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Tendresse

19 poésies en cours de vérification
Tendresse

Poésies de la collection tendresse

    Alfred De Musset

    Alfred De Musset

    @alfredDeMusset

    À ma mère Après un si joyeux festin, Zélés sectateurs de Grégoire, Mes amis, si, le verre en main Nous voulons chanter, rire et boire, Pourquoi s'adresser à Bacchus ? Dans une journée aussi belle Mes amis, chantons en " chorus " À la tendresse maternelle. (Bis.) Un don pour nous si précieux, Ce doux protecteur de l'enfance, Ah ! c'est une faveur des cieux Que Dieu donna dans sa clémence. D'un bien pour l'homme si charmant Nous avons ici le modèle ; Qui ne serait reconnaissant À la tendresse maternelle ? (Bis.) Arrive-t-il quelque bonheur ? Vite, à sa mère on le raconte ; C'est dans son sein consolateur Qu'on cache ses pleurs ou sa honte. A-t-on quelques faibles succès, On ne triomphe que pour elle Et que pour répondre aux bienfaits De la tendresse maternelle. (Bis.) Ô toi, dont les soins prévoyants, Dans les sentiers de cette vie Dirigent mes pas nonchalants, Ma mère, à toi je me confie. Des écueils d'un monde trompeur Écarte ma faible nacelle. Je veux devoir tout mon bonheur À la tendresse maternelle. (Bis.)

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    A

    Abderrahmane Amalou

    @abderrahmaneAmalou

    Souffrir d'une tendresse Souffrir d'une tendresse Offerte même sans reflet Changeante à chaque réponse Lorsque l'innocence s'abaisse Craintive comme l'égaré A la recherche des sens! Trembler à son réveil Ebloui de beaux songes Sur lesquels l'espoir veille Quand s'invite le mensonge Par la porte entre ouverte Mettant tout en alerte! Décevoir cette tendresse Quand le pardon se dresse Pour faire la même prière: Chercher le meilleur mot, Beaucoup plus de lumière Pour calmer les assauts!

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    Alain Bosquet

    Alain Bosquet

    @alainBosquet

    Tendresse Après le désespoir vient la tendresse, comme il sied aux vieillards. Je suis joyeux, je me redresse et je m'adonne à l'art. Je parle aux fleurs. J'entretiens les comètes. J'écoute la chanson qu'un saxophone me répète : « Ensemble nous pensons... » Je monologue avec une peinture ou les statues de sel. Que sont mes amours les plus pures ? Je ne sais pas lequel de nous : l'ancien jeune homme ou son ancêtre, habite sous ma peau. L'être défait par le non-être, mes amis principaux, je les confonds parfois. Un personnage sort de chaque récit ; je ne suis pas atteint par l'âge : je lui demande si je peux lui ressembler : un frère, en somme, dans le jeu incertain de ma survie. Je caresse une pomme, jalousant un destin d'objet si rond ! Puis je rentre au poème, où c'est moi qui m'attends, affable, ironique, verbal ; je m'aime, de vivre hors de mon temps.

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    C

    Caroline Baucher

    @carolineBaucher

    Sans frontière Une larme d'indifférence a d'abord coulé sur le front de la déception oh, sang qui coule dans tant de mes passions quelle est donc la couleur que tu arbores ? un puit de différences s'est fait jour, ai-je cru, au premier regard apercevoir déversant en mon coeur gonflé d'espoir une tristesse qui,mes joues, laboure puis, sans raison, ton enivrant dard a ensorcelé toutes mes envies : naissaient pour toi mes larmes d'amour jamais je n'oublierai un certain jour depuis lequel une fragrance de nostalgie orne désormais nombre de mes regards

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    J

    Jean Regnault de Segrais

    @jeanRegnaultDeSegrais

    Sur la carte du tendre Estimez-vous cette carte nouvelle Qui veut de Tendre enseigner le chemin ? Pour adoucir une beauté cruelle, Je m'en servais encore ce matin ; Mais croyez-moi, ce n'est que bagatelle, Ces longs détours n'ont souvent point de fin Le grand chemin, et le plus droit de tous, C'est par Bijoux. Sur cette carte on marque un certain fleuve, Le premier but d'un désir amoureux ; Mais par Bijoux aisément il se treuve, Et c'est par là qu'il n'est point dangereux ; Demandez-vous une plus forte preuve Pour faire voir que de ce Tendre heureux Le grand chemin, et le plus sûr de tous, C'est par Bijoux ? Si quelquefois sur Estime on s'avance, C'est quand on peut faire estimer ses dons : Car Petits-Soins ne va qu'à Révérence, Et Jolis-Vers, pris souvent pour chansons, Malaisément mène à Reconnaissance, Et va plus droit aux petites-maisons ; Le grand chemin, et le plus court de tous, C'est par Bijoux. Oubliez donc cette trop longue route, Ne retenez que le nom de Bijoux ; Avec lui seul vous parviendrez sans doute : Car si d'abord Tendre ne s'offre à vous, Séjournez-là, quoi que le séjour coûte, Tendre viendra jusques au rendez-vous. Le grand chemin, et le meilleur de tous, C'est par Bijoux.

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    L

    Laplume Yassine

    @laplumeYassine

    T'attendre T’attendre c'est souffrir, j'aurais tant à te dire, De ces moments silence où de toi je me pense Souvent, quand tu me laisses seul à cogiter, Las, je me vois porté par des pensées qui blessent Ô Cœur désemparé, ne pouvoir exprimer Les fortes émotions qui m'animent, la passion Synonyme de romance mais je suis dans l'errance Quand je te perds; rance est ma vie de souffrance Tu es mon ennemie ô toi ma belle amie, Quand souvent je te pense, de nier l'évidence... Souvent de tes sourires s'entrouvre le désir, Harmonie de ta lyre, pur et doux plaisir Effarante paresse à fleur de mots le beau L’innocente caresse de la vie, tendresse 14.12.2015 © YLP

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    M

    Maurice Chappaz

    @mauriceChappaz

    Tendres campagnes Même lit, mêmes cœurs presque comme à la caserne avec toi, avec l'univers entier dans ta petite chambre. Cependant d'un sourire d'amitié je voudrais te faire mal au moment où je renverserai le litre de vie perdue. Lequel dira à l'autre : « Passe-moi la gourde » ? Ht le mort répondra : « Elle est vide. » Tu sais la nudité commune était notre ration de paradis. Pourquoi répéter : « Va-t-en ! » à ton amoureux. Le sergent des ombres m'a aussitôt appelé. II Ils se dévêtirent et ils s'aimèrent comme deux soldats en voyage. L'un aimait d'amour et l'autre était tendre et plus grande encore était la joie de cette charité-là. En passant devant une tour l'un d'eux devait mourir et ils se disputèrent. Mais celui qui avait donné l'amour embrassa son compagnon et pour tout lui dit merci. III Mon âme s'est levée une heure avant le jour pour aller quérir l'amour d'une servante. Le vent éparpillait la nuit ; j'ai reçu des plombs dans l'aile. C'étaient des saints qui chassaient. C'étaient des soldats qui chantaient. J'ai perdu ma mie au jeu de l'écarté. Mais toute vie est un adieu avant même que l'aube nous l'ait dit. Les princes qui habitaient chez Virgile allaient obscurs dans les nuits blanches. Princes en vergers qui écoutaient les raines... IV La route va le tambour bai. La route va où vont les filles. Dans les ténèbres tu m'auras aimé. V La fille regarde la pluie comme si c'étaient ses larmes. Une, deux ! Une nuit ! Poète trôleur et chat gris, vivant en songe de vie, j'ai perdu mon régiment. Mon régiment marche sous la pluie. Aux nouvelles que j'écris personne ne répondra. Mes souliers grattent l'averse comme si c'était une harpe. VI Le pauvre conscrit J'ai été appelé à la guerre en printemps. L'harmonica des grives frisole dans les sapins. Mais l'une sera pendue dans les vignes afin de les effrayer, ces gourmandes : vive le vin du Rhin ! J'ai tout oublié de mon amour allemand. Nous n'avons eu que trois bivouacs. Tu as peur ? — Tu es pure ! — Tu pars ? Je m'engagerai dans un autre printemps. En amour je suis un pauvre conscrit. Ne me refusez pas, camarades de la nuit, camarades de la nuit ! VII Maîtresse blonde mon beau lien, mes tresses blondes mon nœud gordien, vous trancherai-je avec le glaive pour conquérir plus d'un empire ? Dans mon pays toui est gratis : coups de fusil, verres de moût ! Sur le lit et sur le pré mon coq joli, sur le lit et sur le pré vas-y ma lyre ! Je suis un doux soldat burgonde qui tient le monde ouvert la nuit.

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    M

    Maurice Oreste

    @mauriceOreste

    Si tu pars… Si tu pars et ne reviens pas, Avant la tombée de la nuit Et le carillonnement des cloches Sonnant l’angélus du soir La nature m’apportera à huit clos Les traces de tes pas… Entre les mornes fendillés De petits sentiers sombres Je prendrai sans peur Le chemin serpenté Au creux de la nuit Qui mène à ta rencontre. Dans le bleu de l’azur Au crépuscule du soir Je composerai des vers Pour chanter ta beauté Ou raconter l’histoire De cette belle aventure Du matin de printemps Qui nous unit les coeurs… Dans un jardin de roses Où jaillit une source d’eau, Claire, limpide et vivifiante, Nous cueillerons les plaisirs De nos premiers baisers Sous les chants harmonieux D’un joli rossignol Souhaitant notre bonheur. Flots de baisers, îlot de caresses Fleuve d’espoir, ciel de tendresse Océan de promesses, Torrents de sourires Sur nos fronts amoureux Dans cette nature verte Jusqu’à l’aube du matin…

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    Nicolas Boileau

    Nicolas Boileau

    @nicolasBoileau

    Tout doit tendre au bon sens... Tout doit tendre au bon sens : mais, pour y parvenir, Le chemin est glissant et pénible à tenir ; Pour peu qu'on s'en écarte, aussitôt l'on se noie. La raison pour marcher n'a souvent qu'une voie. Un auteur quelquefois trop plein de son objet Jamais sans l'épuiser n'abandonne un sujet. S'il rencontre un palais, il m'en dépeint la face ; Il me promène après de terrasse en terrasse ; Ici s'offre un perron ; là règne un corridor,

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    N

    Nta Eric Stephan

    @ntaEricStephan

    L'art d'aimer Dans la brune tendresse de des baisés Je revois un amour fragile et violenté Se hâter pour me secourir dans ce tourbillon Car je suis perdu à cause de toi cendrillon Je me mêle a toi dans un zèle libre Et je déclenche une perte sombre Ooh mon amour , reflèchi à notre avenir Qui dépend de notre devenir Sur les braises qui scintille dans un feu ardent Me fait penser à notre amour si brillant Sous l'emprise du vent Mon cœur fait des tourments Je suis pale et la disgrâce m'envahit Seul, je n'y arriverais pas et je reste ébahit Mon amour n’oublie pas nos nuit sous les étoiles Je t'aime,mais donne moi le temps et enlève ton voile Ce qui cache une beauté sans pareil Je te garderais de l'or , du diamant et de la vermeil Pour conserver ta beauté d'ange Nous ferons des voyages Les étoiles te feront des sonnettes Car tu restes une femme honnête NTA ERIC STEPHAN Email:ndjokoanta@gmail.com

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    Pablo Neruda

    Pablo Neruda

    @pabloNeruda

    J’aime quand tu te tais, parce que tu es comme absente Ton silence m'enchante et ce semblant d'absence quand tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne. On dirait que tes yeux viennent de s'envoler, on dirait qu'un baiser t'a refermé la bouche. Comme tout ce qui est est empli de mon âme tu émerges de tout, pleine de l'âme mienne. Papillon inventé, tu ressembles à mon âme, tu ressembles aussi au mot mélancolie. Ton silence m'enchante et cet air d'être loin. Tu te plains, dirait-on, roucoulant papillon. Et tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne laisse-moi faire silence dans ton silence. Laisse-moi te parler aussi par ton silence simple comme un anneau et clair comme une lampe. Tu es comme la nuit, constellée, silencieuse. Ton silence est d'étoile, aussi lointain et simple. J'aime quand tu te tais car tu es comme absente. Comme si tu mourrais, distante et douloureuse. Il ne faut qu'un sourire, et un seul mot suffit à me rendre joyeux : rien de cela n'était.

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    Pierre de Ronsard

    Pierre de Ronsard

    @pierreDeRonsard

    Pour boire dessus l'herbe tendre Pour boire dessus l'herbe tendre Je veux sous un laurier m'étendre, Et veux qu'Amour, d'un petit brin Ou de lin ou de chènevière Trousse au flanc sa robe légère, Et, mi-nue, me verse du vin. L'incertaine vie de l'homme De jour en jour se roule comme Aux rives se roulent les flots : Puis après notre heure dernière Rien de nous ne reste en la bière Qu'une vieille carcasse d'os. Je ne veux, selon la coutume, Que d'encens ma tombe on parfume, Ni qu'on y verse des odeurs ; Mais tandis que je suis en vie, J'ai de me parfumer envie, Et de me couronner de fleurs, De moi-même je me veux faire L'héritier pour me satisfaire ; Je ne veux vivre pour autrui. Fol le Pélican qui se blesse Pour les siens, et fol qui se laisse Pour les siens travailler d'ennui.

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    Pierre Reverdy

    Pierre Reverdy

    @pierreReverdy

    Tendresse Mon cœur ne bat que par ses ailes Je ne suis pas plus loin que ma prison Ô mes amis perdus derrière l’horizon Ce n’est que votre vie cachée que j’écoute Il y a le temps roulé sous les plis de la voûte Et tous les souvenirs passés inaperçus Il n’y a qu’à saluer le vent qui part vers vous Qui caressera vos visages Fermer la porte aux murmures du soir Et dormir sous la nuit qui étouffe l’espace Sans penser à partir Ne jamais vous revoir Amis enfermés dans la glace Reflets de mon amour glissés entre les pas Grimaces du soleil dans les yeux qui s’effacent Derrière la doublure plus claire des nuages Ma destinée pétrie de peurs et de mensonges Mon désir retranché du nombre Tout ce que j’ai oublié dans l’espoir du matin Ce que j’ai confié à la prudence de mes mains Les rêves à peine construits et détruits Les plus belles ruines des projets sans départs Sous les lames du temps présent qui nous déciment Les têtes redressées contre les talus noirs Grisées par les odeurs du large de la terre Sous le fougue du vent qui s’ourle A chaque ligne des tournants Je n’ai plus assez de lumière Assez de peau assez de sang La mort gratte mon front Et la même matière S’alourdit vers le soir autour de mon courage Mais toujours le réveil plus clair dans la flamme de ses mirages.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Jours lointains Nous recevions sa visite assidue ; J'étais enfant. Jours lointains ! Depuis lors La porte est close et la maison vendue : Les foyers vendus sont des morts. Quand j'entendais son pas de demoiselle, Adieu mes jeux ! Courant sur son chemin, J'allais, les yeux levés tout grands vers elle, Glisser ma tête sous sa main. Et quelle joie inquiète et profonde Si je sentais une caresse au front ! Cette main-là, pas de lèvres au monde En douceur ne l'égaleront. Je me souviens de mes tendresses vagues, Des aveux fous que je jurais d'oser, Lorsque, tout bas, rien qu'aux chatons des bagues Je risquais un fuyant baiser. Elle a passé, bouclant ma chevelure, Prenant ma vie ; et, comme inoccupés, Ses doigts m'ont fait une étrange brûlure, Par l'âge de mon cœur trompés. Comme l'aurore étonne la prunelle, L'éveille à peine, et c'est déjà le jour : Ainsi la grâce au cœur naissant nouvelle L'émeut, et c'est déjà l'amour.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Ressemblance Vous désirez savoir de moi D'où me vient pour vous ma tendresse ; Je vous aime, voici pourquoi : Vous ressemblez à ma jeunesse. Vos yeux noirs sont mouillés souvent Par l'espérance et la tristesse, Et vous allez toujours rêvant : Vous ressemblez à ma jeunesse. Votre tête est de marbre pur, Faite pour le ciel de la Grèce Où la blancheur luit dans l'azur : Vous ressemblez a ma jeunesse. Je vous tends chaque jour la main, Vous offrant l'amour qui m'oppresse ; Mais vous passez votre chemin... Vous ressemblez à ma jeunesse.

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    Sully Prudhomme

    Sully Prudhomme

    @sullyPrudhomme

    Rosées À Paul Bouvard. Je rêve, et la pâle rosée Dans les plaines perle sans bruit, Sur le duvet des fleurs posée Par la main fraîche de la nuit. D'où viennent ces tremblantes gouttes ? Il ne pleut pas, le temps est clair ; C'est qu'avant de se former, toutes, Elles étaient déjà dans l'air. D'où viennent mes pleurs ? Toute flamme, Ce soir, est douce au fond des cieux ; C'est que je les avais dans l'âme Avant de les sentir aux yeux. On a dans l'âme une tendresse Où tremblent toutes les douleurs, Et c'est parfois une caresse Qui trouble, et fait germer les pleurs.

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    Rosemonde Gerard

    Rosemonde Gerard

    @rosemondeGerard

    La tendresse Miraculeux printemps dont l’automne est si triste, Le plus beau sentiment, non, ce n’est pas l’amour; Pas l’amour faible et fou, l’amour aveugle et sourd, Fermant autour de lui sa guirlande égoïste. Ce n’est pas le respect aux bagues d’améthyste; Ni le rêve, laissant ses longs cheveux flotter; Ni l’amitié, qui veut la réciprocité, Ni l’estime, tenant son implacable liste. Mais Tendresse, c’est toi ! toi, que rien ne ternit. C’est toi. Tu prends à tous le bouquet de tes charmes; L’amour te donne une âme et l’amitié des larmes; Tu rajeunis l’instant pour qu’il soit infini… Et, dans cet instant-là, le cœur, à ce point tremble, Qu’il sait rire et pleurer et mourir tout ensemble!

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    Y

    Yannis Ritsos

    @yannisRitsos

    Comme tu es belle Comme tu es belle. Ta beauté me fait peur. J’ai faim de toi. J’ai soif de toi. Je t’en supplie : cache-toi; rends-toi invisible aux yeux de tous; visible seulement pour moi; recouverte des cheveux jusqu’à la pointe des pieds d’un voile noir transparent que ponctuent les soupirs argentés des lunes de printemps. Tous les pores de ta peau émettent des voyelles, des consonnes ardentes; des mots, des confidences s’articulent; les explosions roses de l’acte d’amour. Ton voile se gonfle, scintille au-dessus de la ville plongée dans l’obscurité avec ses bars louches, ses tavernes de marins; des projecteurs verts éclairent la pharmacie de nuit; une boule de verre tourne rapidement sur elle-même, montrant des paysages du globe terrestre. Un homme ivre titube, emporté dans la tempête de ta respiration. Ne t’en va pas. Ne t’en va pas. Si matérielle, si insaisissable. Un taureau de pierre saute du fronton dans l’herbe sèche. Une femme nue monte l’escalier de bois avec une bassine d’eau chaude. La vapeur empêche de voir son visage. A haute altitude un hélicoptère de reconnaissance bourdonne en des points indéfinis. Prends garde à toi. C’est toi qu’ils recherchent. Cache-toi plus profondément dans mes bras. Le poil de la couverture rouge qui nous abrite n’en finit pas de pousser, maintenant la couverture est une ourse enceinte. Sous l’ourse rouge nous nous aimons infiniment, au-delà du temps et au-delà de la mort même, dans une unique union universelle. Comme tu es belle. Ta beauté me fait peur. Et j’ai faim de toi. Et j’ai soif de toi. Et je t’en supplie : cache-toi.

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    Y

    Yves Renaud

    @yvesRenaud

    La perle À ma fille De crainte de ne plus jamais assister à ce prodige tentons de rester digne en admirant timidement la ligne ondoyante de la coquille qui soupire Obscur ourlé de la faille ombre qui se fait miroir révélant l'invisible Souvenir du galop de chevaux sur la plage Écho d'un pollen qu'un zéphyr fait s'envoler dans le poudroiement du jour Cristal d'étoile déliée du paradis des flammes paix venue des cieux Graine d'opalescente lune larme d'océan ensongée par le poète "temple bâti autour d'un grain de sable" * La perle naquit un jour d'ennui où l'huître bâillait. * Khalil Gibran

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