Magritte-Folon - La fabrique poétique
Gao xingjian ; le gout de l'encre
Publié par Hazan, le 22 octobre 2002
215 pages
Résumé
- Catalogue officiel de l'exposition Gao Xingjian au musée des Beaux Arts de Mons (Belgique) du 6 janvier 2003 au 30 janvier 2003 ; Dramaturge, romancier, nouvelliste, Gao Xingjian, Prix Nobel de littérature en 2000, est aussi peintre. Le présent ouvrage, publié à l'occasion de la rétrospective qui s'ouvrira en janvier 2003 au Musée des Beaux-Arts de Mons (Belgique) - avant d'être présentée en Europe, aux Etats-Unis puis au Japon -, constitue le premier essai consacré à l'oeuvre peint de Gao Xingjian. Le livre met d'abord l'accent sur la dimension de cette recherche liée à un désir de repenser la tradition chinoise de peinture à l'encre, l'auteur analyse l'oeuvre que Gao Xingjian poursuit depuis 1964 à travers différents thèmes : le rapport à la tradition, le désir de briser le carcan des conventions en se tournant vers l'Occident, l'appropriation moderne de la technique ancestrale de l'encre. Les conditions d'émergence de l'image, le rituel spiritualiste qui conduit à sa formulation. À cette lecture intérieure de l'imaginaire pictural de Gao Xingjian répond sa mise en situation dans une oeuvre multiple. Le rapport à la littérature constitue un élément déterminant. L'engagement de la scène littéraire face à l'évolution politique de la Chine - depuis l'épisode tragique de la Révolution culturelle (1966) jusqu'aux événements de Tian'anmen (1989) - a influé sur la conception que cet écrivain, rapidement perçu comme un opposant majeur, a nourri en l'endroit de la peinture. Au-delà des mots, libre des orientations qu'impose le langage, la peinture s'est imposée à Gao Xingjian comme le lieu même d'une recomposition du sujet. De nombreux thèmes peuvent ainsi être développés : le retour à l'enfance, le besoin de retourner dans une nature inviolée, l'abandon de la ville, l'équivalence du geste et du son, l'abandon du discours dans l'image, l'aspiration au blanc... livrent autant de facettes d'une oeuvre qui puise son inspiration dans un besoin fondamental de recomposer cette part d'humanité que la dictature a vainement tenté de bannir de l'homme nouveau. À travers ces thèmes l'oeuvre de Gao Xingjian, dans son ensemble, est éclairé d'un jour qui lui donne sa cohérence. Ainsi, littérature - qu'il s'agisse du théâtre, des nouvelles ou des deux romans majeurs que constituent La montagne de l'âme et Le livre d'un homme seul - et peinture se répondent pour témoigner de façon sensible de la condition humaine face aux idéologies assassines et à la barbarie de l'histoire. Commentant certaines oeuvres, des légendes rédigées à partir d'entretiens menés avec Gao Xingjian ou de sentences poétiques évoquant son « goût de l'encre » permettent de restituer la parole de l'artiste ainsi que sa pensée face à des encres qu'il répugne à décrire afin de ne pas entraver l'imagination du spectateur. Parallèlement à cette relation personnelle que le peintre entretient avec ses images, un bref essai de Gao Xingjian à portée plus théorique sera intégré dans l'ouvrage.
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