Juillet, deux adolescents studieux ressentent les premiers émois de l'amour. " Je me demande, mon vieux, ce qui m'arrive. Jamais, jamais je n'ai été chamboulé aussi loin ". " Moi non plus, avait avoué Bailleul ". Il viennent de recontrer Agnès qui tient une baraque foraine et chemine sur les bords de la Loire. Le fleuve, majestueux s'écoule sans s'arrêter, la vie et les sentiments aussi.

La Loire Agnès, et les garçons

"Il chante tout bas, ensorcelé de béatitude. Le soir d'automne baigne la ramée d'une égale clarté jaune et rose. L'ombre monte du pied de l'arbre et sa crue gagne de branche en branche. Elle surprend Rroû, pénètre doucement son pelage. Il frissonne tout à coup et s'étire, du bout des pattes à la cime de ses reins." 

Parmi les "livres de nature" de Maurice Genevoix, Rroû occupe une place bien particulière. En apparence, c'est seulement l'histoire d'un chat. En réalité, il s'agit là d'une oeuvre aux prolongements multiples, où tous les tons se mêlent et s'harmonisent, où le conteur retrouve le poète.

Rroû

Depuis le Moyen Age jusqu'au milieu du XIXe siècle, la langue française n'a cessé d'occuper une position privilégiée parmi les grandes langues de caractère international. Langue de l'élite, son expansion se faisait de manière empirique au hasard des guerres et des conquêtes, ou par l'action des hommes de lettres des réfugiés ou des émigrés. Ce n'est qu'au lendemain de la première guerre mondiale, face au danger que représentait de plus en plus l'anglais, que le gouvernement français prit conscience de la nécessité d'une action culturelle concertée. La politique culturelle de la France constitue actuellement un des aspects essentiels de sa politique étrangère. Les moyens au service de cette politique sont considérables et variés. Ce sont d'abord les professeurs, les lycées français, les centres culturels, mais aussi le livre, le film, les émissions de radio et de télévision, sans oublier les bourses. Bien entendu, les pays ayant eu naguère des liens spéciaux avec la France, et auxquels elle a donné sa langue, sont les bénéficiaires privilégiés de cette action : les trois pays d'Afrique du Nord, les trois pays de l'ancienne Indochine, les quatorze Républiques africaines et malgache. Mais cette action s'exerce aussi dans les pays traditionnellement attachés à la culture française (le Moyen-Orient, l'Amérique latine et l'Europe méditerranéenne), cependant que se développent de plus en plus les relations avec les pays de l'Europe de l'Est, l'Europe septentrionale, l'Afrique d'expression anglaise, etc. Quel est l'avenir de la langue française ? Qu'est-ce que la francophonie ? Quels doivent être les objectifs fondamentaux d'une politique culturelle moderne ? C'est à ces questions que tente de répondre le dernier chapitre de cet ouvrage.

L'action culturelle de la France dans le monde

1ᵉʳ août 1914: la France décrète la mobilisation générale. Le 2 août, Genevoix, brillant normalien qui n'a pas 24 ans, rejoint le 106ᵉ régiment d'infanterie comme sous-lieutenant… Neuf mois plus tard, il est grièvement blessé et est réformé. Fin de guerre pour le jeune Genevoix.Entre ce mois d'août 1914 et les trois balles qui l'atteignent, le 25 avril 1915 dans la Tranchée de Calonne, le jeune homme aura participé à la bataille de la Marne, marché sur Verdun et, surtout, pendant quatre longs mois, défendu les Éparges. Sur cette colline meurtrière, les combats se font au corps-à-corps, à la grenade, et sous le feu des obus. Entre l'été et le printemps revenu, il vit le quotidien du fantassin, la boue, le sang, la mort, alors que le commandement croit encore à une guerre courte.1916: Genevoix publie Sous Verdun, écrit en quelques semaines et largement censuré. Suivront Nuits de guerre (1917), Au Seuil des Guitounes (1918), La Boue (1921) et Les Éparges (1923), réunis sous le titre de Ceux de 14 en 1949. Il s'agit de l'édition définitive retravaillée par l'auteur.

Ceux de 14

Comment définir Images pour un jardin sans murs ? Je ne le tenterai pas. On ne classifie pas un charme. Le sortilège ne trouve pas d'étiquette.Or, c'est bien de cela qu'il s'agit. Il semble que les fées des pelouses et des fleurs, les anges des vergers et des berges douces, les esprits augustes des arbres, les divinités mineures comme l'écure u il ou 'abeille, et les génies les lus si pies, délicats et tendres qui habitent parfois les mortes' ont donne à ce livre, si mince et si grand, leur grâce, leur souffle, leur jeunesse et leur coeur. Où donc jouent leurs enchantements ? Sur les bords de la Loire, c'est clair. Mais croyez-moi, ils sont de tous les lieux, de tous les temps. Et tandis qu'il suivait leur trace, Maurice Genevoix, j’en sûr et certain, a vécu ces instants presque impossibles où le besoin et le bonheur d'écrire ne font qu'un.

Jardins sans murs

Dans La Mort de près (écrit en 1972), l'écrivain convoque à sa table de travail le lieutenant de 14 tel qu'il était, dans sa vareuse tachée de sang et de boue, sentant le cadavre et la chimie. Le jeune officier n'a plus peur, il ne souffre plus, ses larmes sont taries. Il parle calmement, posément, libéré du feu des souvenirs qui brûlait les pages de Ceux de 14 (écrit en 1916, 1917, 1918, 1921 et 1923). Il raconte de nouveau quelques moments de sa guerre, comment il a rencontré la mort et ce qu'il en a vu. Tout est clair. On y comprend ainsi, mieux que dans le récit haletant d'autrefois, le déroulement d'un combat d'infanterie au début de la Première Guerre mondiale.

La mort de près

"La guerre qui hantait la chair des combattants habite aujourd'hui la mémoire des vivants. Elle perdure dans les papiers et les objets, les images, les paroles et les écrits qui en perpétuent l'histoire et la présence diffuse. Tel un trait d'union, Genevoix en restitue la violence et l'émotion, en dessine l'empreinte. Comme Ceux de 14, comme les commémorations, ses analyses, ses discours et ses évocations sont des gestes de remembrance et de piété qui défendent la paix, portent l'espoir et décantent un trouble qui ne pourra jamais "se clarifier jusqu'au tréfonds". Entre devoir de mémoire et chaos des reviviscences, l'écrivain obéit à un désir de se souvenir qui défie le temps. Dans le même mouvement, le lecteur qui écoute sa voix vive, et le pèlerin qui voit tourner les éoliennes sur le plateau dénudé de la Vaux-Marie, n'ont qu'à fermer les yeux pour se ressouvenir des clameurs, des fusillades, des "feux de l'orage" aux confins des ténèbres et sentir la présence des hommes à leurs côtés." 

Laurence Campa.

La ferveur du souvenir

"Dans La Mort de près, l'écrivain convoque à sa table de travail le lieutenant de 14, tel qu'il était, dans sa vareuse tachée de sang et de boue, sentant le cadavre et la chimie. Le jeune officier n'a plus peur, il ne souffre plus, ses larmes sont taries. Il parle calmement, posément, libéré du feu des souvenirs qui brûlait les pages de Ceux de 14. Il raconte de nouveau quelques moments de sa guerre, comment il a rencontré la mort et ce qu'il en a vu. Tout est clair. On y comprend ainsi, mieux que dans le récit haletant d'autrefois, le déroulement d'un combat d'infanterie au début de la Première Guerre mondiale. [...] Ce petit livre bouleversant est l'un des plus réconfortants jamais écrits." 

Michel Bernard.

La Loire Agnès, et les garçons

Résumé

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