La boîte aux lettres de Souriceau

Le long séjour - Occasion

Durant des années Coline a imaginé, pensé, cousu, brodé une robe de mousseline et de soie, la « Robe fantaisie ». La dernière retouche faite, l'épreuve de patience terminée, il faut trouver la femme digne de porter cette oeuvre d'art, ce fruit de l'obsession. C'est à la terrasse d'un café, au milieu d'un groupe d'adolescentes, que la modéliste croit la reconnaître. Frédérique se montrera-t-elle digne de la robe, minutieux travail de broderie symbole d'une fidélité courtoise ? Enveloppe presque chamelle d'une aventure amoureuse empoisonnée par les ruptures et les plaies anciennes, la « Robe fantaisie » s'anime, s'humanise, puis redevient métaphore. Une oeuvre où le vertigineux exercice d'écriture, où le carcan stylistique, s'effacent, pour devenir aussi invisibles que la trame d'une soierie laissant surgir une profonde émotion dramatique et des images sensuelles qui donnent au talent de Régine Detambel une force exceptionnelle.

La Modéliste

#PublieNoël - cadeau dans le cadre pour lire en ligne les interviews (Lien -> http://publie-net.com/category/un-texte-une-voix/).

Un Texte / Une Voix - L’intégrale de la saison 2013 avec les interviews et les extraits en un seul epub

Elina Marsch pousse son premier cri en 1926, au soir d'un opéra dans lequel son père, ténor préféré du compositeur Janá?ek, vient de triompher. Au moment même où la diva, sur scène, chante son ultime note funeste, la mère d'Elina, elle-même soprano, quitte ce monde.
L'enfant grandit entre le spectre de la défunte et un père aimant qui collectionne les maîtresses, toutes cantatrices. Bercée par leur chant de sirènes, elle apprendra d'elles l'art de la séduction et tout un répertoire d'airs de folie et de mort, qui entrent en douloureuse résonance avec les démons qui la hantent.
Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, père et fille, fuyant les persécutions nazies, se réfugient en Amérique, où règne une liberté de moeurs dont Elina, condamnée à parfaire sa voix miraculeuse au prix d'une discipline de fer, peinera longtemps à faire usage. De retour en Europe, la jeune femme médusera son public en l'égarant par son chant dans la volupté des larmes où elle va elle-même naufrager...
Dans ce roman virtuose et d'une magnifique intensité, Régine Detambel accorde son écriture au mystère de la voix humaine éternellement frémissante des pulsions de vie ou de mort dont elle délivre le secret.

Opéra sérieux

J'ai dans les veines ces levures et ces plants que m'ont transmis mes huit arrière-grands-parents.
Diane, Hélisenne, Athéna et Olympe m'ont sans doute donné le goût des femmes chevelues et du réglisse. Quant à mes quatre arrière-grands-pères, ils m'auront plutôt cédé leur penchant pour les belles voix. Je ne doute pas un instant que cette hérédité familiale ait pu colorer mon sang et que ma personne tout entière ait des comptes à rendre à ces quatre couples de pois ridés. Ainsi, il était écrit déjà que je
préférerais - et quoi qu'il dût nous en coûter - l'amour brûlant de ma cousine Eva aux performances botaniques du prêtre Gregor Mendel,
bien honnêtement divulguées dans les classes de sciences naturelles. R.D.

Les enfants se défont par l'oreille

This book, written in French, only uses feminine nouns, such as "ma moitié" for the young female protagonist's husband. A distant cousin of the Oulipo and perhaps untranslatable in English.

«Le ciel est vide. Florence, son mari informaticien et paumé, leur fille lycéenne écorchée vive : une famille presque banale jusqu'au jour où survient Laurent, astronome amateur. Sa mère est une très vieille dame pensionnaire de la maison de retraite dont Florence est la directrice. Quand Laurent devient l'amant de Florence, le monde bascule. La vieille dame croit aux anges et la fille de Florence voit en effet un ange dans l'amant de sa mère, et un diable dans son propre père. Chacun se cherche, suit sa route, mûrit, souffre. Le ciel est-il vraiment vide ? Face à l'ordinateur ou bien face au ciel, tous cherchent les anges, les démons ou les extraterrestres qui pourraient donner un sens à leur vie.»

Mésanges

Joachim - les Mosellans disent Jochem - est né en Lorraine sur la frontière où la France et l'Allemagne, chacune à son tour, s'établissent et veulent vaincre. Là, il y a des mines de charbon, du fer, des filons douloureux et salissants, des crassiers et des drames souterrains. Les hommes ont les poumons scintillants de poussière. Les vaches lèchent des blocs de sel gemme. Mais Joachim n'a pas connu le soir. Il n'a pas vécu un jour entier. Il faut entretenir sa tombe, en chasser les insectes et les fleurs vénéneuses. Il faut l'aider à franchir les saisons sous la terre, lui apprendre la couleur de la route, l'exode, le goût du pain de soldat, le sifflement de l'obusier. Alors, comme saint Nicolas le fit des glaneurs, sa sour le ressuscitera.

La boîte aux lettres de Souriceau

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