Eugenie Carriere. Portrait Intimiste 1849-1906
Courbet
Publié par Adam Biro, le 16 décembre 2003
432 pages
Résumé
Gustave Courbet bouleverse à tel point l'art du XIXe siècle qu'il devient impossible après lui de peindre comme avant. Né en 1819 en Franche-Comté d'une famille de riches propriétaires, il est resté toute sa vie attaché à sa région. À vingt ans, il arrive à Paris. Ambitieux, homme du présent, au fait de toutes les traditions picturales, il commence par copier les maîtres hollandais et espagnols au Louvre. Dans ses tableaux, la vie contemporaine a sa prédilection ; il peint d'abord ses proches dans des portraits et des scènes à plusieurs personnages, comme Les Demoiselles de village. Avec Une après-dînée à Ornans, en 1849, et Un enterrement à Ornans, exposé en 1851, il atteint la gloire. Pour faire vrai, il rompt volontairement avec les principes traditionnels de composition. Ses rares sujets sociaux, Les Casseurs de pierres et La Pauvresse de village, offusquent les critiques qui reconnaissent pourtant son talent, la puissance de son geste, l'extrême présence et le lyrisme de sa matière. Sous le Second Empire, chaque salon est un scandale, de ses Baigneuses, en 1853, jusqu'au Retour de la conférence, censuré en 1863. En 1855, L'Atelier met en scène une profession de foi de l'artiste réaliste. Malgré un succès grandissant, Courbet ne reçoit aucune commande publique et n'est soutenu que par des mécènes privés. Il se tourne alors vers des sujets plus séduisants pour le public, scènes de chasse, paysages et nus féminins. Ses représentations de la source de la Loue ou ses bords de mer, comme ses femmes voluptueuses ne cachant rien de leur désir et de leur sensualité, lui valent l'admiration générale. Son engagement politique au moment de la Commune et l'affaire de la colonne Vendôme déboulonnée le conduiront en prison. Après deux procès, et pour éviter la saisie complète de ses biens, il s'exile en Suisse où il produit sans relâche pour s'acquitter de sa dette. Épuisé, malade, il s'éteint cinq ans plus tard, en 1877. Valérie Bajou restitue ce personnage à la vie fulgurante et au tempérament complexe en s'appuyant sur les critiques de l'époque, les témoignages des amis du peintre et, surtout, sur Courbet lui-même - à travers une correspondance qui n'a été que peu exploitée jusqu'alors. Laissant parler sa subjectivité, elle n'hésite pas à prendre parti et offre le portrait éminemment original d'un artiste qui a abordé la vie de son temps avec une exaltation qui tient du romantisme.
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