Presocratiques Latins. Héraclite: De Varron à Saint Augustin
Présocratiques latins ; Héraclite : de Varron à Saint Augustin
Publié par Belles Lettres, le 13 mars 2014
220 pages
Résumé
Ce livre, fruit du programme ANR « Présocratiques Grecs, Présocratiques Latins » proposé et dirigé par André Laks et Carlos Lévy, est le premier recueil, avec traductions, introductions et commentaires de tous les fragments d'Héraclite conservés en latin. Est que les spécialistes des Présocratiques, ces penseurs qui, du VIe au IVe siècle avant J. Première phase de la philosophie grecque, ne se sont jamais beaucoup intéressés aux témoignages qui nous sont parvenus en latin. Pour eux, ils n'étaient rien d'autre que des traductions maladroites de sources grecques. Dans leur esprit, tout au plus pouvaient comprendre tel ou tel point de détail de l'original. Une telle approche est singulièrement réductrice. Non seulement, dans certains cas, la tradition latine éclaire, précise ou complète la source grecque, mais le fait même que les Présocratiques ont pu intéresser des Romains, qui les ont traduits, intégrés à leurs écrits, constitue un élément d' importance considérable pour l'étude de la première adaptation de la philosophie à un monde différent de celui qui l'avait vu naître. Héraclite est, schématiquement, le penseur du flux, du mobilisme universel, il a été constamment opposé pour son pessi philosophe du rire. A Rome, au contraire, prévalait la notion de grauitas, cette pesanteur fondatrice de toutes les valeurs, parce que protégeant les êtres des effets destructeurs du passage du temps et des caprices du tempérament individuel. Les Romains auraient donc dû se sentir parfaitement étrangers au message d'un philosophe qui, plus que tout autre, pouvait leur apparaître comme l'incarnation de la leuitas, de l'inconsistance des Grecs, de leur incapacité à affronter la durée. Ce au contraire, c'est une certaine fascination de leur part pour Héraclite, sa présence dans pratiquement tous les genres littéraires, la coexistence de répétitions formulaires et d'anecdotes parfois saugrenues. Pourquoi les auteurs romains les plus divers ont-ils éprouvé le besoin de citer un penseur aussi étranger à leur manière d'être ? Quels sont les cheminements qui ont permis la diffusion de son oeuvre, ou de résumés de celle-ci en langue latine ? Qu'est devenue au cours des siècles, et notamment à l'avènement du christianisme, puis à la fin de l'Antiquité, la figure romaine d'Héraclite ? Telles sont quelques unes des questions auxquelles ce livre veut répondre.
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