Merlin - petites amours profanes

«La vieille règle de simplicité du style était d'écrire comme on parle, de ressembler à la conversation. Mais un homme cultivé lit trois fois et demie plus vite qu'il ne parle ; de plus la typographie de la page fait que bien des mots parlés sont inutiles à écrire. La prose de Stendhal essaie d'égaler en nudité, en promptitude, les découvertes de la pensée. Seul Pascal, sans le vouloir, indiquait ce chemin dans ses Pensées. Montrer le monde dans le mouvement d'une pensée agile, faire que l'auteur se prenne pour le héros, que le lecteur même s'identifie avec l'auteur, Stendhal y arrive par vingt ans d'exercices, qui lui permettent d'improviser ses grandes oeuvres. Cette extrême présence du récit, cette pensée et ces caractères toujours à l'état naissant, parfois cette harmonie de sentiments qui égale la musique par l'évocation intérieure, font-ils un style inimitable ? Le prosateur ne se donne qu'un outil, qui est lui-même ; il puise dans son coeur sans cesse fouillé, pétri par lui et repétri. Art d'écrire, art de vivre, art de penser, se fondent en une seule création.»

La création chez Stendhal

La Création chez Stendhal. Essai sur le métier d'écrire et la psychologie de l'écrivain

La vie de montaigne

Jean Prévost brosse ici un tableau éblouissant des effervescentes années 1920, et nous fait pénétrer dans les arcanes du journalisme, de la publicité et de l'édition, monde qu'il connaissait à merveille. « Animé d'une ferveur stendhalienne dans un paysage encore balzacien, le héros de Prévost a tôt fait de se métamorphoser en notable de province. Il révolutionne la distribution des journaux, achète une imprimerie, diffuse des almanachs, invente la réclame murale, dirige le club de sport, inquiète le bourgeois, et trouve même à se marier. Lui qui n'avait jamais appris à s'aimer, s'initie au plaisir de se considérer. D'en imposer. S'il n'ignore pas que le combat est aisé et que son public n'est guère exigeant, Crouzon feint d'avoir gagné une grande victoire : moins sur les Castelroussins que sur lui-même. Il ne pleure plus, il fait pleurer. » Jérôme Garcin.

Le sel sur la plaie

"J'ai voulu ici peindre un fou, par le dedans. Comme cette manière d'écrire fait parfois supposer des confessions, je crois utile de vous prévenir que ce fou n'est pas moi, ou pas tout à fait moi. Il contient bien quelques rêves de mon enfance philosophique, et j'ai prêté quelques heures à ses expériences, mais sans le lâcher en liberté : tout homme normal est fait de plusieurs fous qui s'annulent." Un "conte" de Jean Prévost, romancier, essayiste et théoricien de la littérature, Grand prix de Littérature de l'Académie française en 1943.

Tentative de solitude

Les Épicuriens français : Trois vies exemplaires

Baudelaire. Essai sur l'inspiration et la création poétiques

«L'esprit humain est fait pour s'occuper du corps humain, sauf les loisirs. Mais l'industrie et le commerce, en mettant tout l'univers matériel au service de notre corps, nous détournaient d'exercer ce corps lui-même. Le sport a réagi là-contre, mais d'une manière d'abord instinctive et trop corporelle. L'esprit en a perfectionné les techniques, il doit aussi en affiner les plaisirs. C'est ce que je voudrais essayer, selon mes forces. La plupart de ceux qui ont abordé ce sujet ont cherché dans le sport ascétisme ou discipline, ils l'ont fait participer à de grandes passions, rivalité, amour, esprit guerrier. Le sport ne leur était qu'un moyen ; sans doute ils avaient raison, puisqu'en abordant le plus beau des sujets et le plus neuf, j'ai peur d'ennuyer.» Jean Prévost.

Merlin - petites amours profanes

Plus de livres de Jean Prévost

Critiques

Ce livre n'a pas encore de critiques