À ma mère Après un si joyeux festin,
Zélés sectateurs de Grégoire,
Mes amis, si, le verre en main
Nous voulons chanter, rire et boire,
Pourquoi s'adresser à Bacchus ?
Dans une journée aussi belle
Mes amis, chantons en " chorus "
À la tendresse maternelle. (Bis.)
Un don pour nous si précieux,
Ce doux protecteur de l'enfance,
Ah ! c'est une faveur des cieux
Que Dieu donna dans sa clémence.
D'un bien pour l'homme si charmant
Nous avons ici le modèle ;
Qui ne serait reconnaissant
À la tendresse maternelle ? (Bis.)
Arrive-t-il quelque bonheur ?
Vite, à sa mère on le raconte ;
C'est dans son sein consolateur
Qu'on cache ses pleurs ou sa honte.
A-t-on quelques faibles succès,
On ne triomphe que pour elle
Et que pour répondre aux bienfaits
De la tendresse maternelle. (Bis.)
Ô toi, dont les soins prévoyants,
Dans les sentiers de cette vie
Dirigent mes pas nonchalants,
Ma mère, à toi je me confie.
Des écueils d'un monde trompeur
Écarte ma faible nacelle.
Je veux devoir tout mon bonheur
À la tendresse maternelle. (Bis.)
il y a 7 mois
A
Abderrahmane Amalou
@abderrahmaneAmalou
Souffrir d'une tendresse Souffrir d'une tendresse
Offerte même sans reflet
Changeante à chaque réponse
Lorsque l'innocence s'abaisse
Craintive comme l'égaré
A la recherche des sens!
Trembler à son réveil
Ebloui de beaux songes
Sur lesquels l'espoir veille
Quand s'invite le mensonge
Par la porte entre ouverte
Mettant tout en alerte!
Décevoir cette tendresse
Quand le pardon se dresse
Pour faire la même prière:
Chercher le meilleur mot,
Beaucoup plus de lumière
Pour calmer les assauts!
il y a 7 mois
Alain Bosquet
@alainBosquet
Tendresse Après le désespoir vient la tendresse,
comme il sied aux vieillards.
Je suis joyeux, je me redresse
et je m'adonne à l'art.
Je parle aux fleurs.
J'entretiens les comètes.
J'écoute la chanson qu'un saxophone me répète :
«
Ensemble nous pensons... »
Je monologue avec une peinture
ou les statues de sel.
Que sont mes amours les plus pures ?
Je ne sais pas lequel
de nous : l'ancien jeune homme ou son ancêtre,
habite sous ma peau.
L'être défait par le non-être,
mes amis principaux,
je les confonds parfois.
Un personnage
sort de chaque récit ; je ne suis pas atteint par l'âge :
je lui demande si
je peux lui ressembler : un frère, en somme,
dans le jeu incertain de ma survie.
Je caresse une pomme,
jalousant un destin
d'objet si rond !
Puis je rentre au poème,
où c'est moi qui m'attends, affable, ironique, verbal ; je m'aime,
de vivre hors de mon temps.
il y a 7 mois
C
Caroline Baucher
@carolineBaucher
Sans frontière Une larme d'indifférence a d'abord
coulé sur le front de la déception
oh, sang qui coule dans tant de mes passions
quelle est donc la couleur que tu arbores ?
un puit de différences s'est fait jour,
ai-je cru, au premier regard apercevoir
déversant en mon coeur gonflé d'espoir
une tristesse qui,mes joues, laboure
puis, sans raison, ton enivrant dard
a ensorcelé toutes mes envies :
naissaient pour toi mes larmes d'amour
jamais je n'oublierai un certain jour
depuis lequel une fragrance de nostalgie
orne désormais nombre de mes regards
il y a 7 mois
J
Jean Regnault de Segrais
@jeanRegnaultDeSegrais
Sur la carte du tendre Estimez-vous cette carte nouvelle
Qui veut de
Tendre enseigner le chemin ?
Pour adoucir une beauté cruelle,
Je m'en servais encore ce matin ;
Mais croyez-moi, ce n'est que bagatelle,
Ces longs détours n'ont souvent point de fin
Le grand chemin, et le plus droit de tous,
C'est par
Bijoux.
Sur cette carte on marque un certain fleuve,
Le premier but d'un désir amoureux ;
Mais par
Bijoux aisément il se treuve,
Et c'est par là qu'il n'est point dangereux ;
Demandez-vous une plus forte preuve
Pour faire voir que de ce
Tendre heureux
Le grand chemin, et le plus sûr de tous,
C'est par
Bijoux ?
Si quelquefois sur
Estime on s'avance,
C'est quand on peut faire estimer ses dons :
Car
Petits-Soins ne va qu'à
Révérence,
Et
Jolis-Vers, pris souvent pour chansons,
Malaisément mène à
Reconnaissance,
Et va plus droit aux petites-maisons ;
Le grand chemin, et le plus court de tous,
C'est par
Bijoux.
Oubliez donc cette trop longue route,
Ne retenez que le nom de
Bijoux ;
Avec lui seul vous parviendrez sans doute :
Car si d'abord
Tendre ne s'offre à vous,
Séjournez-là, quoi que le séjour coûte,
Tendre viendra jusques au rendez-vous.
Le grand chemin, et le meilleur de tous,
C'est par
Bijoux.
Tendres campagnes Même lit, mêmes cœurs
presque comme à la caserne
avec toi,
avec l'univers entier
dans ta petite chambre.
Cependant d'un sourire d'amitié
je voudrais te faire mal
au moment où je renverserai
le litre de vie perdue.
Lequel dira à l'autre :
«
Passe-moi la gourde » ?
Ht le mort répondra :
«
Elle est vide. »
Tu sais la nudité commune
était notre ration de paradis.
Pourquoi répéter : «
Va-t-en ! »
à ton amoureux.
Le sergent des ombres m'a aussitôt appelé.
II
Ils se dévêtirent et ils s'aimèrent
comme deux soldats en voyage.
L'un aimait d'amour
et l'autre était tendre
et plus grande encore était la joie
de cette charité-là.
En passant devant une tour
l'un d'eux devait mourir
et ils se disputèrent.
Mais celui qui avait donné l'amour
embrassa son compagnon
et pour tout lui dit merci.
III
Mon âme s'est levée
une heure avant le jour
pour aller quérir l'amour d'une servante.
Le vent éparpillait la nuit ;
j'ai reçu des plombs dans l'aile.
C'étaient des saints qui chassaient.
C'étaient des soldats qui chantaient.
J'ai perdu ma mie
au jeu de l'écarté.
Mais toute vie est un adieu
avant même que l'aube nous l'ait dit.
Les princes qui habitaient chez
Virgile
allaient obscurs dans les nuits blanches.
Princes en vergers qui écoutaient les raines...
IV
La route va
le tambour bai.
La route va où vont les filles.
Dans les ténèbres tu m'auras aimé.
V
La fille regarde la pluie comme si c'étaient ses larmes.
Une, deux !
Une nuit !
Poète trôleur et chat gris, vivant en songe de vie, j'ai perdu mon régiment.
Mon régiment marche sous la pluie.
Aux nouvelles que j'écris personne ne répondra.
Mes souliers grattent l'averse comme si c'était une harpe.
VI
Le pauvre conscrit
J'ai été appelé à la guerre en printemps.
L'harmonica des grives frisole dans les sapins.
Mais l'une sera pendue dans les vignes
afin de les effrayer,
ces gourmandes :
vive le vin du
Rhin !
J'ai tout oublié de mon amour allemand.
Nous n'avons eu que trois bivouacs.
Tu as peur ? —
Tu es pure !
—
Tu pars ?
Je m'engagerai dans un autre printemps.
En amour je suis un pauvre conscrit.
Ne me refusez pas,
camarades de la nuit, camarades de la nuit !
VII
Maîtresse blonde mon beau lien, mes tresses blondes mon nœud gordien, vous trancherai-je avec le glaive pour conquérir plus d'un empire ?
Dans mon pays toui est gratis : coups de fusil, verres de moût !
Sur le lit et sur le pré mon coq joli, sur le lit et sur le pré vas-y ma lyre !
Je suis un doux soldat burgonde qui tient le monde ouvert la nuit.
il y a 7 mois
M
Maurice Oreste
@mauriceOreste
Si tu pars… Si tu pars et ne reviens pas,
Avant la tombée de la nuit
Et le carillonnement des cloches
Sonnant l’angélus du soir
La nature m’apportera à huit clos
Les traces de tes pas…
Entre les mornes fendillés
De petits sentiers sombres
Je prendrai sans peur
Le chemin serpenté
Au creux de la nuit
Qui mène à ta rencontre.
Dans le bleu de l’azur
Au crépuscule du soir
Je composerai des vers
Pour chanter ta beauté
Ou raconter l’histoire
De cette belle aventure
Du matin de printemps
Qui nous unit les coeurs…
Dans un jardin de roses
Où jaillit une source d’eau,
Claire, limpide et vivifiante,
Nous cueillerons les plaisirs
De nos premiers baisers
Sous les chants harmonieux
D’un joli rossignol
Souhaitant notre bonheur.
Flots de baisers, îlot de caresses
Fleuve d’espoir, ciel de tendresse
Océan de promesses,
Torrents de sourires
Sur nos fronts amoureux
Dans cette nature verte
Jusqu’à l’aube du matin…
il y a 7 mois
Nicolas Boileau
@nicolasBoileau
Tout doit tendre au bon sens... Tout doit tendre au bon sens : mais, pour y parvenir,
Le chemin est glissant et pénible à tenir ;
Pour peu qu'on s'en écarte, aussitôt l'on se noie.
La raison pour marcher n'a souvent qu'une voie.
Un auteur quelquefois trop plein de son objet
Jamais sans l'épuiser n'abandonne un sujet.
S'il rencontre un palais, il m'en dépeint la face ;
Il me promène après de terrasse en terrasse ;
Ici s'offre un perron ; là règne un corridor,
il y a 7 mois
N
Nta Eric Stephan
@ntaEricStephan
L'art d'aimer Dans la brune tendresse de des baisés
Je revois un amour fragile et violenté
Se hâter pour me secourir dans ce tourbillon
Car je suis perdu à cause de toi cendrillon
Je me mêle a toi dans un zèle libre
Et je déclenche une perte sombre
Ooh mon amour , reflèchi à notre avenir
Qui dépend de notre devenir
Sur les braises qui scintille dans un feu ardent
Me fait penser à notre amour si brillant
Sous l'emprise du vent
Mon cœur fait des tourments
Je suis pale et la disgrâce m'envahit
Seul, je n'y arriverais pas et je reste ébahit
Mon amour n’oublie pas nos nuit sous les étoiles
Je t'aime,mais donne moi le temps et enlève ton voile
Ce qui cache une beauté sans pareil
Je te garderais de l'or , du diamant et de la vermeil
Pour conserver ta beauté d'ange
Nous ferons des voyages
Les étoiles te feront des sonnettes
Car tu restes une femme honnête
NTA ERIC STEPHAN
Email:ndjokoanta@gmail.com
il y a 7 mois
Pablo Neruda
@pabloNeruda
J’aime quand tu te tais, parce que tu es comme absente Ton silence m'enchante et ce semblant d'absence
quand tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne.
On dirait que tes yeux viennent de s'envoler,
on dirait qu'un baiser t'a refermé la bouche.
Comme tout ce qui est est empli de mon âme
tu émerges de tout, pleine de l'âme mienne.
Papillon inventé, tu ressembles à mon âme,
tu ressembles aussi au mot mélancolie.
Ton silence m'enchante et cet air d'être loin.
Tu te plains, dirait-on, roucoulant papillon.
Et tu m'entends de loin, sans que ma voix t'atteigne
laisse-moi faire silence dans ton silence.
Laisse-moi te parler aussi par ton silence
simple comme un anneau et clair comme une lampe.
Tu es comme la nuit, constellée, silencieuse.
Ton silence est d'étoile, aussi lointain et simple.
J'aime quand tu te tais car tu es comme absente.
Comme si tu mourrais, distante et douloureuse.
Il ne faut qu'un sourire, et un seul mot suffit
à me rendre joyeux : rien de cela n'était.
il y a 7 mois
Pierre de Ronsard
@pierreDeRonsard
Pour boire dessus l'herbe tendre Pour boire dessus l'herbe tendre
Je veux sous un laurier m'étendre,
Et veux qu'Amour, d'un petit brin
Ou de lin ou de chènevière
Trousse au flanc sa robe légère,
Et, mi-nue, me verse du vin.
L'incertaine vie de l'homme
De jour en jour se roule comme
Aux rives se roulent les flots :
Puis après notre heure dernière
Rien de nous ne reste en la bière
Qu'une vieille carcasse d'os.
Je ne veux, selon la coutume,
Que d'encens ma tombe on parfume,
Ni qu'on y verse des odeurs ;
Mais tandis que je suis en vie,
J'ai de me parfumer envie,
Et de me couronner de fleurs,
De moi-même je me veux faire
L'héritier pour me satisfaire ;
Je ne veux vivre pour autrui.
Fol le Pélican qui se blesse
Pour les siens, et fol qui se laisse
Pour les siens travailler d'ennui.
il y a 7 mois
Pierre Reverdy
@pierreReverdy
Tendresse Mon cœur ne bat que par ses ailes
Je ne suis pas plus loin que ma prison
Ô mes amis perdus derrière l’horizon
Ce n’est que votre vie cachée que j’écoute
Il y a le temps roulé sous les plis de la voûte
Et tous les souvenirs passés inaperçus
Il n’y a qu’à saluer le vent qui part vers vous
Qui caressera vos visages
Fermer la porte aux murmures du soir
Et dormir sous la nuit qui étouffe l’espace
Sans penser à partir
Ne jamais vous revoir
Amis enfermés dans la glace
Reflets de mon amour glissés entre les pas
Grimaces du soleil dans les yeux qui s’effacent
Derrière la doublure plus claire des nuages
Ma destinée pétrie de peurs et de mensonges
Mon désir retranché du nombre
Tout ce que j’ai oublié dans l’espoir du matin
Ce que j’ai confié à la prudence de mes mains
Les rêves à peine construits et détruits
Les plus belles ruines des projets sans départs
Sous les lames du temps présent qui nous déciment
Les têtes redressées contre les talus noirs
Grisées par les odeurs du large de la terre
Sous le fougue du vent qui s’ourle
A chaque ligne des tournants
Je n’ai plus assez de lumière
Assez de peau assez de sang
La mort gratte mon front
Et la même matière
S’alourdit vers le soir autour de mon courage
Mais toujours le réveil plus clair dans la flamme de ses mirages.
il y a 7 mois
Sully Prudhomme
@sullyPrudhomme
Jours lointains Nous recevions sa visite assidue ;
J'étais enfant. Jours lointains ! Depuis lors
La porte est close et la maison vendue :
Les foyers vendus sont des morts.
Quand j'entendais son pas de demoiselle,
Adieu mes jeux ! Courant sur son chemin,
J'allais, les yeux levés tout grands vers elle,
Glisser ma tête sous sa main.
Et quelle joie inquiète et profonde
Si je sentais une caresse au front !
Cette main-là, pas de lèvres au monde
En douceur ne l'égaleront.
Je me souviens de mes tendresses vagues,
Des aveux fous que je jurais d'oser,
Lorsque, tout bas, rien qu'aux chatons des bagues
Je risquais un fuyant baiser.
Elle a passé, bouclant ma chevelure,
Prenant ma vie ; et, comme inoccupés,
Ses doigts m'ont fait une étrange brûlure,
Par l'âge de mon cœur trompés.
Comme l'aurore étonne la prunelle,
L'éveille à peine, et c'est déjà le jour :
Ainsi la grâce au cœur naissant nouvelle
L'émeut, et c'est déjà l'amour.
il y a 7 mois
Sully Prudhomme
@sullyPrudhomme
Ressemblance Vous désirez savoir de moi
D'où me vient pour vous ma tendresse ;
Je vous aime, voici pourquoi :
Vous ressemblez à ma jeunesse.
Vos yeux noirs sont mouillés souvent
Par l'espérance et la tristesse,
Et vous allez toujours rêvant :
Vous ressemblez à ma jeunesse.
Votre tête est de marbre pur,
Faite pour le ciel de la Grèce
Où la blancheur luit dans l'azur :
Vous ressemblez a ma jeunesse.
Je vous tends chaque jour la main,
Vous offrant l'amour qui m'oppresse ;
Mais vous passez votre chemin...
Vous ressemblez à ma jeunesse.
il y a 7 mois
Sully Prudhomme
@sullyPrudhomme
Rosées À Paul Bouvard.
Je rêve, et la pâle rosée
Dans les plaines perle sans bruit,
Sur le duvet des fleurs posée
Par la main fraîche de la nuit.
D'où viennent ces tremblantes gouttes ?
Il ne pleut pas, le temps est clair ;
C'est qu'avant de se former, toutes,
Elles étaient déjà dans l'air.
D'où viennent mes pleurs ? Toute flamme,
Ce soir, est douce au fond des cieux ;
C'est que je les avais dans l'âme
Avant de les sentir aux yeux.
On a dans l'âme une tendresse
Où tremblent toutes les douleurs,
Et c'est parfois une caresse
Qui trouble, et fait germer les pleurs.
il y a 7 mois
Rosemonde Gerard
@rosemondeGerard
La tendresse Miraculeux printemps dont l’automne est si triste,
Le plus beau sentiment, non, ce n’est pas l’amour;
Pas l’amour faible et fou, l’amour aveugle et sourd,
Fermant autour de lui sa guirlande égoïste.
Ce n’est pas le respect aux bagues d’améthyste;
Ni le rêve, laissant ses longs cheveux flotter;
Ni l’amitié, qui veut la réciprocité,
Ni l’estime, tenant son implacable liste.
Mais Tendresse, c’est toi ! toi, que rien ne ternit.
C’est toi. Tu prends à tous le bouquet de tes charmes;
L’amour te donne une âme et l’amitié des larmes;
Tu rajeunis l’instant pour qu’il soit infini…
Et, dans cet instant-là, le cœur, à ce point tremble,
Qu’il sait rire et pleurer et mourir tout ensemble!
il y a 7 mois
Y
Yannis Ritsos
@yannisRitsos
Comme tu es belle Comme tu es belle.
Ta beauté me fait peur.
J’ai faim de toi.
J’ai soif de toi.
Je t’en supplie :
cache-toi;
rends-toi invisible aux yeux de tous;
visible seulement pour moi;
recouverte des cheveux jusqu’à la pointe des pieds
d’un voile noir transparent
que ponctuent les soupirs argentés
des lunes de printemps.
Tous les pores de ta peau
émettent des voyelles,
des consonnes ardentes;
des mots, des confidences s’articulent;
les explosions roses de l’acte d’amour.
Ton voile se gonfle, scintille au-dessus de la ville
plongée dans l’obscurité
avec ses bars louches, ses tavernes de marins;
des projecteurs verts éclairent la pharmacie de nuit;
une boule de verre tourne rapidement sur elle-même,
montrant des paysages du globe terrestre.
Un homme ivre titube,
emporté dans la tempête de ta respiration.
Ne t’en va pas.
Ne t’en va pas.
Si matérielle, si insaisissable.
Un taureau de pierre saute du fronton dans l’herbe sèche.
Une femme nue monte l’escalier de bois
avec une bassine d’eau chaude.
La vapeur empêche de voir son visage.
A haute altitude un hélicoptère de reconnaissance
bourdonne en des points indéfinis.
Prends garde à toi.
C’est toi qu’ils recherchent.
Cache-toi plus profondément dans mes bras.
Le poil de la couverture rouge qui nous abrite
n’en finit pas de pousser,
maintenant la couverture est une ourse enceinte.
Sous l’ourse rouge
nous nous aimons infiniment,
au-delà du temps et au-delà de la mort même,
dans une unique union universelle.
Comme tu es belle.
Ta beauté me fait peur.
Et j’ai faim de toi.
Et j’ai soif de toi.
Et je t’en supplie :
cache-toi.
il y a 7 mois
Y
Yves Renaud
@yvesRenaud
La perle À ma fille
De crainte de ne plus jamais
assister à ce prodige
tentons de rester digne
en admirant timidement
la ligne ondoyante
de la coquille qui soupire
Obscur ourlé de la faille
ombre qui se fait miroir
révélant l'invisible
Souvenir du galop
de chevaux
sur la plage
Écho d'un pollen
qu'un zéphyr fait s'envoler
dans le poudroiement du jour
Cristal d'étoile déliée
du paradis des flammes
paix venue des cieux
Graine d'opalescente lune
larme d'océan ensongée par le poète
"temple bâti autour d'un grain de sable" *
La perle naquit
un jour d'ennui
où l'huître bâillait.
* Khalil Gibran