleuve d’harmonie, fleuve d’éternité L’aventure est d’abord humaine Alchimie d’amour, désirs d’Absolu L’aventure est d’abord humaine Désespoirs palpables, vifs, jaunes, crus L’aventure est d’abord humaine Désirs d’Olympe paraissant fanés L’aventure est d’abord humaine Riches, pourpres, exilés L’aventure est d’abord humaine Des anciens temps aux nouveaux essors L’aventure est d’abord humaine D’absurde éclipses de sommeils morts L’aventure est d’abord humaine C’est la réalité qu’un jour les Dieux ont convoité L’aventure est d’abord humaine Absence de funambule, de rythmes sots, brusques, ancrés L’aventure est d’abord humaine Dans une église ou bien un Mausolée L’aventure est d’abord humaine Symbôle d’obélisques qui arrachent le ciel L’aventure est d’abord humaine Lames coupantes et dures, face à l’Eternel L’aventure est d’abord humaine Comme si un jour nous obtenions le Feu L’aventure est d’abord humaine Ne restera qu’un chiffre pur, ce sera Deux

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