La porte, au coeur de l'intime
L'Enfant qui meurt - Motif avec variations
Publié par L'entretemps Éditions, le 04 juin 2010
318 pages
Résumé
A l'origine, une intuition : " l'enfant qui meurt " comme motif récurrent dans le théâtre du monde, d'Occident en Orient. Par-delà tout ce qu'un tel décès procure comme désarroi et deuils personnels, le motif cristallise un rapport au monde, révèle des stratégies de pouvoir, concentre les peurs d'une époque. Des Grecs aux Romains, de Shakespeare à Racine, " l'enfant qui meurt " renvoie à des comportements mythiques ou à des stratégies politiques. Au terme du XIXe siècle le motif gagne en fréquence et se retrouve constamment chez Tchekhov ou Ibsen, Maeterlinck ou Hauptmann. Les raisons de ces décès divergent mais elles semblent toujours échapper à la volonté des humains : maladies, accidents, noyades, chutes... La mort de l'enfant frappe les personnages comme un résidu du destin tragique, aveugle et immaîtrisable, symptôme d'une crainte d'avenir, d'une menace de stérilité et d'une impossibilité de régénération. A la fin du XXe siècle, le motif fait retour mais chez Edward Bond, Sarah Kane, Franz Xaver Kroetz, Joël Pommerat, Laurent Gaudé, Wajdi Mouawad, Hanok Lévine, ce n'est plus le destin qui frappe, mais bien souvent la mère elle-même qui tue, agression délibérée contre le principe de vie. Le cinéma et les arts plastiques ne restent pas à l'écart et le motif s'y retrouve avec une égale intensité, toujours en raison du désarroi qui se généralise : égarement sans secours, douleur sans réponse, vie sans perspective, no future. " L'enfant qui meurt ", excès qui défie la représentation.
Plus de livres de Georges Banu
Voir plusLe cas Avignon 2005 - Regards critiques
Shakespeare : métaphores et pratique du théâtre
Miniatures théoriques
L'Enfant qui meurt - Motif avec variations
Le rideau ou La fêlure du monde
Opéra, théâtre, une mémoire imaginaire
Le costume de théâtre dans la mise en scène contemporaine - Avec diapositives
Critiques
Ce livre n'a pas encore de critiques
Vous avez lu ce livre ? Dites à la communauté Lenndi ce que vous en avez pensé 😎