Les Frères Bouquinquant

La vie de montaigne

Merlin - petites amours profanes

La chasse du matin

«Julie avait vaguement entendu le début du combat, le bruit des corps roulant ensemble. Elle s'était dit, à écouter les pas de l'homme qui revenait seul, que ce devait être Pierre ; mais elle n'osait pas encore le croire ; elle ouvrit, elle le vit, et après un moment de défaillance le serra violemment contre elle. Après tant d'impuissance et d'attente, il lui semblait que ses bras énervés prenaient leur part du combat. Elle fermait les yeux, les pensées : comme cet homme contre elle était vaste et solide ! "Petit, tu me fais mal, lui dit Pierre à l'oreille ; j'ai un bras touché." À la fin elle demanda : "Où est Léon ? - Dans la Seine ; il a coulé sous le bateau. Fini."»

Les frères Bouquinquant

"J'ai voulu ici peindre un fou, par le dedans. Comme cette manière d'écrire fait parfois supposer des confessions, je crois utile de vous prévenir que ce fou n'est pas moi, ou pas tout à fait moi. Il contient bien quelques rêves de mon enfance philosophique, et j'ai prêté quelques heures à ses expériences, mais sans le lâcher en liberté : tout homme normal est fait de plusieurs fous qui s'annulent." Un "conte" de Jean Prévost, romancier, essayiste et théoricien de la littérature, Grand prix de Littérature de l'Académie française en 1943.

Les Frères Bouquinquant

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